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Amour dangereux

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Résumé

Un jeu dangereux.. Prologue Maryline.. Je ne peux que m’en prendre qu’à moi-même : personne ne m’a forcée à mentir à mon père pendant des années en lui faisant croire que je suis en couple avec Fabrice dasylva, l’unique prétendant qu’il estimait digne de moi ! Pourtant, la vérité est tout autre. Entre Moi et Fabrice, il n’y a que de la rancœur et de la méfiance. Mais alors que mon père est mourant, je sais que je n’ai désormais plus le choix : si je veux lui apporter une dernière joie en lui permettant d’assister à mes fiançailles qu’il attend depuis toujours, je devrais convaincre Fabrice de jouer le jeu. Et tant pis si cela signifie se jeter de mon plein gré dans les bras de cet homme aussi arrogant que séduisant… Fabrice ... — Il y a une femme, à l’accueil, qui souhaiterait vous voir… Je leve les yeux de mon écran d’ordinateur et regarde Tara, mon assistante. — Elle s’est présentée comme… votre fiancée ! — Dites à Amber de la laisser monter. — Pardon ? s’exclama Tara d’un air estomaqué. elle avait peine à croire que je puisse connaître la visiteuse, elle insista : — Fabrice ? Vous… — Je ne vous ai pas déjà dit que je n’aimais pas répéter mes instructions ? — Vous cherchez un prétexte pour me renvoyer, n’est-ce pas ?C’est parce que nous avons fait l’amour, c’est ça ? J’aurais pu corriger le propos, mais je m’en abstint. Je ne faisais jamais l’amour Je couchais Avec beaucoup de femmes, d’ailleurs. Ma fortune attirait des créatures superficielles qui, hélas, désiraient toujours davantage que ce que j’étais prêt à leur offrir. Par conséquent, je n’aurais jamais dû m’impliquer avec ma nouvelle assistante. D’autant que celle-ci commençait juste à se montrer efficace. — Je n’ai pas l’intention d’en discuter avec vous, Tara. Faites-la monter. — Mais vous ne m’aviez pas dit que vous étiez fiancé… Ni même que vous aviez quelqu’un… Franchement agacé, à présent, je la coupa d’un ton brutal. — Prenez votre temps pour déjeuner. En fait, vous pouvez même prendre tout votre après-midi. Mon assistante laisse échapper un sanglot étouffé, puis sortit enfin de mon bureau en claquant bruyamment la porte Je ferme un instant les yeux. Pas à cause de l’éclat de Tara, ni même du bruit de la porte. Pour se préparer à affronter la visiteuse. Car il y avait bien quelqu’un. Dans ma tête, sinon dans ma vie. Il y avait toujours eu quelqu’un. Et ce quelqu’un était là. Je me leve et avance vers la fenêtre donnant sur la rue. Après toutes ces années, Maryline et moi allions nous retrouver . Je ne pensais que cela se ferait à Abidjan . — Entre. Mais je reste le dos tourné à la porte. — Ton assistante m’a chargée de te dire qu’elle donnait sa démission. Elle a dit aussi que j’étais « la dernière goutte »… Sa voix, bien qu’un peu crispée, contenait toujours la même inflexion caressante. Et, alors que Je me targuais de ne pas avoir peur de grand- chose, je ne me décidais toujours pas à me retourner. Je me mis à souhaiter que les années ne se soient pas montrées indulgentes envers elle ; qu’elle ait terriblement vieilli, ou soit enceinte de triplés, par exemple… N’importe quoi, à condition que ma flamme en soit atténuée. Mais lorsque je me retourne enfin, je fut forcé de reconnaître que le temps s’était montré cruel… envers moi. Parce qu’elle était encore plus belle, plus fascinante qu’autrefois. Maryline était vêtue d’une robe sobre d’un bel ivoire qui mettait en valeur des courbes ravissantes Lentement, Je baisse les yeux et contemple ses jambes , ses mollets aux muscles fins mis en valeur par des chaussures à hauts talons. J’oblige mes yeux à remonter, mais ne peut aller au-delà de sa bouche. Ses lèvres pleines restaient serrées, alors qu’autrefois elles riaient et souriaient.Je regarde ses yeux de velours sombre. Ils brillaient comme le jour où nous nous sommes séparés. De haine. — Bonjour, Maryline Je Devrais -lui serrer la main ? L’embrasser sur les deux joues ? Je lui désigne une chaise. Elle s’assoit , pose son sac de créateur à côté de ses pieds, et croisa élégamment les chevilles. — Tu as l’air en forme — Oui, je vais bien, acquiesça-t-elle Et je suis très occupée. — Tu travailles ? Dans un cabinet, comme tu le désirais ? — Non. Je suis organisatrice d’événements. — Vraiment ? Toi qui étais toujours en retard… Je baisse les yeux sur la bague ornant son doigt, un anneau d’or serti d’un rubis. Un bijou un peu vieillot, qui paraissait déplacé sur sa main si fine. — Tu ne me demandes pas pourquoi je suis venue ? Lentement, Je fais remonter mon regard, et le plonge dans celui de la seule femme avec qui j’avais fait l’amour — Je suppose que tu vas me le dire, non ? Je savais bien pourquoi elle était venue me voir, mais je tenais à l’entendre me le dire, juste pour le plaisir de savourer son embarras. — Il se pourrait que mon père sorte de prison vendredi prochain, par mesure humanitaire. — Je suis au courant. — Comment ça ? — Il m’arrive de regarder les infos , Comment va-t-il ? — Ne fais pas semblant de t’intéresser à lui… — Je t’interdis d’insinuer que je me moque de son sort ! Mais pourquoi suis-je surpris par ton attitude ? Tu en avais décidé ainsi avant même que le jury ait rendu son verdict. — Il s’éteint doucement, Par moments, son esprit s’embrouille un peu. — J’en suis désolé. — C’est ce qui arrive quand un innocent est incarcéré. Je m’abstint de tout commentaire, mais Son père n’était pas aussi innocent que Maryline le laissait entendre. — Mais que sait tu de la prison ? — J’ai été incarcéré durant six mois en attendant le procès, dont deux en isolement. Fais-tu allusion au fait que mon père a été déclaré non coupable ? — Je n’ai pas envie de parler de cet homme. Elle répugnait apparemment à le nommer. Alors comment réagirait-elle si elle apprenait la vérité ? — Pourquoi es-tu ici, exactement,Maryline ? N’avons-nous pas rompu définitivement, il y a longtemps ? — Ne crois surtout pas que je sois venue pour des raisons sentimentales ! — Heureusement… Parce que sinon tu aurais perdu ton temps. — Je sais. En revanche, mon père croit que tu as tenu ta promesse. Il pense que nous sommes fiancés et que nous vivons ensemble . — Qu’est-ce qui lui fait penser ça ? — J’ai préféré lui mentir, pour le rassurer. Et parce que je croyais qu’il finirait sa vie en prison. Mais maintenant qu’il va sans doute sortir, il faut continuer à jouer le jeu. Je lui ai dit que si tu avais parlé ainsi au tribunal, c’était pour essayer de le protéger. — C’était le cas. J’ai dit ce que j’ai dit dans l’espoir de le protéger, en effet. Ou plutôt pour te protéger. Mais quand j’ai tenté de te l’expliquer, tu as refusé de te mettre à ma place......Ça ne fonctionnerait pas. — Il faut que ça fonctionne ! Tu me le dois. — C’est vrai. Mais en plus du fait que ni toi ni moi ne pourrions supporter de nous trouver longtemps dans la même pièce, j’ai ma vie. Je fréquente… — Je m’en fiche, Tu peux bien mettre ta vie de côté pendant quelque temps ! Tu es riche, Fabrice , tu mènes une existence privilégiée et tu as toutes sortes de relations dans le monde entier, je sais…. Et tu as beau collectionner les conquêtes comme d’autres les timbres-poste, tu ne peux pas effacer le passé comme ça. Nous avons été promis l’un à l’autre depuis notre enfance et chez nous, cela signifie vraiment quelque chose ! ....Alors, tu acceptes de m’aider à adoucir les derniers jours de mon père et à faire en sorte qu’il meure en paix ? — Tu veux que je m’installe chez toi et que nous fassions semblant de vivre ensemble ? — Non, je sais que tu as un appartement … C’est moi qui m’installerai chez toi. — Et pourquoi pas chez toi ? — Je vis avec Andrea . Tu te souviens d’elle ? Si je me souvenait d’elle ? Certes… — Vu qu’elle dirige sa société depuis l’appartement, nous la dérangerions. Et puis, ça paraîtrait bizarre que nous vivions en couple, et avec elle. — Et notre charmant couple partagerait-il le même lit ? — Mon père trouverait bizarre que nous dormions séparément… — Y aurait-il du sexe ? Au lieu de rougir comme je l’espérais , elle répliqua avec calme — Je ne pense pas. Depuis cet après-midi où nous… Vu ce qui s’est passé ce jour-là… j’ai développé une phobie vis-à-vis de ce genre de choses… Je la regarde en haussant les sourcils. Sous-entendait-elle qu’il n’y avait eu aucun homme après moi ? Un léger vertige me monte à la tête à cette pensée — Mais si c’est la condition pour que tu acceptes, d’accord : il pourra y avoir du sexe. — Je croyais que c’était Andrea , celle qui s’offrait facilement. — Nous pouvons toutes le faire, Alors, oui, s’il le faut, je… — Non, merci. Le sexe par charité ne m’intéresse pas, et les martyres ne m’ont jamais excité. Je préfère les partenaires consentantes. Et tu sais à quel point j’aime les femmes qui prennent des initiatives, n’est-ce pas ? — Eh bien, il n’y aura pas de sexe, alors. Parce que je ne prendrai aucune initiative. Bon, tu acceptes, ou pas ? — J’ai besoin d’un peu de temps pour y réfléchir. — Mon père sortira peut-être vendredi… — Laisse-moi ta carte, . Je t’appellerai dès que j’aurai pris ma décision. Après avoir fouillé quelques instants dans son sac, elle redresse la tête et, pour la première fois, eut l’air troublé. — Je n’en ai pas sur moi. — Eh bien, donne-moi ton numéro de téléphone. — Je t’appellerai, Tu me le dois, Fabrice Nous étions promis l’un à l’autre, et tu m’as pris ma virginité. — Pris ? Quelle drôle de façon d’exprimer les choses… Parce que tu vois, dans mon souvenir… A présent, une rougeur délectable se répandait sur son cou et gagnait ses joues. Je contourne le bureau et je viens me camper devant elle. — Vas-tu me sauter au cou, comme autrefois ? A moins que tu ne préfères un banc de cuisine à un bureau ? — Pourquoi est-ce que je ne t’ai pas épousée ? — J’ai dit à mon père que mon plus beau rêve serait qu’il me conduise à l’autel. Que… — Arrête tout de suite. Non seulement je te répète que j’ai besoin de réfléchir, mais avant que nous allions plus loin, il faut que tu comprennes que je ne t’épouserai jamais — Tu feras ce qu’il faudra ! — Non — Après ce que tu as fait, ce que tu as dit au tribunal… — Arrête de jouer les tragédiennes Maryline . Je reconnais avoir une dette morale envers toi, mais n’exagérons rien. J’accepterai le rôle du faux fiancé pas celui de faux mari. Et si tu n’es pas contente, autant t’en aller tout de suite. Et qu’elle sorte une fois pour toutes de ma vie, de ma tête, de mon cœur !.......

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Chapitre 1

Un jeu dangereux

Épisode 1

Des années plus plus tôt .... là où tout a commencé..

Maryline

— Joyeux anniversaire, avec un jour d’avance !

Je regarde Andrea sortir de son sac un paquet emballé avec soin.

— Je peux l’ouvrir avant demain ?

En fait, je savais déjà de quoi il s’agissait : une robe pour mes fiançailles, qui seraient fêtées la semaine suivante. Andrea et moi travaillons comme femmes de chambre, mais mon amie possédait des talents hors pair de couturière et m’avait confectionné une robe sans jamais me la montrer. Je n’en connaissais même pas la couleur !

— Oui, mais pas ici. Pas dans le sable : tu l’ouvriras chez toi.

Après avoir terminé notre travail a Oceana Hotel, nous venions toujours passer un moment dans notre petite base secrète.Enfin, pas vraiment secrète mais comme elle était cachée, elle ne pouvait être vue depuis l’hôtel. Et le sentier qui y menait étant connu des seuls habitants d’assinie, les touristes ignoraient l’existence de cette plage minuscule.

— Je vais pouvoir commencer la mienne. Continue Andrea

— Comment sera-t-elle ?

— Gris perle. Très simple... et très sophistiquée. Thierry me remarquera .peut-être enfin...

J’éclate de rire. Andrea était amoureuse du meilleur ami de Fabrice depuis des années, sans que Thierry lui ait jamais accordé la moindre attention.

— Tu dois être très excitée

— Bien sûr ! Je...

Je voulais sourire à Andréa , mais mes lèvres se mirent à trembler tandis que les larmes me brouillaient la vue.

— Qu’est-ce qu’il y a, Maryline ? Dis-moi...

— Je ne peux pas.

— Tu es inquiète à la perspective de... coucher avec lui ? Si c’est ça, tu pourrais lui dire que tu préfères attendre votre nuit de noces, non ?

.

— C’est la seule chose qui ne m’inquiète pas !

Cela faisait très longtemps que je n’ai pas vu Fabrice , mais il m’avait toujours attirée.

Hyacinte , son père, était veuf, et riche : non seulement il possédait

l’hôtel, mais aussi la plupart des commerces et des maisons d’assinie . Et en plus, il soutirait de l’argent à ceux qui restaient indépendants, en échange de quoi il assurait leur protection.

A la mort de la mère de Fabrice , Hyacinte avait envoyé son fils en pension en Europe . Et chaque vacances,quand il était revenu pour les vacances, je l’avais trouvé plus beau.

A présent, après ces années passées en France , il devait être... divinement beau.

— Je suis impatiente de le revoir.

— Tu te souviens comme tu as pleuré, quand il est parti ?

— J’avais quatorze ans. Demain, j’en aurai dix-neuf...

— Tu te rappelles, quand tu as essayé de l’embrasser ?

— Tu parles si je me rappelle ! Il m’a repoussée en disant que j’étais trop jeune... Lui, il avait vingt ans, à ce moment-là. Il m’a dit d’attendre.

— C’est ce que tu as fait.

— Oui, mais pas lui, Il ne se privait

pas, à l’époque : il couchait avec des tas de filles.

— Ça te met en colère ?

— Oui, mais surtout...Je veux la même chose.

— Tu veux sortir avec d’autres hommes ?

— Non, je veux être libre. Et vivre mes rêves. J’ai passé toute ma vie à m’occuper de la maison, de mon père, à lui préparer ses repas, à faire ses lessives. Alors, je ne sais pas si j’ai envie de me marier maintenant. J’aimerais bien travailler dans un cabinet juridique .. C’est comme ton désir de créer des vêtements...

— Oh ! pour moi, ça restera toujours un rêve.

— Pas forcément ! Ta candidature va peut-être être acceptée, et tu vas peut-être partir bientôt pour Milan

— Elle a été refusée. Mes dessins n’étaient pas assez bons pour eux, et je n’aurai jamais les moyens de faire appel à des mannequins et à un photographe pour me constituer un vrai book.

Je n’aurais jamais pu m’en aller, de toute façon, . J’ai besoin de mon salaire pour payer le loyer. Hyacinte transformerait la vie de ma mère en enfer, si je...

Il y avait des choses dont elles ne pourraient jamais parler franchement. Mais, de mon côté, je ne pouvais plus garder certaines craintes pour moi

— Je ne veux pas être liée davantage à Hyacinte Je ne pense pas que Fabrice lui ressemble en quoi que ce soit, mais..

— Chut..., m’interrompt Andrea en regardant par-dessus son épaule. Ne parle pas comme ça...

— Pourquoi pas ? On bavarde entre amies, c’est tout.Je ne veux pas me marier tout de suite. J’aurai à peine dix-neuf ans, et il y a tellement de choses que j’ai envie de faire avant de m’installer ! Je ne sais pas si je...

— Tu ne sais pas si tu veux vivre avec Fabrice dans une belle maison, avec des employés à ton service ? Tu ne sais pas si tu veux être riche ? Eh bien, à ta place, je m’estimerais heureuse : le soir de tes fiançailles, hyacinte m’a dit de rester, pour tenir le bar. A partir de la semaine prochaine, je ne ferai plus les lits, je serai...

Un sanglot étouffé jaillit de ses lèvres.

— Telle mère, telle fille, poursuivit-elle d’une voix étranglée. Je n’ai pas honte de ma mère, elle a fait ce qu’elle a pu pour survivre, mais je ne veux pas finir comme elle.

— Alors, refuse !. Dis non à hyacinte!

— Parce que tu crois qu’il m’écouterait ?

— Tu n’as pas à lui obéir au doigt et à l’œil, Andrea . Il ne peut pas te forcer à faire ce que tu ne veux pas faire.

Je détestais la façon dont tout le monde s’aplatissait devant hyacinte , y compris Max mon propre père.

— Et si tu ne peux pas lui dire non, je le ferai à ta place.

— Laisse tomber, Maryline .

— Non. Quand Fabrice sera là, mercredi, je lui en parlerai...

— Ça ne changerait rien. Bon, il faut que je

rentre, maintenant.

— Excuse-moi... Je ne voulais pas être désagréable avec toi. Et je comprends que tu souhaites décider de ton avenir.

— Toi aussi, tu devrais avoir le choix.

En fait, nous ne l’avions ni l’une ni l’autre. Tout le monde estimait que j’avais de la chance d’épouser Fabrice , alors que personne ne m’avait demandé mon avis.

— Tu n’oublies pas ta pilule ?

Deux semaines plus tôt, nous avions pris le bus pour nous rendre dans la ville la plus proche, afin que Je puisse acheter un contraceptif sans que le médecin local soit au courant.

— Oui, tous les jours.

— Je ferais bien de la prendre aussi

— Andréa ...

— Il faut que j’y aille.

— On se voit demain à l’église ?

— Bien sûr ! . Je veux savoir si ta robe te plaît !

J’étais presque arrivée chez moi lorsque je me suis rendu compte que j’avais oublié d’acheter du pain, et fait demi-tour.

Quand J’entre dans la boulangerie , les quelques personnes présentes dans la boutique se turent phénomène qui se produisait de plus en plus souvent, depuis quelque temps.

Se forçant à sourire à Gorgina, je lui demande du saucisson , du fromage et du pain, puis sortit mon porte-monnaie.

— C’est gratuit.

— Pardon ?.

Brusquement, je comprend et rougit : Gorgina ne me faisait pas payer

parce que j’allais épouser le fils de hyacinte ... D’un geste rageur, Je prend de l’argent que je jette sur le comptoir et quitte le magasin.

— Tu es en retard, comme toujours, dit Mon père en levant les yeux de son journal.

— J’ai bavardé avec Andrea

— Qu’est-ce que tu nous rapportes ?

— Du pain...

Je m’interrompt en comprenant que mon père faisait allusion à mon paquet. Mais, avant de lui répondre, je demande

— Papa, Gorgina a refusé que je la paie : pourquoi, d’après toi ?

— Je ne sais pas, Peut- être par gentillesse. Après tout, tu y vas tous les jours.

— Non. Quand je suis entrée dans sa boutique, il y a eu une sorte de malaise : tout le monde s’est tu. Je crois que leur réaction est liée au fait que je vais me fiancer avec Fabrice

— Qu’est-ce qu’il y a, dans ce paquet ?

Voyant qu’il changeait de sujet, Je laisse échapper un soupir agacé et pose les provisions sur la table, avant d’aller sortir des assiettes du buffet.

— Andrea m’a donné mon cadeau d’anniversaire avec un jour d’avance.

C’est une robe, pour mes fiançailles. Papa...Tu te souviens que tu m’as dit que tu me donnerais les bijoux de maman, quand je me fiancerais ?

— J’ai dit que tu les aurais pour ton mariage.

— Non ! . La dernière fois, tu as dit que tu me les donnerais le jour où je me fiancerais avec Fabrice . Je peux les avoir, maintenant, s’il te plaît ? Je voudrais les essayer tout à l’heure, en même temps que ma robe.

— Andrea , je viens juste de m’asseoir...

— Eh bien, dis-moi où ils sont et j’irai les chercher.

A cet instant, le téléphone sonna et, sa fatigue ayant disparu comme par magie, Il se lève pour aller répondre. Il usait toujours de prétextes. Depuis des années, Je lui réclamais la

chaîne et les boucles d’oreilles de ma mère et, chaque fois, il invoquait une raison ou une autre pour différer le moment de me les donner.

— Papa...

— Pas maintenant, Maryline . Hyacinte veut me voir.

— Mais... c’est dimanche...

— Il a dit que c’était important.

— Ça peut sûrement attendre jusqu’à demain, non ?

— Assez, Maryline! Il veut me voir, alors j’y vais !

— Pourquoi, s’il te plaît ?

J’en avais plus qu’assez de voir mon père se transformer en marionnette entre les mains de hyacinte .

— Il y a vraiment quelque chose d’important, ou c’est juste un prétexte pour passer la soirée au bar ?

A ma grande surprise, mon père éclate de rire.

— On dirait ta mère !

Tout le monde disait la même chose. Et c’était sans doute vrai, mais je ne pouvait pas en juger : je ne gardais aucun souvenir de Ma mère , morte alors je j’avais deux ans.

— Tiens

Il me donne une pochette

— Merci, papa. Cela représente beaucoup pour moi.

— Je sais... Mais il n’y a que les boucles d’oreilles.

— Je croyais qu’il y avait aussi une chaîne et une croix...

— Oui, mais la chaîne était très fine..., Elle a dû se briser dans l’accident... Aujourd’hui encore, quand je passe par là-bas, je la cherche dans les buissons. Je suis désolé Maryline

— C’est pour ça que tu repoussais toujours le moment de me les donner ? Mais tu sais, je désirais seulement avoir quelque chose qui lui avait appartenu...Et maintenant, j’ai ses boucles d’oreilles. Merci, papa.

— Je dois y aller.J’essaierai de rentrer à temps pour le dîner,.

— Si hyacinte veut bien te laisser partir, Papa... Je ne sais pas si je suis prête à me fiancer.

— C’est normal que tu sois nerveuse, dit-il sans se retourner. Maryline , je

dois vraiment y aller.

— Papa, s’il te plaît... On peut parler cinq minutes ?

La porte s’était déjà refermée.

Je me rend alors dans la salle à manger et prend une photo de ma mère. Les mêmes cheveux noirs, les mêmes yeux ,les mêmes lèvres pleines. J’aurais tant voulu qu’elle soit là... J’aurais eu tant besoin de ses conseils...

Car je me sentait en proie à un complet désarroi : une part de moi -même répugnait à se marier maintenant, mais l’autre désirait ardemment revoir Fabrice .

Je veux qu’il soit le premier à m’embrasser, le premier à me faire l’amour...

Mais lui, que désirait-il ?

Redoutait-il de revenir et de se plier à la promesse faite par hyacinte? Peut-être ne souhaitait-il pas épouser la pauvre petite Maryline ...

Après avoir remis la photo à sa place, je dans ma chambre avec mon paquet et je l’ouvre lentement, avant d’admirer la création de Andrea .

la robe était une véritable merveille. Je brûlais de l’essayer, mais je vais d’abord prendre une douche rapide et me lave les cheveux, les sécha rapidement dans une serviette, puis les peigna avant de soulever la robe étalée sur mon lit.

Une fois enfilée, je me regarde dans le miroir et j’éprouve un choc. Même porté sans soutien-gorge, le bustier au décolleté profond était élégant et sexy. Cintrée à la taille, la robe faisait ressortir la rondeur de mes hanches, que j’efforçais d’estomper.

Au lieu de me changer tout de suite, je met les boucles d’oreilles de ma mère et je pars chercher le gloss couleur rose acheté exprès pour mes fiançailles.

Que penserait Fabrice en me voyant ? En tout cas, il serait bien forcé de constater que j’avais grandi... je ne finis pas de me maquiller qu’on frappe à la porte . Junior , un petit garçon m’attendais devant la porte

— hyacinte veut que tu ailles chez lui

— Ah bon ?Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il me veut ?

— Il m’a seulement dit de te transmettre le message. Il a ajouté que c’était important et qu’il fallait que tu y ailles tout de suite.

Après être allée chercher une pièce de monnaie, Je reviens donner

à junior , qui fila aussitôt.

Pourquoi hyacinte voulait-il que je me rende chez lui, alors que, d’habitude, lui et mon père se retrouvaient au bar ?

Après avoir enfilé des sandales plates, je vais en courant vers la maison imposante de hyacinte , qui dominait non seulement la mer, mais la ville tout entière. Une fois arrivée devant la porte, je frappe en appréhendant de me retrouver face à l’homme que je détestais

Et pourtant, j’avais fait comme les autres : j’avais avait été incapable de lui dire non....

Fabrice ...

— Pourquoi n’invites-tu pas Maryline à venir te voir ?

Je réprime un soupir agacé. Durant six ans, j’étais resté en France contre l’avis de mon père d’abord pour achever mes études, puis pour commencer à me faire un nom par mes propres moyens.

J’ai offert mes conseils financiers à une petite entreprise, mais la direction s’était avérée incapable de rémunérer mes services et d’instaurer les changements que je préconisais : c’était l’un ou l’autre. Alors, J’ai proposé de continuer à travailler pour eux en renonçant à toute rémunération, en échange d’une participation dans l’entreprise.

Pendant un an, j’ai ainsi travaillé pour rien, gagnant ma vie en étant employé la nuit dans un bar. Mais à présent, l’entreprise commençait à prospérer, et je posséde dix pour cent d’une entreprise florissante.

À Assinie , j’aurais pu tout avoir. Mon père, l’un des hommes les plus riches d’assinie village , pensait d’ailleurs que son fils revenait pour s’installer et commencer à reprendre son empire alors qu’au contraire j’avais l’intention d’en sortir pour de bon.

En vivant loin de lui, j’ai appris à voir hyacinte sous son vrai jour, et avait choisi de rester à l’écart de ses sales activités.

Chaque fois, j’avais délibérément évité de rencontrer Maryline . Car, depuis mon départ pour la France , beaucoup de choses avaient changé pour moi

— Tu pourrais passer un peu de temps avec elle avant vos fiançailles. Angela est à l’église toute la journée, et ce soir, elle assistera à une réunion organisée par la paroisse. De mon côté, je vais sortir vous seriez tranquilles, toi et Maryline ...

— Il n’y aura pas de fiançailles. Parce que je n’épouserai pas Maryline .

— Alors que vous êtes promis l’un à l’autre depuis l’enfance ?

— C’est toi qui as fait cette promesse, pas moi. Tu as choisi ma future épouse, de la même façon que tu as décidé, sans me demander mon avis, que je reprendrais les affaires familiales. Je suis venu te dire que je compte rester en France : c’est là-bas qu’est ma vie, pas ici.

— Tu ne peux pas faire ça à Max , ni à Maryline .

— Comme si tu te souciais de leur sort !

— Je ne te laisserai pas me faire ça. Tu n’entacheras pas de honte le nom des dasylva.

— Je parlerai à Max et lui expliquerai que je refuse d’épouser une fiancée que je n’ai pas choisie. Et je ne me laisserai pas imposer une carrière ni une place dans le monde.

— Par ta faute, la réputation de Maryline serait détruite.

— Je ne discuterai pas de ça avec toi. Je viens de te dire que j’informerai max de ma décision et ensuite, s’il m’y autorise, je parlerai moi-même à Maryline .

— Tu ne retourneras pas en France , tu travailleras avec moi. Après tout ce que j’ai fait pour toi...

— Tais-toi ! Ne me dis pas que tu as tout fait pour moi, alors que je ne t’ai jamais rien demandé.

— Peut-être, mais tu en as profité. Tu as grandi dans la maison la plus confortable d’assinie je t’ai offert les meilleures études. Mes affaires attendent que tu les reprennes : je ne te laisserai pas leur tourner le dos.

— Ce n’est pas à toi de décider de ma vie. Je n’ai pas besoin de ta permission pour quoi que ce soit.

A vingt-quatre ans, j’aurais pu arrêter le poing qui allait me frapper, mais je n’en fit rien. Le coup me projeta contre le mur, et Je sens du sang tiède couler sur mon visage. Mais cela n’arrêterait pas mon père , je le savais pour en avoir fait trop souvent l’expérience.

Lorsque ma tête heurta le mur une deuxième fois, mon père me frappa violemment au ventre et, au moment où je me pliais en deux, le poing de mon père s’enfonça dans mes côtes. Mais cela ne fair que me conforter dans ma décision de partir. Pour toujours.

— Les hommes intelligents se battent en se servant de leur cerveau, Toi, tu utilises la peur... Mais ça ne marche pas avec moi. Si tu me frappes encore une fois, je me défendrai

— Tu l’épouseras.

— Je vis à Paris ! Je sors avec des femmes superbes, sophistiquées,

pas avec une paysanne que tu as choisie pour moi !

— Je dois aller à un rendez-vous, Nous en reparlerons à mon retour.

Je ne répond pas. Le souffle court, meurtri et le visage en sang, je regarde mon père prendre ses clés de voiture puis, quand celui-ci fut sorti en claquant la porte, je me dirige vers l’escalier pour regagner mon ancienne chambre.

Là, j’ôte ma chemise, puis je vais examiner les dégâts dans la salle de bains.

J’ai de gros bleus à l’épaule. Le bas de mon œil saignait, il était presque déchiré . Je dois probablement la recoudre, mais je m’en occuperait plus tard.

Dans l’immédiat, j’appliquerais un pansement et ficherait le camp.

Tout en m’aspergeant le visage d’eau froide, je pense à Maryline . Le choc allait être très rude pour elle, en effet. Alors, avant de partir pour de bon, peut-être je devrais aller m’expliquer avec elle et son père .

Après avoir repris ma chemise ensanglantée pour la presser sur ma blessure d’une main, j’en sort une autre de ma valise. Je n’avais même pas défait mes bagages : l’affrontement avait eu lieu une heure à peine après mon retour.

Quand j’entend frapper à la porte,je ne réagis pas, sachant que , la gouvernante, irait ouvrir. L’instant d’après, je me rappelle qu’elle était sortie pour la journée.

On frappa de nouveau, un peu plus fort.

Laissant tomber ma chemise propre dans le fauteuil, je redescend au rez-de-chaussée et me dirige rapidement vers la porte.

— Maryline ...

Les paroles lancées quelques instants plus tôt à son sujet n’étaient justifiées en rien. Je les avais prononcées dans le seul but d’échapper à la tyrannie exercée par mon père. Mais maintenant qu’elle se trouvait devant moi...

Nous nous contemplions en silence, comme si nous n’avions pas besoin de mots pour goûter nos retrouvailles.

Les yeux de Maryline n’avaient pas changé, mais son regard était plus mûr. Je contemple sa bouche, encore plus pulpeuse qu’autrefois, plus sensuelle.

Ses cheveux étaient plus longs, plus épais.

Quant à son corps... Je ne peux m’empêcher de laisser mon regard descendre sur son buste épanoui, ses courbes ravissantes.

L’adolescente maigrichonne d’autrefois s’était muée en une femme superbe. A qui j’allais briser le cœur....

À suivre ...

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