chapitre 8

À part prier, lire le coran, veiller la nuit pour mes prières nocturnes, discuter sur la vie du prophète avec Aïcha, égrener mon chapelet je ne fais absolument rien d'intéressant dans cette maison. Mon oncle Abdou Karim m'a dit qu'on allait reprendre les cours dès l'ouverture de l'année scolaire à l'Université. Donc ça me brise un peu le cœur, ma tante m'empêche de faire des travaux ménagères donc mon seul activité c'est de laver mon linge et celui d'Aïcha qui m'aide. Elle ne voulait pas que je le fasse car selon elle la machine à laver était disponible pour ça, mais j'ai catégoriquement refusé disant que mes habits se feront laver par moi même.

Je plonge les habits dans les différentes bassines que j'ai moi même payé pour l'avoir avec l'aide de tante Coumba car ma tante ne voulait pas donc comme j'avais insisté elle m'a laissée me débrouiller.

Moi: soeur Aïcha va dans la chambre m'apporter le savon pour linge!

Aïcha: d'accord ( se lève puis s'éclipse)

Je trempe bien les habits dans l'eau non savonner frotte un peu le presse puis le plonge dans l'autre bassine où je vais le frotter avec le savon. La cours de ma tante est vaste avec beaucoup d'arbres et des coins sympa, les feuilles des arbres me procurent de l'ombre et un doux vent régnait. Vu que je faisais le linge je porte un pagne accompagné d'un t-shirt et un foulard noué sur ma tête, j'ai pas envie de faire le linge avec mon djellaba.

J'entendis soudain des gémissements provenant de l'autre côté de la cours, je me demande bien qui se trouve là-bas car c'est intriguant. Personne ne vient ici à l'improviste sans que nous ne soyons au courant car ma tante reçoit toujours ses invités au salon en nous les présentant et non pas qu'ils vagabondent un peu partout dans la maison.

_qui..qui es? Je demande paniquée en avançant vers l'origine du bruit, je pensais aussi qu'il pouvait s'agir du voisinage. Je continue d'avancer cette fois ci sans faire de bruit pour que l'inconnu ne me remarque pas en premier, j'aime pas être vu sans mon burqa devant quelqu'un, je me sentirai comme nue et vulnérable. Je vois des altère des instruments de sport encombrant le sol et les gémissements étaient plus audibles. Je découvre Lucifer torse nu il était de dos les bras accrochés à un poteau au dessus de sa tête les pieds détachés du sol en faisait des vas et viens avec ses muscles du bras et du dos contractés. J'étais paralysée par le choque, c'était la première fois que je découvrais le corps d'un homme de ma vie. Mes yeux me brûlaient et j'arrivais pas à prendre le contrôle de mes pieds ni détacher mes yeux de ce corps, je ferme vite les yeux et crie en fuyant vers ma chambre.

Moi: SOUBKHANALLAH!!!( en courant)

Lucifer : eh oh attend!!( me courant après)

Heureusement qu'il ne m'avait pas vu en entier il a sûrement dû s'apercevoir de ma présence lorsque j'ai crié et prit la fuite, donc il m'a juste à peine vu courir! J'avais eu de la chance sur le fait que je l'ai découvert en premier et qu'il était de dos. Je m'enferme dans ma chambre le cœur qui battait à fond.

Aïcha : il se passe quoi sœur Khadija ? ( en panique)

Moi: soubkhanallah! Il se trouve qu'il y'a un homme presque nu dans la cours( fouillant mon armoire toute tremblante)

Aïcha : il t'a vu sans ton voile?( me caressant le bras pour me calmer)

Moi: non, heureusement ! Je l'ai vu en premier. Comment tante Djamila peut nous laisser seul dans une maison avec un homme dedans susceptible de nous causer du tors!! Je suis vraiment fâchée là !!

Aïcha: demande protection à Allah contre sheytane! C'est pas bien de laisser la colère prendre le contrôle de ta personne!

Moi: ahouzoubillahi minasheytane radjim( je cherche protection au près d'Allah contre satan le maudit)

Je m'assois sur mon tapis qui représente mon lit et reprends mon souffle. Les images de ses bras et son dos musclés ne quittent plus mon esprit, c'est comme si on me les imposait radicalement, j'ai peur de prier ou lire le coran et que ces images reviennent. Je maudit cet instant où mes yeux ont croisé son corps presque dénudé.

Moi: il faut que j'en parle avec ma tante, ce garçon ne peut pas tout se permettre surtout s'il s'agit de violer notre intimité ! Papa aurai vraiment grondé ma tante si jamais il venait à l'apprendre !

Aïcha : calme toi ma sœur !

Moi: j'essaie mais j'y arrive pas!!( en me redressant pour enfiler mon burqa)

Aïcha : et tu compte aller où comme ça ?

Moi: aller cherché ma tante !

Aïcha : mais elle est sortie en plus tu ira la chercher où ? Nous ne connaissons pas bien ce quartier ni les lieux de Casablanca !

Moi: ça m'ait égal ! Je refuse de rester sous le même toit qu'un homme qui n'est ni de ma famille, ni un ami ni une connaissance ! ( en sortant de la chambre)

Aïcha : allons-y alors, sinon nous risquons de nous perdre!

Je croise Lucifer au salon, toujours torse nu assis sur une chaise du table à manger les jambes posés dessus. Je détourne aussitôt le regard ailleurs.

Moi: qu'es que vous faites ici!

Lucifer: salut mignonne esclave!

Aïcha : cher monsieur, dites nous ce que vous faites ici s'il vous plait!( le regard baissé)

Il nous est totalement interdit de croiser le regard d'un homme, de nous attarder sur son physique car satan est rusé surtout lorsque l'occasion de commettre un péché se présente ! C'est pourquoi je me sens très coupable pour tout à l'heur, si j'avais eu seulement à voir son corps et baisser aussitôt le regard je m'en serai moins voulu. Cependant il m'a fallu quelques minutes pour réagir chose qui ne s'était jamais produit auparavant et ça me blesse, m'anéanti en plus de me faire ressentir la honte.

Lucifer: j'étais venu faire un peu de musculation comme à mon habitude!

Donc quand je lui parle il m'ignore mais lorsqu'il s'agit d'Aïcha il répond. Pathétique, je ne suis pas invisible moi

Moi: et pourquoi faites vous votre sport ici?( sans le regarder)

Lucifer: tu es satisfaite de ma réponse belle esclave?

Aïcha : euh..pourquoi..pourquoi le faire ici?

Lucifer: par..

Moi: écoutez moi bien ici ce n'est pas un marché où vous vous permettez de faire ce que bon vous semble! Lorsque vous venez ici il faut aviser les gens, c'est compris?( m'approchant de lui sans le quitter du regard)

Aïcha : ressaisie toi Khadija et éloigne toi de lui, où se trouve ta pudeur!

Lucifer: à qui tu t'adresse jolie esclave ? ( croque sa pomme sans quitter du regard Aïcha)

Moi: ELLE S'ADRESSE À MOI!!!( énervée)

Aïcha : Khadija dans ta chambre et tout de suite! Va te repentir au près d'Allah pour avoir laissé le diable prendre possession de ton corps, la colère est l'oeuvre de Satan et tu ne sais toujours pas comment la maîtriser ?

Lucifer: quand tu aura fini de parler dans le vide on pourra discuter normalement ! ( clin d'œil à Aïcha)

Je cours me réfugier dans ma chambre, mes larmes coulent abondamment car j'ai échoué. Il a joué avec mes nerfs et j'ai pas pu me contrôler. La raison est que je déteste être ignorée, comme si je n'existais pas ! Il fait exprès de me provoquer, on dirai que ça l'amuse vraiment. Je ne dois plus me laisser emporter ainsi, en plus de ça je me suis approchée de lui en le regardant droit dans les yeux sans réfléchir. J'ai une image à entretenir, un comportement irréprochable que je dois cultiver et soigner en permanence. Non pas de laisser un homme impoli, arrogant et irrespectueux gâcher tout ça. Je ne m'énerve jamais après quelqu'un, d'ailleurs ça ne m'étais jamais arrivée depuis que je suis venue dans ce bas monde, mais ce garçon répugnant à le dont de m'énerver et je n'arrive pas à lui répondre par le silence. La manière dont il se comporte avec Aïcha m'agace beaucoup, il n'a aucune éducation et je me demande comment tante Coumba a pu laisser cela arriver, n'a t_elle pas éduquer son fils dans le "Diine"( religion) ? Ou bien elle ne s'en ai jamais préoccupé ? Cela m'étonne vraiment, car je ne pensais pas que cela existait.

Aïcha revient après quelques minutes le regard sévère.

Moi: je m'excuse sœur pour ce mauvais comportement ( tête baissée larmes aux yeux)

Aïcha : je suis désolée mais je vais devoir en parler avec ton père ! ( récupérant l'ordinateur et allume le WiFi )

Je pars faire mes ablutions, ensuite je récupère mon chapelet et commence à demander pardon au tout puissant. Chez nous, la moindre faute commise aussi grave ou insignifiante qu'elle soit on ne le prend pas à la légère. Amina et Aïcha sont comme les deux anges situés sur chaque côté de nos épaules, dont l'un enregistre les bonne actions et l'autre les mauvaises. Elles doivent mettre au courant à notre père de tout ce que nous faisons, de nos comportements, notre bonne ou mauvaise conduite, nos erreurs et manquements, nos faiblesses et forces. Elles ont tous les droits sur nous, elles peuvent nous sermonner, priver de nourriture, même frapper donc pour ton information cher Lucifer je suis plus proche de l'esclavage que Aïcha. Aïcha est rentrée dans ma vie à l'âge de sept ans, elle en avait douze à l'époque. Elle fait partie des élèves de mon père, lorsque j'ai pas besoin d'être surveiller elle part étudier avec mon père. C'était ses règles à lui de nous imposer ces personnes à ma sœur et moi, l'idée était que nous grandissons avec afin de nous connaître parfaitement bien comme les doigts de la main, de pouvoir nous cerner, nous étudier afin que nous puissions pas manigancer des choses derrière leurs dos car elles nous auront bien connu à cause des nombreuses années passées ensemble.

Aïcha : Imam désire te parler( tête baissée en quittant devant la machine pour me laisser la place)

Moi: as salamou'alaykoum Baba!

Père : alaykoum salam ma fille, dis moi, qu'es qui te tracasse?

Moi: j'ai.. ( pleure)

Père : on bon musulman appartenant à la communauté de Mohamed ( PSL) n'agit pas comme ça ! Le prophète disait que parmi les meilleurs Hommes se trouvait celui qui arrivait à maîtriser sa colère, donc pourquoi ne l'avoir pas fait?

Moi: je ne..snif..c'est pas!

Père : je vais appeler ta tante pour discuter avec elle de la situation ! Dit moi si quelque chose te tracasse comme ça je te trouverai un autre logement!

Moi: d'accord !

Père : repose toi bien et excuse toi au près de la personne à qui tu as hurlé dessus!

Moi: ( jette un coup d'œil à Aïcha) oui Baba, je n'y manquerai pas

Père : machallah, je vais à présent vous laisser, j'ai des choses urgentes à faire sinon on aurait beaucoup discuté sur les vertus du coran!

Moi: nous espérons que tu puisse le faire une prochaine fois!

Père : inchallah !

Je ferme mon ordinateur, ça me brise le cœur de devoir m'excuser au près de ce garçon arrogant alors que c'était lui le fautif.

Moi: tu n'as pas parlé à mon père sur la situation de tout à l'heur ni dit pourquoi j'ai hurlé sur Luci..ce garçon

Aïcha : absolument pas, c'est pour éviter d'autres ennuie avec ta tante, ils ne sont pas en bon terme.

Donc elle préfère se plaindre de moi au près de mon père et préserver les autres. À cause d'elle maintenant je vais aller présenté des excuses à celui qui m'a plutôt provoqué, espérons qu'il ne m'ignore pas ou ne fasse pas des commentaires désagréables sur moi.

Moi: d'accord !

Aïcha : on parlera à ta tante concernant ce garçon, qu'elle sache que ici vive des jeunes femmes de dignité et respecté, que le genre de scène comme celle de tout à l'heur et son mauvais comportement ne seront tolérer !

Moi: inchallah !

Aïcha : je lui ai parlé, il m'a bien entendue et compris. À présent il est parti allons poursuivre le lavage de linges.