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Chapitre 6

Grace répondit : « Je n’ai pas besoin de tes compliments. »

Sous l’influence de l’alcool, le sous-directeur Curtis se précipita vers Grace, la gifla, et lui lança : « Si je veux que tu boives, tu boiras ! Pour qui te prends-tu, à jouer les grandes dames, alors que tu n’es qu’une ratée, une ex-prisonnière de bas étage ? »

Tout en parlant, il lui saisit violemment la mâchoire et tenta de lui verser le contenu d’une bouteille d’alcool directement dans la bouche.

Grace essaya de se dégager, mais la force d’un homme surpassait de loin celle d’une femme. Pire encore, Evelyn l’aidait en retenant ses bras. Désespérée, Grace ne pouvait que se débattre et éviter de s’étouffer.

Curtis fit une pause pour remercier Evelyn. « Tu es futée, toi. Je parlerai aux scénaristes pour te donner plus de temps à l’écran. »

Naturellement, Evelyn redoubla d’efforts. « Merci, Monsieur. Ma sœur est stupide, alors je vous demande d’être indulgent avec elle. »

Grace ignorait combien de vin elle avait été forcée de boire. Sa tolérance à l’alcool était faible, et elle commençait déjà à se sentir ivre. Elle tenta de conserver un semblant de lucidité. « Je… Je veux rentrer… »

« Très bien, je te raccompagnerai bientôt. » Curtis relâcha son emprise en voyant Grace vaciller.

Sa vision se brouilla, mais elle remarqua la lueur lubrique dans les yeux de l’homme et tenta de réfléchir à un moyen d’échapper à cette situation.

Curtis observa les traces rouges de sa gifle sur le visage de Grace avec satisfaction. Elle n’avait rien d’une femme séduisante : trop mince, trop simple. Il préférait les femmes avec des formes artificielles. Mais l’idée que cette femme ait été autrefois la petite amie de Sean Stevens l’excitait malgré tout.

Il pensa qu’il ne dirait pas non à partager une femme qui avait appartenu à l’un des hommes les plus riches de la ville.

Cependant, son téléphone se mit à sonner.

Il ignora l’appel, mais le téléphone sonna de nouveau.

Il regarda l’écran : c’était son frère, le directeur principal de ce film. Grâce à lui, il occupait ce poste. Il décrocha, perplexe.

La voix furieuse de son frère résonna : « Espèce d’idiot ! Lâche cette femme immédiatement ! Le patron de l’entreprise m’a personnellement averti. Si quelque chose lui arrive ce soir, tout le projet sera annulé demain. Quant à toi, tu seras banni de cette ville ! »

« Quoi ?! »

« Tu m’as bien entendu ! Cette femme est protégée. Si tu lui fais du mal, vois ce qui t’attend ! »

La main de Curtis trembla. « Mais… elle n’est qu’une simple femme de ménage… Même si elle était l’ex de Sean, il est fiancé maintenant, pourquoi s’en soucierait-il ? »

« Peu importe qui elle est ! Elle doit être saine et sauve. Si elle subit quoi que ce soit, nous sommes finis, toi et moi ! »

Curtis, terrifié, regarda Grace vaciller vers la porte. Evelyn tenta de l’empêcher de partir, mais il intervint, furieux. Il agrippa Evelyn par le bras, la fit pivoter, et lui administra une violente gifle.

Evelyn, surprise, chancela. « Pourquoi faites-vous ça ? »

« Qui est ta sœur, hein ? Qui la protège ? » cria-t-il.

« Je… Je ne sais pas… Elle n’a personne », balbutia Evelyn, abasourdie.

Pendant ce temps, Grace sortit dans le couloir, titubante. L’air frais lui permit de récupérer un peu de ses esprits.

« Je dois rentrer… » murmura-t-elle. Elle aperçut une silhouette familière devant elle, une présence rassurante.

Malgré ses efforts, elle s’effondra. Avant qu’elle ne touche le sol, un bras la rattrapa. Jason la regarda intensément, examinant les marques rouges sur son visage.

« Terrence », ordonna-t-il à son assistant, « brisez la main de celui qui l’a frappée. »

Terrence hésita. « Monsieur, êtes-vous sûr ? »

Jason serra Grace contre lui. Même si elle n’était censée être qu’un jouet pour lui, la voir blessée le rendait furieux.

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Quand Grace ouvrit les yeux, elle reconnut le plafond de son petit appartement. Puis, un visage familier apparut.

« Jason ! » s’exclama-t-elle. Elle se redressa d’un bond, mais une douleur vive à la tête la força à se calmer. « Comment suis-je rentrée ? »

Jason répondit calmement : « Je t’ai vue sortir du club et je t’ai raccompagnée. »

« Mais je ne t’avais pas dit où j’étais. »

« J’ai entendu l’adresse quand tu répondais au téléphone. Tiens, bois de l’eau, ça te fera du bien. »

Il lui tendit un verre. Grace but quelques gorgées et se sentit un peu mieux.

« Je… je n’ai pas fait quelque chose de gênant, hein ? » demanda-t-elle timidement.