7
Chapitre VII
- Moi : Je t’en prie Papa. Ne fais pas ça. Non Non Non Papa s’il te plaît non non…
- Thomas : Cathy Cathy réveille-toi. Réveille-toi Cathy.
- Moi : Non non Papa non
- Thomas : Cathy calme toi ce n’est qu’un cauchemar. Je suis là calme toi.
Un cauchemar ? Thomas était avec moi, couché près de moi ? Donc ma famille ne m’avait pas renié ?
- Thomas : ça va aller chérie. C’était juste un mauvais rêve.
- Moi : Thomas tu es toujours là ?
- Thomas : Bien sûr que je suis toujours là. Où veux-tu que j’aille à cette heure ? Dis-moi tu sûr que ça va à la maison.
- Moi : Hein ? Pourquoi ?
- Thomas : Tu n’arrêtais pas de crier « non papa ne fais pas ça ». Y a quelque qui ne va pas avec ton père ? Tu peux rester ici au cas où.
- Moi : Non tout va bien je t’assure. Un rêve sans sens.
- Thomas : Tu es sûr ?
- Moi : Oui Thomas. Il n’y a aucun problème à la maison.
- Thomas : Ok je te crois. Dormons maintenant, il est seulement 5 heures.
Je me couchai auprès de Thomas avec le cœur léger. Un peu trop d’émotions pour moi. C’était quoi cette vie à rebondissements que je voulais déjà vivre là ? Pardon ma vie était bien avant. Avant de fermer mes yeux pour rejoindre les bras de Morphée, je priai intérieurement le Seigneur qu’il m’aide à ne pas m’écarter du bon chemin.
…………….
7 heures trente. Le réveil de ma chambre venait de sonner. Thomas lui dormait encore. Il devait être bien fatigué avec tout son travail et aussi la nuit mouvementée qu’il avait eue. Entre toute son énergie qu’il est venu déversée sur moi et mes cauchemars, il méritait vraiment de se reposer.
C’était un nouveau jour pour moi. J’avais pris la ferme décision de ne plus me dépraver avec Patrick. Et pour m’aider, j’allais faire comme j’avais dit, éviter au maximum Patrick jusqu’au mariage. Après le mariage il devait repartir en France. Thomas nous allons vivre notre petite vie heureuse. Et mon plan commençait maintenant. Il fallait que je parte avant qu’il ne se réveille. De toute manière je devais aider maman à la maison aujourd’hui ce matin avant de partir chez Stéphanie pour son anniversaire. Elle aussi je devais l’aider.
Alors je me suis levé rapidement, j’ai fait ma toilette et me suis habillé. Je ne pouvais pas partir sans dire au revoir à Thomas alors je l’ai réveillé.
- Moi : Thomas, il faut que je parte.
- Thomas : Maintenant ? Pourquoi ?
- Moi : Je dois aider Maman et aussi Stephy. C’est son anniversaire aujourd’hui, je te l’avais dit. Tu passeras non ?
- Thomas : Oh désolé Chérie j’ai complètement oublié de te dire. Je voyage ce soir.
- Moi : Quoi ? Comment ça ?
- Thomas : Voyage d’affaire. Je reviendrai mardi.
- Moi : Hum ! Je sais que tu es entrain de reprendre les affaires de ton père mais tu voyages et tu ne me dis pas à l’avance. Je vais commencer à te soupçonner.
- Thomas : Hahaha ! Je suis désolé mon cœur. C’est un voyage très important. Je vais conclure un contrat. Pour me faire pardonner je vais te ramener un très beau cadeau.
- Moi : Tu cherches déjà à me flatter.
- Thomas : Et est-ce que je réussi ? Ne te fâche pas. Par contre il faut que tu m’excuses auprès de ta cousine. Donne-moi ma mallette là-bas s’il te plaît.
Je me suis exécuté.
- Thomas : S’il te plaît trouve le temps d’acheter un cadeau à Stéphanie de notre part à nous deux ok ? Je prends mon vol à 15 heures, je t’appelle avant de m’envoler. Demande au chauffeur de te raccompagner, il doit déjà être là.
- Moi : Ok. Mais ton cadeau a intérêt à être très gros.
Thomas était vraiment de plus en plus occupé ces derniers jours. Lui qui était très ponctuel ne respectait plus aucun rencard. Il partait sans cesse et souvent à des heures insensées. Mais je le comprenais. Être chef d’entreprise ne devait certainement pas être une chose facile. Surtout que pour lui il s’agissait d’un engagement envers son père décédé à qui il voulait prouver qu’il était à la hauteur et aussi envers son frère pour qui il se sentait responsable.
Quand je suis sortie, Patrick n’était pas encore sorti de sa chambre heureusement pour moi. Sita Ruthie, la ménagère de Thomas depuis vingt ans maintenant était déjà là. Elle était comme une deuxième mère pour eux. Malgré son âge avancé, il était hors de question pour Thomas de la laisser partir. Alors elle était plutôt une sorte de gouvernante. Elle gérait le gardien qui s’occupait aussi du ménage dans la maison, le jardinier et la cuisinière. C’était surtout la cuisine qu’elle supervisait. Elle décidait du menu, préparait et montrait à la cuisinière comment il fallait faire.
- Sita Ruthie : Ah Muna monè. E ma nè ? (Ma fille bonjour. Comment tu vas ?)
- Moi : E ma bwam Sita. Na wa pe ? (je vais Sita et toi ?)
Quinze minutes plus tard, j’étais arrivée à la maison. Evidemment Maman était déjà debout entrain de réchauffer la nourriture restée de la veille. Je m’attendais à ce qu’elle commence le bavardage sur moi parce qu’il était déjà plus de 8 heures. Mais non !
- Maman : Tu es déjà rentré ? Thomas t’a laissé partir ?
- Moi : Hum ! Tu n’as pas dit que tu voulais que je t’aide aujourd’hui ? Et puis après je dois aller chez Stéphanie, c’est son anniversaire.
- Maman : La ménagère a commencé aujourd’hui.
- Moi : La ménagère ? quelle ménagère ? Et un samedi ?
- Maman : Oui c’est Thomas qui nous a envoyé la ménagère. Moi-même ça m’a surpris.
- Moi : Thomas ? Ok. Donc tu n’as plus besoin de moi ?
- Maman : Au lieu de rester t’occuper de ton mari, tu rentrais faire quoi ?
- Moi : Aka maman est-ce que je savais que tu devais avoir une ménagère aujourd’hui. Et puis je te dis que je dois aller chez Stéphanie. C’est un nouveau mariage ?
Les mater hein ! Comme le gars lui a envoyé une ménagère gratis, elle joue le fan n°1 de Thomas. Hum ! Après quand on va dire que les femmes sont facilement corruptibles. J’allais donc profiter pour me reposer encore une heure et ensuite me préparer pour partir chez Stephy. Je n’avais pas beaucoup dormi la nuit dernière et cette petite heure de sommeil allait me faire vraiment du bien et me permettre qui sait, de tenir toute la journée.
11 heures ! Mince ! Mon sommeil d’une heure avait plutôt duré plus de deux heures. Stephy m’avait même déjà laissé des messages sur WhatssApp pour savoir où j’étais. Telle que je la connaissais, elle allait râler pendant des heures. Stephy étions amies depuis le lycée. Plus précisément la 6e. Aujourd’hui nous étions plus que des amies, mais des sœurs. Avec elle j’avais vécu pratiquement tout. Les premiers flirts, les premiers amours, les premières sorties en boites, les escapades en solo de la maison. Cette fille pouvait me faire chanter et obtenir tout ce qu’elle voulait de moi et vice versa.
En parlant d’escapades, je me souviens du jour où elle avait eu son probatoire. Moi j’avais repris ma seconde, parce que j’avais décidé de me la couler douce. Elle avait donc une année d’avance. Ce jour nous avions envie de fêter ça. Nous étions avec Lili une bonne amie à nous qui avait aussi eu le probatoire. Stephy et moi nous n’avions pas vraiment de facilités pour sortir. Mais nous avions envie de sortir. Alors on a monté un de nos coups habituels. Moi j’ai dit à ma mère que j’allais chez Stephy qui faisait une petite fête pour son probatoire et Stephy qui disait à sa mère qu’il y avait une fête chez moi. Nous devions aller à une matinée continue mais Stephy et moi ne devions pas rentrer le matin. On voulait rentrer à minuit. L’ambiance était trop chaude. Tous les lauréats du probatoire étaient dehors. Et quand minuit est arrivé, et qu’on a exprimé notre besoin de rentrer, Lili et d’autres amis nous ont convaincu que rentrer maintenant était un risque. Comment on allait nous agresser et tout. N’importe quoi ! C’était juste pour qu’on reste encore. Surtout que nous sommes rentrés à 4 heures du matin. Et c’est là que les ennuis ont commencé. Stephy n’ayant pas les clés de chez elle, ne pouvait pas aller cogner à cette heure. Nous avons donc conclu qu’elle viendrait dormir à la maison. Nous avons réussi à ouvrir discrètement la maison. Alors que nous étions de nous diriger vers ma chambre sur la pointe des pieds, on a entendu « Vous sortez d’où ? ». Le genre que mon cœur a fait boum là, je pouvais pisser sur moi. C’était ma mère. Elle était restée dans le noir au salon à m’attendre.
- Maman : Ah bon !? C’est comme ça Mademoiselle Priso ? Tu découches déjà ? Dans la maison de qui ?
- Moi : Non maman ce n’est pas ça.
- Maman : Ce n’est pas ça hein ? Vous sortez d’où vous deux-là ?
Silence ! De notre part en tout cas, parce que maman plus un mot sortait, plus le son de sa voix augmentait.
- Maman : Je vous ai posé une question. Vous sortez d’où ?
Silence encore et têtes baissées.
- Maman : Cathy ! En sortant d’ici tu ne m’as pas dit que tu allais chez Stephanie ?
- Moi : Oui Maman.
- Maman : Et pourquoi sa maman m’appelle à 2 heures du matin pour savoir si vous êtes ici ? Hein ? Je suis partie à la fête, je rentre à 1h 30 je sais que l’enfant est déjà rentré. Depuis quand tu fais les choses comme ça ah Cathy ?
- Tata Mouto (la petite sœur de maman venue passer le week-end à Douala): A Ndome nje pe bodi wa te no musiya o teten a budu ninka ? (A ndome, qu’est ce qui te fait encore crier dans la nuit comme ça ?)
- Maman : Se nin muna. (Ce n’est l’enfant-ci) Elle sort déjà dans la nuit pour rentrer le matin. Stephy Stephy c’est ce que vous faites ? c’est toi qui entraines ma fille ?
- Tata Mouto : Wee Ndome ! Na yo ! il est plus de 4 heures du matin, commet tu cries comme ça.
- Maman : Oui je vais crier. Tout le quartier va savoir que tu découches déjà.
Ma mère et son bavardage légendaire. Stephy était complètement dépassé. Elle qui trouvait que ma mère était super cool, voyait une autre facette de sa personnalité : le bavardage. Comme si le fait que l’on sache que j’étais sortie pour rentrer le matin allait briser ma vie. Bref ma mère a appelé les parents de Stephy pour lui dire que nous étions rentrés et n’a pas manqué de bavarder encore au téléphone. Les parents sont venus la chercher à 5 h sous une forte pluie. Et j’ai été la seule à avoir été punie : une semaine sans sortir. Normal ! Moi je n’avais pas eu mon probatoire. Mais Lili et Stephy si. Leurs parents étaient bien trop contents pour leur passer un savon. C’était l’un de nos plus beaux souvenirs.
Arrivée chez Stephy une heure après, la jeune dame était au fourneau. C’était son truc ça. Recevoir les gens. Alors à chaque anniversaire, Stephy recevait toujours les gens chez elle-même si il fallait que l’on sorte après. Le regard qu’elle a commencé à vouloir me lancer, j’ai compris qu’il fallait seulement anticiper.
- Moi : Désolé chérie mais Thomas m’a fait trainer à cause de ton cadeau. Joyeux anniversaiiiire !
Avec l’argent que Thomas m’avait donné qui n’était pas du tout négligeable, je lui avais acheté un parfum. L’un de ses parfums préférés et qu’elle n’avait justement plus en stock.
- Stephy : Ohhhh Merci beaucoup. C’est quoi un parfum ? Hihi
- Moi : Bon je fais quoi ?
- Stephy : Il y a même quoi à faire. Je t’ai dit que cette fois-ci je commandais surtout. Là c’est le poulet qu’on vient de mettre au feu là. Christian vient avec les boissons tout à l’heure. Mais tu as commencé à me dire un truc la dernière fois sur le frère de ton gars.
- Moi : Ah ! Quand je disais qu’il était mignon ? bof !
- Stephy : Bof comment ça ? Façon tu as dit qu’il était canon là ?
- Moi : Oui il est mignon mais ce n’est pas non plus impressionnant. En plus c’est quelqu’un de détestable.
- Stephy : Tu crois que tu parles à qui là ?
- Moi : Comment ça ?
- Stephy : Mof mi de ! Toi là tu me caches quelque chose.
- Moi : Allons dans ta chambre.
Stephy savait tout de moi. Un poids comme celui que j’avais sur le cœur je ne pouvais le garder pour moi. Je racontai tout dans les détails à Stephy qui était très attentive à ma petite histoire. A la limite même je ne voyais aucune émotion surgir et je commençais à avoir peur qu’elle ne me juge.
- Stephy : Mama Cathy tu sais souvent te mettre dans les situations hein ! D’abord ton histoire de mariage avec Thomas qui est sortie de je ne sais où. Et maintenant tu craques pour le petit-frère.
- Cathy : Weee Stephy !
- Stephy : Quoi ? c’est normal que tu trompes Thomas. Tu crois que Dieu était bête quand il a dit que la base du mariage doit être l’amour ? Tu sais très bien que tu n’aimes pas Thomas. Même physiquement là il ne te dit pas grand-chose.
- Cathy : Mais je vais apprendre à l’aimer
- Stephy : C’est obligé ? Pourquoi tu fais comme si c’était la dette ? C’est pas parce qu’un gars t’a trahi que tu vas te résigner ainsi. Bref en tout cas, tu vas te marier avec Thomas et tu ne peux pas le tromper avec son frère. Avec quelqu’un d’autre mais pas avec lui. C’est trop dangereux.
- Cathy : ça je sais. J’ai décidé de l’éviter jusqu’au mariage.
- Stephy : J’espère pour toi que lui aussi a pris la même résolution.
- Cathy : Comment ça ?
- Stephy : Parce que si c’est comme je pense qu’il est accro à toi comme toi l’es de lui, ta soi-disant résolution ne va pas tenir.
- Cathy : je ne suis pas accro à lui et lui non plus.
Je n’étais pas très sûr de ce que je disais. Sinon comment expliquer que j’étais toujours comme une chienne en chaleur en la présence de Patrick ? Mais ceci n’allait pas empêcher que je mette à exécution mon plan. Plus de Patrick jusqu’à la dot et ensuite jusqu’au mariage.
