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Chapitre 3: L'Entretien

Alicia n’aurait jamais pu deviner que l’homme qui l’avait aidée plus tôt était bien plus qu’un simple automobiliste. Lorsqu’il la déposa devant le bâtiment imposant de Levis Global, il attendit qu’elle entre, son regard voilé par des pensées sombres.

— Qui peut bien être cette femme ? Et pourquoi cet entretien ? murmura Andrew Levis, le puissant directeur général de l’entreprise.

Son visage, jusqu’ici chaleureux, s’assombrit. L’idée que quelqu’un puisse agir dans son dos l’irritait profondément.

À l’intérieur, Alicia contemplait avec émerveillement le hall gigantesque. Entre les murs d’un blanc immaculé, les colonnes majestueuses et l’éclairage tamisé des lustres modernes, tout semblait irréel. Mais son émerveillement fut rapidement interrompu par une voix professionnelle.

— Bonjour, Madame. Puis-je vous aider ? demanda la réceptionniste.

Alicia s’approcha, le sourire aux lèvres.

— Oui ! Je suis Alicia, je viens pour un entretien ce matin pour le poste de secrétaire.

— Parfait. Veuillez patienter, nous vous appellerons bientôt.

Pendant ce temps, Andrew, déjà au courant de l’entretien, interrogeait la réceptionniste.

— Qui a organisé cela ? demanda-t-il, sa voix froide trahissant son agacement.

— C’est Madame Rachelle Levis qui a demandé à publier l’offre d’emploi pour ce poste, répondit-elle avec une légère hésitation.

Andrew esquissa un sourire ironique.

— Évidemment. Elle n’en fait qu’à sa tête. L’entretien se passe où ?

— Salle 212, à l’étage.

Sans un mot de plus, Andrew monta d’un pas décidé, le visage fermé.

Alicia arriva enfin à la salle 212. En entrant, elle fut immédiatement frappée par la présence imposante de la femme qui se trouvait là. Cette dernière, assise derrière un large bureau en bois sombre, arborait un tailleur noir parfaitement ajusté. Tout en elle respirait l’autorité et le contrôle.

— Bonjour, je suis Alicia, déclara-t-elle timidement, en essayant de cacher son malaise.

La femme, le regard perçant, lui adressa un sourire froid.

— Installez-vous.

Une fois qu’Alicia fut assise, la femme se redressa légèrement, croisant les bras.

— Je suis Madame Rachelle Levis, directrice adjointe de Levis Global, et c’est moi qui supervise cet entretien.

Alicia ressentit immédiatement une tension inexplicable. Malgré l’apparence froide de Rachelle, elle percevait une étrange familiarité dans son attitude.

— Alors, dites-moi : pourquoi devrions-nous vous engager ?

— Je suis diplômée en gestion d’entreprise et j’ai une expérience dans l’organisation administrative, répondit Alicia avec assurance, tentant de garder son calme face à l’attitude intimidante de Rachelle.

Mais au fur et à mesure que l’entretien avançait, Alicia sentait que chaque mot qu’elle prononçait était passé au crible d’un jugement sévère. À un moment, le regard de Rachelle se durcit encore davantage.

— Alicia… c’est bien ça ? répéta Rachelle, presque avec mépris. Vous semblez… jeune et inexpérimentée. Je doute que vous soyez capable de gérer la pression qu’exige un poste comme celui-ci.

Alicia, bien qu’intimidée, tenta de répondre, mais avant qu’elle ne puisse dire un mot de plus, la porte s’ouvrit brusquement. Andrew entra, l’air glacial.

— Alors, Rachelle, tu as encore pris l’initiative d’organiser des entretiens sans m’en parler ? lança-t-il sèchement.

Alicia, surprise, regarda tour à tour Andrew et Rachelle, sentant une tension palpable entre eux.

— Bonjour, Andrew, répondit Rachelle avec une politesse glaciale. Je croyais avoir la liberté d’agir en tant que directrice adjointe.

Andrew ignora la pique et se tourna vers Alicia.

— Vous avez terminé ?

— Pas encore, répondit Rachelle d’un ton tranchant.

— Bien. Dans ce cas, je vous laisse continuer, mais j’aimerais m’entretenir avec toi après.

Rachelle leva un sourcil, son sourire crispé traduisant son agacement.

Quelques minutes plus tard, Rachelle et Andrew quittèrent la salle pour parler dans le couloir. Alicia, restée seule, sentit une tension persistante. Derrière la porte entrouverte, elle distinguait leurs voix, bien qu’atténuées.

Dans le couloir, les éclats de voix de Rachelle et Andrew étaient à peine étouffés par la porte. Alicia, restée seule, ne put s’empêcher de tendre l’oreille, bien que la culpabilité l’envahisse.

— Andrew, je ne comprends pas pourquoi tu insistes pour embaucher cette fille ! lança Rachelle, visiblement hors d’elle.

— Et moi, je ne comprends pas pourquoi toi tu insistes pour me mettre des bâtons dans les roues, répliqua Andrew, d’un ton tranchant.

— Cette fille est faible ! Tu l’as bien vue : elle tremblait presque devant moi. Une secrétaire, ici, doit être capable de gérer bien plus que ça !

— Oh, vraiment ? Ou bien tu la refuses simplement parce qu’elle ne correspond pas à ton petit plan ?

Un silence lourd suivit. Puis la voix de Rachelle, plus froide encore, s’éleva.

— Andrew, ne joue pas à ce jeu avec moi. Tu sais exactement pourquoi je fais ça.

— Non, éclaire-moi, rétorqua Andrew, sarcastique. Est-ce parce qu’elle te rappelle quelqu’un ?

Rachelle inspira profondément, comme pour contenir sa colère.

— Je fais ce qu’il faut pour cette entreprise, Andrew. Contrairement à toi, je ne laisse pas mes émotions décider pour moi.

Andrew éclata d’un rire bref, sans joie.

— Tes "émotions", Rachelle ? Je crois qu’on sait tous les deux que tes décisions n’ont rien à voir avec ce qui est mieux pour l’entreprise.

Alicia sentit son cœur s’accélérer. Qui étaient réellement ces deux personnes ? Et pourquoi cette tension semblait si personnelle ?

Rachelle reprit, cette fois d’un ton plus dur.

— Elle ne tiendra pas ici. Elle n’a pas l’expérience, ni la force. Et si elle échoue, cela retombera sur toi.

Andrew répondit, imperturbable :

— C’est mon entreprise, mon choix. Et crois-moi, Rachelle, si quelqu’un échoue ici, ce ne sera pas elle.

La conversation s’arrêta net. Quelques instants plus tard, Rachelle revint dans la salle. Elle adressa un regard glacial à Alicia avant de lancer :

— L’entretien est terminé. Vous aurez de nos nouvelles.

Elle quitta la pièce d’un pas rapide, laissant Alicia seule avec Andrew.

Andrew s’approcha d’Alicia, un sourire rassurant sur les lèvres.

— Félicitations. Vous commencez demain matin à huit heures.

Alicia, abasourdie, murmura un « merci ». Mais alors qu’elle quittait la pièce, le regard sombre de Rachelle restait gravé dans son esprit.

Qu’est-ce qui se passe entre eux ? Et pourquoi cette femme semble me détester autant ?
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