
Résumé
Refugié dans une nouvelle ville étrangère pour dissimuler leur véritable identité, un vampire sauve une jeune femme des griffes de ses agresseurs. Une passion interdite naît entre eux. Cependant, leur bonheur est brisé lorsque ce dernier découvre que la famille de sa bien-aimée est en réalité une lignée de chasseurs de vampires. Lors d'une confrontation, son frère est tué par la jeune femme dont il est éperdument amoureux. Dans un accès de folie et de douleur, l’immortel capture alors la mère de cette dernière et lui arrache le cœur sous ses yeux avant de s’enfuir. Déchirée entre l’amour qu’elle ressent pour lui et la soif de vengeance envers celui qui a détruit sa famille, la jeune femme s’entraîne sans relâche pour l’affronter et venger sa mère. De son côté, le vampire se prépare également à achever sa propre vengeance. Un affrontement inévitable se dessine, où chacun devra choisir entre sa loyauté envers sa famille et ses sentiments personnels.
Chapitre : 01
Un avion majestueux en provenance de New York atterrit doucement sur la piste de l’aéroport international Louis Armstrong de La Nouvelle-Orléans. Dans la carlingue, les passagers s’agitaient, récupérant leurs bagages à main avant de descendre un à un. Parmi eux, deux hommes attiraient l’attention par leur prestance inhabituelle. Clark et Kent Belmont, deux frères au charisme indéniable, ne ressemblaient en rien aux autres voyageurs. Leur élégance était naturelle, leur démarche assurée, leur regard perçant. Mais derrière cette façade humaine se cachait une vérité bien plus sombre : ils étaient des vampires.
Clark Belmont, l’aîné, était un homme d’une prestance rare. Grand et svelte, toujours impeccablement vêtu, il dégageait une aura de mystère et de séduction. Son visage aux traits ciselés, encadré par des cheveux bruns soigneusement coiffés, était souvent illuminé par un sourire charmeur. Psychologue reconnu, il exerçait son métier avec une finesse déconcertante, aidant ses patients avec une empathie feinte mais efficace. Aucun d’eux ne soupçonnait qu’il appartenait à une espèce redoutée depuis des siècles.
Kent Belmont, le cadet, était tout aussi séduisant mais légèrement plus impulsif. Plus athlétique, un regard plus dur, il incarnait la fougue et la détermination. Il poursuivait des études en psychologie criminelle, fasciné par l’ombre qui se cachait derrière chaque crime. Depuis le massacre de leur famille, leur père, leur mère et leur jeune sœur assassinés sous ses yeux, Kent nourrissait une obsession : traquer ceux qui échappaient à la justice et rétablir un équilibre que la police humaine n’arrivait pas à maintenir.
Les deux frères possédaient des dons qui faisaient d’eux des prédateurs redoutables : une ouïe surnaturelle leur permettait d’entendre la moindre conversation à plusieurs mètres, leur perception du mensonge était quasi infaillible grâce aux battements de cœur qu’ils captaient, et leur rapidité dépassait largement celle des autres vampires, leur permettant de parcourir un kilomètre en moins de deux minutes. Contrairement à beaucoup de leurs semblables, ils avaient appris à maîtriser leur soif. Ils ne se nourrissaient que lorsque c’était nécessaire, préférant choisir leurs victimes avec discernement. Grâce à des bagues du jour, des artefacts enchantés, ils pouvaient se déplacer librement sous le soleil sans craindre la moindre brûlure.
Cette arrivée en Louisiane marquait le début d’une nouvelle vie. Ils avaient choisi La Nouvelle-Orléans pour sa richesse historique, sa culture vibrante et surtout pour l’anonymat qu’elle pouvait leur offrir. Ici, les légendes de vampires et d’êtres surnaturels faisaient partie du folklore, ce qui leur permettrait de se fondre plus facilement dans la masse.
Après avoir franchi les contrôles, Clark et Kent sortirent de l’aéroport, traînant leurs valises derrière eux. La chaleur moite du sud les enveloppa immédiatement. Un homme en costume sombre, ganté de cuir, s’avança vers eux avec un sourire courtois.
– Bienvenue à La Nouvelle-Orléans, messieurs, déclara-t-il d’une voix affable.
– Merci, répondirent les deux frères en esquissant un sourire, dévoilant leurs dents parfaitement alignées et éclatantes.
– Où souhaitez-vous aller ?
– Nous allons à Garden District. Vous connaissez ?
– Bien sûr ! C’est l’un des plus beaux quartiers de la ville. Permettez-moi de vous aider.
Le chauffeur s’empressa de charger leurs valises dans le coffre du véhicule.
– Chauffeur, combien pour la course ? demanda Clark en sortant un portefeuille en cuir noir.
– Cinq cents dollars.
Les deux frères échangèrent un regard complice avant de monter à l’arrière du véhicule sans négocier. L’homme s’installa au volant, démarra et s’engagea dans les rues animées de La Nouvelle-Orléans, tandis que les Belmont, silencieux, observaient les alentours de la ville qui allait bientôt devenir leur nouveau terrain de chasse.
– Alors, vous êtes nouveaux dans cette ville ? demanda le chauffeur en jetant un coup d’œil à travers son rétroviseur.
– Oui, répondit Clark.
– Vous avez choisi une magnifique ville, vous savez. Le Garden District est un très bon quartier. Je vous souhaite à nouveau la bienvenue.
– Merci beaucoup, répondit Clark. Dites-moi, y a-t-il un supermarché dans notre rue ?
– Oui, il y en a deux, mais je connais le meilleur.
– Dès que nous y serons, arrêtez-vous, s’il vous plaît. Nous allons prendre quelques provisions pour la maison.
– Vos désirs sont des ordres.
Un silence s’installa entre eux, seuls les klaxons des autres véhicules résonnaient dans la circulation dense. Arrivé devant un supermarché, le chauffeur se gara. Les deux frères descendirent et entrèrent dans le magasin. Prenant chacun un panier, ils sélectionnèrent les articles nécessaires avant de rejoindre le chauffeur, qui redémarra.
Après quelques minutes, ils dépassèrent un panneau sur lequel était inscrit "Bienvenue à Garden District". À quelques mètres de là, le chauffeur ralentit et se tourna vers eux.
– Nous sommes arrivés.
– Avancez encore un peu, nous descendrons plus loin, indiqua Clark.
Sans poser de question, le chauffeur relança le moteur et poursuivit la route. À peine deux minutes plus tard, il s’arrêta à nouveau.
– C’est ici.
Il descendit du véhicule, ouvrit la porte aux deux frères, puis se précipita vers le coffre pour sortir leurs bagages. Clark sortit son portefeuille et tendit six cents dollars au chauffeur.
– Monsieur, la course est de cinq cents dollars.
– Gardez la différence, c’est un pourboire. Vous avez été courtois avec nous.
Surpris par ce geste, le chauffeur esquissa un sourire reconnaissant et leur tendit sa carte professionnelle.
– Appelez-moi si vous avez besoin de mes services.
Sur ces mots, il remonta dans sa voiture et s’éloigna. Clark sortit son téléphone et composa un numéro.
– Oui, nous sommes déjà à l’adresse indiquée.
– Je suis à quelques minutes de là, répondit une voix à l’autre bout du fil.
Clark raccrocha.
– Qu’a-t-il dit ? demanda Kent.
– Il arrive dans deux minutes.
– Il était censé nous attendre ici pour nous montrer l’appartement.
– J’aurais dû l’appeler avant. Ce n’est pas grave, il ne va pas tarder. Je crois que c’est lui.
Un Range Rover noir s’immobilisa devant eux. Un homme élégant et imposant en descendit.
– Je m’excuse pour le retard. Je ne pensais pas que votre vol serait aussi rapide. Vous m’aviez dit que vous arriveriez en soirée.
– Vous n’avez pas à vous excuser, monsieur. Nous avons eu quelques changements de dernière minute et avons dû prendre un vol plus tôt. J’aurais dû vous prévenir.
– Tant mieux, nous nous comprenons. Suivez-moi, laissez-moi vous aider.
– Ce ne sera pas nécessaire, répondit Clark.
Les deux frères saisirent leurs valises et suivirent l’homme, qui les conduisit devant une majestueuse villa. La demeure, dotée d’une piscine et d’une vue imprenable sur la ville, respirait le luxe. Non loin de là, une forêt bordait la propriété, ajoutant une touche de mystère au paysage. Après avoir fait le tour du propriétaire, Clark se tourna vers son frère.
– Qu’en penses-tu ?
– C’est une magnifique villa. J’aime beaucoup.
L’agent immobilier hocha la tête avec satisfaction.
– J’ai respecté vos exigences : une vue imprenable, une proximité avec la forêt, des caméras de surveillance, et tout le nécessaire. J’ai même pris soin de remplir le réfrigérateur pour vous.
– Merci beaucoup, fit Clark en lui serrant la main. Finalisons l’achat.
L’homme ouvrit son cartable et en sortit un dossier contenant le "titre foncier" et plusieurs clauses. Clark relut les documents, les signa, puis l’homme fit de même. Il sortit ensuite son téléphone et effectua un virement de plusieurs milliers de dollars. L’agent immobilier vérifia la transaction, puis afficha un sourire satisfait.
– C’était un plaisir, Monsieur Belmont.
– Le plaisir est pour moi.
Il tendit les documents officiels attestant que les frères Belmont étaient désormais propriétaires de la villa, puis prit congé.
Une fois seuls, les deux frères rangèrent leurs affaires dans leurs chambres respectives, prirent une douche et s’installèrent enfin dans le salon. Chacun, absorbé, ouvrit son ordinateur portable.
– Kent.
– Oui ?
– La maison te plaît vraiment, si elle ne te convient pas, on peut chercher ailleurs, tu sais ?
– Grand frère, la maison est belle et j’adore beaucoup. Tu n’as pas à t’en faire pour ça.
– Je suis ravi.
– Concernant mes études, tu m’as dit que c’était quand qu’on serait arrivés ?
– J’ai essayé de trouver deux endroits.
– Deux endroits ?
– Oui, j’aimerais que tu choisisses toi-même. L’Université de Tulane est à quelques minutes d’ici, et Louisiana State University (LSU) à Baton Rouge se trouve à environ cent trente kilomètres, soit à peu près une heure et demie de route. Là-bas, tu pourrais apprendre la criminologie contrairement à l’Université Tulane où tu vas apprendre la psychologie criminelle. Tu préfères laquelle ?
– Je choisis la deuxième université, je me vois plus là-bas qu’ici.
– Très bien, je vais valider ta place, et si tu veux, tu pourrais prendre un appartement là-bas.
– Non, c’est bon, je ferai les aller-retours.
– Demain, on ira chercher chacun une voiture.
– Merci.
– Tu n’as pas à me remercier, tu es tout pour moi.
– Je le sais, mais tu mets toujours mes besoins avant les tiens, surtout depuis la mort des parents.
– J’ai promis de veiller sur toi, frère. Tu es ma seule famille et quiconque s’en prend à toi, m’aura sur son dos.
– C’est réciproque.
Les deux frères discutèrent encore un peu, puis, à dix neuf heures vingt, Kent décida de partir se promener un peu dans le quartier.
– Sois prudent et appelle-moi à la moindre difficulté.
– Je serai prudent.
Il enfila un pull, mit sa casquette et quitta la maison.
