Divorcée pour devenir l'héritière suprême.

Chapitre 1

« Un avion à destination de Pamore s’est écrasé tragiquement lors de son atterrissage à 00 h 30, heure d’Eklora.

« Le nombre de morts s’élève désormais à 136 personnes, et jusqu’à présent, seuls trois survivants ont été retrouvés. »

Les informations en temps réel sur le crash aérien à la télévision ramenèrent Grace Lewis à la réalité.

Elle était l’une des survivantes.

Elle se trouvait allongée sur un lit d’hôpital, le corps couvert de blessures, les jambes bandées.

« Le numéro que vous avez composé est actuellement indisponible. Veuillez réessayer plus tard », annonça la voix automatique du téléphone de Grace.

Depuis l’accident, son mari de nom seulement, Benjamin Hawkins, n’avait répondu à aucun de ses appels.

L’accident avait secoué toute la nation. Il était impossible qu’il ne soit pas au courant.

Le site du crash était jonché de cadavres. La peur de la mort la hantait encore, l’oppressant au point de l’empêcher de respirer.

Et pourtant, à un moment où elle avait le plus besoin d’attention, elle n’avait toujours aucune nouvelle de l’homme avec qui elle était mariée depuis trois ans.

Un profond sentiment de déception l’envahit.

Après un long moment, son téléphone sonna enfin. Grace sortit de ses pensées et regarda l’écran.

Mais lorsqu’elle vit qui appelait, ses yeux s’assombrirent peu à peu.

« Allô ? » dit-elle d’une voix rauque.

La voix inquiète d’Elizabeth Astor se fit entendre à l’autre bout du fil. « Gracie, tu m’as fait une de ces peurs ! Est-ce que ça va ? Benjamin est avec toi ? »

Elizabeth était la grand-mère de Benjamin, la seule personne de la famille Hawkins qui se souciait de Grace.

« Il... »

Elizabeth comprit immédiatement la situation en percevant l’hésitation dans la voix de Grace.

« Tu es à la fois sa secrétaire et sa femme. Tu es partie à l’étranger pour le travail en son nom, et maintenant qu’il t’est arrivé quelque chose, il disparaît ?

« Attends un peu. Je ne vais pas le laisser s’en tirer comme ça ! »

Elle ajouta : « Dans quel hôpital es-tu ? Je vais envoyer le majordome te chercher sur-le-champ ! »

L’appel se termina peu après que Grace lui donna sa localisation.

Grace baissa la tête et retira silencieusement l’aiguille de sa perfusion. Endurant la douleur, elle se leva du lit.

« Que faites-vous ? Vos jambes ne sont pas encore remises. Vous devez vous reposer », dit l’infirmière venue faire sa ronde.

« Apportez-moi deux béquilles. Je veux sortir. » Les yeux de Grace étaient résolus.

Hawkins Manor était un lieu plus approprié pour sa convalescence que cet hôpital.

De plus, elle devait s’occuper de ses affaires professionnelles. En tant que secrétaire du président du groupe Hawkins, Grace devait rédiger un rapport sur le voyage qu’elle avait effectué en tant que représentante de l’entreprise.

Elle devait soumettre ce rapport dès que possible.

Mais surtout, elle voulait savoir ce que faisait Benjamin et où il était passé.

L’infirmière ne parvint pas à la convaincre. Finalement, elle céda et lui apporta deux béquilles.

Grace quitta la chambre sans hésiter et se dirigea vers le guichet de paiement.

À cet instant, elle aperçut une voiture familière à travers la grande baie vitrée. D’autres voitures de luxe la suivaient.

Elles appartenaient au groupe Hawkins.

Plusieurs personnes sortirent des véhicules et entourèrent un homme en costume noir.

Il portait une femme dans ses bras, avec une grande délicatesse. Même ses jambes étaient recouvertes de son manteau noir.

L’homme se dirigea rapidement vers le hall de l’hôpital, ignorant totalement la présence de Grace.

Elle resta figée sur place, le regardant emmener la femme dans une clinique spécialisée au loin.

Cela faisait trois ans qu’elle était mariée à lui, mais jamais elle n’aurait imaginé qu’il puisse se montrer aussi tendre.

Qui était donc cette femme ?

Quelques instants plus tard, des infirmières traversèrent le couloir en chuchotant :

« Oh mon Dieu ! Ce n’est pas Benjamin Hawkins, l’héritier du groupe Hawkins ? Celui qu’on voit toujours aux infos financières ?

« Une consultation prénatale ? Tu es sûre ? »

Douze semaines.

Cela faisait donc deux mois.