L’Assistante du Milliardaire

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Chapitre 5

Point de vue de Jenifer

Quel idiot ! Comment a-t-il pu imaginer que Sam était mon petit ami ?! Et même si ça avait été vrai, en quoi ça le concernait ? Ce n’est que mon patron, rien de plus. Sam était simplement passé en coup de vent avant de repartir à Los Angeles pour une réunion importante. J’avais tant envie de discuter avec lui, de lui montrer mon nouvel appartement. Mais le temps nous a échappé. Il m’a promis de revenir le mois prochain, et cette idée me réconforte.

Désormais, je vis enfin dans mon propre logement, sans dépendre de Nats et Carter. Payer un loyer avec mon salaire, c’est une fierté. J’ai toujours voulu travailler, mais Caleb m’en avait dissuadée, me répétant que ce n’était pas nécessaire. Et moi, bêtement amoureuse, je l’avais écouté. Aujourd’hui, je ne referais jamais cette erreur. Bref, il est temps de rentrer.

Point de vue de Damian

Combien de fois vais-je encore me ridiculiser devant mon assistante ? Ce type n’était autre que son frère, et moi, Damian Wilson, j’ai cru qu’il s’agissait de son petit ami. Ridicule.

Et le pire… c’est cette jalousie qui m’a traversé. Pourquoi ? Jenifer est simplement mon assistante. Mon employée. Rien de plus. Tss… il faut que je me mette ça dans la tête. Cette fichue voix intérieure doit se taire.

LE POINT DE VUE DE JENIFER

Je venais de finir mon repas : des pâtes avec des boulettes de viande. Pour une première tentative, ce n’était pas trop mal. En Californie, je n’avais jamais eu à m’en soucier, c’était Sam qui s’occupait de la cuisine, et il avait un vrai talent pour ça. Moi, je n’y avais jamais trouvé le moindre intérêt. Maman répétait que je devrais au moins savoir préparer quelque chose en cas d’urgence, mais je repoussais toujours en disant que j’apprendrais un jour. Aujourd’hui, ses reproches me manquent autant que ses plats. Tout me manque chez elle. Non, pas de larmes maintenant, Jen.

Je n’étais pas fatiguée et je n’avais aucune envie de regarder une série. Alors, pour tuer le temps, j’ai décidé d’aller marcher dans le quartier. Il devait être 22 h 30. Un peu tard, d’accord, mais après tout, on dit que New York reste éveillée toute la nuit. Alors me voilà, à flâner dans les rues. Les magasins baissaient leurs rideaux, mais les restaurants restaient animés. La vie nocturne me captivait tellement que je n’ai pas fait attention au chemin. Quand j’ai levé les yeux, j’étais dans une rue vide que je ne reconnaissais pas.

Mince. Où est-ce que je suis encore ? Bon, respire. J’ai mon téléphone, le GPS va m’aider. J’ai entré mon adresse et commencé à suivre les instructions. Mais le trajet était encore long avant de retrouver un endroit fréquenté. J’accélérai le pas. C’est là que j’ai entendu une voix pâteuse derrière moi. Trois types, visiblement éméchés, me fixaient avec insistance.

— Où tu vas, beauté ? Viens, on va t’accompagner, lança un blond.

Je n’ai pas répondu et j’ai continué. Problème : eux se trouvaient dans la direction de mon appartement.

— Reviens, princesse ! cria un autre.

Je pressai le pas. Les bruits de leurs chaussures résonnaient derrière moi. Ils me suivaient. J’ai senti une main s’accrocher brutalement à mon bras. Le blond me dévisageait en ricanant.

— Lâche-moi ! hurlai-je en tentant de me dégager.

— Du calme, poupée. On veut juste s’amuser un peu.

— Tais-toi, sale type ! Si tu ne lâches pas, je…

— Tu quoi ?

Je n’ai pas réfléchi : un coup de pied bien placé, et il s’effondra en se tenant l’entrejambe. Mais j’avais oublié les deux autres. Je me suis mise à courir à toute vitesse, eux derrière moi. Personne en vue. Où est-ce que j’ai encore atterri ? Je regardais derrière moi en fuyant quand j’ai heurté de plein fouet quelque chose… ou plutôt quelqu’un. Deux bras m’ont rattrapée avant que je ne tombe.

J’ai levé la tête. Damian Wilson. Mon cœur a failli s’arrêter.

— Damian ?!

— Jenifer ? Qu’est-ce que tu fabriques ici à cette heure ? dit-il en me soutenant.

Avant que je ne réponde, les trois hommes arrivèrent.

— File-nous la fille et tu repars entier, lança l’un d’eux. Sinon, tu crèves ici.

Damian me rapprocha de lui et passa son bras autour de moi.

— Dégagez avant que je ne perde patience, lâcha-t-il entre ses dents.

— Tu rêves, mon gars, ricana l’un d’eux.

Damian serra la mâchoire. Un échange de regards, puis tout partit très vite. Poings, coups de pied, corps projetés au sol. En quelques secondes, les voyous gisaient à moitié sonnés sur le trottoir.

Il revint vers moi.

— Tu vas bien ?

— Ce n’est pas moi qui suis blessée, c’est toi ! Ta main saigne ! dis-je en prenant sa paume.

— Jenifer, qu’est-ce que tu foutais là ?

Je lui racontai tout, honteuse.

— Tu es inconsciente ! s’écria-t-il.

Je baissai les yeux, retenant mes larmes. Pourquoi crier ?

— Merci de m’avoir aidée, M. Wilson. Je rentre, dis-je en tournant les talons.

— Jenifer !

Je n’écoutai pas. Mais il attrapa mon poignet et me tira contre lui.

— Ne discute pas. Tu montes dans la voiture.

— Alors arrête de me hurler dessus, rétorquai-je en m’installant à l’arrière.

Il donna mon adresse au chauffeur, qu’il connaissait déjà puisqu’il était mon patron. Tout le trajet se fit dans un silence tendu. Arrivés devant chez moi, il descendit le premier et m’ouvrit la portière.

— Merci de m’avoir raccompagnée et… pour tout à l’heure.

— Pas de quoi. Mais arrête avec ce “M. Wilson”. Appelle-moi Damian, répondit-il en grimaçant.

— Mais tout le monde vous appelle comme ça…

— Justement. Toi, tu n’es pas tout le monde. Tu es mon assistante.

J’écarquillai les yeux.

— Bon… très bien, Damian.

Je m’éloignais quand il m’arrêta encore.

— Jenifer ? Tu m’en veux ?

— Non. Pourquoi ?

— Pour tout à l’heure… avec ton frère. Je suis désolé.

Je restai un instant sans voix. Damian Wilson qui s’excuse ? Deux fois dans la même journée, en plus. Incroyable.

— Ce n’est rien. J’étais en colère sur le moment, mais plus maintenant.