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Samir Haddal》
Moula m'avait raconté que leur voisin du dessous était venu se plaindre d'eux disant qu'ils faisaient beaucoup de "bruit" la nuit et les empéchaient de dormir tranquillement. Hariss n'avait pas trop pris ça au serieux mais apparemment lui si...
Hariss éclata de rire en sortant de l'ascenseur.
-à mon avis le pauvre, il doit être frustré.
Et le vieux avait raison. Hier soir, avec Hariss on a un peu exagéré, je le reconnais.
J'avais été particulierement crue en langage, lui disant explicitement ce que j'attendais de lui.
Resultat: tard dans la soirée, j'étais coincée fermement entre ses cuisses, entrain de me faire couper de force mes ongles parce que je lui avais arraché presque la peau du dos pour l'obliger à ralentir sinon il allait me blesser sans s'en rendre compte.
Il avait alors émis un énorme cri de douleur et de plaisir qui me surpris, m'arrachant moi aussi un cri strident car mes griffures avaient eu l'effet inverse, ça l'avait plus excité et il s'était enfoncé au plus profond de moi.
Aprés, je m'étais rendue compte que j'y étais allée un peu fort pour son dos. Et la premiére chose à la quelle j'ai pensé, c'était la réaction de Moula quand elle verra ses griffures et qu'elle demanderait à Hariss.
-ils ont raison Hariss, on devrait faire plus attention.
Il respira fort en demarrant sa voiture.
-si tu veux toi, abstiens toi de le faire mais moi je m'exprime quand je fais l'amour à ma femme. Je pensais qu'il blaguait mais apparemment non. Amouma sakh diotam (je n'ai même pas son temps). Il n'a qu'à faire venir un huissier pour faire constater nos cris, là je le prendrai au sérieux.
-non mais Hariss, tu peux pas être serieux?
-je suis plus que serieux.
En cours de route il decida de passer d'abord par leur bureau avant qu'on aille manger.
Je redécouvrais Dakar. Et être dehors me fit du bien.
La derniére fois que j'y suis venue, c'était il ya un an au mariage de Moula et la ville n'avait pas tant changer que cela. Elle était en chantier certes, mais toujours encombrée avec des embouteillages et des déviations à chaque coin de rue.
Ce qui énervait Hariss.
Plus d'une heure plus tard on arriva à son travail. Hariss travaille avec son papa et son frére et j'appréhendais de les rencontrer.
Sauront-il s'appercevoir que je n'étais pas Moula. Peut être que Hariss n'a pas pu mais eux si.
Je voulus alors l'attendre dans la voiture mais il me tira avec lui et nous trouvons son assistante dans le bureau.
Pendant que j'essayais de me souvenir de son nom et de "familiariser' avec elle, je vis une jeune femme se lever de là où elle était assise, se dirigea vers Hariss et lui colla un bisou.
Mon cœur se pinça un peu car je n'avais pas du tout alors aimé la main balladeuse de cette femme sur l'épaule du mari de ma soeur.
Je respirais trés fort pour me contenir et la fusillais des yeux.
Elle fit mine de ne pas m'avoir vu avant de me servir un sourire hypocrite.
-Moulaniiiie....comment tu vas ma chérie? Mais dis donc, tu es toute fraiche là. Hariss tu t'occupes bien d'elle dis donc.
L'expression faciale est la chose que je maitrise le plus au monde.
Je suis à longueur de journée avec des gens qui mentent et manipulent à tout va et mon travail consiste à décrypter chaque expression, chaque petit mouvement chez eux...
Donc, tous dans les gestes, les paroles et le comportement de cette femme n'était que pure hypocrésie.
-ça va toi, fis-je en la fixant droit dans les yeux.
Hariss se tourna vers moi et me devisagea comme pour me demander ce que je venais de faire avant de se retourner vers l'autre, qui elle n'avait pas l'air de comprendre ce que je venais de faire.
-euh...tu avais besoin de moi? Qu'est ce qui t'améne. Je te préviens je ne suis pas là pour le taf. Je suis juste de passage pour voir si ça allait.
-Ibou, ça fait trois jours que je passe et qu'on me dit que tu es en voyage. Tu prends pas mes appels. J'ai juste besoin de trente minutes stp.
-mais je suis toujours en voyage comme tu vois. Je te jure, pour le taf mom c'est mort. Je reprends lundi. Ça peut attendre jusque là.
Quoi? Lundi? Donc si je comprends bien Hariss a prévu de reprendre le taf lundi alors qu'on était juste mardi.
Non, cela ne m'arrange pas. J'avais prévu de profiter qu'il reprenne le taf pour appeler un ami qui travaille à la police de localiser Moulanie à partir du numéro sur le quel elle m'a envoyé un message et là.... et au delà de ça, j'ai deux cours à donner par video conférence, mon maître titulaire est absent et m'en a chargé. J'ai trouvé son mail ce matin en consultant ma boite mail.
Pendant que je refléchissais à la derniére phrase de Hariss et à comment faire pour pouvoir m'en sortir, il prit congés de cette chose là devant moi et sans lui dire au revoir, je traçais derriére Hariss qui se dirigeait vers son bureau.
Et des que la porte fut fermée, je lui dit
-c'est moi ou cette fille te fait du rentre dedans?
-tu peux m'expliquer ce que tu viens de faire? Depuis quand tu as perdu tes bonnes maniéres et qu'est ce qui te prends de parler à Binetou comme ça? Non mais Moulanie, qu'est ce qui ne va pas chez toi ces jours ci? Tu viens de me foutre la honte, Fit-il en approchant son visage prés du mien alors que sa poitrine sifflait.
-qu'est ce que j'ai fait? Tu n'as pas vu comme elle se conduisait avec toi, te faisant des bisous et te caressant impudiquement. Et toi, tu prenais plaisir à ça, te frottant contre elle, sans gêne, sans aucun respect pour moi qui était là et devant ta secretaire. Criais-je presque.
-attends...je dois être entrain de rêver. T'es sérieuse Moulanie? fit-il en fronçant les sourcils. Je te rappelle que Binetou est ma cousine ou tu l'aurais oublié?(comme pour me le rappeler). je-travaille avec elle et au cas tu l'aurais oublier, elle est MARIEE. Allez viens on rentre, fit-il en sortant du bureau.
Puréé....qu'est que je viens de faire encore là?
Il faut que je rentre dés demain. Cette farce, ce jeu n'a que trop duré.
Et le pire est que... je crainds que je sois entrain de tomber amoureuse de Hariss.
La preuve, voir cette fille si prés de lui m'a mis dans un état que j'ai même du mal à m'expliquer, à me contenir, à me comprendre moi même.
Je sortais, dis aurevoir à Ouly la sécrétaire de Hariss et essayais de le rattraper alors qu'il se précipitait vers sa voiture.
Juste au niveau de la porte, j'apperçus son grand frére qui lui parlait.
Je baissais légérement la tête en m'avança vers lui.
-Bonjour Babacar, comment ça va? Fis-je en essayant d'être la plus naturelle possible, sourire au lévres.
-Moula, comment tu vas? Qu'est ce qui peut bien t'amener chez nous? Ou bien tu as decidé de faire du marquage à la culotte à ton mari.
Je riais nerveusement
-il semblerait bien que oui.
-c'est bien. Passe une bonne journée, finit-il en me faisant la bise.
Pendant ce temps, Hariss était deja installé dans la voiture.
Je montais et il demarra.
