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Chapitre 6: L'héritage de ma sœur
*Annaëlle*
Emilianna : mais c'est aux parents de qui que tu parles comme ça ? Hein ? tu veux que je te casse la gueule pour t'apprendre le respect ?
Voix (derrière moi) : si tu touches à ma femme, tu vas le regretter !
Emilianna : non mais tu es qui toi ??? et puis non ne réponds pas je m'en fous (me regardant) de toi aussi je m'en fous et je me barre d'ici. J'en ai ma claque, espèce d'ingrate va. Tu as raison rien ne nous obligeait à être ici mais on est là, tonton Martin tente la réconciliation mais toi, tu viens mal parler aux gens parce que tu es trop énervée. Tchip foutaise. Je vais m'abstenir de parler d'une défunte et puis je suis chrétienne mais je n'en pense pas moins d'elle, en tout cas tchouaaouuu.
Et elle sortie sans demander son reste ; le jeune homme de la porte l'a laissée passé et bien sur elle l'a tchippé au passage mais il ne faisait pas cas d'elle. Il me fixait et me souriait simplement.
La pièce était toujours silencieuse et j'étais encore sous le choc de l’intervention inattendue . C'est le père d'Emiliana qui a été le premier a rompre le silence
Tonton Celestin : Edith et moi allons aussi y allés, je trouve ça juste bien dommage que ça finisse comme ça
Moi(sortons de ma stupeur): moi aussi et bon retour chez vous
Tantine : tu sais, tu n'as pas perdu que tes parents et ta sœur, moi aussi j'ai perdu mon frère et ma nièce, alors....
Moi(la coupant): non je ne crois pas que tu ressentes la même chose que moi, J'ai été orpheline à fleur de l'âge et j'ai perdu le seul être qui comptait pour moi, donc non ne compare pas ta douleur à la mienne !
Tantine Edith : je disais juste ça pour que tu saches que nous sommes tous en malheur, pas que toi seule.
Tantine Yvonne : amena'an (c'est finis), je pense que pour le moment ça suffit. Edith va rejoindre ta fille on se voit à Libreville
TE(à moi) : que la paix du Seigneur t'aide
Moi : hum !
Elle et son mari sont passés à côté de moi, puis TM s'est adressé au jeune
TM : je ne m'attendais pas à cette intervention
Lui : je suis désolé pour ça ; mais je ne pouvais pas la laisser faire
Moi: mais t'es qui toi d'abord hein ? t'es qui ?
TM(d'un ton solennel): j'ai des choses à te dire Annaêlle, mais je préfère attendre Hervé.
Son ton était grave, puis Fabien dit
Lui : non mais cette Emilianna là, tout ça parce que elle se fait baiser par un blanc
Sa mère : Fabien junior Ekome et la suite fut en Boko, langue vernaculaire du benin dont sa maman était originaire
Tonton M reprenait aussi son fils quand TantineY a pris congé de nous. C'est à ce moment que Hervé poussé par la chauffeur dans sa chaise roulante entra dans la pièce
Hervé : j'arrive trop tard, c'est déjà fini ?
TM:oui comme tu peux le constater
Hervé : et avoir la tête que tu fais ça ne s'est pas passé comme tu l'espérais
TM : exacte !
Hervé(se tournant vers le jeune homme qui était resté debout tout se temps) : et toi aussi tu as assisté ?
Lui : non !!!! enfin..... juste un bout !
moi : je ne veux pas vous déranger mais tout à l'heure j'ai demandé à tonton martin qui il était parce qu'il a dit que j'étais « sa femme » (une expression étrange passa sur le visage d'Hervé) et TM m'a dit qu'on devait t'attendre pour avoir plus d'explications et là franchement j'ai hâte de savoir pourquoi (pointant le doigt sur lui) cet inconnu a dit que j'étais « sa femme ».
Hervé s'est approché de moi et voulant s'installer, le jeune homme de la rivière l'a aidé puis il a lancé
Hervé : Ya Christalle, et les garçons vous pouvez nous laisser s'il vous plaît ?
Elle : oui bien sur
et ses fils et elle sortirent sans broncher. Le jeune homme s'installa sur le fauteuil juste en face de moi, TM et Hervé était de chaque côté.
Hervé(hésitant et nerveux) : par où commencer
Moi : le commencement tout simplement
Hervé : tout d'abord tu ne devais pas l'apprendre de cette manière
J'ai eu un beug à ce moment là car ça voulait dire que j'étais mariée ? Sans le savoir ? À lui ? Ou bien j'avais une jumelle qui était sa femme et il me prenait pour elle.
Tm : avant ça il faut qu'on te montre des documents....
il se leva, partis dans le couloir et revint quelque minutes après avec une chemise dans les mains. Il me l'a tendis, je l'ai saisie et ouverte. C'était les photos d'un terrain. Il était assez grand, au fond de la cour il y avait un studio, le reste des photos montrait l’intérieur du studio assez bien agencé et simple, salon cuisine, salle de bain et une chambre.
Moi(étonnée ) : c'est les photos du terrain et du studio de qui ?
TM : ils sont à toi.....enfin à vous (en ce tournant vers le gars en face de moi)
Moi(possant la chemise sur la table basse) : attends tonton Martin depuis là je ne saisis pas encore bien toute cette affaire, ce terrain sort d'où ? lui là, sort d'où ? Enfin....(déboussolée) expliquez moi bien.
Hervé il y a trois ans ta sœur et moi sommes allés voir ton oncle pour qu'il nous aide à acheter ce terrain pour toi et a y construire un studio en attendant que tu aies assez d'argent pour construire la maison qui te plaît en plein milieu de la cours
+Dans le bureau de Martin Ekome, il y a trois ans +
Lisa Ekome
Moi :Bonjour tonton martin
lui : Lisa, bonjour Hervé, comment vous allez ?
Moi : on s'accroche !
Lui : et Annaëlle ?
Moi : justement on est ici pour elle, on vient te demander un service
Lui : bien-sur, tout ce que vous voulez.
Moi(peinée) : nous jours sont comptés tonton martin, Hervé et moi allons mourir
Lui(surpris): mais....quoi ?….comment ça vous allez mourir ?
Moi : nous sommes séropositifs et aujourd'hui la maladie est entrain de gagner autant sur lui que sur moi, raison pour laquelle nous allons à Koulamoutou y finir nos jours.
Lui : mais...mais vous euh... vous pouvez vous soigner de nos jours on peu bien vivre avec cette maladie
Moi : oui c'est vrai mais avec quel argent et nous sommes deux ? Non, nous préférons nous retirer au village.
Lui(abasourdi) : je suis tout retourné, je ne m'attendais pas à cette nouvelle. Je ne sais quoi vous dire.
Moi : pas besoin de dire quoi que ce soit, juste faire quelque chose
Lui(attentif) : et je t'écoute
Moi(concentrée) : nous sommes venus, car nous voulons investir nos derniers denier dans un terrain y construire un petit studio pour la petite quand elle souhaitera rentrer.
Lui:(troublée) : heu oui bien sur que je peux faire ça.....sans soucis
Moi : Je te fais confiance tonton Martin et je sais qu’en s’occupant de tout, c'est comme si c'était nous.
Lui : d'accord
Hervé : et ce n'est pas tout
Lui : hum ?
Hervé : il faudra rajouter un non comme propriétaire de la demeure
Lui : lequel ?
Hervé : son futur mari
Lui : hein, comment ça son « futur mari »?
Hervé : le médecin nous as dit que la rapidité avec laquelle virus attaque notre corps, il nous reste quoi ? Deux/ trois ans peut être plus, avant qu'on ne chope une maladie qui va nous achever.
Lui : et donc ?
Hervé :nous voulons que notre annaëlle ne se sente pas abandonnée après notre disparition, j'ai un neveu que je connais très bien qui es de bonne éducation, qui saura l'épauler, l'aimer comme j'ai aimé ta nièce.
Tonton: j’espère que c’est une blague que vous me faites là !
Hervé : Non rassure toi !
Hervé m’a lancée un long regard avant de rajouter
Hervé : connaissant notre Nanaëlle, elle ne va pas se laisser faire, du coup nous avons trouvé un moyen de pression pour qu’elle accepte.
Tonton M : est c’est lequel ?
Hervé lui as tout expliqué et tonton Martin n’en revenait pas ses oreilles, il a donc ajouté
Tonton Martin : non vous ne pouvez pas prendre une telle décision et ?
Moi (lui coupant la parole): et quoi ? Hein et quoi ?
Après un silence de 15 secondes....
Moi : Excuse moi d'avoir haussez la voix tonton Martin, mais (prenant la main d'Hervé) nous ne sommes pas venu demander ton avis mais juste des conseilles financier pour les éventuels placement et pour savoir si tu pouvait nous aider pour la demande qu'on vient de te soumettre.
Lui(tête baissée) : tu as pensé à ta sœur ? Elle va terriblement t'en vouloir tu le sais au moins
Moi(me mordant les lèvres et pressant la main d'Hervé) : oui je le sais (les larmes me montaient aux yeux) je ne pense qu'à elle en agissant ainsi justement, je préfère partie ainsi car je sais qu'elle sera entre de bonne main.
Lui(se tournant vers Hervé) : et tu es d'accord avec ça ?
Hervé : d'un commun accord nous sommes venus vers toi car tu es le seul à pouvoir appliquer nos dernières volontés et OUI d'un commun accords nous le voulons pour notre petite Nanaélle,
Lui(résigné) : Très bien qu'il en soit ainsi je ferai comme vous m'avez demandé
Moi : merci Tonton Martin
Lui(sortant des documents de son tiroir à bureau) : alors concernant ce placement.....
*A Koulamoutou*
Annaëlle
Hervé : donc oui le jeune homme ici présent est ton fiancé et le terrain que ta sœur et moi avons acheté est à vous deux. Dans la mesure où vous ne vous marriez pas dans 3 mois, la propriété reviendra à ta cousine Emilianna (moi écarquillant les yeux ) et si vous restez mariés moins de trois ans le terrain reviendra à ta tante Edith . Je suis désolé nana mais c’est le seul moyen de pression que ta sœur a trouvé pour que tu acceptes ce mariage arrangé.
Tonton Martin : je suis désolée Annaëlle, ils m’ont mis dans la confidence il y a trois ans et je ne pouvais pas faire autrement.
J’avais la tête baissé et tout se bousculait au fond de moi, de grosse larmes ont commencé à s’échapper de mes yeux. J’étais en colère, perdue, peinée, comment avait t’elle pu me laisser un tel héritage ? M’unir avec un inconnu. Quelqu’un que je ne connaissais ni d’adam, ni d’eve ! Et elle avait trouvé le moyen pour que je n’y échappe pas. Car je ne pouvais pas laisser Emilianna ou Tantine Edith avec MON TERRAIN.
J’ai lève la tête, les yeux remplis de larmes et de rage
Moi(a Hervé ) : co…..comment avez-vous pu me faire une chose pareille ? Comment ? Vous saviez que j’avais quelqu’un dans ma vie. Que je m’étais financé à lui. Vous étiez même heureux pour moi. Et… snifff…et vous m’avez enchaînée à un homme dont je ne connaissais même pas l’existence jusqu’à trois jours…. HERVÉ POURQUOI ?
Lui : on y était obligés nana !
Moi : obligé ? Tu dis ??? Snifff…. Mais Hervé et moi ? Et moi dans tout ça ? Est-ce que vous vous êtes dit à un moment que je n’avais…. Snifff aucune envie de passer trois ans de ma vie avec un parfait inconnu.
Lui(insistant) : encore une fois, nous n’avions pas le choix
Tonton Martin(inquiet) : comment ça ?
Hervé avait du mal à répondre. Son regard est passé de moi a TM, puis est revenu sur moi et enfin il l’a déposé sur le jeune homme…
Lui ( d’une voix posée) :tu veux que je leur dise ?
Hervé : non c’est à moi de le faire. (D’un ton songeur ) vous savez Lisa est la seule femme que je n’ai jamais aimée ! Elle était si douce et prévenante envers moi. Je n’ai jamais rencontrée une folle et un ange en même temps (j’ai pouffé de rire) …. Malgré qu’elle ne pouvait pas me donner d’enfant je n’avais Dieu que pour elle. Et lorsque j’ai dit à mon père que je n’aurai jamais de fils, il l’a bien sûr mal pris. Puis un jour il m’a fait comprendre qu’il était inadmissible pour lui de laisser sa maison son progéniture alors il a insisté pour que je prenne une autre femme et que je lui fasse un enfant. La encore j’ai refusé, ta sœur le souhaitait mais j’étais catégorique là-dessus : si la femme que j’aimais ne pouvait pas me donner d’enfant alors je n’en aurais jamais (très ému ) ma mère qui n’en pouvait plus de cette situation m’a posée un ultimatum soit je trouvais une autre femme pour avoir un enfant soir elle me reniait !
TM et moi étions attentifs…. Mon…. Mar…. non ! Le jeune homme aussi mais il n’arrêtait pas de me lancer des regards et des qu’ils se croisaient il me souriait mais je n'y répondais jamais .
Hervé : j’ai été obligé de tromper ma femme… 1 fois, 2 fois 3,4,5 Mais aucunes d’elles ne tombaient enceinte. Puis nous avons su que le problème d’infertilité provenait de moi. Ma mère n’était pas convaincue alors elle a voulu que j’essaie encore et encore et je ne sais pas comment… l’une d’entre elle est tombée enceinte pour le plus grand bonheur de mes parents, c’était la grande sœur de Tanguy ici présent (hum voilà son non ) mais…. Mais…. La maman et le bébé son mort le jour de l’accouchement. Vous imaginez la douleur des familles, celle de la futur maman et de la mienne. De mon côté je n’avais plus envie d’avoir un enfant en plus à mon âge ? enfin bref tout ça pour dire que c’était vraiment compliqué.
Nous : ….
Moi : il fallait réparer les dégâts ! Une femme était morte par ma faute, en portant mon enfant. Puis nous avons appris par la suite que ce n’était pas une simple « femme « mais que c’était "ma" femme car après avoir donné naissance à notre fille je me devais de l’honorer. La perte était encore plus grande pour la famille de la futur maman. Et comment la soulager ? Nous avons beaucoup cogiter. Ta sœur a d’abord voulu adopter Tanguy pour leur montrer notre bonne fois, mais nous n’avions pas les moyens puis elle leur a proposé de maintenir l’union des deux familles avec d’autres membres simplement......et notamment sa petite sœur et le petit frère de sa co épouse
J’ai étouffé un sanglot…. Oh mon Dieu ….
Hervé : je n’étais pas pour, car connaissant vos comportements c’est clair que tu t’y opposerai mais elle m’a dit, « c’est ma sœur et j’ai le cœur serein en unissant ces deux personnes qui ne se connaissent pas ».
TM : vous ne m’aviez pas donné cette version , l’autre jour à mon bureau.
Lui : car elle ne voulait pas que quelqu’un l’apprenne mais j’estime que je te dois la vérité Nanaëlle. Et surtout je ne veux pas que tu en veuilles à ta sœur .
Moi : ….
Lui : je suis désolé mais voilà l’héritage de ta sœur !
