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chapitre 7

Chapitre 7

Le scandale éclata sans prévenir, comme une tempête venant frapper de plein fouet ce qui restait de calme dans leur existence déjà tendue. Les médias, toujours en quête de la moindre faille dans l’image parfaite qu’ils s’efforçaient de maintenir, avaient découvert une ancienne liaison de Victor, une liaison qu’il croyait depuis longtemps oubliée. L’article, publié dans l’un des tabloïds les plus influents, ne laissait aucune place à l’interprétation. Le titre était cru, presque grotesque : *Victor, le magnat au cœur brisé : l’histoire d’une trahison amoureuse*.

C’était une bombe à retardement. En quelques heures, les spéculations allaient bon train, les rumeurs se répandaient comme une traînée de poudre. Le mariage entre lui et elle, déjà vu comme une alliance d’opportunité, était désormais perçu comme une façade fragile, prête à s’effondrer à la moindre secousse. Elle savait que la pression serait forte, qu’elle serait prise dans l’œil du cyclone. Mais elle ne s’était pas attendue à être confrontée aussi rapidement à cette situation.

Elle avait observé Victor se refermer sur lui-même. Comme un animal blessé, il se mettait en mode défense, son attitude devenant plus froide et distante encore. Il ne semblait pas vouloir affronter la vérité. Il cherchait à minimiser l’impact, comme s’il pensait que le simple fait de l’ignorer suffirait à faire disparaître le problème. Mais elle savait que ce n’était pas si simple. C’était un combat public, et il allait falloir réagir vite.

Elle était déterminée. Elle savait que ce scandale, s’il n’était pas maîtrisé, pouvait détruire bien plus que l’image de leur mariage. Il mettait en danger leurs affaires, leur positionnement dans le monde des affaires, et plus encore, l’avenir de leur famille. Elle était là, aux premières loges, observant Victor sombrer dans son refus d’accepter la réalité, tandis que le monde entier se préparait à les regarder tomber.

Elle n’avait pas attendu qu’il prenne les rênes de la situation. Non, elle n’allait pas attendre. Elle savait ce qu’elle devait faire, et elle n’avait pas peur des conséquences. Ce n’était pas simplement une question d’image, c’était une question de pouvoir. Si elle ne faisait rien, elle risquait de se retrouver écrasée dans cette guerre silencieuse. Elle avait pris la décision de riposter, et de manière audacieuse.

Sans lui en parler, elle avait appelé son équipe de communication. Elle leur avait ordonné de préparer une conférence de presse. Elle savait que la seule manière d’étouffer la rumeur était de prendre les devants, de montrer au monde qu’ils contrôlaient la situation. Ce qu’elle proposait était risqué, mais elle n’avait pas le temps d’hésiter. Leurs vies, leurs entreprises, et leur mariage en dépendaient.

Victor l’avait appris de la pire des manières, lorsqu’il était en réunion avec ses avocats. Un appel urgent l’avait interrompu, et lorsqu’il avait découvert ce qu’elle avait mis en place, il avait perdu son calme. “Qu’est-ce que tu as fait ?!” sa voix avait éclaté, dure, tranchante. Il l’avait prise à part dès que la réunion avait pris fin, la regardant avec un mélange de colère et d’incompréhension.

“Tu ne peux pas décider ça toute seule ! Nous devons contrôler la situation, pas nous précipiter dans une mascarade. C’est une erreur !”

Elle était restée calme, les yeux plongés dans les siens, le défi caché derrière sa retenue. “C’est toi qui es dans l’erreur, Victor. Si tu attends qu’ils décident de notre sort, on sera déjà trop tard. Il faut agir maintenant, avant que ce scandale ne nous engloutisse tous les deux.”

Il avait serré les poings, la fureur bouillonnant sous la surface. “Tu penses que tu sais mieux que moi comment gérer ça ? Tu n’as aucune idée des conséquences que cela aura sur nous, sur notre réputation, sur nos affaires. Tu es en train de tout gâcher.”

Elle n’avait pas cédé, même si, au fond d’elle, elle sentait le poids de sa décision. Mais elle ne pouvait pas se permettre de flancher. “Je ne fais rien d’autre que de protéger ce que nous avons bâti. Nous avons une chance de reprendre le contrôle. Et si tu veux que cela fonctionne, il va falloir que tu me suives.”

Victor l’avait fixée longuement, ses yeux perçants cherchant à lire en elle, à comprendre ce qui l’avait poussée à agir de cette manière. Mais elle était implacable. Il n’avait jamais vu cette version d’elle, cette détermination froide et calculatrice qui semblait sortir de nulle part. Il détestait qu’on lui impose une vision, qu’on le contraigne à suivre des ordres, mais il savait aussi que l’alternative était pire.

“D’accord, mais tu te tiens responsable de ce qui va suivre,” avait-il fini par dire, la tension palpable dans sa voix. Il n’aimait pas cette alliance forcée, il n’aimait pas ce qu’elle représentait, mais elle avait raison sur un point : ils n’avaient pas le choix. Le combat, désormais, était public.

Le lendemain, lors de la conférence de presse, ils étaient côte à côte, mais l’atmosphère entre eux était glaciale. Les journalistes étaient là, leurs questions fusaient, et pourtant, ils ne se regardaient presque pas. Elle avait pris la parole la première, son discours préparé et précis. Elle avait parlé de leur engagement mutuel, de l’importance de l’alliance, tout en balayant le scandale d’un revers de main. C’était un acte de survie. Mais dans les yeux de Victor, elle lisait l’impatience, le mépris, et un certain dégoût. Il n’aimait pas ça. Il n’aimait pas devoir jouer à ce jeu-là.

Les questions s’étaient multipliées, incisives, mais elle avait su répondre avec une confiance inébranlable. Elle contrôlait la scène, elle maîtrisait chaque parole, chaque regard, tandis que Victor se tenait là, en retrait, comme un spectateur forcé. Il la laissait faire, malgré lui. Et, étrangement, il savait que c’était la seule option qui leur restait.

Une fois la conférence terminée, les journalistes s’étaient dispersés, mais l’air entre eux restait lourd, chargé de non-dits. Elle avait fait un pas vers lui, mais il l’avait interrompue, son ton sec et glacé. “Tu n’avais pas à faire ça. Ce n’est pas ta place.”

Elle avait haussé les épaules, comme si cela n’avait pas d’importance. “Tu avais ta chance de faire quelque chose, mais tu n’as rien fait. C’était à moi de prendre les rênes.”

Leurs regards se croisèrent, et pendant un instant, tout sembla suspendu entre eux. Il y avait une tension nouvelle dans l’air, une sorte de respect forcé, mais aussi un fossé de plus en plus profond qui se creusait entre leurs deux volontés. Ils avaient survécu à la tempête, mais ils savaient tous les deux que ce n’était que le début. Et que cette guerre, bien plus personnelle que professionnelle, ne faisait que commencer.

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