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Chapitre 1

Prologue

Le jour où Grace sortit de prison, deux hommes l’attendaient.

L’un d’eux l’avait envoyée en prison, et l’autre l’avait condamnée.

Ce jour-là, la neige tombait si intensément qu’ils ressemblaient à deux bonshommes de neige postés devant la prison.

Grace jura intérieurement qu’elle ferait payer chaque acte, chaque trahison.

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« Grace, trouve-toi un travail et deviens une bonne personne. »

Le gardien de la prison ouvrit la porte tout en lui prodiguant ce conseil.

Grace acquiesça. À travers les barreaux de la fenêtre, elle aperçut deux voitures noires garées devant l’entrée : une Mercedes G-Wagon appartenant à Jacob et une Porsche Panamera à Sean.

Les fortes chutes de neige avaient plongé les routes dans le chaos. Jacob et Sean se tenaient devant leurs voitures, silencieux.

Sean tenait un parapluie noir, fixant intensément la porte, tandis que Jacob ne cessait de consulter sa montre.

L’un était l’ex-petit ami de Grace, l’autre son meilleur ami d’enfance.

Quel tableau affectueux et attentionné ! Si ces deux hommes ne l’avaient pas envoyée en prison et donné pour consigne aux autres détenus de « bien s’occuper » d’elle, elle aurait presque été émue aux larmes.

Cinq ans auparavant, Grace s’était confrontée à Lily Atkinson en présence de Jennifer, la sœur de Lily. Dans un malheureux concours de circonstances, Jennifer était décédée. Bien que ce fût un terrible accident, le tribunal condamna Grace à trois ans de prison.

Lily avait retiré le corps inerte de sa sœur de la voiture et appelé la police. Sean était arrivé peu après.

« Sean, ta copine a tué ma sœur ! » hurlait Lily en pleurant, assise sur le sol.

La première réaction de Sean fut de pousser Grace pour l’empêcher de fuir.

Mais Grace, blessée et affaiblie, ne pouvait opposer de résistance. D’autant plus qu’elle portait l’enfant de Sean.

« Comment as-tu pu être si cruelle ?! » s’écria Jacob en arrivant, les yeux injectés de sang, la colère suintant de sa voix.

Avant que Grace ne puisse s’expliquer auprès des deux hommes les plus importants de sa vie, la police l’avait déjà menottée.

Au tribunal, l’avocat de Lily n’était autre que Jacob, le meilleur ami d’enfance de Grace.

Jacob pointa Grace du doigt pour tout ce qui s’était passé. Jugée coupable de conduite imprudente et d’homicide involontaire, elle écopa de trois ans de prison.

« Grace, tu mérites cette punition. Il faut toujours payer pour ses erreurs », déclara-t-il froidement.

Dès son arrivée en prison, Grace subit les pires sévices. On la frappait toujours hors du champ des caméras de sécurité, on lui arrachait les ongles, tirait ses cheveux et la poussait dans les toilettes. Son dos portait les marques constantes des coups, son corps était couvert de bleus.

On alla même jusqu’à lui briser les os des doigts, un par un.

Au début, elle ne comprenait pas pourquoi. Toujours fière et têtue, elle refusait de pleurer, peu importe la douleur.

Mais un jour, elle apprit la vérité. Elle s’était liée avec l’une des détenues influentes de la prison, lui lavant les pieds, les vêtements, et lui offrant des massages. En gagnant sa confiance, elle obtint enfin une réponse :

« Pauvre enfant, quelqu’un nous a payé pour te réduire en miettes. »

Grace savait parfaitement qui en était responsable : Sean.

L’homme qui, jadis, avait fait voler deux cents drones pour écrire "JE T’AIME" dans le ciel étoilé en guise de déclaration.

Celui qui lui avait dit : « Grace, je te protégerai toujours. »

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Voyant les voitures stationnées à l’extérieur, Grace supplia le gardien de la laisser sortir par la porte de derrière pour éviter d’avoir à affronter leurs regards.

Et si leur colère persistait et qu’ils cherchaient encore à la détruire ?

Elle préférait fuir que d’affronter à nouveau ces démons.

Dans un flash, elle revit le moment où Lily l’avait confrontée. La jeune femme tenait son chien dans ses bras et lui criait : « Mon chien vaut 70 000 dollars. Combien vaut la vie de ton grand-père ? »

Quand Grace avait trois ans, sa mère était morte, et son père s’était remarié avant de l’abandonner. Son grand-père avait tout sacrifié pour l’élever.