Chapitre 6
Je fis livré à ce même homme qui avait tenté de me violer. Il me traînait frénétiquement dans les couloirs, sa main rugueuse sur ma peau. Il me tira jusqu'à une porte en fer et frappa sur celle-ci.
Je sentis la panique me submerger alors que j'imaginais déjà la terreur qui se cachait derrière la porte. Mon corps entier se mit à trembler à mes côtés alors que l'homme se retournai vers moi, fixant mon corps, les yeux immobiles.
— Q-qu'est-ce qu'il va se passer ? demandai-je prudemment alors que sa main se resserrait fortement sur ma poignet meurtrie.
L’homme me dévisagea, les yeux pétillants. Il ne dit rien. Il semblait se demander si je valais même la peine qu'il ne gaspille sa salive pour moi. Mais, après une longue de longues secondes de réflexion, il prit finalement la parole.
— Fait ce qu'ils vont te dire de faire, tu te la ferme et tu reste immobile. S'ils te posent des questions, réponds-y et n’ose même pas mentir petite. Ce sera probablement la dernière fois qu'on se verra. dit-il d'un ton bourru et hautain en me regardant de haut.
— F…faisiez-vous partie… des p-personnes qui m'ont kidnappé ? je demandai doucement, la voix tremblante.
Il écarquilla les yeux avant de lâcher un fou rire et me regarder avec un regard qui affichait : « Penses-tu vraiment que je répondrais à cette question. »
— …Vous l'avez dit vous-même. Vous ne me reverrez plus jamais. J'ai juste… besoin d'une réponse. Continuai-je à dire prudemment.
L'homme fronça ses sombres sourcils et releva fièrement la tête, me rappelant mon infériorité face à lui.
— Ouais, j'étais avec mes hommes. finit-il par cracher sauvagement.
— Tu sais... que je ne suis pas une prostituée, je ressortais juste de ma propre fête d'anniversaire. dis-je en essayant de contrôler mes larmes.
J'essayai de faire ressentir quelque chose à cet homme, un truc, n'importe quoi.
Ses yeux s'écarquillèrent légèrement de surprise, mais il ne dit rien, au contraire, il fronça encore plus ses sourcils, son regard passant de froid à glacial. Nous restâmes comme ceci, à nous regarder droit dans les yeux mais il fini par les détourner, presque comme s’il était incapable de pourvoir soutenir mon regard.
Je pris alors le temps de le détailler et remarquai une cicatrice sur le bas de son menton, elle avait l'air d'être vielle, d'il y'a longtemps. Je remarquai également qu’il possédait beaucoup de tatouages qui recouvraient son coup et s’étendaient jusqu’à ses bras nu.
Je fronçai alors les sourcils en essayant de lire l'encre noire le long de son cou, qui disait « Tu es un mensonge, et je suis la vérité » écrit en russe.
Je me demande ce que cela signifiait pour lui, ça devait être quelque chose d'important pour lui. Même une personne aussi impitoyable que lui avait des choses qu'il considérait comme importantes.
— Quel est ton nom ? je lui demandai soudainement.
C'était une question stupide, je sais. Pourquoi était-ce même important pour moi de savoir comment s'appelait l'homme qui m'avait kidnappé ? Mais je suppose que je voulais juste… connaître quelqu'un. N'importe qui, peu importe que cet homme avait essayé de me violer dans une salle de bain il y a de cela une heure. Je me sentais seule et je n’avais maintenant plus rien à perdre.
Il m’analysa, les sourcils froncés, la mâchoire serrée et les yeux menaçants mais ne dit rien, me trouvant sûrement pathétique.
La porte s'ouvrit alors et je le sentis me saisir le poignet, mais cette fois-ci, un peu plus délicatement. Ses doigts gelé me serrèrent un peu plus fort et avant de me pousser à l'intérieur de la sombre pièce, il me murmura à l'oreille.
— Fiodor. Je m'appelle Fiodor.
Et avec ça, je me retrouvai à l'intérieur d'une pièce lumineuse. Elle était silencieuse, recouverte de plusieurs vitres. Je regardai à travers la vitre et rencontrai mon reflet. Je fronçai alors les sourcils et essayai d'éviter de me regarder. Mon corps devait être répugnant et sale en cet instant, même après la douche que j’avais prise.
J'avais réellement l'allure d'une croqueuse.
L'interphone qui se trouvait à l’intérieur de la pièce sonna et la voix d'une femme se fit entendre. Je me mis alors à paniquer à l'idée de savoir tous les hommes qui pouvaient être entrain de me regarder à travers ces fins vitres.
Bordel !
— Anastasia Brown ? une vois féminine se fit entendre par-dessus l’interphone.
— Âge ? demanda celle-ci rapidement.
— D-dix-huit ans. je répondis en tremblant. J'avais juste envie de m'effondrer de cet instant.
— Où es-tu né ? se fit entendre de nouveau la voix après quelques instants.
— Ru-Floride, en Floride, balbutiai-je maladroitement, me perdant dans mes mots.
— Combien de fois as-tu eu de rapport sexuel ? continua la femme comme si cela était la question la plus basique du monde.
À l’attente de cette question, mes corps cessa de fonctionner et de milliers de questions se mirent à bousculer ma tête. Pourquoi me posaient-ils une question aussi personnelle ? Comptaient-ils vendre mon corps ?
Prenant mon courage à deux mains, je ravalai ma salive et pris doucement la parole :
— ...Je suis vierge.
Après ma confession, un long silence s'en suivis, me stressant encore plus. Je regardai ma petite silhouette trembler sur la vitre. J'étais pathétique. Je tremblais en attendant patiemment que cette voix ne se refasse entendre.
— C'est bientôt ton tour donc tu vas te taire et rester immobile. Ne fais rien de stupide car tu es la dernière et tout le monde attendent la dernière. Se fit entendre la voix féminine.
Je fronçai les sourcils, la confusion remplissant ma tête alors que des lumières aveuglantes remplissaient soudainement la pièce, mes yeux se plièrent, essayant de s’adapter a la lumière et je n'eus le temps de les ouvrirent en entier que la voix de la femme se fit de nouveau entendre.
— Messieurs, et voici notre dernière croqueuse temps attendue, notre produit le plus chère donc à vos porte-monnaie ! Son nom est Anastasia Brown, ou comme la plupart d'entre vous la surnommer l'exclusive croqueuse...
Je fronçai les sourcils d’incompréhension, les larmes menaçants de couler de mes yeux.
— Anastasia à dix-huit ans. Ses cheveux sont naturellement noirs et ses yeux sont d’un bleu clair océan. Elle mesure 1m68. Elle est connue pour être assez fougueuse. Anastasia est vierge, sa virginité la rend plus précieuse. Avec sa beauté naturellement étonnante et sa silhouette impeccable Anastasia est notre produit le plus chère. Nous débutons les enchères à 100 000 $.
Je ne pu retenir les larmes qui se mettaient a ruisseler de mes yeux. Comment pouvaient-ils m'inventer des caractère alors qu'ils ne me connaissaient même pas ! Je n'étais même pas considéré comme un humain, non, j'étais considéré comme un objet, comme un produit.
Ma mâchoire se mit à trembler alors que le prix dépassait les 200 000 $, puis les 400 000 $. J'avais littéralement l'impression d'être une statut. Ma vision commençait à se brouiller. Le prix montait et montait mais je ne pu retenir un cri strident lorsque le prix final fut annoncé.
— Adjugé vendu pour 886 560 $ à Mr. Morozov. Votre marchandise vous sera immédiatement livrée.
Je couvris mon visage de mes mains, tombant sur le sol alors que des sanglots s'échappent de mes lèvres et que je réalisai que mon âme venait de m'être enlevée.
Je venais d'être vendu, mon corps venait d’être vendu.
Je ne m’appartenait plus.
