Une Vie sans Repères
Fabrice avait trente ans, mais son cœur semblait encore chercher sa voie. Il vivait dans une petite maison délabrée, nichée au fond d’une ruelle poussiéreuse de la ville. Les murs, usés par le temps, portaient les marques d’un passé difficile. Le toit fuyait parfois, et les meubles craquaient sous le poids des années, mais c’était leur maison. Il y vivait avec sa mère, Jeanne, et sa petite sœur, Diane, une adolescente de quinze ans, studieuse et rêveuse.
Leur lien familial était profond, tissé de souffrances et de silences partagés. Jeanne, la mère, était une femme digne malgré l’usure du temps. Elle travaillait depuis toujours comme cuisinière dans une petite école primaire. Chaque soir, elle rentrait épuisée, mais le sourire revenait aussitôt qu’elle posait les yeux sur ses enfants.
Fabrice, lui, vivait dans l’ombre. Depuis ses seize ans, il avait choisi une voie risquée : vols à la tire, cambriolages, deals clandestins. Il n’était pas violent, pas par nature, mais il avait compris très tôt que la rue n’offrait pas de seconde chance. Il avait appris à survivre. À flairer l’occasion. Et à fuir la police.
Pourtant, malgré ses activités nocturnes, il rentrait toujours à la maison. Même les nuits les plus dangereuses, il trouvait le chemin du foyer.
Ce soir-là, Fabrice rentra tard, le visage légèrement griffé. Il tenait un sac plastique rempli de provisions.
(lui ouvrant la porte, inquiète) :
— Tu saignes, Fabrice ! Encore des ennuis ?
Fabrice (forçant un sourire) :
— Rien de grave, Maman. Un accrochage… j’ai glissé. Mais regarde, j’ai ramené du pain, du lait… et des œufs. On va pouvoir faire des crêpes à Diane demain matin.
Elle soupira, posant une main tremblante sur son bras.
— Un jour, tu ne reviendras pas. Et ce jour-là, mon cœur s’arrêtera.
Fabrice (doucement) :
— Je reviendrai toujours, Maman. Toujours.
Dans leur petite chambre, Diane révisait ses leçons à la lueur d’une lampe de chevet vacillante. En entendant la voix de son frère, elle se leva rapidement.
Diane (heureuse) :
— Grand frère ! Tu es là ! Regarde, j’ai eu 18/20 en math aujourd’hui !
Fabrice (souriant sincèrement) :
— C’est bien ça, p’tite sœur ! Tu vas devenir ministre de l’économie à ce rythme.
Il sortit de sa poche un petit bracelet en argent.
Fabrice :
— Tiens. C’est pour toi.
Diane (émerveillée) :
— Il est trop beau ! Tu l’as eu où ?
Fabrice hésita, puis mentit avec douceur.
Fabrice :
— Un ami me l’a donné. Il disait qu’il te plairait.
Elle l’enlaça sans poser plus de questions. Pour elle, son frère était un héros. Même s’il marchait dans l’ombre, il illuminait son monde.
Fabrice, assis au bord de son lit un peu plus tard, regardait le plafond fissuré. Il pensait à sa vie. Il voulait plus. Il voulait offrir mieux à sa mère. À Diane. Mais il savait aussi que chaque pas qu’il faisait l’éloignait un peu plus de la lumière. Pourtant, pour eux… il était prêt à tout.
Un après-midi lourd et humide, le ciel couvert d’un gris poisseux, Fabrice errait sans but précis, comme souvent. Ses pas le menèrent vers un carrefour animé où se trouvait un petit bar de quartier. C’est là qu’il le vit.
Winner.
Il descendait d’une moto rutilante, casqué, habillé tout en noir avec des baskets de marque éclatantes. Il portait une montre clinquante au poignet et des lunettes fumées qui ne cachaient pas son sourire narquois.
Fabrice (s’étonnant, bouche entrouverte) :
— Winner ? C’est toi ça ?!
Winner (en riant, lui tapant dans la main) :
— Eh ouais, frère. T’as cru que j’étais mort ou quoi ?
Fabrice le fixa, surpris. Le gamin fauché d’avant était devenu un homme sûr de lui, visiblement plein aux as.
— Dis donc, t’as changé de planète ou quoi ? lança Fabrice, moqueur mais curieux.
— J’ai grandi, mec. J’ai bossé. J’fais mon p’tit business, comme on dit.
— T’appelles ça “petit” ? Avec cette bécane, ces fringues ? Viens, faut qu’on cause, dit Fabrice, en jetant un regard autour d’eux.
Ils s’assirent à une table en retrait sur la terrasse. Winner commanda deux bières fraîches et croisa les bras.
Winner (sérieux) :
— T’as toujours cette tête de gars qui rame.
Fabrice (amer) :
— Ouais, je rame. J’bosse pas, j’survis. Maman est fatiguée, Diane veut continuer l’école. J’ai rien à leur offrir.
Un court silence, puis Winner pencha la tête.
— T’es prêt à faire ce qu’il faut pour changer ça ?
Fabrice (sans réfléchir) :
— Dis-moi juste c’qu’il faut faire.
Winner se pencha, sa voix devint grave.
— J’fais pas dans les fleurs. Vols, deals, parfois des enlèvements. On vise des gens qui peuvent payer, on bosse vite, propre. Tu veux de l’argent ? Alors tu viens avec moi demain. Y’a un coup simple. Tu verras si t’as les nerfs pour ça.
Fabrice avala une gorgée de bière, son cœur battant déjà plus fort.
— J’suis prêt.
Voici une version plus développée des chapitres 2 et 3, avec des descriptions plus riches, des dialogues étoffés et une tension plus marquée.
Un après-midi lourd et humide, le ciel couvert d’un gris poisseux, Fabrice errait sans but précis, comme souvent. Ses pas le menèrent vers un carrefour animé où se trouvait un petit bar de quartier. C’est là qu’il le vit.
Winner.
Il descendait d’une moto rutilante, casqué, habillé tout en noir avec des baskets de marque éclatantes. Il portait une montre clinquante au poignet et des lunettes fumées qui ne cachaient pas son sourire narquois.
Fabrice (s’étonnant, bouche entrouverte) :
— Winner ? C’est toi ça ?!
Winner (en riant, lui tapant dans la main) :
— Eh ouais, frère. T’as cru que j’étais mort ou quoi ?
Fabrice le fixa, surpris. Le gamin fauché d’avant était devenu un homme sûr de lui, visiblement plein aux as.
