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Chapitre VI
Le moment de se dire au revoir est arrivé. Ce moment embarrassant où vous vous demandez comment vous allez vous dire au revoir. Est-ce qu’on va se faire la bise ? Est-ce qu’on va juste de serrer la main ? Ou il va me faire ce baiser dans le cou comme la dernière fois ? J’aimerais au moins avoir ça vu que je n’ai pas l’intention d’aller plus loin avec lui ce soir.
Moi : Bon...
Alexis : Je te revois quand ?
Moi : Pourquoi ? Une fois ne t’a pas suffi ?
Alexis : Manifestement non.
Je suis adossée contre ma voiture. En disant ça il se rapproche à tel point que je sens sa respiration. Et on dirait que son souffle est enivrant.
Alexis : Alors ? Je te revois quand ?
Moi : Tu as mon numéro. On s’entendra.
Alexis : Bien. Alors, au revoir.
Moi : Au revoir.
J’ai les yeux levés vers lui. Parce que malgré mes talons il est quand même plus grand que moi. Lui aussi me regarde dans les yeux. Je me dis qu’il va m’embrasser. Je le veux. J’ouvre légèrement la bouche pour me tenir prête pour ce baiser. Mais lui il a une autre idée en tête. Il se baisse légèrement et me fait une bise à la joue. Je suis partagée entre la honte et la colère. Je me demande si il a vu que je m’étais mise prête pour ce baiser imaginaire. Ça sert à quoi de me faire la bise. Tsuip ! si c’est pour jouer à « frère et sœur », il peut laisser.
Alexis : Allez bonne nuit princesse. Conduis prudemment.
C’est tout ? Conduis prudemment ? C’est tout ce que tu as trouvé à me dire ou quoi ? Un faiblard comme ça. Il ne sait pas prendre ce qui lui est offert. Si ça se trouve même il n’est pas si sûr de lui qu’il veut le faire croire. C’est peut-être un peureux. Tsuip ! Je rentre chez moi.
.................
Deux jours plus tard. Nous sommes dimanche. Comme pratiquement tous les deux dimanches, j’ai rendez-vous avec Thomas, l’un de mes meilleurs clients. Après Richard, financièrement parlant c’est lui. Le fait que l’on se voit en moyenne deux fois par mois y contribue. Mensuellement, avec lui seulement je gagne 600.000 FCFA. Financièrement c’est ok avec lui mais alors au lit c’est une catastrophe. D’abord, il... comment dire ? Il rend les armes trop trop vite. Cinq minutes et c’est fini. Deuxièmement, et il ne se rend même pas compte que ça l’aiderait à tenir plus longtemps, monsieur ne fait jamais de préliminaires. Et il est tellement sûr et imbu de sa personne qu’il ne se rend pas compte de ses faiblesses. Ou alors il fait semblant oh !
Thomas et moi nous nous voyons en journée. Il fait croire qu’il va à une réunion à sa femme. En me renseignant sur lui, j’ai découvert qu’il avait épousé une femme très riche grâce à qui il est à la tête de cette entreprise de matériel de construction. En fait, c'est un espèce de gigolo. Bien sûr. Il a épousé cette femme pour son argent. Mais ce n'est moi qui le jugerai. Est-ce que je suis différente de lui?
Thomas et moi on se retrouve dans un appartement meublé à Bonamoussadi. Il a voulu que ce soit loin de chez lui. Et en plus un de ses amis proches vit de ce côté, c'est lui qui est chargé de faire la couverture pour lui en cas de pépins. En plus de ça le contrat dit que je dois arriver au moins trente minutes avant lui. On ne doit surtout arriver au même moment et sortir au même moment.
Je ne sais même pas pourquoi il prend autant de précautions. Je ne l'ai jamais vu recevoir un appel de sa femme quand il est avec moi. En tout cas, il connaît sa femme. Quand il agit comme ça, c'est sûr qu'elle est pire que les deux furies de la dernière fois. Je n'aimerais pas tomber sur elle. Sur aucune autre épouse de toute façon.
Me voici donc déjà dans la chambre. Comme je sais que ça va être le rallye avec lui, et qu'en plus j'ai hâte d'en finir, j'enlève une fois mes vêtements. Il faut d'avoir s'adapter aux situations.
Dix minutes plus tard, Thomas entre dans la chambre avec un air joyeux.
Moi: Qu'est ce qui te rend joyeux comme ça ?
Thomas: Ma femme est morte.
Moi: Hein? Et tu chantes de joie?
Thomas : Bien sûr. Ça veut dire que tout son argent me revient.
Attends, il croit que parce que je suis une prostutuée je n'ai pas de conscience et que je vais trouver son attitude normale ? Mon frère même si tu n'aimais pas ta femme, tu ne sautes pas de joie. Même si c'était une sorcière. Ekié!
Thomas: J'ai apporté du champagne pour fêter ça.
Mami je suis choquée mais qu'est-ce que je peux faire d'autre?
Thomas: Tourne toi.
Moi: Pardon ?
Thomas: Tourne-toi. Et mets-toi à quatre pattes.
Moi: Pourquoi ?
Thomas : Ne discute pas et fais-le. Je veux m'amuser ce soir.
C'est le client et le client est roi. Je m'exécute.
Thomas: Ah j'oubliais, enlève ta culotte.
A ce moment je me dis, "qu'est-ce que je n'aurais pas fait pour de l'argent. Je décide de me concentrer sur mes trois cent milles francs. Lorsque je me mets à quatre pattes sur le lit, il ouvre la bouteille de champagne et en verse sur mes fesses. Avant même que je n'ai eu le temps de digérer la fraîcheur du champagne qu'il s'est déjà introduit en moi avec une brutalité. Je ne peux m'empêcher de pousser un cri de douleur. Mais il n'en a rien ciré. Au contraire, il éclate de rire en même temps qu'il fait ses va-et-vients, toujours avec la même brutalité. Je serre les dents et ferme mes yeux très fort tellement j'ai mal et tellement il me dégoutte. Je supporte même quoi comme ça ? A causes de six cent mille francs par mois? Si je veux je peux me trouver un autre client qui m'apportera le même revenu.
Je n'ai même pas le temps de le maudir assez que son pénis a déjà rendu l'âme. Un faiblard comme ça. C'est toute sa fête là ici? " laisse moi fêter ça", n'importe quoi.
Thomas : je dis hein, tu saignes.
Moi: Non impossible.
Thomas: Moi je vois un peu de sang.
Moi: Mais tu crois quoi? Qu'en entrant comme un animal enragé tu vas faire quoi? Tsuip!
Je me lève et pars dans la salle de bain avec mes vêtements. C'est même quoi ce sauvage là? Il a été élevé avec les animaux ? Aucune douceur. C'est bon comme ça. Je ne supporte plus ça. On arrête.
Je mets cinq minutes pour me rhabiller. Pendant ce temps je jure toujours dans tous les sens. L'autre connard est entrain de m'appeler. Comme s'il peut même fait un deuxième round. Impuissant comme ça.
Thomas: J'avais raison n'est-ce pas?
Moi: Hum! Mon chèque est prêt ?
Thomas: Toujours princesse. Mais tu ne pars pas déjà ?
Moi: Je veux d'abord voir le chèque.
Thomas: OK. Tiens. Avec un bonus de cinquante mille comme prime de satisfaction.
Moi: Hum! Merci. Je vais partir.
Thomas: Comment ça? On n'a même pas faut trente minutes ensemble.
Moi: C'est de ma faute si tu fais les choses en cinq minutes?
Thomas : Pardon ? Qu'est-ce que tu as dit?
Moi: Tu as bien entendu. Et je m'en vais
Thomas : C'est à cause de la petite blessure là?
Moi: Tsuip! La prochaine fois que tu auras besoin d'une prostituée, cherche quelqu'un d'autre.
Thomas : Je dis non.
Moi: Pas ce que tu crois que je te demande ton avis?
Je prends mon sac et sors de la chambre.
Thomas: Reviens ici, sale pute.
Moi: Avec qui tu aimais coucher, sale impuissant.
Un con comme ça. Il m'appelle sale pute aujourd'hui. Il a déjà vu quoi? Quand il montait sur moi il ne voyait pas que j'étais sale. Idiot! Un autre d'éliminer. Ça fait en principe deux clients que je dois maintenant trouver. Vu que j'ai viré aussi Joseph.
Joseph??? Qu'est-ce qu'il fait là?
Joseph : Donc tu préfères faire ça au lieu que je prenne soin de toi?
Moi: Tu m'as suivi? Comment ?
Joseph : Je sais où tu vis et je t'ai vu sortir. Tu ne veux pas comprendre que je t'aime ? Je t'aime Olivia.
Moi: Ça suffit. Il n'y a et il n'y aura rien entre toi et moi.
Joseph : Et moi je te dis qui si.
Moi: Ekié ! C'est quelle malchance ça?
