Chapitre 12 La douleur déchirante

Anne devenait tout pâle en entendant les paroles de Raphaël.

Même si les plus grandes familles de la cité J ne pouvaient pas nécessairement obtenir un partenariat avec le Groupe Mélostien. Comment pourrait-elle accomplir cette tâche ?

— Raphaël, je ...

Anne était sur le point de refuser sa demande. Cependant, Sébastien a brusquement pris la parole :

— Nous recevons cette mission !

— C’est entendu !

Nicolas était pris d’une joie inattendue. Il a dit d’un ton sarcastique :

— Anne, la famille n’a pas l’intention de te malmener. Mais c’est ton mari qui a reçu cette mission. Il est trop tard pour toi de revenir sur la promesse.

— Évidemment, c’est une tâche impossible à accomplir. Mais il ose l’accepter. Il est aussi bête que tout le monde le dit, ont murmuré certains.

L’un était l’entreprise relevant de la famille la plus distinguée de Bedragon, tandis que l’autre appartenait aux Besnard, une petite famille de la Cité J. Il existait un grand fossé entre les deux. Comment pouvait-il accepter la coopération avec le Groupe Chopin ?

— Bon, c’est tout pour la réunion d’aujourd’hui.

Raphaël a dit en se levant. Il a jeté à nouveau un regard sur Anne,

— Trois jours. Je te laisse trois jours. Si tu ne peux pas remplir cette mission, alors tu prends l’initiative de quitter la famille.

Raphaël s’est détourné brusquement de la salle de conférences. Tout le monde a éprouvé un malin plaisir à voir Anne souffrir.

— Haha ! Anne, comment peux-tu me vaincre ? C’est moi qui suis l’héritier futur. Pour Raphaël, c’est en moi que réside l’avenir des Besnard. Je vais témoigner joyeusement ton expulsion dans trois jours. Voilà !

— Tu as raison. La fille d’un fils illégitime veut lutter contre Nicolas pour le pouvoir ? C’est comme la grenouille de la fable qui veut se faire aussi grosse que le bœuf.

— Nicolas, je suis toujours à tes côtés.

— N’oublie pas de m’aider quand tu deviendras le président.

— Oui. Nicolas, nous te soutenons tous.

...

Peu après, Nicolas a pris un bain de foule et quitté la salle de conférences.

— Paf.

Anne a lancé une gifle sur Sébastien.

Quand Sébastien a vu son visage trempé de larmes, sa colère s’est dissipée.

— Anne, je...

Sébastien était sur le point de parler, mais Anne l’a interrompu :

— J’avoue que tu es aussi la victime de ce qui s’est produit il y a cinq ans. Mais tu as reçu une compensation de 50,000 euros donnée par mon père. Pourquoi tu ne m’as pas dit ta répugnance pour notre mariage ? Pourquoi tu veux encore exécuter des représailles ? Dis-moi, pourquoi ?

Des gouttes de larmes se sont écoulées sur le visage d’Anne. Comme des perles, des larmes sont tombées à terre et elles se sont écrasées en mille morceaux.

Sébastien a éprouvé une grande douleur morale. Il s’est approché pour prendre Anne par les épaules :

— Je n’ai pas pris l’argent de ton père. Je ne veux pas non plus une vengeance. Je reviens ici pour rattraper le temps perdu. Fais-moi confiance, je ne te fais jamais du mal.

— Tais-toi. Tu ne le mérites pas.

Anne a immédiatement repoussé Sébastien. Avec un visage trempé de larmes, elle a dit :

— Puisque tu ne veux pas te venger, pourquoi tu as accepté cette mission lors de la réunion ? C’était une mission impossible à accomplir à ses yeux.

Chez Anne.

Anne venait de rentrer chez elle. Elle était sur le point de mettre ses pantoufles quand Coline lui a demandé furieusement :

— Aujourd’hui, ce pauvre con est allé à l’entreprise ?

— Coline, je suis épuisée. Je te prie de me laisser tranquille, d’accord ? a répondu Anne.

La fatigue s’affichait sur son visage.

Sans échanger des opinions, Sébastien a accepté cette mission. Cela l’a obnubilée. Elle ne voulait que la tranquillité.

— Tu vas agir comme ça ?

Coline a dit avec inquiétude :

— J’ai entendu parler de tout. Lors de la réunion hebdomadaire, Raphaël t’a donné deux choix. Soit que tu épouses Killian, soit que tu trouves un moyen d’obtenir le partenariat avec le Groupe Mélostien. Sinon, nous serons expulsés de la famille. Ce connard a accepté la mission. Mais tu es aussi bête que lui ? Pourquoi tu ne veux pas épouser Killian ?

Anne a fait des efforts énormes, mais aucun progrès n’a été enregistré. Cela l’a énervée. Mais à sa surprise, Coline a rappelé ce tracas peu après son retour.

— Coline, je te prie d’arrêter. J’ai affronté des revers non seulement dans le Groupe Chopin, mais aussi dans le Groupe Mélostien. Même si je suis chez moi, tu veux également me torturer ?

Anne a dit en retenant les larmes. Les émotions l’ont accablée.

Bruno, qui était assis sur le canapé et lisait le journal, l’a lâché. Il a dit d’un ton impuissant :

— Anne a subi beaucoup de souffrances. Arrête de la harceler à la maison.

Coline s’est précipitée vers Bruno. Avec ses mains sur les hanches, elle a dit d’un ton furieux :

— Bruno ! Sais-tu quelle est sa mission ? Un partenariat avec le Groupe Mélostien. C’est une mission impossible à accomplir. A ce rythme-là, nous serons expulsés de la famille dans trois jours.

— Je suis de retour !

A ce moment-là, on a entendu une voix allègre. Puis, Laurine est entrée joyeusement dans la maison.

— J’ai une bonne nouvelle ...

Dès son entrée, elle a aperçu une ambiance anormale. Elle a senti la colère de Coline, l’impuissance de Bruno et le désespoir d’Anne.

— Qu’est-ce qui se passe ?

Laurine, un être d’une essence délicate, s’est dirigée d’abord vers Anne. Elle a pris ses mains et dit :

— Anne, tu vas bien ?

Anne a répondu en hochant légèrement la tête :

— Laurine, je te prie d’aller chercher Gisèle à l’école plus tard. Je rentre maintenant dans ma chambre.

— Une bonne nouvelle ? Anne doit gagner un partenariat avec le Groupe Mélostien. Sinon, nous serons expulsés de la famille.

Le défoulement a calmé Coline. Elle a dit ça en regardant la silhouette d’Anne.

— Anne !

Laurine redevenait immédiatement ravie en entendant les paroles de Coline. Elle a rattrapé Anne qui était sur le point de s’éloigner. Elle a dit joyeusement :

— Anne, je peux t’aider à obtenir ce partenariat. Enfin, je suis maintenant employée par le Groupe Mélostien.

Ses mots ont aidé Anne à vaincre le désespoir. Elle avait soudainement une mine radieuse. Elle a pris vivement Laurine par les bras et a dit :

— Laurine, tu es employée par le Groupe Mélostien ?

Mais après avoir posé cette question, Anne redevenait pâle. Elle a hoché amèrement la tête et a dit :

— Même si tu es employée par le Groupe Mélostien, ça sert à rien, car tu es une nouvelle employée là-bas.

Laurine a subitement manqué de confiance en soi. Mais la mine d’Anne a fait mal à son cœur. Ainsi, elle a dit avec fermeté :

— Anne, fais-moi confiance. Il n’y a pas de problème. Ma meilleure amie, Mireille, est la directrice des Ressources humaines du Groupe Mélostien. Elle maintient de bons rapports avec les dirigeants de l’entreprise. Avec son aide, tu pourras certainement obtenir ce partenariat.

— Super ! Merci, Laurine !

Anne avait les yeux rougis. Elle s’est occupée de ça toute la journée, mais elle a reçu finalement une bonne nouvelle.

Laurine a levé les yeux au ciel et dit avec mécontentement :

— Tu me dis merci ?

Ceci dit, Laurine s’est retournée vers Coline, qui était toute contente :

— Coline, je vais aider Anne. Arrête de la harceler.

Coline a dit « oui » à plusieurs reprises :

— Vous méritez le titre de mes filles. L’une a reçu la dot envoyée par les Barnier, la famille la plus riche de la cité J. L’autre est employée par le Groupe Mélostien. Qui ose nous sous-estimer à l’avenir ?

— Je vais chercher Gisèle.

Laurine a souri fièrement. Avec un vrombissement du moteur, elle était partie avec la Maserati blanche.