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chapitre 2

Chapitre 2

La porte du bureau claqua dans son dos. Avant qu’elle n’ait le temps de prendre une respiration, la voix de Zachary s’éleva, tranchante comme une lame.

— Tu crois vraiment que tu peux fuir ça, Madelyn ?

Elle se retourna lentement. Il était là, appuyé contre le mur, les bras croisés, un sourire tordu au coin des lèvres.

— Tu te fais des illusions, ma chère.

Elle serra les poings, essayant de garder son calme.

— Je ne suis pas ta chère, Zachary, et je ne suis pas ton jouet. Trouve quelqu’un d’autre pour tes jeux malades.

Il éclata de rire, un son froid, dénué de tout humour.

— Tu crois que tu as une option ? On ne te propose pas un choix. C’est une obligation.

Elle croisa les bras, défiant son regard.

— Je n’ai rien signé. Je n’ai rien demandé. Vous ne pouvez pas me forcer à faire quoi que ce soit.

Son sourire s’élargit.

— C’est là que tu te trompes. Vois-tu, ce testament est bien plus qu’un bout de papier. C’est une règle, une tradition, et crois-moi, mon père ne plaisante pas avec ça.

Elle sentit son estomac se nouer.

— Pourquoi toi ? murmura-t-elle. Pourquoi devrais-je…

Il s’approcha, réduisant la distance entre eux, son ombre projetée comme une menace.

— Parce que je suis l’héritier. Et parce que toi, ma chère Madelyn, tu es la clé qui garantit que cet empire continue de tourner.

Elle recula instinctivement, son dos heurtant le mur.

— Je ne veux rien avoir à faire avec ton empire.

Il haussa un sourcil, amusé.

— Tu n’as pas le choix.

Un silence lourd s’installa. Elle chercha une échappatoire, une faille, mais il semblait avoir pensé à tout.

— Voilà ce qu’on va faire, reprit-il. Tu as deux options. Soit tu acceptes ta place à mes côtés – officiellement ou officieusement, peu m’importe – soit…

Il laissa sa phrase en suspens, savourant l’instant.

— Soit quoi ? cracha-t-elle.

Son sourire disparut.

— Soit tu perds tout. Ton emploi, ton logement, tout ce qui te permet de survivre. Tu crois que tu peux te débrouiller seule dans ce monde, Madelyn ? Réfléchis bien.

Elle resta figée, la gorge serrée.

— Tu ne peux pas faire ça.

Il rit à nouveau, mais cette fois, il n’y avait rien de léger dans ce son.

— Regarde autour de toi. Je peux faire tout ce que je veux.

Elle détourna les yeux, incapable de soutenir son regard.

— Tu es malade, Zachary.

— Et toi, tu es naïve, répliqua-t-il sèchement.

Le silence s’étira encore, jusqu’à ce qu’elle prenne enfin la parole.

— Je vais en parler à ton père.

Cette fois, c’était lui qui resta figé. Puis il haussa les épaules.

— Fais donc. Mais ne viens pas pleurer quand il te claquera la porte au nez.

Elle quitta la pièce sans un mot de plus, son cœur battant à tout rompre.

***

Le bureau de Richard était plongé dans une obscurité oppressante lorsqu’elle entra. Il leva à peine les yeux de ses papiers lorsqu’elle s’avança.

— Que voulez-vous, Madelyn ?

Sa voix était froide, distante. Elle serra les poings pour ne pas trembler.

— M. Blackwell, je… Je ne comprends pas cette situation. Ce testament, cette obligation. Tout cela me dépasse, et…

Il l’interrompit, levant une main pour la faire taire.

— Ce n’est pas à vous de comprendre. C’est à vous d’obéir.

Elle sentit la colère monter, mais elle la réprima.

— Je ne peux pas accepter ça, monsieur. Ce n’est pas juste.

Il posa enfin ses papiers et la fixa, ses yeux durs comme la pierre.

— Juste ? Qui vous a dit que la vie était juste ? Vous êtes ici grâce à nous. Tout ce que vous avez, vous le devez à cette famille.

— Ce que j’ai ? répéta-t-elle, incrédule. Je n’ai rien. Rien d’autre que ce travail, et même ça…

— Et même ça, vous pouvez le perdre, coupa-t-il froidement.

Elle sentit sa gorge se serrer.

— Vous ne pouvez pas me forcer à…

— Je n’ai pas besoin de vous forcer, Madelyn. Vous ferez ce qu’on attend de vous, ou vous serez remplacée. Aussi simple que ça.

Elle resta figée, incapable de répondre.

— Maintenant, si vous n’avez rien d’autre à dire, sortez.

Elle quitta le bureau, la tête basse, le cœur lourd.

***

Cette nuit-là, elle fit son sac. Elle ne pouvait plus rester. Elle ne voulait plus être un pion dans leur jeu cruel.

Mais alors qu’elle s’apprêtait à sortir, une voix familière retentit derrière elle.

— Tu pensais vraiment pouvoir partir ?

Elle se retourna brusquement. Zachary était là, appuyé contre l’encadrement de la porte, un sourire narquois sur le visage.

— Tu es pathétique, Madelyn.

Elle serra les poings, essayant de masquer sa peur.

— Laisse-moi tranquille, Zachary.

Il s’avança, son sourire disparaissant.

— Tu ne comprends toujours pas, n’est-ce pas ? Je contrôle tout ici. Chaque porte, chaque sortie. Tu ne peux aller nulle part sans que je le sache.

— Pourquoi fais-tu ça ? murmura-t-elle.

Il resta silencieux un instant, puis haussa les épaules.

— Parce que je peux.

Elle sentit la colère monter en elle, mais elle savait que cela ne servait à rien. Il avait raison. Elle était piégée.

— Tu n’as aucune échappatoire, reprit-il. Alors arrête de te battre.

Elle le fixa, le regard plein de défi.

— Je trouverai un moyen.

Il éclata de rire, mais cette fois, il y avait une pointe de nervosité dans son ton.

— Bonne chance, Madelyn. Tu en auras besoin.

Lorsqu’il quitta la pièce, elle sentit ses jambes trembler. Mais au fond d’elle, une flamme brûlait encore. Elle n’allait pas se laisser briser. Pas cette fois.

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