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Sixième partie
Après que je lui ai raconté ma soirée de la veille Claire n’a pas fait de commentaire pendant au moins une quinzaine de minutes. Une fois qu’elle avait digéré l’information je suppose, elle m'a assailli de question. A savoir quand est ce que je compte le revoir elle a été choquée que je lui réponds que je ne pense pas que se soit une bonne idée et de toutes les façons je ne connais même pas son prénom. Ce n’est pas plus mal aussi, il a une mauvaise influence sur moi. Quand je suis à côté de lui je ne maîtrise pas les réactions de mon corps donc je ne me fais pas confiance. Je pourrais mettre ça sur le dos de l'alcool mais je sais que ce n'est pas le cas.
Je passe le reste de la soirée avec mon amie et finalement elle décide de passer la nuit avec moi. Le lendemain ma journée de travail commencé comme toutes les autres et l’heure de mon rendez vous avec monsieur Cumin a vite fait de se pointer et lui également très ponctuel.
Je l'ai mis à l'aise et il m'a expliqué que la société subit des pressions à cause de l'entreprise britannique qui a le monopole du marché ici en Afrique du Sud. Ils sont enterré sous les actions en justice et n’arrive pas à mettre la tête hors de l'eau. De ce fait, les clients commencent à se désister et les machines comme les ouvriers commencent à fatiguer.
Je prends connaissance des grandes lignes du problème qui vont me permettre de pouvoir creuser et choisir mon angle d'attaque ensuite je remercie Mr. Cumin pour la confiance et le rassure qu'il ne sera pas déçu. En le raccompagnant à l'ascenseur je lui assure que je vais travailler dessus à la minute. J’ai déjà reçu de sa part l'adresse des locaux de l’entreprise, il m'a rassuré que le manager y serait pour notre rendez vous de 17h.
Je retourne alors à mon bureau et appelle mon assistante. Avec ce dossier nous aurons beaucoup de pain sur la planche et j’aurai besoin qu'elle soit à son maximum.
Une fois que je lui ai donné les directives elle se rend dans son bureau pour faire des recherches. Pour moi, le plus important c'est de creuser dès le départ, savoir tout sur notre client et son adversaire c’est la base.
En attendant le rapport qu’elle va imprimer pour moi, je fini rapidement les affaires en cours.
À l’heure du rendez-vous que mon assistante à confirmer avec celle du manager je suis déjà garer dans le parking de l'entreprise JuBerTP . Mais au moment de sortir je suis arrêtée par un policier qui m’annonce que je me suis mise sur une place pour personne handicapée. Pour éviter les problèmes je m’excuse et propose de me déplacer car je ne savais pas mais le Mr refuse que je bouge il veut me donner une amende et me faire un sermon pourtant il n'y a pas de signalisation pour ça .
Il me fait savoir que la marque est vieille et c’est un peu effacé mais je n’aurai quand même pas du garer là. Je ne comprends pas trop comment j’aurai pu savoir que c’était une place spéciale si le signe est quasiment invisible.
Il me perd le temps comme ça et je rentre dans les locaux avec au moins une quinzaine de minutes de retard, ça fait tellement mauvaise impression. Tout ça pour des bêtises, ça m'énerve.
Je me présente à l'accueil et précise que j’ai un rendez vous avec monsieur Daniel Julliard. C'est un tout petit local, rien d’étonnant vu que c’est une société de construction.
Une femme d'une vingtaine d'années me demande de patienter sur un siège de la salle d'attente (qui n'est pas vraiment une salle d’attente mais des fauteuils installés en face de la réception) pendant qu'elle va m'annoncer.
Elle revient vers moi deux minutes plus tard et me demande de patienter. Entre cinq et dix minutes plus tard son fixe sonne et elle se lève pour me montrer le chemin jusqu'au bureau.
Elle donne une tape sur la porte du bureau et l’ouvre en m’invitant a entrer, puis elle précise à son boss que je suis là comme si il n'allait pas me voir.
La décoration du bureau passe inaperçu totalement pour moi. L’homme assis derrière la grande table me rappelle quelqu'un mais je ne fais pas cas longtemps. Il se lève pour me saluer, je m’excuse immédiatement du retard en lui disant que j’ai eu un problème avec la police devant leur siège. Il me répond qu'il ont pris pour habitude de se comporter ainsi avec tout leurs clients qu'ils ont même proposé de faire repeindre le signe pour éviter toute confusion mais la mairie refuse qu'ils le fasse.
Mon entretien avec Monsieur Daniel se passe très bien , il m’explique en détail la situation et je me rend compte que ça risque d’être très pénible.
Il va falloir que je fasse porter à mon bureau toute la documentation de l'entreprise. Monsieur Daniel qui est extrêmement gentil et chaleureux me demande de patienter, ça peut prendre du temps avant que toute la documentation soit prête.
J’accepte volontiers et il m’offre à boire en attendant. Si il n'était pas marier cet homme serait parfait rire. Il sait mettre les gens à l’aise avec ce sourire avenant qui pourrait faire fondre n’importe quel être vivant.
Il prend son fixe et demande à son interlocuteur de ramener tous les documents pour l'avocate.
Je n’ai pas senti le temps passé à parler avec Monsieur Julliard , la porte derrière nous a fini par s’ouvrir et Mr Julliard s’est adressé à moi en me disant qu'il va me libérer car les dossiers sont arrivés. On s’est fait la bise et je me suis retournée pour rentrer au bureau.
Monsieur Julliard m'a présenté à son frère cadet Gabriel et j’étais en état de choc.
Je comprend mieux pourquoi le visage de Mr Julliard m'était familier. Il ressemble à son frère qui n'est d’autre que l’homme avec qui j’ai passé la nuit il y a deux jours.
J’étais dans tous mes états et lui de son côté s’est comporté comme si il ne me connaissait pas. J’étais gênée et en même temps blessée dans mon amour propre. C’est pas que je voulais qu'il me reconnaisse ou soit troubler autant que moi mais quand même. On s’est dit des choses assez intenses il n'y a même pas deux jours il aurait pu paraître plus atteint par ma vue que ça.
Il m'a raccompagné jusqu'à ma voiture sans dire un mot déplacé ni quoi que se soit.
Le pire s'est quand il a commencé à faire le courtois et à me poser des questions sur ce que je fais etc.
Il a même eu le culot de vouloir plaisanter avec moi. Ça n'avait vraiment aucune importance pour lui ce qu'on a fait ensemble.
Je suis rentrée sur mon lieu de travail et j’étais sur les nerfs.
Je m'appelle Mila Ambre Reteno gabonaise de père et de mère et je viens de me faire ridiculiser comme jamais auparavant dans ma vie.
