Chapitre 4

Nikita entra furieuse dans la pièce, suivie de Champagne qui essayait

de la calmer.

— Allez Niki, ne laisse pas ce qui vient d’arriver gâcher ta soirée. Ce

type ne vaut pas la peine, ce n’est pas la première fois qu’un mec agit

comme ça, alors détends-toi, ce n’est rien. — dit Champ en roulant

des yeux.

— Je ne peux pas juste arrêter d’être en colère ! Ce connard m’a

traitée de moins que rien ! — s’écria Nikita.

— Mais t’es pas une moins que rien, Nik — répondit Champagne

tandis qu’elle prenait une cigarette du paquet.

— Juste parce que j’essaie de me faire de l’argent pour m’occuper de

Draco, maintenant certains me prennent pour une p*te — grogna

Nikita en allumant sa clope, tirant dessus immédiatement.

— Arrête de trop cogiter Nik, on ne s’arrêtera pas tant qu’on n’aura

pas eu notre revanche — dit Champ. Nikita hocha la tête en tirant une

bouffée plus profonde.

— Tu ne vas pas au bordel ce soir ? — demanda Champ.

— Si, j’ai juste oublié d’y aller avant de passer au club — répondit

Nikita.

— Ok.

— Allez, viens me maquiller, faut que j’y aille — dit-elle en partant

dans la pièce, suivie de Champagne.

••••

Nikita entra dans une chambre avec un gars plutôt canon. Il était

grand, costaud, avec un torse musclé, et clairement blindé de thunes.

Nikita lui sourit largement. Son visage était maquillé à outrance,

impossible de deviner que c’était elle.

— T’es douée comment ? — demanda-t-il.

— Très douée — répondit-elle avec un sourire, et il referma la porte.

Elle retira sa veste, un sourire rusé aux lèvres. Le mec la prit direct par

derrière, lui pressant les seins, et elle lâcha un gémissement faux et

exagéré.

— Doucement mec, j’vais pas m’enfuir — dit-elle. Il ricana en

embrassant son cou.

— J’me lasse pas de toi — souffla-t-il. Elle retira ses mains et se

retourna pour lui faire face.

— J’suis toute à toi, tu sais — susurra Nikita en se mordillant la lèvre.

— Je sais — dit-il avant de l’embrasser avec faim.

Les yeux de Nikita s’écarquillèrent une seconde mais elle reprit vite le

contrôle. C’était loin d’être le premier à la galocher comme ça,

presque tous les types qui passaient par le bordel le faisaient.

— Mmmmh — elle gémit de manière forcée pendant qu’il faisait

glisser ses mains jusqu’à l’intérieur de ses cuisses.

Un inconfort naquit en elle. Alors elle glissa sa main dans son soutien-

gorge, en sortit une seringue remplie de sédatif.

Elle leva la main jusqu’à son cou, cherchant la bonne veine, et en

quelques secondes elle la trouva. Elle planta l’aiguille d’un coup et

injecta tout le liquide.

— Qu’est-ce que t’as fa...— Il s’évanouit avant de finir sa phrase. Elle

sourit en coin et fonça vers la valise dans un coin de la pièce. Elle

l’ouvrit.

— Putain, j’suis riche ! — s’exclama-t-elle en récupérant le sac avant

de filer hors de la chambre.

Mais à peine arrivée dans le couloir, elle tomba nez à nez avec cinq

gros gardes baraqués. Ses yeux s’écarquillèrent.

— Merde, j’suis dans la merde — elle mordilla ses lèvres, tenta de

prendre une autre issue mais...

— Halte là ! — cria l’un d’eux, et elle s’arrêta.

— Pourquoi tu sors de cette chambre ? — demanda l’un, sans réponse.

— C’est la valise du boss — dit un autre. Le chef des gardes courut

dans la chambre et trouva leur patron au sol, endormi.

— Attrapez-la ! Elle a volé notre argent ! — hurla-t-il. Deux des

gardes foncèrent sur Nikita pour lui arracher la valise. Elle la leva bien

haut.

— Rends-la — ordonna l’un.

— C’est à moi. J’rends pas ce qui est à moi — répliqua-t-elle.

— T’es folle ou quoi ? — rugit le chef des gardes en avançant. Il tenta

de lui arracher le sac mais Nikita le lui fracassa en pleine face. Il

chancela, le nez en sang.

— Putain d’enfer — soufflèrent les autres. Trois se jetèrent sur elle.

Nikita sourit et s’étira. C’était exactement ce qu’elle aimait le plus au

monde.

Le premier tenta de la frapper, elle esquiva sur la droite, attrapa son

bras, le tordit, et lui colla quatre coups de valise à la tête. Il s’effondra,

inconscient.

Le second voulut la kicker, elle fit un poirier et vola plus loin. Elle

retira sa chaussure et la balança : en plein dans son œil droit et le

front. Il se mit à saigner du nez et de l’oreille.

— Aaarrrgghhh ! — cria-t-il en s’effondrant.

— T’es qui ? — hurla le chef.

— T’as pas besoin de savoir — répondit-elle, ce qui le mit encore plus

en rogne. Il accéléra vers elle et avant qu’elle puisse réagir, il la

frappa, lui éclatant la lèvre.

— Putain — grogna-t-elle, les yeux soudain rouges de rage. Elle serra

les poings.

— Tu vas le regretter — siffla-t-elle, posant la valise contre le mur.

Elle courut vers lui, lui balança un uppercut qui le fit reculer. Une

vraie poigne d’acier.

Elle enchaîna en lui donnant un violent coup de talon dans la

clavicule. Le sang coula sur son torse et il toussa.

— Je n’ai pas le temps pour toi, j’ai une putain de nuit à finir — lança-

t-elle, reprenant la valise. Elle lui claqua une baffe et l’assomma à

coups de sac. Il s’écroula, du sang coulant de son nez et de ses

oreilles.

Les deux derniers détalèrent sans demander leur reste. Nikita esquissa

un sourire.

— L’heure de rentrer — dit-elle en empruntant la sortie arrière.

••••

Nikita vida son verre de vodka, soupira et posa le verre. Elle était

rentrée depuis une heure déjà mais Champagne n’était toujours pas là.

Peut-être était-elle aussi sortie pour chasser de la thune.

Elle se leva pour aller dans la chambre quand la porte s’ouvrit.

Champagne entra en sueur.

— Champ ! — l’appela Nikita.

— Nik, on est riches ! J’ai volé un flemmard blindé ! — annonça

Champ avec un grand sourire.

— Tu es sûre que c’est de l’argent ? — demanda Nikita.

— Évidemment, pourquoi pas ? — répondit-elle.

— Ouvre le sac, j’veux voir — dit Nikita. Champagne le posa devant

elle, l’ouvrit... et un cri leur échappa.

Le sac était rempli... de feuilles blanches. Juste du papier.

— Putain c’est quoi ça, Champ ?! — hurla Nikita.

— Sérieusement, j’croyais que c’était des billets ! J’l’ai vu sortir de la

thune du sac ! — protesta Champagne.

— Je suis tellement déçue de toi... Viens ici ! — cria Nikita en se

lançant à sa poursuite.

— Désolée Nik, j’croyais que c’était des vrais billets ! — cria

Champagne en riant.

— Tu ne reconnais même pas l’odeur de l’argent, sale folle ! — lança

Nikita.

— J’suis pas toi Nik, j’suis pas toi — dit-elle en courant dans la

chambre. Elle se jeta sur le lit, Nikita la suivit.

— Vraiment déçue... — soupira Nikita.

— J’suis désolée, j’savais pas que c’était que du papier — répondit

Champagne.

— Bon, ça va — dit Nikita.

— Et ta soirée ? — demanda Champagne.

— J’ai raflé un paquet de cash — répondit Nikita avec un sourire.

— Personne t’a dérangée ? — demanda Champagne en attrapant une

clope.

— Si, mais j’les ai remis à leur place — dit-elle, tirant une bouffée

avec un sourire satisfait.

— J’te fais confiance — répondit Champagne.

Le téléphone de Nikita sonna. Elle le prit : c’était l’hôpital.

— Allô ? — dit-elle.

— Mademoiselle Nikita, Draco a fait une nouvelle crise. Il a besoin

d’une opération d’urgence. Dix millions de dollars...

— DIX MILLIONS ?! Mais j’vais sortir ça d’où ?! — cria-t-elle.

— Je ne sais pas. Trouvez cet argent avant la fin de la semaine — dit

le docteur avant de raccrocher.

— Putain... — Nikita se mit à pleurer.