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#chapitre3️⃣

Après avoir passés les examens prescrits par le médecin, deux semaines s'étaient écoulées et aujourd'hui était le jour du verdict. Mon mari ne pouvant y être à cause d'une mission, je suis allée seule.

J'arrive devant la secrétaire du médecin difficilement. Mes jambes tremblent tellement que j'ai d'abord dû m'arrêter sur un des sièges avant de me lever à nouveau pour aller me présenter.

Cette dernière ne me regarde pas mais me dit que je peux y aller il va venir d'un instant à l'autre.

Je m'avance vers son bureau toujours aussi difficilement. Lui il n'est jamais dans son bureau, néanmoins j'entre et je patiente debout.

-Bonjour madame Nlend, comment vous allez?

Asseyez-vous.

-Stressée. dis-je honnêtement alors que le médecin fait irruption dans son bureau.

- …. ... euh et bien allons droit au but.

- Ça me va...

j'avais la gorge nouée et les mains moites. Plus vite je saurai et enfin je retrouverai un rythme cardiaque normal.

Il fait rapidement le tour et vient s'asseoir en face de moi. Je le vois fouiller dans une panoplie de documents, il y retire une grosse enveloppe kaki et se met à lire le contenu.

- Les examens de spermogramme et autres révèlent que votre mari est en parfaite santé, un taux de spermatozoïdes conséquent et une bonne alimentation, c'est vraiment bien, vous vous occupez bien de lui.

- D'accord et moi ?

Il continue à lire les autres documents et je vois une expression familière sur son visage. Je je savais déjà ce que ça voulait dire mais je voulais l'entendre de sa bouche, je voulais l'entendre de la bouche du faiseur de miracle dont on m'avait parlé.

- vos examens révèlent que vous avez des troubles de la fonction ovarienne c'est-à-dire que vous avez une grande difficulté ou je dirai même une incapacité à produire un ovocyte qui pourra être fécondé. Il y a plusieurs causes à cela telles que le syndrome des ovaires polykystiques ou encore les ovaires multifolliculaires ou tout simplement l'anovulation due au stress, prise ou perte de poids. Bref les causes sont diverses mais dans votre cas, il y a tout simplement anovulation totale due à la première cause évoquée. De manière simple, vous ne pourrez jamais avoir d'enfants biologiques,je suis désolé.

Il l'avait lâché comme ça, sans pincettes, comme pressé de se débarrasser de moi.

Je ne dis rien, occupée à encaisser l'information brutale et douloureuse que je reçois.

-je pense qu'il est préférable d'envisager l'adoption, vous verrez c'est la même chose.

Il le dit encore avec une telle facilité, comme s'il s'agissait d'adopter un chiot. Mais là ce n'est pas le cas, c'est quinze ans de relation et sept de mariage, ce sont des années de traitement les uns plus douloureux que les autres, ce sont des années d'insultes de la part de la société, ce sont des années gâchées car là maintenant il n'y a plus d'espoir.

-vous pouvez rester là, le temps de digérer la nouvelle. Dit-il d'un ton qui se veut rassurant mais je sais qu'il est pressé que je parte.

Je relève mes yeux qui sont déjà embués de larmes et ie lui fais un faible sourire.

-ne vous inquiétez pas, ça ira.

Je réajuste les cordes de mon sac à main que je trouve subitement trop lourd et je me lève faiblement pour ouvrir la porte, je lui fait un dernier sourire avant de lui dire merci.

Pourquoi je lui dis merci? Tout simplement parce que je suis dorénavant fixée sur mon état de santé et que désormais je sais que je n'ai plus le droit de rêver.

Je marche faiblement dans les couloirs de ce grand bâtiment et là ie ressens le besoin de m'asseoir sur un banc où je pourrais enfin verser tout ce que j'ai accumulé alors que j'étais dans son bureau.

Vous ne pourrez jamais avoir d'enfants biologiques, jamais, il avait dit jamais. Tout était fini, mon mariage, mes espoirs, ma vie.

Je pousse un long cri étouffé dans la manche de ma veste et j'éclate en sanglots.

Je sens mon Coeur se déchirer, ma poitrine monte et descends au rythme de mes battements de cœur qui sont de plus en plus rapides.

Je pleure et je pleure encore....

-Ma sœur pourquoi tu pleures comme ça, tu viens de perdre quelqu'un ?

Je ressens la présence de cette dame s'asseoir près de moi mais je n'ai même pas de force pour lever le regard vers elle.

-Mes espoirs madame.

Répondis-je en sanglotant. Mes espoirs viennent de mourir, les voilà comme ça par terre.

- Ma sœur... souffla-t-elle.

- Je suis stérile madame, moi Kara Nlend, le médecin vient de sceller mon sort, je suis stérile. Sept ans de traitement, de pleurs, de prières, d'hôpitaux pour enfin me dire que je n'aurai jamais d'enfants biologiques.

-Weh ma sœur, je suis désolé vraiment. Dit-elle peinée.

C'est fou ce que la vie peut se montrer injuste.

Quand je pense que certaines femmes souffrent ici dehors alors que j'ai ma nièce là-bas à la maison qui accouche comme une souris, à l'heure où je te parle elle est à sa septième grossesse.

J'essuie une larme qui arrive à mon menton sans trop écouter ce que me dit ma voisine.

-Déjà qu'elle n'arrive pas à nourrir ces enfants, elle a quand même réussi à encore aller porter l'autre. Je ne sais même pas si on va s'en sortir avec une autre bouche.

Mon téléphone se mit à sonner et je vois son nom s'afficher. Je passe une main sur mes joues humides et me racle la gorge.

-Allo bébé! Dis-je en déposant le téléphone à l'oreille après avoir décroché. J'essaye d'avoir un ton neutre, il ne doit pas se douter que j'ai pleuré, je ne veux pas qu'il s'inquiète, je ne suis pas encore prête à lui dire la vérité.

-Oui ma reine, tu es déjà arrivé à l'hôpital ?

-Oui et même que j'ai déjà fini avec le médecin.

Je me remémore notre conversation et mon

cœur se resserre.

Il....il.... Balbutiai-je. Je souffle pour relâcher la pression. Il dit que tout va bien.

Je croise le regard interrogateur de ma compagne et je baisse les yeux.

- Je le savais bébé, que dit-il exactement ?

- euh.. il a parlé de mon ovulation qui n'est pas très constante, il m'a dit qu'il m'arrivait d'avoir des anovulations et il m'a prescrit un traitement pour que ça se régularise. Mais sinon il m'a dit que c'est un petit problème.

- waouh ah bon? d'accord. je voulais te dire qu'il nous ont supprimé les autres jours de mission donc je risque rentrer finalement entre aujourd'hui et demain je ne sais pas encore.

- De...main ? Ah...ok d'accord. Balbutiais-je.

- oui, je t'appelle quand je suis à l'hôtel, on aura plus de temps pour parler et je te confirmerai une fois mon programme.

- d'accord bébé, je t'aime. Dis-je en laissant échapper une larme.

-je t'aime aussi.

Nous avons raccroché, il y régnait un silence de mort dans ce couloir, ma compagne me serrait la main en guise de réconfort pendant que mes larmes ruisselaient sur mon visage.

- je ne pouvais pas lui dire la vérité, pas maintenant.

- je ne vous juge pas. Avait-elle dit.

Nous sommes restés là, personne ne parlait et là, je me suis tournée vers elle alors que quelque chose venait de me traverser l'esprit.

-Madame, est ce possible de rencontrer votre nièce ?

[….]

Ma nouvelle copine pousse une clôture faite de feuilles de tôle, clouées sur des bouts de bois.

Devant moi s'offre une vaste cour recouverte de gravier et un peu plus loin, une maisonnette dont les murs extérieurs sont de couleur bleue et à la toiture tellement rouillée qu'on aurait dit qu'elle est rouge d'origine. Je ne me sens pas du tout à l'aise dans cet endroit, déjà pour y accéder ça avait été laborieux, cette partie de la ville m'étais totalement inconnue et je ne me sens pas rassurée de laisser ma voiture garée sans surveillance dans ce quartier.

Néanmoins je me suis déjà engagée dans cette histoire et je ne compte pas y sortir sans solution.

Pendant que nous marchons vers la petite maison, une fillette sort en courant et toute apeurée, j'entends une autre un peu plus âgée, sa grande sœur peut-être, mais je vais plutôt miser sur sa mère car de ce que je sais, il n'y a que deux adultes dans cette maison, Philomène et sa fameuse nièce pondeuse.

-Reviens ici. cria cette dernière tandis que la petite se cacha sous les pans de ma jupe.

L'enfant d'une beauté extrême et aux gros yeux gris larmoyants se raccrocha plus sur moi, sa peau très claire qui tendait vers le blanc et qui valait communément le surnom d'albinos raté ou de manière plus péjorative « ngueungueurou raté » . était recouverte de chair de poule. Mon cœur se fendit automatiquement.

Je la recouvre de mes bras et intime l'ordre à sa mère de ne pas la toucher.

Moi on m'a annoncé plutôt que je ne pourrai avoir d'enfant et elle, elle se permet de poursuivre sa fille avec un bâton pour voleur.

-Ekieu! S'exclame t-elle. Je la vois me regarder toute confuse.

- Maëva toi encore en train de vouloir corriger cette enfant à coup de bâton ?

- Aka tata Philo elle est trop têtue.

Intervint la fameuse Maèva en posant une main sur sa hanche droite.

- C'est toi qui est impatiente plutôt, et tu lui reproches quoi cette fois-ci ? Dit-elle en mettant elle aussi ses mains sur ses hanches.

- Je lui ai bien dit de ne pas sortir et de surveiller ses petits frères mais la bonne dame les a ramassés et est sortie jouer avec eux, laissant la maison grande ouverte.

-Maeva je t'ai déjà dit d'arrêter d'écarter tes jambes pour que ce soit les autres qui jouent les baby-sitters. Au moins elle a pensé à les prendre au lieu de les laisser seuls dans la maison. Ce n'est qu'une petite fille de 8 ans toi aussi.

Maëva piaffa avant de reprendre.

- tu es toujours en train de la défendre quand je veux la corriger, c'est même pour ça qu'elle ne me respecte pas.

- donc toi tu connais ce mot?

- n'est-ce pas tata philo ? Je vois que tu tires seulement à balles réelles maintenant hein.

Elle porta toute son attention sur moi. Et vous, vous êtes ?

-Voilà alors, toi avec tes faux problèmes tu m'as même fait oublier que j'étais avec quelqu'un. Vas d'abord nous tirer des chaises à l'intérieur il faut qu'on parle...

Sa nièce s'exécute directement et elle lance à nouveau...

- tu prends trois hein.

- Trois ? Et pourquoi ? Demande t-elle en se retournant.

-Maëva tu aimes trop les questions, va d'abord

Ce n'est qu'après que cette Maeva soit rentrée dans la maison que la petite accrochée à moi me lâcha.

- Elle ne va plus te taper mon ange.lui dis-je avec un petit sourire pour la rassurer

- Merci tata. Me dit-elle la voix tremblante.

- Tu sais quoi princesse ?

Je me met à sa hauteur et lui essuie les larmes sur ses joues.

Je la vois secouer énergétiquement la tête en signe de négation.

je me mets à fouiller dans mon sac à main d'où je tire un billet de dix mille franc.

-voici dix mille franc, tu connais ce billet ?

Elle me dit non de la tête, tout en essuyant les quelques traces de larmes qui sont encore dans ses yeux.

-eh bien, tu vas donner à ta maman pour qu'elle aille vous acheter de grosses bouteilles de jus, une pour chacun de vous et des biscuits aussi.

-et des bonbons ? Me demande t-elle timidement.

-et des bonbons aussi mon petit ange.

Elle se mit à sourire à pleines dents et on pouvait bien y voir l'énorme trou qu'il y avait au niveau des dents du dessus. Cette petite était tellement belle et adorable.

-Donne lui plutôt l'argent. Intervint Philomène. Si ça passe par sa mère jamais il n'y aura de jus pour eux, en plus la boutique n'est pas loin, elle y a l'habitude.

Comme l'a dit Philomène, j'ai clairement expliqué à la petite ce qu'elle devait dire au boutiquier et elle est partie avec deux de ses frères pour l'aider à porter les bouteilles de jus en question.

Nous étions donc seules et donc plus à l'aise pour parler du sujet qui m'amenait.

Maëva apporta les chaises et nous nous sommes installées sur la petite véranda de la maison.

-Ma fille. Commença Philomène.

je dis ma fille parce que tu l'es, ta mère c'est ma petite sœur et je me dois de m'occuper de toi, de te donner des conseils et de te ramener à l'ordre quand ça ne va pas.

Elle prit une pause pendant laquelle elle fixait le sol, les coudes sur les cuisses et ses mains soutenant son menton, puis elle reprit.

-Quand tu as porté la grossesse de la toute petite manu qui vient de sortir là, ta mère, ma sœur t'a foutu à la porte de sa maison, t'abandonnant, avec une grossesse déjà avancée

.Tu es venue frapper chez moi que tu n'avais nulle part où aller, je t'ai prise.

Elle se tapa la poitrine et marqua bien ses derniers mots d'une intonation plus forte.

-je me suis occupée de toi, jusqu'à ton accouchement. Dieu merci tu nous a fait une jolie fille aussi jaune que son père. Après ça ma fille, ou c'est parce que j'ai accepté de m'occuper de vous oh, je ne sais pas, tu as commencé à les aligner un à un ici chez moi comme des daltons.

Je me suis dit la première fois c'était un accident, tu n'étais qu'une petite fille après tout.Je t'ai parlé, je t'ai réappris à compter ton cycle, je t'ai amené à la gendarmerie pour qu'on te donne quelques coups de fouet,je t'ai même chassé avec tes enfants en croyant que dos au mur tu allais fermer tes fesses mais rien, toi c'est seulement la bordellerie qui te plait. On t'a même posé l'implant, je ne sais pas à quel moment tu l'as enlevé te voilà avec un septième têtard dans le ventre et un père aux abonnés absents comme ses prédécesseurs. Ma fille ? Ma fille ?

-Oui tata philo!

-Moi je suis fatiguée, ta mère dit que c'est moi qui t'encourage et elle a raison parce que jusqu'à six c'est fort. On n'arrive même pas à se nourrir correctement avec mon petit comptoir de condiments au marché voilà que tu nous amène encore un autre problème. Si tu n'as pas pitié de toi même, moi j'ai pitié de mon ventre, ma santé et pour mon équipe de petits-fils.

Elle pointa le ventre de Maëva.

-Ce qui est dans ton ventre tu vas l'enlever immédiatement et tu vas partir de chez moi dans les brefs délais car trop c'est trop.

-Pardon tata philo tu ne peux pas me faire ça.

Elle se mit à genoux devant sa tante et commença à la supplier. Je vais faire tout ce que tu veux mais pardon ne me chasse pas, toi-même tu sais que je n'ai nulle part où aller.

C'était la dernière erreur je t'en prie.

-Laisse-moi ton bavardage, je le connais déjà par cœur. Dit-elle en dégageant son bras de l'emprise de Maëva.

-je te promets que je ferai tout ce que tu veux mais s'il te plaît ne me chasse pas. Je vais avorter si c'est ce que tu veux.

-n'est-ce pas ? Elle me porta un regard complice et esquissa un faible sourire.

On va donc faire quelque chose de très simple.

Va d'abord t'asseoir tu m'étouffe. Reprit t-elle.

Maeva se redressa et reparti à sa place.

-je vais faire semblant de croire à tes larmes de crocodile et te donner un choix à faire, c'est soit

A ou B,pas un de plus.

Maëva hocha la tête pour dire qu'elle avait compris et sa tante poursuivit.

- Cet enfant ne peut pas rester dans cette maison, je ne peux pas m'en occuper.

- et je fais comment tata Philomène ?

- tu as le choix Maeva, soit tu avortes, car quand même c'est trop, soit alors tu donnes cet enfant en adoption pour que lui au moins il ait une meilleure vie et après moi-même je dirai au médecin de te faire une ligature des trompes. Tu exagère.

-Adoption ? Comment fait-on cela ?

Demanda t-elle en essuyant ses yeux qui ne contenait même pas une trace d'humidité.

-Oui Maeva adoption !

-Écoutez Maeva.

Je décide de prendre la parole à mon tour pour enfin expliquer la raison de ma visite.

- je m'appelle Kara, j'ai 34 ans, je suis mariée depuis sept ans et après avoir tout fait, j'ai appris ce matin que je ne pourrai jamais avoir d'enfants. Je vous épargne les détails de l'état de mon cœur mais si je suis là c'est parce que je pense que vous pouvez m'aider.

- et comment ? Demanda t-elle surprise.

- c'est votre tante que j'ai connu aujourd'hui qui m'a parlé de vous et de tout ce que vous traversez. Ma visite donc c'est pour ... Pour vous demander de me faire la grâce d'être la maman de ce petit bout qui pousse en ce moment en vous.

- Cameroun de nos ancêtres on va tout voir.

Elle se tape les mains et se lève aussitôt.

- Madame sortez d'ici.

- pose moi tes fesses là sur cette chaise à l'immédiat. Tu as une maison ici jusqu'à chasser les gens ?

je vois de la honte se dessiner sur son visage et j'essaye de calmer les choses.

- Je vous en prie réfléchissez-y, loin de moi l'intention de vous minimiser ou de vous manquer de respect mais est ce que vous êtes prête à vous occuper de ce bébé ? A l'habiller, le nourrir et lui donner tous les soins dont il a besoin ? Je veux dire en plus de ceux que vous avez déjà.

- non c'est vrai.

- voilà, donnez je vous en prie une chance à cet enfant, de connaître une vie meilleure. je vais suivre cette grossesse comme si elle est la mienne, je vais aussi m'assurer que ni vous ni votre tante et encore moins vos enfants ne manquiez de rien pendant toute la période où vous porterez ce bébé.

- En clair vous voulez mon bébé en échange d'argent, tata philo tu veux que je vende mon bébé ? S'énerve cette dernière.

-Eh fiche le camp.... Philomène reprend les mots de Maëva en grimaçant.

« Tu veux que je vendes mon bébé ? » Qui te parle de vendre ce bébé? Où tu es là tu peux d'abord t'en occuper ?

On te parle d'un fait concret. Madame Kara ici présente n'a pas d'enfant et te demande si tu acceptes qu'elle s'en occupe et lui donner ce que toi et moi ne pouvons lui donner et tu veux jouer aux moralisatrices ? Je te signale que c'est moi qui nourris tes enfants plus toi et que je suis à bout donc réfléchis bien.

- Les enfants sont là. avais-je intervenu. je vais partir mais s'il vous plait réfléchissez, mon mariage dépend de cet enfant.

- Tu as suivi non ? Aide ta sœur ou alors tu avorte et tes fesses et toi libérez ma maison.

Je commence à fouiller dans mon sac.

- vous avez un congélateur Philomène ?

- Non on va faire quoi avec ? M'avait répondu Philomène.

- D'accord, voici...

je sors deux liasses de billets et je me mets à compter un, deux, trois.....

-deux cent mille franc, achetez-vous un petit congélateur.

Je fais une grimace en pensant au fait que c'est l'argent de la réunion que je gaspille.

-faites le marché même pour quelques semaines ou un mois et ce qui manque pour les enfants. Maeva ce n'est pas pour faire pencher la balance en ma faveur car peu importe votre décision je ne peux fermer les yeux devant la situation de ces enfants.

J'ai remis l'argent à Philomène, fais un bisou à chacun des petits et je suis sortie de la concession.

- Ma sœur tu n'as pas pris ta monnaie. Me dit Philomène en me rattrapant.

- non garde ça pour acheter le petit déjeuner des enfants le matin.

- ah merci. Tu sais hein ? Ne t'en fais pas, si tu dois avoir cet enfant tu l'auras, car c'est Dieu qui décide. Pour ma part merci, tu nous sors d'une de ces situation dont tu n'as pas idée. Ça fait deux jours qu'on mange le riz sauté et aujourd'hui même je savais qu'on allaient seulement tremper le tapioca. Cette somme aidera beaucoup.

- donc vous n'avez qu'une seule source de revenu ? Ton comptoir?

- c'est avec ça que je nourris les enfants, que je les envoie à l'école, que je paye les factures, heureusement que cette maison est la mienne, c'est l'héritage que m'a laissé mon feu mari.

- et Maëva fait quoi ?

- je ne sais pas, tantôt elle va à l'école, tantôt elle est là à la maison. J'évite de trop y réfléchir de peur d'avoir mal à la tête.

Je suis encore plus prise d'admiration pour elle et en colère contre Maëva qui ne fait rien pour aider sa tante.

-vous êtes vraiment brave.

Il va falloir que j'y aille, j'ai laissé ma belle-mère toute seule à la maison.

Je monte dans ma voiture, je manoeuvre avant de lui faire un dernier signe de la main et partir pour chez moi.

J'ai peur de rentrer, j'ai peur de me retrouver seule et de me souvenir, j'ai peur des questions d'Ezechiel quand il rentrera.

A suivre…

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