#Chapitre3️⃣
PDV de SONIA
J'avais comme reçu une poussée d'adrénaline extrême.
Je me sentais subitement bien au contact de l'eau, si bien que j'y plongeais.
J'y restais de longues minutes, si longtemps que Rahim surement apeuré fut obligé de venir me chercher et me remonta avec empressement.
-qu'est ce que tu fais ?
J'éclatais de rire voyant ses gros yeux : rien...je me fais du bien!
-t'es folle. Tu m'as fait une de ces peurs.
-mais non, je m'amuse!
Il me regarda intensément : c'est beau quand tu ris comme ça.
Il se caressa la nuque l'air un peu gêné d'avoir sorti ce compliment alors que je me taisais.
Le reste de la journée à la plage, je la passais de manière très décompressée car j'ai pris un malin plaisir à snober cet idiot de Kabir.
On avait déjeuné à la plage avant que chacun ne rejoigne sa chambre.
-c'est bien que tu te détendes. J'en suis ravi.
-j'ai adoré la plage.
-c'est bien. Ça me fait plaisir.
Narrateur Externe
Ne voulant pas trop s'attarder sur le regard combien expressif de Rahim en ce moment, Sonia se sauva presque dans la salle de bain pour prendre une douche rapide avant de le rejoindre en baillant.
Rahim avait compris qu'elle était fatiguée après leur longue baignade, aussi il la laissa dormir sans trop insister alors que tout ce dont il avait envie c'était de l'embrasser, la prendre dans ces bras et l'entraîner dans cet immense lit.
Il finit lui aussi par rejoindre le lit, fatigué de tourner en rond tout en contemplant le corps de Sonia qui semblait plus que fatiguée.
Au réveil, le noir peignait leur suite et une faim de loup les tenaillait tous les deux.
-on dîne dehors ? Avec les autres ?
-euh..d'accord !
-alors dépêchons nous de nous préparer.
Ne trouvant pas de séchoir pour remettre à l'ordre ses cheveux, et alors que Rahim était allé lui en cherchait dans l'hôtel, elle eut l'idée d'utiliser un foulard qu'elle avait amené dans ses bagages et se fit un turban.
-désolé mais....
Rahim s'interrompit, bouche bée, devant ce qu'il vit dés qu'il entra dans la suite.
Il la regardait sans pouvoir réagir et pour la première fois de sa vie, il avait du mal à parler avec une femme. Surtout, une qu'il avait payé pour l'accompagner. D'habitude, elles étaient à l'aise avec lui, savaient ce qu'il voulait ou attendait d'elle et quelques fois même en faisait trop pour être rappelée, à l'Insu de Mariama mais pour lui, c'était toujours une fille différente.
En effet, Rahim ne cessait d'être agréablement surpris par Sonia depuis qu'il l'avait vu, par sa simplicité, son caractère, sa douceur qui en fait n'était que d'apparence, par tout ce qui semblait la caractériser.
Elle était habillée d'une magnifique robe blanche qu'elle avait achetée à Dakar alors qu'elle ne savait pas que Rahim allait faire du shopping pour elle.
Il l'avait imaginé dans cette petite robe rouge sexy ou même celle en bleu qu'il avait lui-même choisi dans une boutique en ligne avant de les lui faire livrer. Mais là, elle était dans un tout autre registre qu'il se surprit à aimer.
Sa robe en chiffon léger était la simplicité elle-même. Elle était à mi chemin entre le sexy et le socialement correct.
Nouée en cache cœur juste au niveau de la poitrine qu'elle dénudait totalement, ne cachant que les seins séparément, elle couvrait légèrement ses épaules surement pour ne pas trop en montrer et par la même occasion ne pas paraître vulgaire. Elle s'ouvrait au grès de ses pas sur ses jambes et s'arrêtait net là où il fallait pour ne pas trop en montrer.
Devant le miroir, elle avait fait sortir quelques mèches de ses cheveux sur son front avant d'attacher son turban puis s'était juchée sur ses escarpins en rose poudré et aux mêmes tons que son turban.
Rahim ne pouvait toujours pas sortir un mot de sa bouche. Ainsi, il se contenta juste de lui prendre la main avec un large sourire et de sortir avec elle. En réalité, son cerveau ne fonctionnait plus dés l'instant qu'il l'avait trouvé devant le miroir.
Et comme ce matin, ils retrouvèrent leurs amis, déjà à table, les attendant. Kabir faillit avaler de travers l'olive qu'il venait de mettre à sa bouche en voyant les jambes de Sonia se dévoiler au gré de ses pas. Relevant peu à peu la tête, il découvrait ce bijou de corps qui habillait entièrement la poitrine de la jeune femme, rendant sa tenue tout simplement sensuelle.
Elle se fit facilement remarquer par la prestance naturelle qu'elle dégageait, par la simplicité de sa tenue mais surtout par son visage qu'elle avait, comme ce matin, laissé au naturel jugeant qu'il faisait trop chaud pour s'encombrer de maquillage.
Kabir, cette fois ci, prit un malin plaisir à la snober à son tour, ne la regardant pas une seule fois depuis qu'elle l'avait salué d'un simplement haussement de tête, même si tout ce qu'il voulait en ce moment, c'était la sortir d'ici et la mettre dans un avion direction Dakar.
Après le dîner, ils étaient tous passés au casino de l'hôtel.
Tout ceci avait été une première pour elle et au Casino, elle s'ennuyait gravement alors que Rahim, dans son élément, jouant comme un enfant, l'oubliait presque. Au grand plaisir d'un Kabir qui s'approcha subtilement d'elle alors qu'elle semblait perdue.
-je vous ai dit que ce n'était pas vous tout ça.
Elle se contenta de ne pas lui répondre ni même de lui accorder de l'importance, jouant avec son verre.
S'adoucissant alors qu'il remarquait que ses yeux traduisaient tout le contraire de ce qu'elle voulait lui montrer, il lui dit d'un ton sérieux mais surtout protecteur :
-et si on parlait franchement ? Qu'est ce que vous êtes venue faire ici? Je sais que vous avez perdu..
Il ne la laissa pas terminer et se leva pour rejoindre Rahim.
Elle se pencha tout doucement vers lui et lui chuchota à l'oreille : je m'ennuie, je vais monter.
Se relevant, elle servit par la même occasion un regard brûlant qu'elle ne pensait pas à un Kabir qui la dévisageait depuis qu'elle s'était éloignée.
Il n'arrivait toujours pas à croire que la Sonia, timide et souriante du cabinet de son ami
Cheikh Gueye se vendait à des hommes riches.
Où se trouve l'erreur ? Se demanda t-il, voyant Rahim sourire bêtement avant de poser ses jetons en plein jeu et tenir la main de la jeune femme : le jeu est passionnant mais je vous abandonne. Bonne soirée.
-T'es sérieux Rahim ? La soirée vient tout juste de commencer ! Fit Babacar.
-effectivement ! Lui répondit un Rahim qui s'éloignait déjà avec Sonia.
Kabir avait envie de péter un câble là où il était.
Il était tellement énervé qu'il se leva sans prendre congés de ses amis et partit.
-qu'est ce qui leur prend à ceux là ? Demanda Abdoul
Les filles haussèrent leurs épaules en se regardant.
Dans l'ascenseur qui le menait à sa chambre, Kabir revoyait encore et encore le visage de Sonia, la première fois qu'il l'avait vu.
Venu voir son ami, il s'était présenté dans le bureau de son assistante qu'il n'avait pas trouvé sur place jusqu'à ce qu'elle sorte de sous la table totalement affairée : voilà ma belle, je te tiens.
Elle se parlait à elle-même ou à l'objet qu'elle tenait glorieusement à sa main. Il n'en savait rien.
Et elle, surprise de voir cet homme juste devant lui, sourit grandement avant de se relever totalement, très embarrassée par sa posture.
Remettant de l'ordre dans sa tenue mais aussi dans ses cheveux, elle ne semblait plus savoir quoi faire mais se mit à rire comme si la situation était drôle.
Kabir qui ne savait pas ce qui se passait se mit lui aussi à rire doucement.
-Oh excusez-moi ! C'est cette fichue agrafeuse, elle me glisse tout le temps des mains au moment où j'ai le plus besoin d'elle. Que puis-je faire pour vous ?
Au-delà de son sourire, son visage, sa voix même avait été très accueillante surtout vu la situation.
-je suis venu voir Cheikh.
-c'est pour un rendez vous ?
-en quelques sortes !
Lui demandant de patienter après avoir pris son nom, il l'annonça avant que son patron ne lui demande de le faire entrer.
-ta nouvelle assistante est très affairée ! Avait-il dit à son ami en le saluant.
-Sonia ? Ouais ! Une femme extraordinaire, pleine d'énergie. Elle est en essai chez nous mais franchement, elle est bluffant. Je pense même que je vais la garder.
-j'espère que tu ne la prends pas rek ?
-boy man varam la !
(je suis sage)
Puis beaucoup de temps après il était revenu pour voir son ami : alors aujourd'hui on dirait que vous tenez bien votre meilleure amie!
Avait-il plaisanté devant Sonia qui avait rit d'un rire franc avec des yeux pétillants qui rafraichirent Kabir comme par enchantement.
Et cet enchantement, il avait envie de la faire durer à vie sans savoir pourquoi il en eut l'inspiration.
Il se surprenait à partir de là, en plein milieu d'une séance de travail à suspendre le temps et à sourire, se rappelant du rire de Sonia, de ses yeux qui se plissaient quand elle souriait mais surtout de sa voix, sans trop savoir pourquoi.
Mais quand il revint au cabinet quelques temps plus tard, il fut surpris de voir une autre femme à sa place.
-malheureusement j'ai du me séparer d'elle !
Son mari était malade et elle a du être à son chevet pendant très longtemps. Lui avait expliqué son ami.
-ah mais j'espère que le gars va mieux maintenant?
-il est décédé il y a quelques temps !
Il avait grandement ouvert les yeux, choquée qu'une si jeune femme puisse vivre une si grande tragédie.
-oh. c'est vraiment dommage. Tu as ses coordonnées, j'aimerai vraiment lui présenter mes condoléances ?
Cheikh avait relevé la tête, le regardant bizarrement.
-elle m'a fait une superbe bonne impression et je pense que je peux au moins l'appeler. C'est humain!
-ok!
Il lui fila le numéro qu'il pensait avoir perdu mais lorsqu'il l'appela, il était tombé sur la boîte vocale, encore et encore jusqu'à ce qu'il se convainquit d'abandonner.
Et voilà, qu'il la retrouvait à Dubaï dans de pareilles circonstances et ne pouvait l'accepter.
A suivre…
