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Dilemme : mon bonheur ou le bonheur de ma mère ?

6ème Partie : Une nouvelle page s’ouvre

J’pouvais me coucher tranquillement et sans pression. Intérieurement, j’ai eu une superbe journée. J’ai senti que Néné était toujours amoureuse de moi, mais l’autre problème, est que Diary ressent quelque chose pour moi. Bref, je ne mettrai pas les charrues avant les bœufs, j’vais me calmer. Je me suis réveillé très tôt et pour la première fois, depuis que j’ai commencé avec ma cantine, que j’allais m’absenter sans relève. Je ne voulais pas déranger ma sœur, elle avait cour. Je n’avais pas le choix, j’devais fermer la cantine. Mes clients seront surpris de ne pas me voir. Situation personnelle oblige. J’ai annoncé la raison de mon absence à maman et elle a encore prié pour moi. Je me suis pointé à l’heure convenue. J’ai revu le gardien qui m’avait vraiment bien accueilli la première fois. Il me remercie pour l’argent que je l’avais offert. Quelques minutes, une dame m’a fait entrer dans un bureau. Il y’avait deux autres messieurs bien habillés. Ils me posent quelques questions et j’réponds sans pression. Ils m’ont appelé dans mon terrain favori. Sans me jeter des fleurs, j’savais m’exprimer et je le faisais trop bien. J’étais porte parole dans différentes structures dans le passé. En m’exprimant, les messieurs se regardaient, j’sentais que j’avais séduit. Après 30mn de conversation, ils sont sortis de la salle. Quelques minutes, la dame est revenue avec un papier. Monsieur Chérif Sall, je me présente c’est Madame Aminata NDIAYE DIOP, le dernier mot te revient. C’est un CDD à toi de voir si la proposition te convient. Les décideurs de cette entreprise ont besoin de ton profil. Maintenant, la balle est dans ton camp. Tu peux prendre ton temps pour lire attentivement le contrat. S’il t’arrange, tu signes. Je te conseille un juriste pour qu’il t’aide à mieux comprendre le contrat. Après remerciements, j’fais un tour au bureau de Monsieur KA. Je l’explique et il me répond « Si tu as confiance en moi, signe ce contrat. C’est une bonne proposition. J’maitrise les contrats dans cette société. Pour le moment, c’est un CDD mais à toi de prouver pour avoir un CDI ». J’ai fait confiance à Mr KA, j’ai accepté sans même lire l’intégralité du contrat. J’retourne voir Madame DIOP. Elle me souhaite le bienvenu et me montre le bureau que j’devais occuper pour le moment. Elle me fait visiter le reste des locaux en me présentant les gens qui seront désormais mes collègues. Elle était vraiment disponible et gentille. Nous avons fait le nécessaire. J’ai compris que j’allais entrer dans le monde professionnel, il y’avait trop de protocole. J’ai fini vers les 12h avec Mme Diop Aminata. On m’avait donné une prime de signature, une prime d’habillement. J’avais le règlement intérieur entre mes mains. J’devais donner une adresse exacte parce qu’une voiture personnelle passait chaque jour pour ramasser les employés. Les costumes et les tenus africains sont une exigence dans la société. Les vendredis, nous avions le choix entre le traditionnel et les costumes. J’devais commencer le mercredi. On m’avait laissé la journée du mardi pour mes courses. Il y’a une grande différence dans le monde professionnel. La prime de signature et la prime d’habillement représentaient une grosse somme. Je ne vais pas révéler mon salaire mais franchement, c’était trop bien. Ça a dépassé même mes attentes. Les avantages étaient nombreux. J’ai remercié Dieu du fond de mon cœur. J’suis sorti des locaux vers les 13h, coïncident avec la pause. J’pouvais repartir tranquillement avec soulagement à la maison. J’ai pensé à tous les sacrifices jusqu’ici et j’ai conclu que chacun à son heure. Nous humains, nous sommes pressés mais Dieu a déjà décidé de notre sort. (Yalla nopina doom yaye). J’prie du fond du cœur que chacun d’entre vous, découvre son heure de gloire. Que le chômage soit un mauvais souvenir. J’veux que tout être découvre cette joie que j’ai eue aujourd’hui. J’ai pensé à ma mère, ses aumônes, ses prières, ses sacrifices etc. Aujourd’hui, Dieu a parlé et j’ai vraiment senti sa main. Le bienfait n’est jamais perdu. Je ne savais pas qu’en aidant Diary, mon avenir allait changer. (Nandité : Leçon à retenir, Frères et sœurs, ayez l’habitude de bien vous comporter avec les étrangers, on ne sait jamais. Certes c’est Dieu qui donne mais Il passe par les mains des êtres humains. Soyons vigilants, gentils et accueillants envers nos prochains. Nous-mêmes nous rejetons nos chances. C’est une expérience que j’vous partage. Continue frère).

Sur le chemin du retour, j’étais perdu dans mes pensées. J’avais l’air ailleurs, le taximan a même senti mon absence. Après une heure passée de quelques minutes, j’suis arrivé à la maison. Maman était déjà présente. Je l’ai serré dans mes bras et je ne pouvais m’empêcher de verser des larmes de joie. Elle ne comprenait pas mes larmes. Ma sœur était présente aussi, elle était étonnée de me voir dans cet état. Elle s’est approchée de moi, nous étions vraiment une famille soudée malgré notre situation « Chérif, pourquoi tu pleures ? Koula togn ? (Qui t’as offensé) ». Je l’enlace aussi avant de sortir des mots qui me venaient du fond du cœur « Merci maman, merci pour tout ce que tu as fait pour nous. Merci pour tes sacrifices, merci pour tes prières, merci d’être la maman que tu es, tu es la meilleure des mamans. Mon entretien de la semaine passée est concluant. J’suis embauché dans une société de la place. J’suis très bien payé. Maman, tu vas enfin pouvoir te reposer tranquillement. J’vais sécher tes larmes ». En sortant ses phrases, ma sœur a commencé à pleurer ainsi que maman (ALHAMDOULILAH yalla kessé moy bour !!! ALHAMDOULILAH yalla kessé moy bour), cette phrase sortait de la bouche de maman inlassablement. Nous sommes partis s’assoir sous l’arbre. Maman a fait ses ablutions avant de prier. Elle a tenu à rendre grâce à Dieu. Je me suis retiré à mon tour dans la chambre pour prier et remercier infiniment Dieu en implorant sa protection. Le problème, je ne savais pas comment faire avec la cantine. Ma sœur ne pouvait pas arrêter sa formation et je ne voulais pas que maman continue de travailler. J’ai pris la décision de proposer la place à Mère Nabou si ça lui tente. A l’heure du déjeuner, papa était revenu, je l’ai annoncé la nouvelle et il était content et à formuler des prières pour moi. Il m’a aussi donné des conseils qui vont me servir à l’avenir j’en suis persuadé. Peut-être, vous direz que je ne parle pas beaucoup de mon père et vous avez raison. Nous n’avons pas trop d’affinité. On ne se dit que l’essentiel mais je ne le déteste pas. Je le respecte trop bien. Le courant passait trop bien aussi avec lui. Je n’avais pas trop de temps et je ne voulais pas être ingrat envers Mère Nabou et Mère Codou qui m’ont toujours soutenu. J’suis parti vers les 17h chez Mère Nabou. Elle était surprise de me voir chez elle à pareille heure. J’sens qu’elle pense que j’suis venu pour voir Néné. Après les salutations, je me suis installé près d’elle.

Mère Nabou : Que me vaut l’honneur de cette visite ? Tu n’es pas parti à la cantine. Il est 17h et d’habitude tu pars à 16h. Il y’a surement urgence. Qu’est-ce qui se passe ? Ou bien tu es venu voir Néné ?

Chérif : (J’souris). Non, j’suis venu te voir. J’tenais vraiment à te remercier pour tous les conseils et le soutien. Tu as toujours été présente dans ma vie. J’venais t’annoncer que j’suis embauché dans une société. J’commence ce mercredi Inchallah. (Elle était devant sa calebasse pour s’occuper de son couscous, mais elle a retiré sa main avant de lancer à son tour aussi).

Mère Nabou : Alhamdoulilah, Alhamdoulilah !!! Yalla nala djigg. J’savais que tôt ou tard, tu auras ta chance. Tu mérites tout ce qui t’arrive de bons dans cette vie. Tu es un jeune vraiment sympa, sage, disponible, brave, gentil et croyant. Le meilleur reste à venir. Les promotions viendront les unes après les autres. En tout cas, je te le souhaite du fond du cœur.

Chérif : Merci et Amine. Je te propose de prendre la cantine si ça te tente. Parce ce que je ne pourrai plus m’en occuper.

Mère Nabou : Merci mon fils. Ce sera avec un réel plaisir d’héritier cette cantine.

Je lui tends les clés de la cantine avec plaisir. Néné était dans sa chambre. Avant de partir de chez mère Nabou, j’fais un crochet dans la chambre pour saluer Néné. Elle me répond à peine mais bon, je ne l’en veux pas. Elle est encore gamine. J’pouvais rentrer tranquillement. A mon arrivée, j’ai vu maman donner des plats de "LAKH" aux enfants. Thiey Sénégal, nos réalités sont trop compliquées. Je n’ai pas commenté son acte. J’ai regagné ma chambre. Vers les 20h, j’recevais les appels de quelques clients qui me demandaient si tout aller bien. J’ai répondu par la positive. Tôt ou tard, ils sauront que j’suis dans autre chose. J’pouvais maintenant appeler tranquillement Diary, elle méritait d’entendre la nouvelle de ma propre bouche, même si j’pense qu’elle doit être déjà au courant. Son papa l’annoncera surement la nouvelle. Au bout du fil, elle me répond avec joie « Hello Mr SALL, tu vas bien ? J’allais même t’appeler mais j’ai senti que tu allais le faire. Ça va ». On se salue paisiblement et je l’annonce la nouvelle « Diary, j’suis embauché. Mon entretien s’est bien passé et mon profil est accepté par les décideurs ». A ma grande surprise, elle n’était pas au courant « ALHAMDOULILAH, tu le mérites. Je ne me faisais pas de souci. Avec ton CV et ton parcours, j’savais que tu allais être pris. Papa ne m’arien dit. Il est toujours mystérieux. Il sait faire la part des choses. Il ne mélange jamais le professionnel. Je te souhaite une bonne chance et une carrière fructueuse. Quelque chose me dit que ce n’est que le début d’une vie pleine de bonnes surprises. Je n’ai pas de grands conseils à te donner, je te demande juste de rester l’homme que tu as toujours été ». Je l’explique les primes etc. Elle me propose de me donner un coup de main pour mes courses. Elle me promet de passer me prendre vers les 11h à la maison. J’ai accepté avec plaisir parce qu’elle a du goût. Je ne veux pas être ridicule au bureau. C’est un nouveau monde et elle est une habituée de ce monde. Le lendemain, j’me suis levé à 10h, c’était la première fois, depuis des années que j’ai dormi jusqu’à pareille heure. Je me levé tôt pour préparer mon café. Mon quotidien me manquait grave. J’étais prêt et à 11h. Diary s’est pointée. Nous sommes partis ensembles. Elle m’expliquait qu’elle a pris sa journée spécialement pour moi. J’étais content de son coup de main et ça confirmait mes pensées. Elle était amoureuse de moi. Elle m’avouera ses sentiments. Elle ne m’est pas insensible mais la balance penche du côté de Néné. Bon, on n’en est pas là. Elle me guide dans une grande boutique de la place. Le shopping pouvait commencer. Elle choisissait les costumes. Je ne me suis pas trompé, elle savait choisir. J’étais content de ses choix. Nous sommes ressortis vers les 13h. Avant de continuer notre shopping, nous sommes allés manger dans un restau à côté. Après le déjeuner, nous nous dirigions dans une autre nouvelle direction. Elle est garée devant un grand magasin de tailleur, elle m’explique que c’était le tailleur de leur famille. Le gars a pris mes mesures et heureusement, il y’avait déjà des prêts à porter. Nous avons encore choisi ensemble et j’ai laissé mes mesures avec le gars. Désormais, il sera mon tailleur et il me livrera les habits sur demande. Nous avons fini notre shopping vers les 16h et elle me dépose à la maison. J’suis descendu avec mes nombreux sachets. Un autre chemin s’ouvrait à moi. Diary m’aidait avec les bagages. C’était la première fois qu’elle entre dans ma chambre qui n’avait qu’un matelas et quelques trucs d’homme. Elle n’a laissé rien apparaitre. Même si elle a connu mieux. Elle s’est même assise sur le matelas, elle m’aide à défaire les habits. Elle est restée avec la famille, jusqu’à 18h avant de sa sauver.

La nuit, après le diner, j’ai montré les membres de la famille mes achats avec l’aide de Diary. Ils sont contents et ont apprécié. Maman m’a retrouvé dans ma chambre pour me parler avant de me coucher. Elle me donne quelques recommandations à faire. Des trucs à donner aux mendiants, bref, un protocole typiquement africain. Ça commençait à vraiment me saouler « Maman, tu ne penses pas que Dieu a agi. Nous n’avions rien fait auparavant et pourtant Dieu est venu au bon moment. Tu ne penses pas que nous devrions continuer à faire confiance à Dieu et tout laisser entre ses mains. Afin qu’Il achève ce qu’Il a commencé en moi ». Comme toute la majorité des mamans africaines, elle a répondu « Hey, nous sommes des africains, nous avons nos réalités. Fais ce que je te demande de faire ok ». Je ne voulais jamais provoquer la colère de maman. Je l’ai rassuré tout en sachant qu’au fond de moi, je ne ferai pas certaines choses. Quant aux aumônes, je le ferai. Mais le reste non. Avant de sortir de ma chambre, elle me lance « Néné doit faire très attention, elle risque de te perdre. Cette Diary que j’voie, est follement amoureuse de toi. Personnellement, elle ne me déplairait pas en tant que belle fille. Penses-y ». Sans me laisser le temps de répondre, elle sort de la chambre. J’pouvais me coucher tranquillement. Le lendemain, je me suis levé à 6h du matin, parce que le personnel allait se pointer à 7h. Je me suis bien habillé et j’me suis senti à l’aise dans mon nouveau look. Un nouveau livre de ma vie s’ouvre…

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