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chapitre 7

Chapitre 7

Les mots tournaient dans sa tête, étranges, presque irréels. Une malédiction. C’était ainsi qu’il avait décrit sa condition. Sienna n’avait pas su quoi répondre, mais le regard de Dominic, sombre et hanté, ne quittait pas son esprit. Cette force brute qu’il portait en lui, ce charisme intimidant, tout cela semblait soudain moins invincible. Il y avait une faille, une faiblesse cachée sous la surface.

Ils étaient dans son bureau, un espace à la fois austère et oppressant, où chaque meuble semblait peser sous le poids des secrets qu’il contenait. Dominic était assis derrière son bureau, ses doigts tapotant distraitement sur le bois. Elle savait qu’il n’aimait pas en parler, mais quelque chose en elle refusait de laisser tomber.

— Tu veux m’expliquer ce que tu voulais dire par malédiction ? demanda-t-elle finalement, rompant le silence.

Il releva les yeux, ses pupilles brillantes trahissant une lutte intérieure.

— Ce n’est pas une conversation que j’ai souvent, dit-il, sa voix rauque.

— Eh bien, considère ça comme une première.

Un sourire fugace passa sur ses lèvres, mais il s’effaça aussitôt.

— Les loups comme moi… certains d’entre nous ne sont pas nés égaux. Il y a des lignées plus anciennes, plus puissantes. Mais cette puissance a un prix.

Elle fronça les sourcils.

— Quel genre de prix ?

Il se pencha légèrement, ses coudes sur le bureau, comme s’il pesait chaque mot.

— Une rage incontrôlable. Une soif de pouvoir qui dépasse la simple survie. C’est ce qui m’a été transmis. Je passe ma vie à la contenir, à lutter contre ce qui pourrait me détruire… et tout ce que j’ai construit.

Sienna resta silencieuse, essayant de comprendre l’ampleur de ce qu’il venait de dire.

— Et si tu échoues ?

Il la fixa, son expression se durcissant.

— Si j’échoue, je deviens un monstre. Pas au sens figuré, Sienna. Un véritable monstre.

Elle sentit un frisson lui parcourir l’échine, mais elle refusa de détourner le regard.

— Pourquoi tu me le dis maintenant ?

— Parce que tu dois comprendre ce que tu as épousé. Ce que tu risques.

Elle ouvrit la bouche pour répondre, mais une voix les interrompit. Marco entra sans frapper, son visage grave.

— On a un problème.

Dominic se redressa immédiatement, ses traits se fermant comme une porte verrouillée.

— Quoi encore ?

— Les Bianchi. Ils bougent, boss. On a intercepté des messages. Ils parlent d’un coup direct, quelque chose de gros.

Le nom fit résonner un souvenir dans l’esprit de Sienna. Elle avait entendu parler des Bianchi, un clan rival qui mélangeait également mafieux et loups, mais avec une brutalité qui dépassait l’entendement.

— Sienna aura un garde du corps personnel, annonça Dominic brusquement, comme si la décision était prise depuis longtemps.

Elle cligna des yeux, surprise.

— Quoi ?

— Tu as entendu. Je ne vais pas prendre de risques avec toi.

Elle se leva, le défiant du regard.

— Je ne suis pas une prisonnière, Dominic.

— Non, mais tu es ma femme. Et tant que les Bianchi seront une menace, tu feras ce que je te dis.

Elle sentit la colère monter en elle, mais il n’y avait aucune faille dans sa résolution. Marco, toujours dans l’ombre, observait la scène avec un sourire amusé.

— Alors quoi ? Je vais avoir quelqu’un qui me suit partout ? demanda-t-elle, les bras croisés.

— Exactement.

Elle serra les dents, mais avant qu’elle ne puisse répliquer, un homme entra. Grand, robuste, son regard calculateur sembla l’évaluer en une fraction de seconde.

— Sienna, voici Caleb. Il sera ton garde du corps.

L’homme hocha la tête, mais ne dit rien. Sienna, toujours furieuse, ne put s’empêcher de remarquer l’aura dangereuse qu’il dégageait.

— Génial, marmonna-t-elle.

Dominic l’ignora et se tourna vers Marco.

— Fais en sorte que tout le monde soit prêt. Si les Bianchi tentent quoi que ce soit, je veux qu’on réagisse avant qu’ils ne posent un pied ici.

— Compris, répondit Marco avant de sortir.

Sienna se retrouva seule avec Dominic et Caleb, son mécontentement palpable.

— Tu ne crois pas que tu exagères un peu ?

— Non, répondit-il, son ton sans appel.

Elle soupira, mais il était évident qu’elle n’avait pas le choix.

Les jours suivants furent tendus. Caleb la suivait partout, silencieux, mais toujours présent. Elle détestait cette surveillance constante, mais une partie d’elle comprenait pourquoi Dominic insistait autant. Les tensions entre les clans continuaient de croître, et des rumeurs circulaient sur un plan imminent des Bianchi.

Une nuit, alors qu’elle était seule dans sa chambre, Dominic entra sans prévenir. Son expression était plus sombre que d’habitude, et elle sut immédiatement que quelque chose n’allait pas.

— Ils ont attaqué l’un de nos entrepôts, dit-il, sa voix basse.

— Est-ce que quelqu’un est blessé ?

— Quelques hommes, rien de grave. Mais c’était un message.

Elle sentit un nœud se former dans son estomac.

— Et maintenant ?

— Maintenant, on leur répond.

Il s’approcha d’elle, son regard intense.

— Sienna, je veux que tu me promettes quelque chose.

— Quoi ?

— Si jamais quelque chose tourne mal, tu pars avec Caleb. Peu importe ce que je te dis, peu importe ce qui se passe. Tu pars.

Elle ouvrit la bouche pour protester, mais il posa une main ferme sur son épaule.

— Promets-le.

Elle le fixa, voyant la gravité dans ses yeux.

— D’accord.

Il hocha la tête, mais elle pouvait sentir qu’il n’était pas convaincu.

La tension monta encore d’un cran le lendemain. Un message anonyme arriva, menaçant directement Sienna. Dominic devint encore plus protecteur, presque paranoïaque, mais elle comprenait pourquoi.

Elle ne savait pas ce que l’avenir réservait, mais elle sentait que tout cela ne faisait que commencer. Et pour la première fois, elle se demanda si elle était vraiment prête à affronter ce monde.

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