Chapitre 4
Moi : Range tes clés et suis moi.
Alicia : Qu'es ce que tu fais ?
Moi : Aujourd'hui tu ne conduira pas cette voiture, tu entreras plutôt dans celle du patron.
Alicia : Quoi ?
Moi : Tais-toi et laisse moi faire.
Monsieur Khelil relève la tête et froncé les sourcils dès que nous approchons.
Khelil : Encore toi ? Qu'es-ce que tu vas encore me sortir cette fois ? Ou peut être que je devais craindre une catastrophe ?
Moi ( un peu amusée) : Du calme monsieur, je ne tiens pas une théière ni de l'eau chaude alors... Vous ne risquez rien en tout cas pas aujourd'hui.
Khelil : Tu veux quoi ?
Moi : Au fait ce n'est pas moi... C'est plutôt Alicia elle se sent mal je ne la croit pas en état de conduire. J'essaie de l'empêcher de faire une bêtise mais ne m'écoute pas.
Khelil : Et qu'es-ce que je suis censé faire ?
Moi : Elle ne m'écoute pas moi mais vous êtes son patron elle vous écoutera certainement. En plus vous êtes le seul qui puisse la ramener chez elle.
Il reste un peu surpris par ma demande. Même Alicia est stupéfaite je préfère toujours aller droite au but.
Alicia : Ava laisse tomber je peux me débrouiller toute seule.
Moi ( ignorant les demandes d'Alicia) : S'il vous plaît monsieur. Ne soyez pas sans cœur.
Khelil : Et je peux savoir pourquoi tu ne la ramène pas toi ?
Moi : Quelle idée ? Je n'ai pas de voiture il me faut une heure d'attente chaque jour avant l'arrivée de mon bus.
Khelil : C'est bon. Elle peut venir.
Moi : Génial. Vous voyez ce n'était pas si difficile en fin de compte.
Je regarde Alicia entrer dans la voiture le sourire aux lèvres. Le patron est difficile à convaincre mais il n'est pas impossible de le faire changer d'avis. Je quitte le parking juste après leur départ. Aujourd'hui Bruno n'est pas là pour me ramener alors la routine reprend. De longues minutes à atteindre un foutu bus. Je suis épuisée par ce long trajet quotidien. Seuls les petites attentions de ma mère me font chaud au cœur.
Au levé du jour je retrouve le bureau et une Alicia souriante. Par contre monsieur Khelil reste le même toujours aussi désagréable, rouspéteur. Je n'ai pas encore eu le temps de discuter avec Alicia mais je suis certaine qu'il y a eu une légère amélioration. Je passe la journée à ranger le bureau de Khelil son regard intimidant posé sur moi. Il surveille chacun de mes mouvements. Je préfère quand il est absent.
***Khelil***
Ava a un fort caractère qui m'impressionne. J'ai déjà renvoyé beaucoup d'employés pour moins que ça mais elle est encore là. J'ignore la vrai raison pour laquelle je la garde encore. Peut-être parce qu'elle est la seule à qui je n'arrive pas à dire non. Je la regarde ranger chaque parcelle du bureau avec précaution finalement elle n'est pas si maladroite. Je suis tellement absorbé par elle que j'en ai presque oublié mon dîné d'affaires. Lorsque je m'apprêtais à sortir elle abandonne ses tâches et me suis.
Moi : Peux-tu me dire où tu vas comme ça ?
Ava : Monsieur c'est l'heure de la pause.
Moi : Je l'ai remarqué.
Ava : Super. Alors je peux y aller ?
Moi : Tu iras à la pause mais seulement quand tu auras finis ton travail.
Ava : Je peux bien terminer plus tard.
Moi : Non tu termines maintenant. N'essaie pas de me contredire je ne changerai pas d'avis.
Ava ( chuchotant ) : Quel insensible ?
Moi : Quoi ?
Ava : Je disais juste que c'est monstrueux ce que vous faites.
Elle retourne travailler me laissant stupéfait encore une fois. Elle ose traiter mon comportement de monstrueux et moi je reste là comme un idiot ne sachant pas quoi lui répondre. Je me surprends même à la tutoyer comme si nous étions de vieux amis. Moi, un homme monstrueux ? J'avoue qu'elle a de l'audace.
***Alicia***
Khelil m'aimes j'en suis persuadée. J'ai passé la meilleure nuit de ma vie hier soir L'arrivée de d'Ava va changer ma vie. Un véritable petit cupidon. Je la revois à quelques heures de la fermeture toujours aussi épuisée. Je lui donne un verre d'eau et des cookies pour la remettre d'aplomb.
Moi : Ça va ?
Ava : Je suis vivante... Même si parfois j'ai l'impression que monsieur Khelill veut ma peau.
Moi : Ma pauvre chérie je suis désolée que tu sois obligé de subir les sauts d'humeur du patron. J'aurais voulu t'aider mais il m'a formellement interdit de toucher à quoi que ce soit.
Ava : Ne sois pas désolée le seul responsable c'est lui. Et en parlant de lui comment ça s'est passé hier soir ? Je suis trop curieuse de savoir.
Moi : Il m'a juste conduit chez moi dans un silence plat. Tu sais comment il est, très calme. Mais arrivé devant chez moi il m'a posé un tas de questions sur mon état de santé ensuite il a même vérifier si j'avais de la fièvre. J'ai ressenti la chaleur de sa main sur ma peau pendant des heures.
Ava : C'est un bon début.
Moi : Un très bon début même. Ça fait du bien de savoir qu'il s'inquiète pour moi. Maintenant quelle est la prochaine étape ?
Ava : J'y réfléchis encore.
Moi : J'ai hâte.
J'espère que je serai bientôt comblé après toutes ces années d'attente, je mérite Khelil plus que n'importe qui.
***Ava***
La nouvelle étape du plan séduction d'Alicia c'est essayer d'inviter le patron à dîner. C'est l'anniversaire d'Alice aujourd'hui ça tombe bien, c'est le meilleur alibi.
Alicia : C'est une blague j'espère. Monsieur Khelil n'acceptera jamais un dîner chez moi.
Moi : L'important c'est d'essayer. Si ça ne marche pas nous trouverons bien une autre solution .
Alicia : J'ai des doutes.
Moi : Laisse moi essayer.
Alicia : C'est bon vas-y.
Je me rends dans le bureau de monsieur Khelil d'un pas assuré malgré mes doutes. Il est surpris de me voir. Dans un silence absolu, il me reluque longuement.
Khelil : Je peux savoir ce que tu veux ?
Moi : Je ... Je suis venu vous parler mais ce n'est pas à propos du boulot.
Khelil : Vas droit au but. Je n'ai pas tout mon temps.
Moi : Alicia et moi organisons un dîné ce soir à l'occasion de son anniversaire. Il n'y aura pas du monde juste quelques employés du bureau, elle et moi. Ça ferait plaisir que vous soyez présent.
Khelil : Non, mademoiselle c'est un Non.
Moi : Juste pour faire plaisir à Alicia, s'il vous plaît dites oui.
Khelil : Non c'est non. Maintenant tu sors de mon bureau j'ai du travail.
Moi : Je m'en vais mais pas sans vous dire, lâchez vous. On a tous besoin de moments de détente essayez et vous verrez la vie d'une autre façon.
Je quitte son bureau avec un refus. Cela ne nous a pas empêché d'organiser une petite fête avec nos collègues. Alors que les derniers invités quittaient la maison d'Alicia je remarque la présence de monsieur Khelil. Il est finalement venu, Alicia est aux anges ça se voit.
Moi : Je croyais que non c'est non.
Khelil : parfois on change d'avis. Joyeux anniversaire Alicia.
Alicia : Merci monsieur mais le problème c'est qu'il n'y a plus de nourriture ni de gâteau.
Khelil : C'est dommage, ne suis pourtant un grand adorateur de gâteaux.
Moi : Je pourrait faire des cupcakes ça me prendra juste quelques minutes, Bien sûr si monsieur peut patienter.
Khelil : J'ai ma soirée alors mademoiselle peut prendre tout son temps.
