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le Début d'un nouveau Monde

— Dis donc, t’as changé de planète ou quoi ? lança Fabrice, moqueur mais curieux.

— J’ai grandi, mec. J’ai bossé. J’fais mon p’tit business, comme on dit.

— T’appelles ça “petit” ? Avec cette bécane, ces fringues ? Viens, faut qu’on cause, dit Fabrice, en jetant un regard autour d’eux.

Ils s’assirent à une table en retrait sur la terrasse. Winner commanda deux bières fraîches et croisa les bras.

Winner (sérieux) :

— T’as toujours cette tête de gars qui rame.

Fabrice (amer) :

— Ouais, je rame. J’bosse pas, j’survis. Maman est fatiguée, Diane veut continuer l’école. J’ai rien à leur offrir.

Un court silence, puis Winner pencha la tête.

— T’es prêt à faire ce qu’il faut pour changer ça ?

Fabrice (sans réfléchir) :

— Dis-moi juste c’qu’il faut faire.

Winner se pencha, sa voix devint grave.

— J’fais pas dans les fleurs. Vols, deals, parfois des enlèvements. On vise des gens qui peuvent payer, on bosse vite, propre. Tu veux de l’argent ? Alors tu viens avec moi demain. Y’a un coup simple. Tu verras si t’as les nerfs pour ça.

Fabrice avala une gorgée de bière, son cœur battant déjà plus fort.

— J’suis prêt.

Le soir suivant, le vent soufflait chaud et sec, comme une menace suspendue dans l’air. Dans une ruelle sombre, Fabrice retrouva Winner, capuché, ganté, concentré.

— T’es prêt ? murmura Winner.

Fabrice hocha la tête, même si une sueur froide coulait dans son dos. Leur cible : un commerçant du coin, réputé pour garder sa recette du jour chez lui, plutôt que de la déposer à la banque.

Winner (sortant un plan griffonné) :

— On passe par l’arrière. Le vieux laisse toujours la porte de service entrouverte pour son chien. Dix minutes, pas plus. Tu prends le couloir, je garde la porte. Tu trouves le coffre sous le lit. C’est là.

Ils avancèrent comme des ombres. Le silence était oppressant. Fabrice sentait son cœur tambouriner dans sa poitrine. Chaque pas lui rappelait qu’il était en train de franchir un point de non-retour.

Mais tout se passa exactement comme Winner l’avait dit. En vingt minutes, ils étaient dehors, dans une ruelle adjacente, un gros sac noir entre les mains. À l’intérieur : des liasses épaisses de billets.

Fabrice (haletant) :

— C’est… c’est fou… On l’a fait !

Winner (souriant) :

— Bienvenue dans le vrai monde, frère.

Plus tard, rentré chez lui, Fabrice avança à pas feutrés. Il cachait les billets dans la doublure de sa veste. Il poussa doucement la porte.

Jeanne dormait sur le canapé, une couverture jetée sur les genoux, la respiration calme. Diane, à la table, finissait ses devoirs. Elle leva les yeux, sourit à son frère.

— Tu rentres tard. T’étais où ?

Fabrice (calmement) :

— J’étais dehors… j’essaie de trouver du travail.

Elle haussa les épaules, habituée à ses silences.

— T’as mangé ? Maman a laissé de la soupe.

Fabrice (souriant doucement) :

— Non, mais je vais manger un peu.

Il s’assit un moment, la regarda reprendre son cahier, concentrée, sérieuse.

Il sentit un mélange de fierté et de honte. Il savait que l’argent dans sa poche venait d’un acte illégal… mais il pouvait enfin payer les fournitures de Diane, offrir un répit à leur mère.

Pour la première fois depuis longtemps, il se sentait utile. Et cette sensation… valait plus que n’importe quelle peur.

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