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Un quotidien douloureux

NADINE MILA

Avoir la tête dans mon vomi m’a répugné de sorte à ce que je vomisse davantage sans savoir que je signais quasiment mon arrêt de mort. Mon vomi, ayant touché la chaussure de ma patronne, ils se sont tous rués sur moi,me traitant de tous les noms. J’appelais au secours en criant tout en sachant que j'étais la seule à entendre ma voix.. Le lendemain, j'ai décidé d'accepter ma condition. J'avais été réduite en esclave et je devais m'y faire pour rendre mon quotidien moins pénible. Peut-être qu'un jour, Dieu se souviendra de moi et m'affranchira.

Ca fait un mois que je vis dans des conditions exécrables . Je me fais battre à tout bout de champ pour les raisons les plus farfelues qui soient. Pour éviter que je m’enfuie, toutes les fenêtres de la maison ont été condamnées avec soin. Lorsqu’ils doivent tous sortir, on m’enferme dans la cuisine . Ça paraîtra bête mais c’est mon moment préféré. C’est le seul moment au cours duquel je me permets d’avoir un repas digne. Ma patronne achète la viande par mois et on fait des sachets d’1 kilo pour mettre au réfrigérateur. Elle compte le nombre total de sachets mais pas le nombre de morceaux que comporte les différents sachets.

Je profite donc de leur sortie pour voler un morceau de viande dans plusieurs sachets ; de sorte à ne pas éveiller les soupçons. Je cuisine comme je veux et je cache le tout sous le frigo. La nuit quand tout le monde est endormi, je mange en faisant attention à ne pas faire de bruit. Etant donné que je dors dans la cuisine, c’est plutôt facile pour moi. Je réfléchissais au prochain plat que je cuisinerais quand

PATRON ALI : Depuis que je t’appelle tu n’entends pas ?

MOI(sursautant) : Pardon maître je n’ai pas entendu.

P ALI : c’est maman qui a besoin de toi au salon.

MOI(en courant) : Oui mâitresse!

ELLE : Apporte moi le cendrier.

Elle était assise dans le divan, les pieds joints sur la table et une cigarette à la bouche.

J’ignorais de quoi elle parlait

MOI : Je ne sais pas ce qu’est un cendrier.

ELLE: Tu veux que je te montre ce qu'est un cendrier??

MOI: Oui s'il vous plaît maîtresse.

Elle s’est rapprochée de moi, s’est abaissée à mon niveau, a lâché sur moi la fumée,et a écrasé sur mon épaule sa cigarette afin de l'éteindre.

Au contact de la braise sur ma peau, J’ai hurlé de douleur et j’ai essayé de me relever. Elle m’a immédiatement mise en garde

ELLE : Si tu bouges, je te tue.

Son fils regardait en riant

ALI : Maman est ce que je peux essayer ?

ELLE : Bien sûr mon chéri. Elle est là pour ça !

Il a à son tour éteint sa cigarette en se foutant royalement de ce que je pouvais ressentir.

C’en était trop pour moi. Je ne pouvais plus supporter ça longtemps. Dans un instinct de survie, j’ai poussé violemment Ali et je me dirigée en courant vers la porte de sortie. A peine avoir ouvert la porte, je suis tombée sur mon patron qui cherchait ses clés dans son sac.

Quand il m’a vue, son expression faciale a changé. Il a très vite compris ce qui se passait d’autant plus que sa femme criait en me poursuivant.

PATRON MOULID ( le père) : Tu partais où comme ça ?

Avant que je n’eus le temps de répondre, j’avais déjà reçu une violente gifle.

SARAH( la mère) : Elle nous a agressée et essayait de s’échapper.

MOULID : C’est parce qu’elle arrive à marcher qu’elle essaie de s’enfuir. On verra si elle tentera de nouveau après ce que je vais lui infliger.

Il a demandé à son fils d’aller chercher des planches. En attendant que ce dernier revienne, on m’a dénudée et fait coucher sur le ventre dans le salon. J'étais donc étalée sur le sol froid du salon en craignant pour ma vie.

Ils se sont servis des planches et bâtons pour me frapper. Ils visaient essentiellement mes membres inférieurs. Je crois que le but était de me faire perdre l’usage de mes jambes.

C'était douloureux. Je criais, pleurais ...je souffrais.

J’avais tellement pleuré que mes larmes ne coulaient. Sous leurs différents coups, je ne demandais plus à Dieu de me secourir en me permettant de m’enfuir. Je lui demandais de me rappeler à lui. J’aurais préféré la mort à ce que je subissais.

****NADINE MILA*****

Je suis descendue de la voiture sans lui adresser un regard. Je marchais vite pour qu'il soit loin derrière moi.

J'attendais l'ascenseur avec Olivier, le responsable du service marketing qui me faisait sourire avec ses blagues et ses compliments quand Monsieur mon patron est arrivé.

CEDRIC N: Je ne vous paie pas pour rire dans mes locaux! Mettez-vous au travail ou allez vous amouracher ailleurs.

Nous étions tous les deux surpris par sa nervosité .

OLIVIER: On dirait que le boss ne s'est pas bien réveillé aujourd'hui deh!

MOI: Et c'est moi qui vais devoir supporter cela toute la journée

OLIVIER: Il s'est levé du mauvais pieds sinon d'habitude, c'est quelqu'un de zen.

MOI: Donc parce que sa femme l'a mis de mauvaise humeur, ce sera à nous de supporter?

OLIVIER(entrant dans l'ascenseur): En fait, il n'est pas marié et ne s'est jamais affiché avec une femme.

Il s'est rapproché de moi et a dit en murmurant

OLIVIER : Il paraît que c'est un pédé.

J'ai commencé à tousser quand j'ai entendu sa phrase.

OLIVIER: Tout va bien?? Tu m'as l'air bien pâle tout à coup.

MOI(mentant): oui oui ça va

Si seulement il avait une idée de la virilité de Cedric, il s'abstiendrait de dire des bêtises pareilles.

MOI: Tu sais parfois les gens inventent des trucs rien que pour ternir l'image des autres. Tu devrais éviter de répandre de telles rumeurs. Ça pourrait te coûter ton boulot.

Je terminais à peine ma phrase qu'on arrivait à son étage

OLIVIER(sortant de l'ascenseur): Je répète juste ce que j'ai entendu. Bref bonne journée.

Arrivée au bureau, je rangeais un peu les dossiers quand Cedric est arrivé. Vu comment il était essoufflé, j'ai compris qu'il avait pris les escaliers. Il m'a lancé un regard noir et est entré dans son bureau.

MOI(intérieurement): Décidément! cet homme a vraiment des humeurs bizarres. Il m'agace!!

Quelques minutes plus tard....

J'ai décroché le téléphone du bureau à la première sonnerie

MOI: COMPAGNIE NZOLA INDUSTRIE BONJOUR! Vous êtes bien au bureau de monsieur Cedric Nzola. Comment puis-je vous aider?

LUI: En venant dans mon bureau

J'ai pris mon carnet et je l'ai rejoint à son bureau

MOI: Oui monsieur

Veuillez arranger un rendez-vous aujourd'hui avec maître Messan

MOI: la journée est complète. Il n'y a pas de créneau disponible pour aujourd'hui.

CEDRIC N: Dans ce cas, annulez un des rendez-vous et prévenez maître Messan que je dois le voir aujourd'hui.

MOI: Et si c'est lui qui n'a pas de temps aujourd'hui?

CEDRIC N ( haussant le ton ) : Débrouillez -vous et trouvez moi ce putain d'avocat!!!

Je suis sortie du bureau, un peu chamboulée.

Ce n'est vraiment pas sa journée aujourd'hui.

J'ai fait mains et pieds pour lui trouver un rendez-vous avec l'avocat. Je n'avais surtout pas envie qu'il me crie encore dessus.

MOI(dans son bureau): Maître Messan accepte de vous voir aujourd'hui à sa pause c'est à dire à 12h30 au restaurant Bellecôte.

Il a répondu ok sans daigner me regarder.

A midi, lui et moi avons pris l'ascenseur ensemble pour aller manger, chacun de son côté.

Une fois au rez de chaussée,

OLIVIER: Hey Alice, tu viens manger avec nous? Je t'invite!

MOI: Pourquoi pas? ça me fera de la compagnie.

Olivier est vraiment quelqu'un de sympa. Il est drôle et galant. Même si je le trouve un peu commère ,j'avoue qu'il est d'agréable compagnie. Nous avons passé un excellent moment autour du repas avec les autres. J'ai fait la connaissance de Sylvie,qui est du service informatique , Mariane et Parfait de la comptabilité et , Eric qui bosse avec Olivier au service marketing.

Ils ont fait de leur mieux pour me mettre à l'aise et c'était vraiment plaisant .

De retour au bureau, j'ai fait tout ce que Cedric m'avait demandé et même ce qu'il ne m'avait pas encore demandé. Je n'avais aucune envie qu'il vienne de nouveau râler dans mes oreilles.

Je ne sais pour quelle raison, il n'est pas revenu au bureau après son rendez-vous avec Maître Messan.

J'ai pris le soin de reporter son dernier rendez-vous de la journée et j'ai sagement attendu 16h30 avant de retourner chez moi.

DESIREE: Ma copine inhh!! Quand je te vois rentrer du travail comme ça, je suis trop fière walaye!

MOI: Qui va se négliger??

Nous avons rigolé et je suis rentrée me changer avant de la rejoindre à la cabine.

MOI: Desi c'est qui le gar qui vient de partir là??

DESIREE: Tu ne connais plus Samuel??

MOI: justement!! je ne t'avais pas dit de t'éloigner de lui??

DESIREE(après un soupir) : hum! il me plaît bien Lili.

MOI: toi tu vas souffrir dans ta vie deh! Toi même tu te cherches, tu ne t'es pas encore retrouvée et tu veux prendre quelqu'un qui se cherche plus que toi. Quand tu regardes lui là, il peut t'emmener où??

DESIREE: C'est parce que tu ne le connais pas vraiment! C'est quelqu'un de très gentil, poli, adorable et je l'aime.

MOI: Tu as fouillé dans tout Abidjan là jusqu'à c'est celui-ci que tu as vu pour aimer? ma copine tu déconnes souvent inh!!

DESIREE: Le coeur a ses raisons que la raison ignore.

MOI: Okay ow! Si c'est un vagabond comme ça tu as décidé d'aimer, bonne chance.

DESIREE: Il ne sera plus vagabond longtemps

MOI(rigolant): Un miracle va se produire. C'est ça??

DESIREE: Je l'ai aidé à passer le concours de commissaire de police. Bientôt tout ira bien.

MOI: Tu l'as aidé comment??

DESIREE:En fait il a un vieux père qui a le circuit pour être commissaire de police donc je lui ai donné mes économies pour qu'il finance son concours.

MOI (criant): DESIREE!!!!!! Tu as fait quoi? Tu lui as donné combien?

DESIREE: 1million 5 cent milles

Quand j'ai entendu 1.500.000, ça a résonné dans ma tête comme le bruit de plusieurs couvercles de marmites qui tombaient simultanément;

MOI: Désirée! donc tu as 1.500.000 et au lieu d'envoyer à tes parents au village pour qu'ils prient pour toi, tu préfères donner ça à garçon?? toi même tu ne pouvais pas passer un concours aussi?

DESIREE: Ne raconte pas de bêtises! Tu sais bien que chaque mois, j'envoie de l'argent à mes parents. En plus, il a promis me rembourser quand il sera commissaire.

MOI: Desi tu es naÏve deh! c'est sur promesse des gars d'Abidjan tu comptes? Des ingrats comme ça!!

DESIREE: non! Mon Samuel est différent.

MOI: hum ok ow! En tout cas, j'espère qu'il sera reconnaissant.

Sa volonté de me répondre fut entravée par un jeune homme qui voulait faire un transfert d'unités. Quand il voulait lui remettre l'argent,

MOI: Non mon frère il faut partir. Elle est gentille ow! Elle distribue l'argent dans le quartier maintenant donc il ne faut pas payer.

DESIREE: Ahii tu as quel problème Lili?

MOI(me levant): tu m'énerves !!!

Donc Désirée avait 1.500.000 et puis je suis allée me mettre dans les problèmes parce que j'étais gênée qu'elle paye seule le loyer??

J'étais tellement énervée que j'ai préféré aller me coucher.

****le lendemain*****

Je viens d'arriver au bureau avec 10 minutes de retard à cause d'un accident de la circulation qu'il y a eu sur l'autoroute.

J'ai trouvé Olivier avec un carton en main au rez de chaussée.

MOI: Ahii Oli tu es devenu déménageur ou quoi? C'est quoi ce carton?

Il est devenu tout à coup furieux.

OLIVIER: Sale traîtresse! Tu es allée tout raconter au boss

MOI: Mais de quoi parles-tu?

OLIVIER: En plus tu fais celle qui ne comprend rien. Tu es allée répéter au patron tout ce que je t'ai dit hier et par ta faute , j'ai perdu mon boulot.

MOI(étonnée): Je te jure que je ne lui ai rien dit Olivier

OLIVIER: petite menteuse! Saches que ça ne se passera pas comme ça. J'ai raconté à tout le mode dans le bâtiment que tu es une taupe. Tu n'as pas idée de ce qui t'attend.

Il m'a bousculée et est sorti de l'immeuble.

C'est quoi cette histoire encore????

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