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Ma capricieuse femme est milliardaire

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Résumé

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chapitre 1

Chapitre 1

Mathilda traversait la salle du bout des doigts, son regard aiguisé scrutant la foule avec une assurance désinvolte. La soirée se déroulait dans un luxueux hôtel parisien, où les lustres d’une rare élégance projetaient une douce lueur dorée sur les invités. C’était le genre d’événement où l’on ne croisait que des figures influentes, des hommes et des femmes vêtus de robes somptueuses et de smokings sur mesure, chacun cherchant à se faire remarquer dans un monde qui ne laissait que peu de place aux erreurs.

Elle se savait attendue, avec son air de jeune femme insouciante et libre de toute attache. Elle faisait tourner les têtes. Elle aimait cette sensation de puissance subtile, cette impression de captiver l’attention. Tout allait selon ses plans jusqu’à ce qu’elle l’aperçoive. Lui, debout près du bar, d’une élégance austère, mais captivante. Il portait un simple costume noir, mais la façon dont il se tenait, si calme et maître de lui-même, trahissait une certaine autorité.

Intriguée, elle s’approcha avec l’intention d’engager la conversation, de se présenter comme elle le faisait d’habitude, un peu provocante, un brin détachée. Pourtant, lorsqu’il leva les yeux vers elle, elle ressentit un léger coup au cœur. Ses yeux sombres la détaillaient, mais sans cette admiration qu’elle recevait souvent ; au contraire, il semblait la jauger avec un calme froid, presque distant. Elle força un sourire.

« Alors, on passe la soirée seul ? C’est un peu triste pour une si belle réception. » Sa voix était douce, teintée d’ironie.

Nicolas ne répondit pas tout de suite, et elle sentit cette étrange sensation de ne pas avoir totalement le contrôle de la situation. Finalement, il esquissa un léger sourire, mais c’était un sourire qui semblait dénué de chaleur. « Je dirais que la solitude a ses charmes, surtout dans une réception où tout le monde semble si… » Il fit une pause, laissant ses mots en suspens. « Prédictible. »

Elle arqua un sourcil, piquée par le sous-entendu. Mathilda n’aimait pas qu’on la considère comme une femme qu’on pouvait classer dans la catégorie des gens « prédictibles ». Elle était riche, libre, et indépendante, mais elle savait aussi jouer avec les apparences. Elle s’était souvent amusée à séduire et manipuler les hommes dans ce genre de soirées, les attirant dans son orbite avant de les laisser déconcertés. Mais avec lui, elle sentait que le jeu ne serait pas aussi facile.

« Prédictible ? » répondit-elle en reprenant son sourire faussement innocent. « Je ne crois pas que ce soit un terme qui me qualifie, mais peut-être que je vous surprendrai. »

Il la regarda en silence un moment, comme s’il l’évaluait, avant de répondre d’une voix calme et mesurée. « Peut-être. Mais vous avez l’air de quelqu’un qui aime prouver quelque chose. À qui, je me le demande. »

Sa remarque l’agaça plus qu’elle ne l’aurait admis. Elle ne comprenait pas s’il jouait à un jeu de séduction étrange ou s’il cherchait simplement à la repousser. Sa voix prit un ton plus tranchant, défiant presque : « Et vous, alors ? Vous aimez jouer les observateurs distants, juger les gens autour de vous sans vraiment participer ? »

Il haussa les épaules, ne se laissant pas déstabiliser par le ton qu’elle avait adopté. « Disons que j’observe pour comprendre. La plupart des gens n’ont pas besoin qu’on les approche pour savoir qui ils sont. » Il s’arrêta, son regard pesant sur elle. « Mais vous, peut-être que si. »

Elle se sentit déstabilisée, vulnérable presque. Personne n’avait jamais osé s’adresser à elle de cette manière, et cela l’intriguait autant que cela l’agaçait. « Vous êtes plutôt direct, n’est-ce pas ? Les gens que vous rencontrez dans ce genre de soirées doivent vous adorer. »

Un sourire sarcastique se dessina sur ses lèvres. « À vrai dire, je ne m’inquiète pas vraiment de l’effet que je produis. Je préfère les gens honnêtes, même si cela déplaît. »

Mathilda se trouvait déconcertée par son calme et sa confiance. En face d’elle, Nicolas semblait inébranlable, presque imperméable à son charme. Elle n’avait pas l’habitude de cela. Les autres hommes dans cette salle, elle aurait pu les faire tomber sous son charme en un instant. Mais lui, il l’intriguait, et c’était comme un défi qu’elle ne pouvait ignorer.

« Vous êtes un peu arrogant, vous ne trouvez pas ? » lança-t-elle avec un sourire narquois. « Vous parlez de l’honnêteté, mais on dirait que vous avez une idée bien arrêtée de qui je suis. »

Il la fixa avec une intensité qui la fit frissonner. « Je pense que l’arrogance, c’est de croire qu’on peut impressionner quelqu’un simplement par sa présence. » Il haussa légèrement les épaules. « Quant à vous, Mathilda, je pense que vous jouez un rôle ici. Mais pourquoi ? »

Elle ouvrit la bouche pour répliquer, mais se figea. Comment savait-il son nom ? Elle ne se souvenait pas de lui avoir dit. L’avait-il entendu quelque part ? Pourtant, il semblait si détaché, comme si cela n’avait pas d’importance. Elle tenta de reprendre contenance.

« Peut-être que je ne joue pas autant que vous le pensez. Mais je crois que vous vous trompez sur moi. »

Il haussa un sourcil, légèrement amusé. « Dans ce cas, surprenez-moi. Montrez-moi quelque chose de différent. »

Elle détestait la manière dont il lui parlait, comme si elle n’était qu’un livre ouvert, une énigme facile à résoudre. Mais au fond, cette conversation réveillait en elle un désir de prouver qu’il se trompait. Elle était bien plus complexe que ce qu’il semblait penser. Elle sentit son cœur battre plus vite, non pas de nervosité, mais d’excitation.

Nicolas observait son silence avec un sourire à peine dissimulé, comme s’il avait anticipé ses pensées. Il s’inclina légèrement, prêt à se retirer, laissant derrière lui une dernière phrase.

« Mathilda, si vous voulez impressionner quelqu’un, commencez par être vous-même. C’est plus difficile que cela en a l’air. »

Elle resta figée, le regard suivant son dos tandis qu’il s’éloignait parmi la foule. Elle se sentit frustrée, comme si elle venait de perdre une bataille qu’elle n’avait même pas eu le temps de mener. L’assurance de Nicolas, ce détachement presque déroutant… Elle n’avait jamais rencontré quelqu’un comme lui, et elle ne pouvait s’empêcher de sentir que cette rencontre ne serait pas la dernière.

Au fond d’elle, Mathilda savait qu’elle avait trouvé un adversaire à sa hauteur.