Chapitre 2
La reine sorcière, écoutant les propos de chacun, agréa toutes les propositions.
– Je vous remercie pour vos diverses propositions, dit-elle. Je suis fière de qui vous êtes ! Je suis fière de votre bravoure et de votre proposition. Comme vous venez de le dire, nous tendons vers la fin de l’année. Et comme toujours, les quatre derniers mois de l’année sont nos mois. C’est en ces mois que nous immolons les humains pour en faire des sacrifices. Tout à l’heure, en convoi, nous irons déposer des calebasses sur des carrefours. Nous partirons avec nos serpents fétiches. Je vous remercie infiniment d’avoir souligné ce soir ce point capital. Et une autre chose, nous allons, aujourd’hui même, faire un tour dans les hôpitaux et déposer également des calebasses pour récupérer des sangs.
La reine prit une pause et tout le monde, se regardant, commença à rire aux éclats.
– Bien, continua-t-elle, est-ce qu’il y a des suggestions ou des permissions ?
Dans la troupe, les gens commencèrent à lever le doigt. La reine en désigna un.
– Merci la reine, répondit le désigné. Au fait, ma sœur veut célébrer le mariage avec un jeune homme. Ce jeune homme, je suis mille fois âgé que lui. Il a à peine vingt-cinq ans. Mais vous savez ? Il roule dans une grosse voiture…
– Quoiiiii ? s’écria la bande.
– Vous êtes tous étonnés n’est-ce pas ? Je dis, vingt-cinq ans et c’est avec une voiture qu’il vient à la maison. Ma sœur, à la maison, devient insupportable. Tu ne peux pas lui demander un service actuellement à la maison et elle va te le rendre parce qu’elle se prend déjà pour la femme d’un riche. Voilà pourquoi maintenant, nous devons envoyer à ce jeune homme l’esprit d’accident afin qu’il fasse un grave accident au cours de sa prochaine sortie. Que le véhicule soit irrécupérable et que lui-même, son sang nous serve de sacrifice.
La reine, levant la voix très haute, commença à ricaner. Pendant qu’elle ricanait, ses disciples, eux aussi, riaient incessamment.
– Bien, comment s’appelle cet imbécile ? questionna la reine.
– Il s’appelle Damien.
– Damien ? Appelle son âme ici tout en gardant son apparence dans ton cerveau comme d’habitude, ordonna la reine.
L’ordonné, saisissant une calebasse des mains de la vieille femme, la déposa au milieu d’eux. Levant la voix haute, il appela "Damien" une première fois ; il fit la même chose une deuxième fois et avant d’appeler une troisième fois, il récita quelques incantations et à peine qu’il eut appelé le nom, un tourbillon se leva dans la calebasse et laissa apparaître un être humain. Celui-ci, au milieu de tous, commença à regarder partout.
« Ha ha ha ha ha », disait la bande, tout heureux. La reine, levant son bâton magique, le positionna sur le front du nouveau venu et lui dit : « Toi, très jeune comme ça et tu roules déjà dans de grosse voiture ».
– Ah bon ? continua-t-elle, qui t’a dit d’aller acheter de voiture ? N’est-ce pas parce que tu as beaucoup d’argent ? Maintenant, je prophétise sur ta vie, demain matin, dès que tu prendras la voiture, tu perdras le contrôle et tu feras un grand tonneau. Non seulement la voiture prendra feu mais aussi toi, tu seras irrécupérable. Il est ainsi pour ta vie.
« Ha ha ha ha ha », se réjouissait la bande.
La reine ordonna à l’âme présente de s’en aller et en moins de quelques secondes, l’âme de cet homme de Damien disparut.
– Oui, suivant ! Le temps fille déjà !
Une femme dans le rang leva le doigt et on la choisit.
– Moi, c’est la fille de ma coépouse. Chaque fois, je la vois heureuse avec son mari et ça me fait mal. Toutes les fois qu’elle vient à la maison, elle est toujours collé à son mari et devant tout le monde, ils s’embrassent et se parlent avec joie et beaucoup d’attention. Je n’arrive pas à supporter ça. Je veux qu’à partir d’aujourd’hui, il y ait de mésentente entre eux.
« Ha ha ha ha ha », disait la troupe.
– Bien, mais tu peux t’occuper de leur sort n’est-ce pas ? demanda la reine.
– J’ai essayé et comme nous le savons tous, il nous faut l’augmentation de puissance. Sinon, j’ai essayé mais ça n’a pas donné. Donc je m’attendais au renouvellement de ma puissance pour les attaquer mais ce sera trop tard. Je veux qu’ils commencent à se gifler dès maintenant ; c’est-à-dire, qu’il n’y ait aucune entente entre eux. Qu’ils soient coq et cafard ; pas d’entente.
– D’accord, je comprends ta préoccupation ! Mais ne vous inquiétez pas, vos puissances seront renouvelées au plus tard la semaine prochaine. En attendant, prends ces deux statuettes. Tourne-les, de sorte que les deux ne se fassent pas face. Unis-les dos-à-dos et ficèle-les.
L’ordonnée attrapa les statuettes et appelant du fil mystiquement, ficela les deux statuettes dos-à-dos.
– Maintenant, je te donne la puissance et la force de prophétiser toi-même, sur leurs âmes tout en les appelant par leurs prénoms.
La concernée, se penchant sur les statuettes, commença à prononcer des paroles. On pouvait l’entendre dire : « Toi Émile, toi Carine, à partir d’aujourd’hui, plus de paix sous votre foyer. Plus jamais de paix entre vous. Moins de choses, insultez-vous. Moins de choses, toi, Émile, bâts ta femme. Plus d’entente entre vos enfants. Plus de paix dans votre foyer. Ainsi soit-il ».
Lorsqu’elle eut fini, un ricanement s’éclata de tous les côtés.
– Bien, on continue ! À qui le tour ? demanda la vieille femme.
Quelqu’un d’autre leva le doigt.
– Oui, vas-y ! ordonna la reine.
– Merci ! Moi, c’est mon collègue de service qu’on appelle François. Depuis quelques semaines, notre directeur lui prête beaucoup de considération alors que je suis là avant l’arrivée de ce François. Chaque fois, c’est lui que le directeur appelle. C’est à lui que le directeur confie les secrets de l’entreprise. Disons qu’il est le pilier de l’entreprise or, je suis là avant son arrivée. Je n’arrive pas à supporter cette grande estime que le directeur lui accorde. Pour cela, je veux qu’il tombe gravement malade et au finish, qu’il meure, c’est ce que je veux.
« Ha ha ha ha ha », ricanaient les autres.
– D’accord ! renchérit la reine. Prends la calebasse magique et appelle son âme.
L’ordonné s’approcha de la calebasse installée au milieu de la bande et appela le prénom François une première fois ; il répéta l’appellation une deuxième fois et puis à la troisième fois, apparut un humain. Tous éclatèrent de rire.
– Donc c’est lui ça ? demanda la reine d’un ton sérieux.
– Oui, répondit le questionné.
Pointant le bâton magique sur le front du nouveau venu, la vieille femme déclara : « À partir de maintenant, je t’envoie la maladie d’épilepsie. Qu’elle détruise ta vie et qu’elle te conduise à la mort. Ainsi soit-il dans ta vie dès maintenant et à jamais ».
Tout le monde éclata de rire alors que la reine ordonnait à l’âme présente de s’en aller.
– Suivant !
Un autre leva le doigt et on lui accorda la parole.
– La reine, il y a un monsieur qui m’a insulté hier d’imbécile parce que je lui dois mille francs. Je reconnais de l’avoir dû mais cela n’est pas une raison pour que, lorsque je n’ai pas trouvé l’argent, il va tout le temps m’importuner. Mille francs, c’est quoi, pour qu’il vienne de temps en temps à la maison pour me le réclamer ? Et puisque je n’ai pas trouvé à le lui remettre, il a osé me dire hier que c’est parce que je suis un grand imbécile que je n’ai pas honte de lui rembourser son argent. Qui peut accepter cette humiliation ici ?
« Personne », répondit la bande.
– Voilà pourquoi je veux finir avec lui. Qu’il devienne fou et parte de la maison et ne plus jamais y revenir. Puisque c’est lorsqu’il reviendra à la maison qu’il pensera à moi. Voilà pourquoi, je veux qu’il devienne fou maintenant et pour toujours.
« Ha ha ha ha ha ha ».
– Appelle son âme et nous allons finir avec lui, ordonna la reine.
L’ordonné, levant la voix très haute, appela le prénom du concerné une première fois, une deuxième fois et puis une troisième fois. L’âme de ce dernier apparut au cours du troisième appel. Tout le monde, enthousiaste, se mit à rire aux éclats.
– C’est donc toi qui importune les gens ? demanda la reine.
Elle fixa son bâton magique sur le front du nouveau venu et…
« À ton réveil le matin, tu entendras quelqu’un appeler ton prénom. Tu te lèveras pour aller voir la personne et malheureusement, tu ne trouveras personne. Tu te mettras à la recherche de cette personne qui a appelé ton prénom. Tu ne reviendras à la maison que lorsque tu trouveras la personne. Tant que tu ne trouveras la personne, tu continueras à marcher dans tout le pays. Tu te nourriras à base des fruits pourris et des nourritures pourries. Ainsi soit-il pour ta vie ».
Tout le monde s’éclata de rire. La reine ordonna à l’âme de s’en aller. Celle-ci disparut sur-le-champ.
– Oui, on continue !
Quelqu’un d’autre leva encore la main et on lui accorda la parole. Cette fois, ce fut une femme.
– Merci, la reine, dit-elle. J’ai une grande préoccupation. Il y a quelques jours, je me promenais et j’ai rencontré une dame. Dites-moi, ne suis-je pas libre de porter les vêtements qui me plaisent ?
– Bien sûrrrrrrrrr, répondit la foule.
– Et pourquoi l’humanité va-t-elle oser de me juger pour ce que j’ai porté sur mon propre corps. Ou dites-moi, mon corps ne m’appartient-il pas ?
– Bien sûrrrrrrr… !
– Et pourquoi va-t-on me juger pour ça ! Une autre question ! Ne suis-je pas libre de porter des vêtements qui vont exposer mes seins et mes fesses ?
– Bien sûrrrrrrrrr, répondit de nouveau la foule.
– Merci ! Il y a deux jours, j’ai porté un petit habit à travers lequel tout le monde peut voir les formes de mes seins. Vous savez très bien que nous avons besoin des âmes ici pour aller au bout de nos missions. Et pour mettre en captivité ces âmes, il faut ruser le monde. Et pour ruser le monde, il faut surtout faire des choses extraordinaires. C’est comme ça je me suis rendue au marché et j’ai acheté deux tenues. Les tenues étaient tellement belles que tous les hommes seraient contents d’admirer mes seins et mes fesses. Ce jour-là, au cours de ma promenade, quatre hommes m’ont donné leur numéro et ont insisté que je leur téléphone. Chacun de ces hommes m’a trouvé belle. Et j’étais heureuse parce que je m’imaginais ce que j’allais faire de leurs âmes. Je marchais sur la voie quand tout à coup, j’ai entendu un klaxon dans mon dos. Sans vous mentir, je n’ai pas eu peur. J’ai juste tourné la tête pour voir qui était-ce. Je pensais que c’était encore un autre homme qui voulait me venter des mérites mais à ma grande surprise, il s’agissait d’une femme assise au volant de sa voiture. Elle m’a fait la main et je me suis approchée d’elle. Elle m’a saluée et je lui ai répondu. Elle m’a ensuite demandé si j’ai des parents chez moi. À sa question, j’ai été éberluée et bleue parce que je ne savais pas où est-ce qu’elle voulait en venir. C’est comme ça je lui ai demandé pourquoi elle me pose cette question. Courageuse, elle m’a dit : Est-ce que ça tourne bien dans ta tête ? Là, je me suis rendue compte que cette femme était venue personnellement pour me manquer du respect. J’ai baissé la tête et l’ai secouée. J’ai ensuite répondu que j’ai des parents à la maison. Elle m’a ensuite demandé si mon père ou ma mère m’a vue quand je sortais. À sa question, j’ai deviné où est-ce qu’elle en venait. À sa question, j’ai regretté de m’être approchée d’elle. Malgré le tourment que je ressentais sur le cœur, j’ai gardé mon silence. Elle m’a ensuite dit : « Penses-tu que tu t’es habillée avec tes déchets que tu as mis sur le corps ? Ou lorsqu’on va vouloir compter les femmes habillées actuellement, penses-tu que tu en feras partie ? C’est à cause de vous, les femmes comme ça, que les femmes mariées n’ont plus la chance sous le toit de leur mari ; maudites que vous êtes ». Ayant fini de me jeter ces mots, elle a mis la vitesse et s’en est allée. Je me suis fâchée et très rapidement, je suis entrée dans une von. Je me suis rapidement transformée en tourbillon pour rattraper sa voiture. Je suis entrée dedans et l’ai suivie jusqu’à la maison. Lorsque le gardien lui a ouvert les portails et qu’elle est entrée sur la cour de la maison, j’ai réalisé qu’elle est une femme très riche. Je l’ai suivie dans l’ombre jusqu’à aller dans sa chambre où s’étaient assis ses trois grandes filles et son unique garçon. En leur compagnie, était assis le père, lui-même. À cause de ces paroles offensives, je dois me venger et pour y arriver, il me faut de la puissance pour aller dans cette maison. Je veux exercer le travail de domestication. Oui, je serai sa domestique. Et une autre chose : le salon est tellement vaste que nous pouvons le transformer en notre lieu de regroupement.
La reine, sans laisser son disciple aller jusqu’à la fin de ses idées, demanda aux autres d’acclamer le courage et le dévouement de sa servante. Tous acclamèrent.
– J’aime ton courage ! s’exclama la reine. Voilà les gens qu’il faut pour l’évolution de ce ministère. Mets-toi à genoux et tends tes mains. Je vais te charger de toutes les puissances dont tu auras besoin pour accomplir de nobles missions dans cette maison.
Sur ce, la jeune femme vêtue de noir s’agenouilla devant sa maîtresse et tendit les deux mains dans le but de recevoir des puissances.
