
Résumé
Une nuit. Un enfant. Un secret. Cinq ans après avoir fui l’homme qui a bouleversé sa vie, Léna se retrouve face à lui… comme simple assistante dans son entreprise. Ce qu’il ignore ? Il est le père de Noah. Ce qu’elle redoute ? Qu’il le découvre… et lui arrache l’enfant qu’elle a élevé seule. Mais Liam Anderson n’a jamais été un homme facile à tromper. Et cette fois, il n’est pas prêt à la laisser s’échapper.
Chapitre 1 : Le poste ou la rue
Chapitre 1 : Le poste ou la rue
Le sac de Léna glissa de son épaule, cognant contre sa hanche tandis qu’elle courait sous la pluie. Ses chaussures, usées et trempées, glissaient sur le trottoir lisse, mais elle n’avait pas le droit d’arriver en retard. Pas aujourd’hui. Pas alors que ce poste représentait sa seule chance de sortir la tête de l’eau.
Elle poussa la grande porte vitrée d’Anderson Corp, le souffle court, le cœur battant trop vite. Elle jeta un regard autour d’elle. Le hall était immense, froid, marbré, presque oppressant. Trop luxueux pour elle.
Une hôtesse en tailleur beige s’approcha, la regardant de haut.
— Bonjour, je suis Léna Dossou. J’ai un entretien pour un poste d’assistante, souffla-t-elle en essuyant son front.
L’hôtesse hocha la tête et l’invita à patienter. Léna tenta de discipliner ses cheveux humides, tira sur la manche de sa chemise froissée. Elle savait qu’elle ne faisait pas illusion ici. Elle ne portait pas de sac Chanel ni de parfum de luxe. Mais elle avait besoin de ce travail. Pour elle. Pour son fils.
— Monsieur Anderson va vous recevoir maintenant, annonça finalement l’hôtesse.
Elle sentit son estomac se nouer. Elle suivit l’employée jusqu’à un ascenseur, puis à travers un couloir bordé de bureaux vitrés. La dernière porte était noire, massive, marquée simplement : "Direction Générale".
Quand la porte s’ouvrit, elle faillit perdre l’équilibre.
Il était là.
Assis derrière un bureau en verre, costume sombre, montres hors de prix, regard glacial. Liam Anderson. Le même regard bleu acier. Le même port de tête fier. Le même homme… que celui qu’elle avait fui cinq ans plus tôt.
— Mademoiselle Dossou, dit-il d’une voix lente et tranchante. Prenez place.
Elle s’exécuta, les jambes soudain trop faibles. Son souffle se bloqua.
Il n’avait pas changé. Il était toujours aussi impressionnant. Peut-être un peu plus dur, un peu plus froid. Mais toujours aussi magnétique.
Et il ne la reconnaissait pas. Ou faisait semblant.
— Alors, dit-il en consultant son dossier. Vous avez été serveuse, assistante dentaire, standardiste... Vous avez un profil… varié.
Il la fixait, ses yeux ne clignaient presque pas. Léna se força à garder le contact visuel.
— J’ai dû m’adapter, répondit-elle doucement.
Un silence. Long. Inconfortable.
— Et pourquoi Anderson Corp ? Pourquoi maintenant ?
Elle inspira. Elle avait préparé cette réponse des dizaines de fois.
— Parce que je suis compétente, et que j’ai besoin de ce travail. Je suis organisée, rapide, discrète.
Il esquissa un sourire. Presque moqueur.
— Discrète… C’est important, oui.
Elle serra les poings sous la table. Jouait-il avec elle ? La testait-il ? Ou avait-il réellement oublié cette nuit-là ? Cette unique nuit qui avait tout changé ?
Elle baissa les yeux. Elle ne pouvait pas courir cette fois. Pas maintenant. Pas sans travail. Pas avec un loyer en retard et un enfant malade qui avait besoin d’un vrai traitement.
— Vous commencez demain, dit-il soudain.
Elle releva la tête, surprise.
— Pardon ?
— 8 heures. Soyez ponctuelle. Le poste est à l’essai, mais je n’aime pas les surprises. Ni les mensonges.
Il se leva. Elle se leva aussi, déstabilisée.
— Merci… monsieur.
Elle s’inclina légèrement et quitta le bureau.
Dès qu’elle fut hors de vue, elle colla son dos contre le mur du couloir et ferma les yeux.
Il ne l’avait pas reconnue.
Ou pire… il l’avait reconnue, et jouait avec elle.
