Chapitre 6
Axel était rentré chez lui après les cours ; bien évidemment sa mère allait encore lui passer un savon à cause de sa bagarre à l’école. Mais vous savez depuis le temps de son enfance que ça dure, il est déjà assez habitué.
Arrivé à la maison, bien évidemment il se fit gronder, étant donné que sa mère était même déjà avant cela remontée contre tout le monde, ça n’a fait que venir rajouter de l’essence sur le feu.
-Mère d’Axel : Eh voilà, encore une bagarre ! Vraiment tel père tel fils, vous ne raisonnez qu’avec vos muscles ! C’est déjà à cause d’une de vos bagarres qu’on est dans le viseur des bandits de ce quartier, et jusque-là, ça ne te sert pas de leçon pour apprendre à retenir tes poings ?! Tu sais quoi ? Vraiment j’en ai assez de crier tout le temps et d’être la seule à m’inquiéter, faites ce que vous voulez ! Et pour ta tenue, cette fois ci va la donner à ton père lui-même pour qu’il l’arrange, ou au mieux qu’il t’en achète une autre !
Avait-elle fini de crier à très haute voix avant d’aller s’enfermer dans sa chambre en claquant très violemment la porte. Après cela, même les grandes sœurs d’Axel vinrent pour lui faire des réprimandes :
-Sophie : Axel, enfin toi aussi… tu pourrais faire un effort tout de même. Maman est déjà assez sur les nerfs contre tout le monde, et toi tu viens encore en rajouter.
-Axel : Mais…
-Cassie : Mais rien du tout Axel. A un moment il va falloir que tu apprennes à retenir tes poings, tu ne peux pas te mettre à bagarrer à chaque fois que quelqu’un va peut-être juste t’adresser une parole
déplacée. D’ailleurs tant qu’on y est dis-nous donc, c’était quoi ta raison pour cette fois ci ?
-Axel : Bah vous vous n’avez pas eu vent de la bagarre qu’il y’a eu aujourd’hui au lycée ?
-Cassie : Attend, la bagarre de la cantine ?
-Axel : Oui.
-Sophie : Alors c’était toi ?
-Axel : Oui, et je suis désolé de ne pas vouloir me laisser battre à chaque fois que des gars m’attaquent. J’aimerais vous y voir à ma place.
Et Axel aussi est parti s’enfermer dans sa chambre en colère, car ayant marre que tout le temps on le prenne pour une brute qui bagarre toujours pour rien, alors que tout ce qu’il fait à chaque fois c’est de se défendre contre des gars qui l’attaquent.
Sa mère lui reproche de les avoir mis dans le viseur des bandits du quartier à cause d’une bagarre, mais pourtant cette bagarre avait été pour sauver sa sœur des griffes de ce bandit de MARC qui voulait la forcer ; qu’aurait-il donc dû faire ce soir-là ?
Passer tout simplement son chemin et laisser sa sœur se faire peut-être violer ? Lui aussi il se sentait incompris par tous, à l’exception de son père bien
évidemment.
Alors lui aussi il s’enfermait dans sa chambre dans ce genre de moment-là, et après une bonne dose de sommeil, généralement tout allait mieux dans sa tête.
Pendant qu’Axel dormait, son père était rentré à la maison. En passant par la cuisine pour boire de l’eau, il y trouva sa femme et ses deux filles.
La mère d’Axel, toujours très remontée contre son mari, bizarrement un peu trop même cette fois ci, en s’apercevant que le père d’Axel était de retour, elle froissa son visage, jeta par terre le chiffon qu’elle tenait en main, et alla de nouveau s’enfermer dans la chambre en claquant très violemment la porte, comme pour faire bien comprendre à son mari que sa colère n’était pas encore passée, et d’ailleurs qu’elle n’était même pas sur le point de ne serait-ce que commencer à baisser.
Lui de même, il l’observa juste aller de nouveau s’enfermer, bien qu’en affichant une mine pour exprimer une certaine désolation face à cette
situation.
Les filles quant à elles, trouvant elles-mêmes que leur mère commençait à un peu trop en faire, avaient un peu de peine pour leur père.
Elles cherchèrent donc à le rassurer.
-Sophie : Ne t’inquiète pas papa, ça va bientôt lui passer.
-Cassie : Oui papa, tu sais qu’elle est juste énervée, donnes lui du temps et de l’espace et tu verras que tout va s’arranger.
-Père d’Axel : Ah mes filles, j’espère bien que vous avez raison. Parce que je dois vous avouer que pour la première fois depuis de longues années, j’ai l’impression de ne pas savoir comment adoucir votre mère, et ça m’inquiète vraiment, je ne vous le cache pas.
-Sophie : Laisse le temps faire les choses papa, ça va aller, tout va retourner dans l’ordre.
-Père d’Axel : que DIEU vous entende mes filles.
Après avoir bu son verre d’eau, en s’y penchant bien, il remarqua que sa fille Cassie était en train de coudre une tenue, bien évidemment ça ne pouvait être que la tenue d’Axel.
-Père d’Axel : Et Axel, il est où ?
-Cassie : Ah, Axel ? Il est dans sa chambre, je pense bien qu’il dort.
-Père d’Axel : Je vois que c’est sa tenue que tu es en train de coudre, qu’est ce qui s’est passé encore cette fois ci ?
-Cassie : Ah, papa, tu connais bien ton fils depuis le temps, il s’est encore bagarré aujourd’hui à l’établissement. Et bien évidemment, c’est encore
venu rajouter de l’huile sur le feu avec maman.
-Père d’Axel : Ah j’imagine bien. Boff, je vais parler avec Axel…
Et il se rendit dans la chambre de son fils, et trouva celui-ci bien étalé sur toute la surface du lit, dans un sommeil bien avancé.
-Père d’Axel : Axel… Axel…
-Axel : Humm…humm… ?
-Père d’Axel : Allez, fais un peu de place à ton papa, faut que je m’allonge un peu.
-Axel : Tu ne vas pas dormir dans ta chambre papa ?
-Père d’Axel : Ah mon fils, tu sais très bien qu’en ce moment ta mère est très remontée, je préfère la laisser seule. Alors dis-moi plutôt, qu’est ce qui s’est encore passé aujourd’hui à l’école ?
-Axel : Une bande de trois frimeurs qui voulaient me forcer à m’asseoir avec eux, tu t’imagines ?
-Père d’Axel : Ah bon ? Et comment ça ?
-Axel : Tout cela parce qu’au lycée on a entendu parler de la bagarre du quartier, et je suis devenu assez populaire ; maintenant ils veulent trainer
avec moi juste à cause de ça. Et puisque j’ai refusé, ils ont voulu passer par la force, tu t’imagines donc la suite…
-Père d’Axel ; J’imagine bien. T’as eu quelle punition ?
-Axel : Aucune, heureusement il y’a eu un témoignage pour m’innocenter.
-Père d’Axel : Ouf, au moins ça. Ecoutes moi bien mon fils, c’est vrai que tu dois toujours te défendre, c’est ce que je t’ai appris depuis ta tendre enfance. Mais maintenant ce que j’aimerais t’apprendre aussi, c’est à savoir éviter les conflits le plus possible, sinon ce sera toujours facile pour les gens de te faire sortir de tes gons, et ils profiteront même pour te piéger parfois, est ce que tu comprends mon fils ?
-Axel : D’accord papa, je comprends. Et pour maman, ça n’a pas vraiment l’air de s’arranger entre vous.
-Père d’Axel : Ah mon fils, concernant cette histoire, le temps nous dira…
Et ils restèrent là, couchés ensemble sur le pas très grand lit d’Axel, mais bon, pour le père d’Axel, c’était mieux ainsi, afin de laisser à sa femme du temps et de l’espace ; et puis Axel lui-même aimait bien que son père soit à ses côtés.
La mère d’Axel quant à elle personne ne la comprenait, et personne ne savait d’ailleurs ce qu’elle faisait dans sa chambre. Ce jour-là ce sont
Sophie et Cassie qui ont dû faire le repas, et une fois le repas prêt et servi, elles sont allées appeler Axel et leur père pour passer à table.
-Cassie : Axel, papa, le repas est servis, venez manger.
-Père d’Axel : Ah ce n’est pas trop tôt, je commençais déjà à tomber dans les vapes, mon estomac grogne depuis un bon moment.
Une fois à table, le père d’Axel se rendit compte que sa femme n’est pas à table avec eux.
-Père d’Axel : Et votre mère, elle ne mange pas ?
-Sophie : Nous sommes partis l’appeler mais elle ne nous a donné aucune réponse.
Le père d’Axel commençait à être un peu inquiet mais en même temps, il commençait à être remonté contre sa femme, qui selon lui, commençait à pousser le bouchon un peu trop loin.
Il voulait se lever de table pour aller exiger à sa femme de passer à table même si elle était en colère, mais alors qu’il était donc sur le point de se
lever, tout le monde fut surpris d’entendre la porte de la chambre des parents s’ouvrir, pour d’ailleurs laisser ressortir une très bonne odeur.
On entendit ensuite des pas de talons retentir sur le sol, tout le monde était vraiment curieux de savoir ce qu’il en était.
Finalement, tous virent avec stupéfaction Madame SAMBA arriver au salon fraichement vêtue, bien parfumée avec tout un tas d’accessoires, bref sur son 31.
A bien la regarder on réalisait que ça faisait longtemps que pareille chose ne s’était pas vue.
Personne n’en revenait et alors elle dit :
-Mère d’Axel : Je sors, ne m’attendez pas pour manger vous pouvez y aller.
Tout le monde était bouche bée, aucun des enfants n’osait placer un mot, et quant au père d’Axel, on pouvait comprendre dans ses yeux que même
lui ça faisait longtemps qu’il n’avait pas vu sa femme aussi belle.
Il n’était pour autant pas disposé à la laisser partir comme ça sans rien dire.
-Père d’Axel : Hé attends, et on peut savoir où tu vas comme ça ? Au point de briser ce moment en famille que nous partageons depuis toujours, à savoir celui de manger ensemble ?
-Mère d’Axel : Vous n’êtes pas obligé de savoir où je vais, d’ailleurs je ne suis pas une enfant je n’ai pas besoin de donner d’explication pour sortir.
-Père d’Axel : Tu n’es peut-être pas une enfant, mais tu es une femme mariée ! Alors, moi ton mari j’exige que tu me dises où tu es en train d’aller, et en plus vêtue d’une telle façon !
-Mère d’Axel : Alors quoi ? C’est donc la façon dont je suis vêtue qui te dérange, hein ? Parce que tu sais que tu es incapable de me mettre en valeur de la sorte, n’est-ce pas ? Tu es habitué et tu préfères bien me voir toujours habillée en chiffon n’est-ce pas ?
-Père d’Axel : Assez ! Tu es train d’exagérer, je ne supporte plus la façon dont tu te comportes.
-Mère d’Axel : Ça c’est ton problème je m’en fiche
Le père d’Axel s’était mis en colère, et aurait presque pu lever la main sur sa femme, si n’avait été l’intervention des enfants.
-Axel : Papa non ça va… laisses passer, bien qu’elle sorte elle va rentrer et vous pourrez parler.
-Père d’Axel : Non mais vous avez vu le ton sur lequel elle m’a parlé ? Vous avez vu la façon dont elle m’a parlé ?
-Cassie : Oui papa on a tous vu, mais s’il te plait calme toi papa, mangeons.
-Père d’Axel : Parce que vous croyez qu’avec ça j’ai encore envie de manger ?!
Il frappa le poing sur la table, et alla plein de colère s’enfermer à son tour dans la chambre.
Les enfants quant à eux restèrent tous stupéfaits par rapport à cette scène digne d’un film qui venait de se dérouler devant eux.
Ils avaient vraiment l’impression que la situation entre leur père et leur mère, que tout le monde avait cru gérable au départ, était en train de devenir irrécupérable, et ils craignaient même que cela n’arrive jusqu’à une possible dislocation de leur famille.
Jamais leurs parents ne s’étaient disputés ainsi…
