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Chapitre VI
- Patrick : Oui qu’est-ce qu’il y a ?
Son regard était noir. Il n’osait même pas regarder Thomas en face. Et moi alors ? J’avais envie d’entrer sous terre et de disparaitre. Ma fin était proche.
- Thomas : Figure-toi que je rentre et j’embrasse ma femme dans le cou et elle sursaute en croyant que c’est toi. Hahaha hahaha ! A moins un elle me giflait. Hahaha ! Comme si tu pouvais avoir l’idée de l’embrasser. Chérie je crois que tu stresses déjà pour le mariage.
Patrick et moi avons pris quelques secondes avant de comprendre que Thomas ne s’était en fait aperçu de rien. Alléluia ! Patrick et moi nous nous sommes lancés un regard de soulagement et aussitôt nous nous sommes mis à rire avec Thomas afin qu’il ne remarque pas que nous étions gênés.
- Patrick : Je te dis ! Quelle idée belle-sœur ! Faut vraiment que tu déstresses.
- Thomas : A moins un elle me giflait même.
- Moi : Bon ça va alors. Laissez-moi ! Je devais savoir que tu étais déjà rentré comment ? Wé !
- Thomas : En même temps tu as raison mon cœur. Tu es si belle que Patrick pourrait tomber sous ton charme.
Thomas m’embrassa. Mais je ne pouvais m’empêcher de regarder Patrick qui baissait la tête. Comme s’il n’avait pas envie de voir ça. Envie de me voir embrasser son frère.
- Moi : Attends chéri. Où étais-tu ? tu m’as donné rendez-vous ici à 19 heures et tu viens à minuit ? tu n’appelles même pas pour t’excuser. C’est la deuxième fois que tu me fais ça en deux jours. Tu peux…
- Thomas : Tu as raison bébé. Ne te fâche pas je t’en prie. Une réunion de dernière minute avec un client très important. Laisse-moi me rattraper d’accord ?
Hum ! Pardon pas le sexe. Ton frère m’a fini tout à l’heure. Patrick avait saisi la même chose que moi venant de Thomas. Alors à cet instant il décida de sortir. Etait-il jaloux ?
- Moi : Et comment tu comptes te rattraper à cette heure ?
- Thomas : J’ai plusieurs idées dans ma tête. Suis-moi.
Il ne me laissa même pas dire un mot et tira ma main. Patrick était rentré dans sa chambre apparemment. Il ne voulait certainement nous voir jouer les amoureux.
J’avais vu juste. Thomas parlait bien de sexe. Une fois entrés dans la chambre il se mit à m’embrasser, à me caresser et à me déshabiller. Quand je fus complètement nue, il s’arrêta.
- Thomas : Tu es si belle Cathy ! Je vais prendre soin de toi.
Il me laissa planter là toute nue et se dirigea vers les toilettes. J’allais devoir jouer le jeu. Aimer ce que Thomas me ferait cette nuit et l’éloigner de quelconque soupçons. Mais je ne pouvais pas m’empêcher de penser à Patrick qui était rentré dans sa chambre. Qu’est-ce qu’il pensait de tout ça ? Etait-il jaloux ? Me trouvait-il dégoutante ?
- Thomas : Chérie ? Mais qu’est-ce que tu fais ? Viens me retrouver ?
J’avançais malgré moi. Parce ce que un je me sentais mal de faire l’amour avec lui alors que quelques heures avant j’avais pris mon pied avec son frère. Deux parce que j’étais trop épuisé pour me livrer à un acte sexuel maintenant. Et trois et le pire, je n’avais pas du tout envie de Thomas. On aurait dit que Patrick avait effacé toute possible attirance que j’aurais pu avoir pour Thomas. Mais je n’avais pas le choix. C’était mon futur époux et je devais me donner à lui.
Thomas voulait me faire prendre un bain moussant. Pourtant je m’étais douché il y avait pas longtemps. Son visage était si enthousiaste à l’idée de me faire plaisir que je ne pouvais lui dire non. Et puis qui sait ? Ce bain allait sans doute me détendre.
………….
Une heure plus tard, j’étais couchée sur le lit donnant mon dos à Thomas qui dormait comme un gros bébé. Je ne voulais pas qu’il puisse se rendre compte à tout hasard que je pleurais. Cette nuit était sans doute la pire de toute. En tout cas après que Thomas ne soit arrivé. Tout avait plutôt bien commencé. Il prenait soin de moi dans la baignoire, me massait, me faisait des bisous dans le dos. Mais par la suite il a voulu plus. Subitement, je sentis deux de ses doigts entrés en moi sans crier gare. En même temps qu’il le faisait, il me disait : « dis-moi que tu aimes ça ». Non je n’aimais pas. Peut-être en d’autres circonstances ça aurait été le cas. Toutefois, je lui ai donné la réponse qu’il voulait. On aurait dit que ma réponse était un signal que je lui avais donné parce qu’il se montra encore plus agressif. Toute à l’heure pourtant j’avais aimé la violence de Patrick sur moi, mais là…
Il s’arrêta et me fit sortir de la baignoire et je priais intérieurement pour que ce soit fini. Thomas me séchait uniquement pour que je ne mouille pas son lit. Retourné dans la chambre, il reprit de plus belle et me pénétra si fort que j’émis involontairement un cri. Pas de jouissance. Thomas me prit dans tous les sens. Ce que j’ai détesté par-dessus tout c’est que pendant qu’il faisait son mouvement de va et vient en moi, il exigeait des gémissements, des cris. J’étais complètement dégoutté parce que je suis sûre que Patrick nous entendait et je me sentais encore plus mal.
Alors après tout ça la seule chose que je pouvais faire c’était pleurer dans mon coin et supporter. J’avais moi-même cherché les problèmes. Si je n’avais pas gouté au corps de Patrick, je n’aurais sans doute pas eu ce sentiment de dégoût avec Thomas. Cependant, quand je réfléchissais à la dernière fois et d’ailleurs la première, que j’avais fait l’amour avec Thomas, il n’avait pas été aussi vicieux. Sans doute parce que c’était la première fois. Il avait voulu se montrer gentleman avec moi et ne pas me brusquer. Mais au point de vouloir que je hurle de plaisir alors que son frère était là ? Hum ! J’espère seulement qu’après il ne va pas me sortir les godemichés, les string en cuir ou tous ces trucs de pervers qu’on voit dans les films de blanc là hein.
Je n’arrivais vraiment pas à dormir. Et puis j’avais soif. Avec tout ce que j’avais subi cette nuit, ma gorge était vraiment sèche. Alors je décidai d’aller boire un peu d’eau et aussi de regarder la télé. Le salon était obscur. Sans doute Patrick qui était revenu pour éteindre avant d’aller se coucher. Je me demandais s’il dormait. S’il avait tout entendu.
- Patrick : Qu’est-ce que tu fais là Cathy ?
J’ai sursauté. Patrick était là dans le noir. Pourquoi ? Sans même mettre la télé.
- Moi : Patrick ? Toi tu fais quoi dans le noir ?
- Patrick : ça ça me regarde.
- Moi : Ok moi aussi ce que je fais là me regarde. Tsuip !
Non mais pour qui il se prenait pour me parler comme ça ? Je me suis dirigé directement vers la cuisine pour boire de l’eau. Il avait réussi à me mettre encore plus en colère. Mon plan de regarder même la télé, il venait mm de ndem ça. Pauvre con comme ça ! Et dire que je m’inquiétais même pour lui tout à l’heure. J’allais retourner dans la chambre et attendre que le sommeil me prenne.
- Patrick : Excuse-moi Cathy.
- Moi : Ok.
Je ne voulais pas être sympa avec lui. Ceci allait m’affaiblir et je pense que j’avais déjà assez de fait gaffe avec Patrick. Alors j’ai continué ma route vers la chambre. Mais quand j’ai ouvert la porte, Thomas n’était plus dans le lit. J’entendais de l’eau couler dans les toilettes. Ma peur refit surface. J’espérais sincèrement qu’il n’avait pas écouté ma conversation avec Patrick. Je devais absolument arrêter de stresser parce que c’est plutôt ça qui risquait de me trahir.
- Thomas : Chérie ? où étais-tu ?
- Moi : j’avais soif alors je suis allé me prendre un peu d’eau
- Thomas : Ok. Dormons maintenant.
Ouf ! Je l’avais échappé belle une fois de plus. Il fallait que je sois maintenant sur mes gardes et que j’évite le plus possible Patrick. C’était simple. J’allais tout simplement me laisser plonger dans les préparatifs de la dot et du mariage. Commencer mes révisions pour mes prochains examens. Avec tout ça, même Thomas je n’aurais pas le temps de voir beaucoup. De toute manière, ces jours-ci, voir Thomas c’était voir Patrick.
……….
Je rentrais de mon premier jour d’exam et je trouvai ma famille ainsi que Thomas, Patrick et sa copine assis au salon avec une mine déconfite. Je ne savais pas qu’ils devaient venir à la maison et à la vue de leur mine, j’ai compris que ce n’était certainement pas pour une bonne nouvelle.
- Papa : C’est toi que nous attendions. Assieds-toi.
- Moi : Bonsoir tout le monde. Qu’est ce qui ne va pas ?
- Papa : Hum ! Qu’est ce qui ne va pas ? c’est à nous que tu demandes ? A nou muna ! Nja bekwadi ne no senga ninka ? ihhh ! (l’enfant ci ! quelles sont ces histoires que j’entends ?)
- Moi : De de quoi tu parles papa ?
Je me doutais bien de quoi papa parlait mais je voulais avouer quoi que ce soit avant d’en être sûr.
- Maman : Ah Cathy ! C’est comme ça que je t’ai élevé ? Tu veux jeter la honte sur moi ? Ayo mba nde ! Je vais dire quoi à la famille, à mes amis ?
- Thomas : Mais parle Cathy. Dis à ton père comment tu as passé ton temps à séduire mon frère.
- Moi : Quoi ? Je n’ai jamais séduit Patrick ! C’est lui qui…
- Jessica (la copine de Patrick) : C’est lui qui quoi ? Menteuse ! Patrick n’aurait jamais pu te séduire. Tu lui as fait ton numéro de charme.
- Moi : C’est faux ! Thomas je te supplie de me croire. J’ai fait une grosse erreur je le reconnais mais je veux toujours être ta femme. Patrick s’est joué de moi. Je t’en prie, pardonne moi.
- Papa : Donc c’est vrai Cathy ? Cathy tu as vraiment fait ça ? qu’est-ce que je ne t’ai pas donné ? tu as appris ça où ? Nous t’avons fait quoi ? Hein ? Réponds !
- Moi : Papa non. Je n’ai pas voulu ça je t’assure.
- Papa : Non ce que tu veux c’est être comme ces filles là que l’on voit dans la rue. C’est ce genre de femmes que tu veux être ? Sache que je n’accepterai pas ça dans ma maison. Alors tu vas aller jouer ta vie de grande fille là hors de chez moi !!!
- Moi : Quoi ? Non Papa ne dit pas ça. Écoute-moi.
- Papa : J’ai dit dehors ! Je ne veux pas d’une fille comme toi.
- Moi : Maman ! Maman regarde-moi. Ça ne s’est pas passé comme Patrick le dit. Maman s’il te plaît crois-moi.
- Maman : Enlève tes mains sur moi. Maintenant tu es une petite fille hein ! Vas-t-en de cette maison. Tu es la honte de la famille.
- Papa : Yannick (mon petit frère) fais la sortir. Je ne veux plus la voir.
Patrick et sa copine avait un sourire en coin. Tout ce qui s’était passé entre nous n’était qu’une mascarade pour me discréditer. Et moi j’avais bêtement cru qu’il était attiré par moi, qu’il ressentait même quelque chose de plus pour moi. Quelle stupide j’avais été. Et Thomas ? Il ne me regardait pas. Il était effondré, honteux et aussi un peu en colère. Le pire c’est que je ne pouvais rien faire. Je perdais Thomas mais aussi et surtout ma famille. Ils ne voulaient plus entendre parler de moi. Mais qu’est-ce que j’allais faire maintenant ? Où allais-je partir ? Comment j’allais vivre ?
