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15

6 ANS PLUS TARD

****Dans la tête d’Israël****

- Ça va ? Pas trop froid ?

- Non non ça peut aller…

Je la regarde avec un sourire en coin. Elvira est vraiment très en beauté ce soir. Je passe ma main sur ses épaules dans un geste protecteur et je la sens qui se love d’avantages contre moi. C’est plutôt bon signe. Je lui chuchote à l’oreille

- Tu es juste magnifique trésor. J’aimerais vraiment beaucoup que nous deux ça ne s’arrête pas juste à ce soir

Elle se contente de sourire sans un mot je lui fais un tendre baiser sur le front et prends sa main dans la mienne

- Tu viens ? On va danser ?

Ce n’était pas vraiment une question. Un bon vendredi soir comme ça je ne compte pas dormir au premier banc. Je me lève et la tire à moi. Nous laissons mon partenaire et sa go bouche dans bouche et allons sur la piste. Je l’enlace très étroitement et nous valsons au rythme de la musique Nigériane qui passe.

- Je peux te revoir demain en aprem mon étoile ?

- Je ne sais pas encore Israël… Je dois m’organiser. Tu sais je vis en famille je ne peux juste pas me lever comme ça et sortir

- Tu es assez grande pour savoir t’organiser. Je te fais confiance je t’appelle en début d’aprem pour confirmer

Elle n’a rien dit et a posé sa tête sur mon épaule. Au bout de quelques chansons je lui ai proposé de sortir prendre de l’air. Elle m’a suivi sans résistance. Je me suis adossé sur ma voiture et lui ai ouvert les bras. Elle est venue me rejoindre, son dos sur mon torse.

- Tu sens bon. Mon nez est dans son cou qu’elle a incliné pour mieux sentir ma caresse…. Deviens ma femme El…

Elle se retourne et me fait face, front contre front

- Ta femme comment ?

- Au sens propre du terme. Je veux t’emmener partout, te présenter à tous mes proches. D’ailleurs tu connais déjà mon Best ! Que tu connaisses aussi mes parents et tu sais ce que je veux plus que tout en ce moment ?

- Non…

J’ai osé balader ma main dans son entrejambe

- …..

- Israël… Non.. Je ne suis pas prête….

J’ai quand même osé jusqu’à son intimité que j’ai senti bien humide

- Oh !

- Je saurai attendre El… le temps que tu voudras…

Mon pouce avait déjà décalé son string et tandis que mon index le retenait, celui-ci titillait son bouton d’amour. Elle haletait ses lèvres reposant dans mon cou.

- Israel…

- Tu veux que j’arrête ?

- ….

- Dis-le si tu veux que j’arrête

- Non…. N’arrête pas…

- Man !

J’ai retiré derechef ma main de son intimité et elle s’est retournée brusquement l’air surpris et coupable

- Gars bougeons d’ici allons plutôt au stardust

Je la regarde histoire de lui demander son avis ? Mais elle n’a aucune réaction

- El ça te dit ?

- Non… en fait… je préfère rentrer.

Moi à mon Best

- Type El préfère back plutôt

- Ok, pas de soucis.

Mon téléphone sonne à cet instant là et je décale pour décrocher. Je termine rapidement avec cet appel et je reviens trouver les 3 en discussion amicale.

- Ça va Kirsten ? Ton gars prend bien soin de toi j’espère ?

- Je n’ai pas à me plaindre Israël, tout va bien de notre côté. J’espère que chez vous aussi.

- Demande à Elvira moi je n’ai pas à me plaindre

Comme tout à l’heure elle se contente de sourire timidement en décalant une mèche fictive de son visage. Je n’aime pas beaucoup les filles timorées, ça il va falloir qu’elle le comprenne. Les aurevoirs faits, El et moi prenons la route tout d’abord en silence puis contre toute attente elle brise la glace

- Qui t’appelait à une heure aussi tardive ?

C’est vrai qu’il est 1h58

- Ma petite sœur, elle vit chez moi. Je ne lui ai pas dit que je trainerais dehors ce soir

- Hum.

- Qu’est-ce qu’il y’a El ? Un souci ?

- Aucun…. En fait si… allons chez toi et très tôt tu me ramènes chez mes parents

Je souris à sa proposition des plus alléchantes et serre brusquement sur le côté.

- Israël tu es fou ?! Tu m’as fait peur !

- Je te veux dans ma vie El, mais je saurais attendre que tu sois prête. Ce soir tu ne l’es pas

Je suis sérieux je la fixe du regard. Elle plonge ses yeux dans les miens et me caresse le visage

- Israël promets-moi que tu es sérieux, que tu ne joues pas…

Je prends sa même main et lui fais un baise main. Ensuite je la pose sur mon cœur

- Tu entends comment il bat mon cœur ???

Sans attendre sa réponse, je pose sa main sur ma bosse

- Tu vois l’effet que tu me fais ? Je ne vais pas te mettre au même rang que toutes les autres et te faire entrer chez moi en pleine nuit comme une voleuse non ! Tu y entreras le jour et tu seras accueillie telle une reine. Alors oui je te rassure que je ne joue pas. Je te veux dans ma vie bébé dès ce soir. Deviens ma femme….

Elle m’embrasse avec une passion non feinte et je réponds des plus ardemment à son baiser

- Alors fais-moi l’amour ici Israël. Déjà elle a défait sa ceinture et me grimpe dessus

Je la laisse faire et sors précipitamment un préservatif de ma poche arrière. Je l’enfile et sans ambages elle s’empale sur moi c’est bref, c’est rapide, c’est intense je la soulève et la rassois dans des gestes sûrs et durs nous ne tardons pas à venir à l’unisson puis éclatons d’un fou rire suite à quoi je l’embrasse encore tendrement

- Va pour demain 17h Israël

- Tu ne peux pas savoir combien je suis ravi de te l’entendre dire !

Je finis par aller la déposer chez elle puis reprends le chemin de ma maison en sifflotant. Quand je gare dans le parking et descends de la caisse il est 2h47.

PING sms

« C’est validé » ?

Je ris avant de répondre à mon partenaire

« Tu ne peux pas respecter la vie privée des gens » ?

« Toi tu as la vie privée ? »

« Reste-là tu dors »

« Oui je dors et avec qui tu sais. Essaie de faire comme moi je vois »

J’éclate de rire avant de lui répondre

« Malade » !

Je range mon téléphone et monte les marches 4 par 4 jusqu’à mon appartement. Je sors mon jeu de clé et le rentre dans la serrure. Je me dirige d’un pas léger vers ma chambre et sans même allumer je commence à me désapper

- IBII d’où sors-tu ?!

La lumière s’allume sur elle. Mon cœur manque de tomber dans ma poitrine.

****Magguie****

- Maîïï !

Silence

- Maîiiiii !!!

Silence !

Je me lève et me dirige vers sa chambre. Demoiselle a les écouteurs aux oreilles assise sur son lit, adossée contre le mur de sa chambre, les genoux repliés sur la poitrine. Depuis le pas de sa porte j’entends le bruit que fait sa musique. Seigneur comment peut-elle supporter un tel vacarme ?! N’est-ce pas quand le tympan va se percer c’est encore moi qui vais devoir courir chez un ORL ? Je me dirige vers elle et lui enlève l’un des écouteurs

- Tu ne m’entends pas t’appeler ?

- ….

J’inspire fortement et m’assois près d’elle

- C’est quoi le problème cette fois Maî ?!

- Déjà c’est Terri !

Elle se lève furieuse

- Hehehehehehe jeune fille tu changes de ton quand tu me parles !

- C’est toujours comme ça avec toi ! On ne peut jamais te parler !

- Tu peux me parler Maî ! C’est bien pour cela que je suis assise ici alors tu baisses d’un ton et m’explique quel est ton souci ok ?!

Elle fait mine de se diriger vers la porte

- Ne tente pas Maî ! Ne me tente même pas ! Jusqu’ici je suis patiente avec toi alors ne me pousse pas à bout ! Non mais qu’est ce qui t’arrive au juste ?! Je ne te reconnais plus ! Tu passes ton temps enfermé ici ! Tu es devenue insolente ! Tu ne t’exprimes plus ! Juste championne de la bouderie !

- Parce que tu fais trop ton vieux jeu ! Tu refuses de vivre avec ton temps !

- Toujours parce que je refuse tes affaires de ipad iphone etc dans cette maison ?

- Comment as-tu pu demander à grand-mère de ne pas m’envoyer l’ipad que j’ai demandé ? Comment as-tu osé ??

- Parce que tu es en classe d’examen jeune fille ! Tu es en Tle à la porte de sortie de ma maison ! Dans un peu plus de 2 mois tu composes et s’il plait à Dieu tu termineras ton cursus. Tu t’en iras ensuite chez ta tante faire ta diva mais ici…

- Ici on est en prison ! C’est à peine si on a le droit de tousser. Tu te crois trop à l’époque du Neandertal tu penses trop qu’on a encore 8ans ! On a à peine le droit de regarder la télé !

- Maî tu exagères !

- Non ce que je dis est vrai et tu le sais !

Je la regarde

- J’ai 16ans sous peu et tu viens encore me chercher au collège comme si j’en avais 2 ! A cause de toi on se moque de moi en classe

- Mais laisse faire Maî ! Chaque maison se gère fonction de ses dirigeants et moi je tiens à vous assurer le meilleur encadrement possible dont je dispose tant que vous êtes chez moi

- Tu nous étouffes maman

- Oh !

- Oui ! Je dois te le dire ! Je ne peux pas aller à un anniversaire ! Car pour toi je dois être ici à 20h et pourtant tous mes amis qui vont aux anniversaires sortent de chez leurs parents avec leur consentement à 22h ils rentrent le matin

- Tu fais peut-être Terminale jeune fille mais n’oublie pas que tu n’as même pas encore 16ans ! Tu as sauté des classes certes mais tu n’es pas encore assez mature pour vivre la vie du dehors !

Elle a un rire désabusé

- Je peux avoir un téléphone ?

- Non !!!

- Je peux quand même sortir de MA chambre ?

Je lève les yeux au ciel, exaspérée

- Tu n’es pas en prison ici que je sache !

- Encore heureux

Sans en attendre plus elle sort et claque la porte. Me faisant sursauter au passage. Je suis dépassée par cette enfant. Mon Dieu c’est comme ça que l’adolescence est difficile à gérer ? C’est comme ça que j’ai dérangé ma part de mère à cet âge ? Je ne m’en souviens pas !

Je me lève et jette un coup d’œil sur sa table d’études. Je reconnais sans peine un agenda aux motifs d’adolescentes. Je le prends et l’ouvre à la première page : c’est son journal intime. Mon cœur fait un bon dans ma poitrine. Je veux poursuivre mon exploitation mais j’hésite. C’est son intimité, je dois respecter son intimité. Je le repose où je l’ai trouvé et sors de sa chambre.

Nous sommes samedi, Lloyd a piscine, Anita y est avec lui Maî a catégoriquement refusé toutes activités extrascolaires que je lui ai proposées. Elle préfère aller en cours de répétition communs avec ses camarades de classe. Généralement ensuite ils se prennent des glaces dans la ville. Elle se ramène ici vers les 18h étant sortie à 8h. Je n’aime pas beaucoup ça mais j’essaie de lâcher un peu la bride. Elle veut sa liberté alors je la lui accorde dans la mesure du possible.

C’est vrai que les enfants ont grandi. Lloyd est déjà un jeune homme. Nous avons la même taille. Sa sœur me dépasse en taille et est toute mince. Une vraie beauté. Rien à avoir avec le fait que ça soit ma fille. Elle est très velue de très long cheveux naturels que je n’ai jamais voulu défriser. Encore heureux qu’à l’heure d’aujourd’hui elle ne réclame pas aussi le droit de le faire ! J’ai toujours été très portée vers tout ce qui est naturel. Maî est plutôt ou du moins a toujours été jusqu’ici une jeune fille calme et studieuse. Elle a très vite appris à faire des repas locaux et à tenir la maison. Depuis qu’elle est rentrée en Terminale là que je ne la comprends plus avec ses envies d’indépendance !

Pourtant sa grand-mère et elle ont toujours été très proches. Je voudrais juste qu’elle reste concentrée jusqu’à son bacc. Ensuite Hono prendra le relais. Elle l’attend là-bas. Tout est déjà arrangé.

J’ai perdu mon beau-père 2 ans après mon départ du domicile de mes parents. Je lui avais emmené les enfants à Nlong 4 fois entretemps. Ses filles et moi n’avons jamais été proches. Mes enfants n’entretiennent donc aucun rapport réels avec elles ni leurs cousins et cousines de ce côté-là.

Maman est revenue ici 3 fois en 6ans. Elle s’est refaite une vie là-bas. Elle travaille désormais dans un centre d’aide sociale aux personnes en difficulté et enseigne le français là-bas. Hono a eu des jumeaux d’abord, Hans et Hevrad, puis une petite Kate en diminutif du prénom de maman. Alma toujours égale à elle-même beaucoup plus suédoise que Camerounaise, quoique le cœur toujours sur la main. A chacun de ses séjours ici, Maman appelait Marc pour lui annoncer son arrivée. Jamais il n’est passé, jamais sa femme n’a daigné le faire pour 2. Jamais plus maman n’y est retournée. Marc décroche mes appels une fois sur 5, à la longue, je me suis fatiguée d’appeler. Jojo et Haylee, son épouse du papier, sont devenus un vrai couple et ils sont une fille, la petite Emereen. Il est en passe d’obtenir sa citoyenneté et planifie lui aussi un séjour avec sa petite famille ici.

***Maî***

J’arrive au glacier toute essoufflée et je les cherche du regard. Je vois une main levée dans le ciel c’est celle de Rhonda qui me fait signe. Tout sourire, je me dirige vers elle

- Ah mais Terry on ne peut pas te faire confiance hein, tu en as mis du temps !

Je lui fais la bise et salue les deux autres copines, Eliane et Bryanna

- Laisse-moi seulement comme ça

- Tu vas encore nous dire que ta mère ne voulait pas que tu sortes ?

Et elles partent toutes d’un rire moqueur. Ce qui a le don de m’énerver

- Vous vous trouvez drôles ? Pas moi ! Je crois que je vais rentrer !

Mais Rhonda me retient par le bras

- Fais pas ta chocotte ! Allez on te taquinait juste viens ! assied-toi !

- ….

Je m’exécute

- Ça n’avait rien à voir avec ma vieille. Je ne trouvais pas de taxi c’est tout ! Bon il a dit quelle heure alors ?

- Qui ça il ? demande Rhonda surprise

- Bah le repetiteur voyons !

Elles se regardent toutes les 3 et partent d’un fou rire. Je déteste quand elles font ça !

- Ah oui ! C’est vrai que tu n’es pas joignable ! Dit Eliane toujours moqueuse

- Terry dans le forum qu’on a crée sur whatsapp j’ai écrit hier qu’on ne ferait pas de cours aujourd’hui. Aujourd’hui c’est spéciale piscine party. On mange ici puis on file à la piscine. M’explique Rhonda

- Ah ! Ai-je dis gênée

- Ça veut dire que tu n’as pas pris de maillot ? Me demande-t’elle ?

Avant même que je ne réponde les 2 autres ont encore éclaté de rire

- Les filles arrêtez ! Vous n’êtes pas sympa ! Leur dit Rhonda

- Pardon kiakiakiakiakiakia C’est plus fort que nous kiakiakiakia. Dit Eliane

- Sinon on peut faire un tour rapide dans un magasin pour que tu t’en prennes un à ta taille. Tu as des sous pour ? Me propose Rhonda

- Oui oui

Je n’avais pas d’appétit pour la glace qu’elles m’ont proposé de prendre. A cause de ma vieille je passais encore une fois pour une guigne auprès de mes amies. Je suis certes la plus jeune de toutes elles ont toutes les 3 18ans mais nous faisons la même classe. Elles m’ont accompagné à citisport où j’ai pris un maillot et juste à côté à mahima où j’ai pris la trousse de toilette nécessaire pour une piscine party. J’espère juste qu’on ne va pas où Lloyd est

- Et on va à quelle piscine au juste ?

- En fait c’est chez mon cousin à bonapriso. Il fête son anniversaire et organise une petite fête à la maison. Dit Rhonda

- Ah c’est cool

Nous nous sommes toutes les 4 rendues sur le lieu de l’anniv et avons trouvé qu’il y’avait déjà du monde. Toutes les jeunes filles et les mecs autour de la piscine étaient maillot. D’aucuns étaient dans l’eau. Il y’avait dans un coin du jardin un DJ en train d’animer, et sur une petite table un peu plus loin des apéros et des boissons à disposition pour tous. J’étais un peu intimidée, c’était bien la 1ère fois que je me retrouvais dans ce genre d’endroit, avec des personnes qui n’avaient aucune gêne à se mettre à moitié nue

- Heyyyy Matt happy bday !

Rhonda se dirige vers un jeune homme à qui elle fait 2 gros bisous sonore sur les joues et se retourne vers nous fièrement pour nous présenter

- Les filles, mon cousin Matt. Matt, mes amies

- Joyeux anniversaire Matt ! Ont dit les autres, moi je n’arrivais à émettre aucun son.

- Merci c’est gentil.

Il nous a adressé un sourire poli sans plus en nous faisant la bise puis s’est de nouveau adressé à sa cousine comme si nous n’existions pas

- Tu connais la maison, pas besoin de te dire où vous pouvez vous changer

- Mais ouiii Mais au fait dis-moi…

- Oui ?

Et là elle a décalé avec lui pendant que les autres regardaient autour d’elle. Moi je me sentais mal à l’aise. Je ne me mettrai pas en bikini ici ça c’est clair. Au final elle revient et nous emmène avec elle dans une chambre de la maison. Très belle maison soit dite en passant. Luxueuse et raffinée en même temps. Le genre de maison où tu sens tout l’amour qu’un homme a donné à sa femme, tout l’argent qu’il a investi pour la mettre aux petits soins. Je ne sais pas si un enfant peut évoluer ici et être malheureux dans sa vie… Une fois dans la chambre les filles se mettent en bikini

- ZOGO c’est comment tu ne te changes pas ? Demande Eliane

- Elle a peur norrrr. Dit Bryanna

- Et alors ? Je suis encore libre de faire ce que je veux de mon corps ou bien ?

- Ça va Terry, Bryanna te taquinait juste réplique aussitôt Rhonda

- Je vais m’asseoir sur la terrasse, en face de vous, je ne suis pas… je n’ai pas très envie pour un début… enfin tu vois j’espère ?

- Je te comprends ma puce. Viens allons-y ! Me dit Rhonda pour me rassurer

Bryanna passe la 1ère en me regardant de la tête aux pieds puis en me toisant

- Tsiiuuuppppp

Je ne la gère pas. De retour sur la terrasse, les filles plongent dans l’eau alors que je vais m’assoir tranquillement en face d’elles. De temps en temps je leur jette un sourire, sinon la plupart du temps je suis plongée dans le roman de Daniel Steel que j’ai dans mon sac. Au bout d’un moment j’ai comme des fourmis dans les pieds. Je décide de me dégourdir un peu les jambes. Mes pas me dirigent vers le salon. Je me rapproche des portraits de famille. Ils sont 4 enfants dont 3 garçons et une fille. J’aurais bien aimé avoir aussi une sœur encore ou même un frère. Mais Margaret ZOGO en a décidé autrement. Et le souvenir de son mari m’est très lointain. Je n’en garde d’ailleurs rien de bon.

- Vous cherchez quelque chose en particulier ?

Je sursaute, prise en faute

- Pardon ! Je… je n’ai pas pu m’empêcher de regarder les photos…

- Vous n’êtes pas à la fête comme tout le monde ?!

- Excusez-moi. Je cherchais un endroit tranquille où je pouvais lire

Nous nous jaugeons du regard. Il est sur les photos de famille. Je le reconnais. Mais il fait plus jeune que celui qui nous a accueillis. C’est sans doute le petit frère

- Vous lisez ? Quoi ? Des trucs à l’eau de rose comme toutes les filles je suppose ?

- Vous avez la critique bien facile ! Excusez-moi ! Je vais regagner le dehors !

- C’est mieux !

Je suis passée dignement et fièrement devant lui. Il se prend pour qui celui-là ? On lui a dit parce qu’il a l’argent il a le droit de parler comme il le veut aux gens ?!

La journée passe lentement et péniblement. J’ai été accostée à plus d’une reprise par des mecs qui cherchaient à occuper leur temps libre les filles étaient dans l’eau à roucouler avec des garçons parfois elles en sortaient et venaient un peu me faire la conversation. A part une petite bouteille de fanta et quelques miniardises je n’ai pas avalé grand-chose. Mon lit, ma musique et la tranquillité de ma chambre me manquaient. Je préfèrerais mille fois être en cours de répétition qu’ici. Si c’est ça s’amuser vraiment ce n’est pas ma tasse de thé ! Tant pis si on me prend pour une coincéé !

Vers 15h fatiguée et ayant envie de dormir, je suis allée vers Rhonda qui discutait avec un mec depuis un sacré moment

- Miss ?

- Ah ! Ethan je te présente l’une de mes amies, Terry

Le mec me reluque sans gêne

- Ah oui ? Je ne l’ai pas vu dans l’eau tout à l’heure…

- Rhonda je vais y aller

- Déjà ?? Il est quelle heure ?

- J’ai des choses à faire miss. On se capte au collège lundi

- Tu es sûre que ça va ? Je peux demander à Andrew de te chercher un taxi hein

- Qui est Andrew ?

- Mon autre cousin, le petit frère de Matty

- Non non ! Je vais me débrouiller. On se prend au lycée, embrasse les filles pour moi

Je lui adresse un bisou volant et mon regard croise de nouveau celui de son Ethan là, il est à la limite libidineux. Hum !

Je récupère mon livre que j’ai laissé sur la table et le fourre dans mon sac puis je sors de la maison là. Sans peine je trouve un taxi que je prends en course pour logpom. Ce qui est bien avec Margaret ZOGO c’est qu’elle ne lésine pas sur les moyens qu’elle emploie pour nous quand nous ne sommes pas sous sa coupe. Si les gens pouvaient savoir que je trimballe 50.000 francs sur moi quand je sors comme ça ils en mourraient de rire. La dame dit que comme ça même s’il y’a accident je peux payer les premiers soins le temps qu’elle arrive. Sa névrose des fois m’amuse !

Une fois à destination je sors les sous de mon sac et règle ma note. Je rentre dans l’immeuble et salue quelques voisins au passage. J’ouvre la porte de notre appartement avec ma clé

- Salut Tata Anita

- Maî tu es là ?

Je lui lance mon regard le plus noir possible

- Même toi ?

- Weke ! Mon enfant excuse-moi Terry tu es déjà rentrée ?

- Voilà ! Yup ! Je suis rentrée. Et j’ai faim. Tu as préparé quoi ?

- Tes spaghettis façon façon là

- Tu as mis le fromage sur ça comme j’aime là ?

- Exactement comme tu aimes là !

Je cours lui faire un bisou bien sonore

- Tu es valable ma personne ! Façon j’ai faim là hein ! Lloyd est où ?

- Il est resté avec sa mère à la boutique après la piscine

- Celui-là hein ! Il manque un peu il épouse sa mère ! Il la suit trop !

- C’est ton problème là-bas si tu es jalouse

- Jalouse d’une femme que les hommes sont finis sur terre ?

- Tu veux déjà me présenter quelqu’un ma fille ?

- Je ne suis pas pressée

Je suis déjà en train de me servir quand je lui dis ça. Je pose lourdement mon sac sur la table de la cuisine et m’installe devant mon plat dont le fumet vient me chatouiller les narines. Anita me rejoint vite et s’exclame devant mon assiette

- Oukoulouuuu tu vas finir tout ça ?

- Je t’ai dit que j’ai faim norrrr

- Massa ! Tout ça part dans la taille seulement ! Tu es là maigre maigre !

- Eh oui ! Je dois bien justifier le mètre 82 que je fais !

Je mange en l’écoutant me sermonner sur ma façon de me tenir à table, de mâcher, de disposer mes jambes etc. Cette femme je ne sais pas si elle pense être en train d’éduquer la future reine d’Angleterre. Je finis et rot comme une bonne villageoise, après avoir bu mon verre de jus d’orange

- Ishhh ! Mon Dieu c’est ainsi que je t’ai éduqué ?!

J’éclate d’un rire ringard

- Ah même rire tu ne sais pas ? Comporte toi hein ! Tu m’énerves trop quand tu fais ça !

C’est toujours en riant que je lave mon assiette. Je la range toujours sous son regard réprobateur et me dirige vers ma chambre

- Je vais dormir un peu

- Tu me laisses seule ?

- Quand je suis entrée tu étais avec quelqu’un ?

- Waa alors qu’il y’a la suite du feuilleton là

- J’ai trop mangé Tata laisse je dors un peu après je viens on tape les divers. Comme c’est samedi je n’attends pas ta patronne ici avant 22h

- Elle est avec l’enfant elle va vite rentrer

Je m’arrête dans mon élan de marche et la regarde incrédule

- C’est le père là vous appelez encore l’enfant ?! Mdrrrr à son âge je tournais déjà le couscous hein

- C’est mon bébé laisse le !

- C’est ça même ! Quand bébé va vous ramener bébé là c’est là vous allez comprendre

Je rentre enfin dans mon antre et plonge lourdement dans mon lit. Je regarde le plafond le sourire rêveur. Manger me rend toujours joyeuse. Je repense à la journée les filles, le mec hautain là pffff ! Il a sa chance que j’étais d’humeur polie. Un chi*ba*gnard. Je perds quelques minutes là le sommeil ne vient pas. Ah ! Mon sac est resté à la cuisine. Je vais le récupérer et reviens me coucher. Je sors mon Daniel Steel et le rouvre à la page où je suis quand un papier en tombe sur mon ventre. Je ne me rappelle pas avoir mis une note dans ce livre. Je le prends et le lis

« J’aimerais vous inviter à prendre un pot. Appelez-moi au 69*******.

Andrew »

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