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Chapitre 06

Chapitre 6

Seye gare sa voiture devant la maison de Marina et coupe le moteur, avant de se tourner vers moi.

- Pas de palabres inutiles, on est d’accord ?

Je lève les yeux au ciel.

Depuis que je lui ai annoncé mon intention d’aller demander des comptes à Marina, il y a deux jours, il ne cesse de me rabâcher les oreilles avec ses discours sur la non-violence. Comme si même si je voulais, je pouvais la frapper.

Marina est comme Audrey, grande et bien en chair. Il suffit qu’elle s’asseye sur moi et on parlera de moi au passé.

- Oui, Seye Kofi Annan, je soupire. Pas de palabres inutiles.

- Et tu la laisse s’expliquer jusqu’au bout. Tu évites de t’énerver même si elle raconte des choses qui ne te plaisent pas.

- Genre, c’est mon habitude de m’énerver ?

Il ne répond rien, se contentant de me lancer un regard éloquent.

Je soupire à nouveau.

- Okay, je ne vais pas m’énerver. Je peux y aller maintenant ?

- Oui, vas-y. Je reviens te chercher dans une heure ?

- Deux. Je rectifie en débouclant ma ceinture de sécurité.

Cette fois, c’est lui qui soupire.

- Liah, on risque de rater le vol.

Que c’est mon problème ?

Voyant que je ne l’écoute pas et que je suis trop occupée à récupérer mon sac à main sur la banquette arrière pour lui répondre, il soupire de nouveau.

- Deux heures, pas une seconde de plus ! Erwan va procéder au checking en ligne avant, on gagnera du temps.

- Super !

Je me penche pour déposer un baiser sur ses lèvres et sors de la voiture.

Je m’avance jusqu’au perron de la maison et appuie trois fois sur la sonnette d’entrée. C’est mon signe de reconnaissance.

Quelques secondes plus tard, la porte s’ouvre sur Elisa, la sœur de Marina.

Elle me fait un grand sourire et m’embrasse avant de m’inviter à entrer.

Je me retourne un instant en direction de Seye, toujours garé, et lui fait au revoir de la main. C’est seulement à ce moment-là qu’il démarre et s’en va.

Je pénètre la maison à la suite d’Elisa et elle me propose à boire et discute un peu avec moi.

Quand elle finit de me taquiner sur mon ‘’super petit ami aux allures de Batman’’ – je ne fais que reprendre ses mots – elle m’indique que Marina est dans sa chambre, à l’étage et que je peux y aller, sa belle-mère n’étant pas là.

La femme du père de Marina ne m’aime pas vraiment. Bon, en même temps, elle n’aime personne, alors… Mais comme le père de Marina et le mien sont de grands amis – ils ont fait l’armée ensemble – elle est obligée de me supporter.

Cependant, pour éviter au maximum les problèmes, je m’abstiens de faire certaines choses quand elle est là. Comme monter dans la chambre de Marina – elle estime que c’est faire preuve d’un sans gêne extrême – ou manger chez eux – elle trouve que j’ai trop de manies alimentaires et que c’est normal que Marina soit si impossible à vivre si elle fréquente des gens comme moi. Je m’abstiens également de lui répondre quand elle me fait des remarques déplacées, ou de lui parler en général.

Je monte donc jusqu’à la chambre de Marina, frappe trois coups et tourne la poignée.

Comme toujours, la porte n’est pas fermée à clef et s’ouvre.

Je trouve Marina versée dans son lit, en train de dormir comme un cadavre. Avec ça, c’est moi que maman critique, quand je dors jusqu’à 14h. voilà ma camarade, encore couchée à 17h, mais personne ne lui dit rien.

Je récupère un des oreillers à coté de sa tête et me mets à la bombarder de coups en criant :

- Debout, debout, debout !!!!!!

Comme je l’espérais, elle se réveille en sursaut et se redresse immédiatement sur son lit.

Ça me fait toujours trop rire, quand elle fait ça. Elle a passé des années dans un internat de filles, alors quand on la réveille comme ça, elle s’y croit encore. Parfois même, elle répond dans son sommeil : ‘’oui ma sœur, je suis debout ma sœur’’.

Il lui faut quelques secondes pour réaliser où elle est et, une fois fait, elle se met à jurer :

- Merde, bordel de merde, Dalhia !!

- Salut !

Je lui adresse mon plus beau sourire.

- Tu m’as réveillée, conasse.

- C’est le but, idiote.

Elle se décide enfin à rejeter les couvertures qu’elle avait sur elle, elle s’étire et baille grandement avant de reprendre :

- Qu’est-ce que tu fais là ?

- Je suis venue te demander des explications.

Quoi ? je dois faire quelle civilité ? Pardon, je n’ai pas le temps.

- Des explications à quel sujet ? demande-t-elle en se frottant les yeux.

- Toi, qui me dit que Seye me trompe alors que tu savais qu’il avait perdu son portable.

Elle se bloque dans son mouvement et reste figée un moment, avant de baisser les bras et la tête.

- Ah, fait-elle, ça.

Oui, ça.

Elle garde la tête baissée un moment, puis la relève et me lance un regard désolé.

- Excuse-moi.

Lol. Aussi facilement ?

- Non. Pas tant que tu ne m’expliqueras pas ce qui t’as pris ?

- Et tu es venue d’Accra spécialement pour faire palabre ?

- Non. Je suis venue voir mon homme, qui me manquait, et m’assurer tu t’étais trompée. Et comme j’ai un peu de temps, entre deux séances de câlins, je viens écouter ce que tu as à dire.

Elle soupire et se met à mordiller son pouce.

- Je t’ai dit que Seye te trompais, je l’avoue.

Pas besoin de l’avouer, je sais que tu l’as dit.

- Et je lui ai donné un faux numéro quand il a perdu son portable, parce que je voulais vous séparer.

Ça aussi, je sais. La question est : quel est ton putain de problème ? Mais comme j’ai promis à Seye de ne pas me fâcher, je me contente de lui lancer un regard pour lui dire de continuer.

Elle se mordille de plus belle le pouce et baisse la tête.

Tchiiiip ! Quand elle faisait, elle n’était pas gênée ?

- J’ai rêvé à ton mariage, lâche-t-elle enfin.

Hein ?

- Quoi ?

- J’ai fait un songe au sujet de ton mariage. Ton époux n’était pas Seye.

- Et donc ?

- Donc j’ai pensé qu’il valait mieux vous séparer maintenant pour éviter de souffrir plus tard.

- Mais comme tu ne discutes pas tous les soirs avec moi, tu n’as pas pu m’en parler ?

Elle arrête de se tordre les mains.

- Tu n’aurais jamais accepté, Liah.

- Qu’est-ce que tu en sais ?

- Je te vois ! Regarde-toi, tu es tellement amoureuse de Seye que tu te fiches de savoir qu’il n’est pas celui qu’il te faut. Tu as arrêté d’écrire à ton Christophe, de lui acheter des choses et de préparer votre relation. Tu couches avec Seye, et tu prévois même de le présenter à tes parents. Tu n’as plus le recul nécessaire pour prendre les décisions qui s’imposent.

Je ne peux pas m’en empêcher, j’éclate de rire.

Oh Seigneur, cette fille aura ma peau.

- Marina, s’ils t’ont tuée en sorcellerie, et que tu cherches quelqu’un pour te mettre dans ton cercueil, ce n’est pas moi .*

- Quoi ?

- Laisse tomber. Je vais reformuler ton explication, pour savoir si j’ai bien compris.

Elle hoche la tête.

- Tu as rêvé de mon mariage, c’est ça ? Avec quelqu’un qui n’est pas Seye ?

Nouveau hochement de tête.

- Et comme je n’ai plus le ‘’recul nécessaire’’, tu as décidé de ne pas m’en parler ?

Encore un hochement de tête.

- Ainsi donc, tu as décidé d’inventer des trucs pour me séparer de mon chéri, parce qu’il vaut mieux souffrir maintenant que plus tard ?

- C’est bien ça.

Voyez sa tête comme c’est bien ça.

- Bon, dis-moi un peu, tu te prends pour qui ? Tu t’appelles satan, Lucifer ou Diable ? Ta mission sur cette terre, c’est de foutre en l’air mon bonheur ?

- Je le fais pour toi, Liah…

- N’importe quoi !

J’ai crié. J’avais promis de ne pas crier.

Je souffle lentement et reprends plus posément :

- Depuis combien de temps suis-je avec Seye ?

- Bientôt 3 ans.

- Qui m’a présenté Seye ?

- Liah…

- Marina, qui m’a présenté Seye ?

Elle soupire.

- C’est moi.

- Qu’est-ce que tu me répétais sans cesse, quand j’étais réticente à me mettre avec lui ?

- Liah, ça ne sert à rien de…

- Qu’est-ce que tu répétais ? je coupe.

Elle baisse de nouveau la tête et se remet à tordre ses mains.

- Je disais que tu n’allais pas arrêter de vivre à cause d’un rêve qui est certainement un fantasme de ton esprit et que tu devrais vivre au jour le jour un histoire concrète avec une personne qui existe.

- Et qu’est ce qui a changé aujourd’hui, pour que tu me reproche de trop suivre tes conseils ?

- Il n’est pas pour toi, Liah. Je l’ai vu.

Une fois de plus, je ne peux m’empêcher de rire. Un rire amer.

- Ça fait combien de temps qu’on se connait, toi et moi ?

- Un peu plus de 20 ans.

22, pour être exact.

- Tu te souviens à quel âge j’ai commencé à te parler de Christophe ?

Elle réfléchit un instant.

- Je ne sais plus, 16, 17 ans ?

- 15 ans. Ça fait 9 ans que je rêve de lui, Marina, et que je t’en parle. Pendant 9 longues années, j’ai essayé de t’expliquer et de te convaincre de son existence. J’ai essayé de toutes les façons possibles, je t’ai même laissé lire le journal que je tiens pour lui. J’espérais que tu comprendrais, que tu me croirais, et mieux, que tu me soutiendrais. Tout ce que tu as fait, au contraire, c’est essayer de me décourager, me trainer dans des veillées de prières et me faire penser que j’étais folle.

- Je n’ai jamais dit que tu étais folle.

- Tu n’as pas eu besoin de le dire, tes actes le criaient assez fort.

- Liah…

- Je ne t’en veux pas, cela dit. Tu as fait ce que la plupart des gens rationnels auraient fait, tu as cherché à m’aider. Merci.

Elle ne répond rien, se contente de me regarder, un peu surprise. Je crois qu’elle ne comprend pas où je veux en venir.

- Ce qui me chagrine, c’est que tu penses être meilleure que moi.

- Je n’ai jamais dit ça non plus !

- Tu l’as tellement démontré ces derniers temps, pourtant, entre tes commentaires sur mes amies, sur ma vie de prière, sur mon couple… Même là, tu estimes qu’un seul rêve que tu as fait, dans lequel je me marie avec quelqu’un que tu ne connais pas, recèle plus de vérité que des dizaines de rêves que j’ai faits, neuf années durant.

- Ça n’a rien à voir.

- Ah non ? Dans ce cas, pourquoi après avoir fait ce rêve, tu n’as pas pensé que le diable essayait de t’utiliser pour détruire mon couple, comme tu t’es empressée de juger les miens sataniques ?

- J’ai prié dès que je me suis réveillée. DIEU m’a éclairée.

- Donc moi, pendant neuf ans, je n’ai jamais prié quand je rêvais de Christophe ? Ou bien c’est à toi seul que DIEU parle ?

Elle ne répond rien. C’est mieux.

- Bref, recentrons le débat. Donc tu as vu que Seye n’est pas pour moi ?

Nouveau hochement de tête vigoureux.

- Et tu pensais qu’au lieu de me parler, ce serait mieux de manigancer dans mon dos ?

Haussement d’épaules.

Et elle s’en fout en plus. Aucun remords, rien.

- Dis-moi, tu as déjà prié pour ta relation avec Kémi ?

Kemi est son copain.

- On ne parle pas de moi.

- Moi, si. Je te pose une question, à laquelle tu es libre ou pas de répondre.

- Un peu.

On peut prier un peu ?

- Et tu es sûre à 10000% que c’est lui, l’homme que tu vas épouser ?

Elle ne répond rien.

- Mais tu es quand même avec lui, je continue. Tu t’investis dans votre relation, tu vas aux veillées de prière avec lui, tu l’as présenté à tes sœurs…

- Ce n’est pas pareil, coupe-t-elle.

- Ah non ? c’est quoi la différence ?

- Toi, tu sais avec certitude que ce n’est pas Seye. Tu connais même déjà ton futur mari.

- Donc quand c’est ça, Christophe passe du statut de fantasme/mari de nuit à celui de certitude ?

- Je t’ai dit que ma perspective avait changée.

- Tant mieux pour toi. En tout cas, que ce soit clair, tant que tu vas rester avec Kemi, sans être sûre que c’est lui que DIEU a prévu pour toi, et même si tu le quittes après, je ne me séparerais pas de Seye.

Elle soupire.

- Tu es égoïste, Liah.

- Moi ? Alors ça, c’est la meilleure ! Toi, qui m’a poussé à sortir avec lui parce que tu voulais pouvoir faire des sorties à 4 avec ton chéri, et qui a essayé de nous séparer pour satisfaire ton besoin obsédant de contrôler ma vie, tu me traites d’égoïste ?

- Tu sais comment tout ça va finir, Dalhia. Tu seras blessée, et lui aussi. Plus vous allez vous attacher, plus vous allez souffrir.

- Je m’en fiche. Les larmes, il faut bien que ça serve à quelque chose.

Elle secoue la tête, l’air terriblement navrée par l’étendue de mon égoïsme.

- Pense à tes parents, Liah. Tu ne vas pas venir leur présenter un homme et le quitter quelques temps après pour en épouser un autre.

- Je n’ai pas l’intention de quitter Seye, Marina. Il faut que ce soit clair dans ta tête. Surtout pas pour Christophe. Je n’ai aucune intention de jouer à être Dieu dans ma vie. C’est Lui qui a mis Seye sur mon chemin, c’est à lui d’arranger le temps et les circonstances pour que quand Christophe arrive dans ma vie – s’il arrive, parce qu’après tout il n’est qu’un fantasme – la voie soit libre pour lui.

- Tu es bornée, Dalhia.

- Je suis amoureuse.

- Et où cet amour va te mener ?

- Je l’ignore. En tout cas, ce n’est pas moi qui vais le limiter, sous prétexte que je ne vais pas me marier avec Seye. De toute façon, maman m’a déjà dit que ce ne sont pas toutes les relations qui sont destinées à aboutir au mariage. Certaines sont destinées à t’éduquer, à te former.

- Et en quoi Seye te forme ? En fornication ?

C’est bas, et elle le sait.

- Même si, je réponds avec le sourire. Au moins, je saurais satisfaire mon futur mari, en sortant de là.

Elle soupire.

- Je laisse tomber, Dalhia. Fais comme bon te semble.

- Oh, je le ferais, ne t’en fais pas.

Elle ne dit plus rien, et moi non plus, pendant quelques minutes.

Puis, elle reprend :

- On est toujours amies ?

- Je ne sais pas. Je ne sais pas si je peux te pardonner de m’avoir menti et d’avoir comploté contre mon couple.

- Pour ton bien.

- Mon bien, c’est d’être avec Seye. Ce que tu as fait n’étais clairement pas pour mon bien.

Elle lève les yeux au ciel.

- Arrête, il n’y a pas eu mort d’homme !

- Ce qui me choque, c’est que tu es tellement persuadée d’avoir fait ce qu’il fallait. Tu te fiches de ce que j’aurais voulu, de ce que j’aurais ressenti. Tu ne penses qu’à ta petite satisfaction personnelle.

- La seule personne à laquelle j’ai pensé en faisant ça, c’est à toi, Liah. J’ai fait ce que j’estimais qu’une meilleure amie devrait faire.

- Tu devrais alors revoir ta définition de meilleure amie. Moi aussi, j’ai rêvé du futur mari d’Audrey. (Elle lève de nouveau les yeux au ciel et murmure ‘’et ces filles, encore). Ce n’est pas le gars avec qui elle est actuellement. Mais je ne lui ai rien dit, d’abord parce qu’elle est heureuse avec lui, et ensuite parce que je ne suis pas DIEU. S’ils doivent se quitter, ils le feront sans mon aide.

- Et elle ne t’en voudra pas, parce que tu savais, mais que tu l’as laissé perdre son temps ?

- Elle m’en voudrait, au contraire, de l’empêcher de vivre une expérience et d’apprendre une leçon. C’est ce que je ressentirais à sa place, en tout cas.

Elle soupire.

- Sainte Audrey, patronne des amies parfaites, priez pour nous.

Je ne prends même pas la peine de réagir à son sarcasme, ça lui ferait trop plaisir.

Au lieu de quoi, je jette un œil à ma montre et constate qu’une heure et quart sont déjà passées.

Je sors donc mon portable de mon sac pour demander à Seye de venir me chercher. Je sais, j’avais dit deux heures, mais Marina m’a saoulée.

J’en informe ensuite Marina, histoire qu’elle ne soit pas surprise quand je vais me lever sans un mot et quitter sa maison.

- Je pensais que tu resterais un peu plus longtemps. Tu pourrais me montrer les plats de ton nouveau régime, et on mangera ensemble.

- Non, désolée. Je ne suis pas sûre d’avoir envie de te supporter, après ce que tu viens de dire. J’ai besoin de digérer et de décider si je veux toujours être ton amie. En plus, j’ai le vol tout à l’heure, donc c’est doublement impossible.

- Ah, tu repars aujourd’hui sur Accra ?

Elle n’a fait aucun commentaire sur mon manque d’envie de rester avec elle. C’est tant mieux.

- Non, on va à Londres.

- On ?

- Mon chéri et moi. Il a une réunion, je l’accompagne.

- Vous allez dormir ensemble ??

- Bien sûr que oui ! Quel intérêt que j’y aille sinon ?

Elle ne fait aucun commentaire, mais je vois à son regard et à sa moue qu’elle n’approuve pas. Comme je m’en tape.

- Aah, j’ai hâte d’y être, je minaude, et de pouvoir profiter de son corps si sexy !

- Epargne moi les détails !

J’éclate d’un rire de gorge forcé :

- Ooh, ya pas mort d’homme, on s’amuse juste un peu. En plus, on se protège.

Bah quoi ? l’abstinence, c’est un mode de protection, non ?

Seye me fait signe à ce moment qu’il est là, et je me lève pour quitter la chambre.

Marina me regarde faire, sans parler. Elle sait que j’étais sérieuse quand je disais ne pas vouloir la voir.

Une fois au niveau de la porte, je l’ouvre et lui lance :

- Demande pardon à Seye, pour ton acte. C’est lui qui en a le plus pâti.

Je sais qu’elle ne le fera pas. Plus orgueilleux que Marina, tu meurs. Je compte sur ça pour justifier une pause dans notre relation.

Je descends, salue Elisa qui était restée dans le séjour et rejoins mon bébé dehors.

C’est vrai qu’il a ce petit air mystérieux à la Batman. Et que sa voiture ressemble à une bat-mobile.

Je grimpe dans la voiture, lui dépose un smack sonore sur les lèvres et boucle ma ceinture.

- Tout va bien ? demande-t-il comme il démarre.

- Super bien.

Bon, j’ai certainement perdu ma meilleure amie depuis 20 ans, et failli perdre mon amour, pour des conneries. Mais je vais à Londres. Oxford Street m’attend. Ça ne peut aller mieux.

****

*Expression Ivoirienne : signifie ‘’si tu cherches un bouc émissaire sur qui décharger tes problèmes, cherche quelqu’un d’autre’’

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