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09

Très tôt le lendemain matin, ma mère m’a faite appeler dans sa chambre où elle dormait désormais avec Maî qui avait vu en elle une sorte de rempart. Il était à peine 6h

- Oui Maman ?

- Magguie assied-toi stp

Ce que je fais

- Magguie j’ai fait un drôle de rêve cette nuit….

- …..

- Nous étions tous à un rivage et tout le monde était triste. Nous disions aurevoir à quelqu’un sur un bateau au large mais son visage me semblait lointain. La grande famille était là, même ton père était présent ta belle sœur aussi je l’ai vu, Mélanie. Pas sa mère. Puis soudain le visage de ton mari m’est apparu clairement comme étant celui sur le bateau et qui répondait aussi avec un visage dévasté par la tristesse et le remord à notre aurevoir. Je me suis aussitôt réveillée. Magguie il faut prier. Je fais des rêves généralement prémonitoires. Quelques jours avant le décès de ton père j’ai rêvé qu’il tenait fermement la main de feu mon père et que les deux avançaient en me tournant le dos au milieu d’un champ de maïs, pendant que Simon et Mathieu me retenait de force alors que je hurlais à plein poumons à ton père de revenir sur ses pas et de rentrer avec moi à la maison. Quelques jours après il faisait un AVC. Magguie ton mari est malade ?

- Il est juste parti à l’Est pour une mission Maman il va revenir

- Magguie oooo Magguie ne me cache pas tes choses ! Si tu me les caches c’est pour les dire à qui ?

- ……………. Ma’a je ne te cache pas mes choses. J’essaie juste de bien faire les choses

- Ne les fais pas si elles te détruisent et font du mal à tes enfants

- Ne t’en fais pas maman je sais ce que je fais

(….)

Du moins c’est ce que je croyais jusqu’à ce que je réalise que mon mari parti certes pour une période indéfinie était déjà à l’Est depuis deux mois. Sa ligne que je lui connaissais ne passait plus. Notre maison même il l’avait déménagé en ne prenant que le strict minimum. Je l’ai su quand Tata Solange m’a appelé un matin pour me dire que le bailleur n’ayant pas de loyer depuis déjà 4 mois était venu réclamer son dû et avait foutu nos affaires dehors. Arthur avait quitté la maison en ne prenant que ses affaires et elle m’avait appelé en catastrophe pour que je vienne récupérer les miennes, le mobilier les lits, bref toute la maison.

Il avait au moins eu la décence de n’emporter que ses vêtements et ses documents de valeur, rien de plus. J’ai compris qu’il est passé à autre chose car je n’avais plus de contact avec lui, je ne savais plus où il résidait, ses amis quand il m’apercevait en ville changeaient de trajectoire. J’ai voulu me prendre un appart mais maman a dit hors de question. On va se serrer tous dans la maison. Jojo était enfin parti donc j’avais sa chambre pour moi et les enfants. On avait réorganisé la maison de telle sorte que mon mobilier aussi y a trouvé sa place.

3 mois plus tard les enfants ont débuté l’école non loin de chez maman. Llyod demandait encore après son père mais Maî non. Sa colère contre lui était palpable. Il n’a même pas cherché à savoir si ses enfants ont été scolarisés et où ils sont inscrits. Heureusement que j’ai mon petit business et mes économies ! Maman a appelé Papa Jean qui lui a dit qu’il a lavé les mains sur son fils car il a appris qu’il fait des choses pas claires à Douala. Il ne lui adresse plus la parole et ne sait même pas comment s’excuser auprès de nous pour cette honte.

(…)

Un matin Lloyd ne se sentait pas bien. Il avait les yeux jaunes et son pipi était limite orange. Son pédiatre étant absent je suis allée dans une autre clinique indiquée par une cliente. Là-bas après l’avoir examiné, ils m’envoient dans un laboratoire du côté de bonapriso pour faire des examens poussés. Nous voici dans le taxi mon bébé et moi il est gneugneu acariâtre ne veut rien avaler se love tout contre moi. Le même taxi prend deux jeunes dames qui s’asseyent l’une devant et l’autre derrière et continuent leur conversation visiblement entamée à l’extérieur

- De vivant je t’assure je n’avais jamais rien vu d’aussi pathétique ! J’ai eu pitié de la maman là onong !

- C’est pas croyable ! Ton propre enfant se laisse ainsi condamner enceinte parce qu’elle ne croit pas en la maladie ?! Mais le sida c’est encore une maladie qui scandalise qui ?

- Et il paraît que le type est marié hein ! Il a abandonné sa femme et ses enfants pour stay avec elle

- Mais tu penses que c’est pour rien toi aussi ?! Ils sont malades à deux better ils meurent à deux ! Sûre que la femme du type est saine

- Mais c’est une raison pour condamner l’enfant à naître ?

- Je te dis ! Je t’assure sa maman est venue nous trouver là en plein restaurant et a versé le contenu de l’assiette de Maeva sur sa tête ! Qu’enfant maudit ! Soi maudite ! Puis elle a attrapé son type là par le col en lui disant que tu as réussi ton coup tu as tué ma fille vivante !

Ca a fait tilt dans ma tête que Hum ! C’est pas mon histoire on raconte ici ?

- Mais comment la matter là a su ?

- Il paraît que la go marche mainant dans la ville avec le mari d’autrui ton pied mon pied jusqu’à ils vivent ensemble et la petite sœur de Maeva, Nathalie a dit à leur mère que Maeva est séropositive

C’est bien mon histoire…

- Mais c’est toi qui djoss avec elle norrr. Elle te dit quoi concrètement ?

- Gars elle vit sur une autre planète avec son type là… Euhhh Arthur voilà et elle se soigne à l’indigène les choses des whites là c’est pour se tuer le corps. Il serait en train de se séparer de son épouse ils vont se marier

- Mais et pour l’enfant alors ?

- Mère je vais te dire que quoi ? Je t’ai dit ce qu’elle m’a dit aussi

- C’est pas croyable mes sœurs vraiment conseillez votre amie. Elle est une vraie inconsciente. Le type même avec qui elle est là est très mauvais ! elle a le VIH elle ne se soigne pas parce qu’il l’encourage à ne pas le faire qu’est ce qui ne lui dis pas que lui est en train de se soigner en cachette ? Elle va mourir là il va retourner chez son épouse avec l’enfant qu’elle aura accouché. A dit le chauffeur qui s’en était mêlé aussi.

Je me suis tue. Donc comme ça mon mari vit maritalement avec sa sidéenne et ils se la coulaient douce en attendant patiemment leur bébé à venir. Bravo !

Plus de peur que de mal pour Lloyd. Le pédiatre m’a avoué avoir craint une hépatite mais c’était juste un palu sévère. J’ai raconté l’histoire du taxi à mes sœurs et à ma mère qui m’ont dit qu’il était grand temps que la justice nous sépare Arthur et moi. J’en étais encore à me demander s’il n’y avait pas une autre façon de colmater les brèches de cette histoire quand j’ai reçu ce coup de fil là qui a changé ma relation avec mon mari à tout jamais…

(…)

- Woyooooooooo A mama ooooo je suis finie. Ma mère ?! Ma mère ?! Womoooooooooooooo

La nouvelle est tombée il y’a deux semaines. Maman Téclaire s’est couchée la veille et ne s’est pas réveillée le lendemain. A NLONG chez elle. Comment je l’ai appris ? Par maman qui elle-même l’a appris par la famille. Dans la panique j’ai même pensé à m’y rendre aussitôt la nouvelle tombée mais maman m’a rappelé que vu la conjecture actuelle de notre relation à mon mari et à moi, je n’ai pas plus de devoirs que ça. Elle m’a suggéré d’attendre que le programme du deuil soit établi pour organiser notre voyage et notre séjour sur place. Car elle ne comptait pas me laisser y aller toute seule. Mes tantes, ses sœurs, se sont toutes levées comme une seule personne et nous sommes allées à NLONG, deux jours avant et avons élu domicile dans une maison d’hôte à nous proposée par le chéri de l’une de mes tantes, lequel est veuf ; elle-même veuve aussi. Il serait de NLONG aussi.

Papa Jean nous a reçues et accueillies avec toute la chaleur du beau-père envers sa belle famille. Et c’est ainsi que sans apriori aucun, nous avons organisé le deuil à notre niveau cuisine entretien du domicile réception des membres de la famille. Mon cher et tendre époux se pointait et disparaissait tel un bandit nous évitant ma famille et moi comme la peste. Je n’ai ressenti aucune colère envers lui. Arthur me faisait beaucoup de peine, il semblait vraiment amaigri et malade. J’ai eu le soutien de ma famille tout au long de mon séjour sur place. Mon mari, le père de mes enfants, Arthur l’homme à qui j’ai confié ma virginité et ma vie sexuelle sur 10 ans pratiquement a enterré sa mère en m’évitant au maximum. Il a même eu le toupet de se pointer avec sa Maeva et son ventre proéminent.

Mais nous avons tous assisté à la scène où Papa Jean a volontairement ignoré la main tendue par elle et lui a signifié qu’elle n’est pas la bienvenue chez lui. On ne connaît à Arthur qu’une seule épouse que voilà. Et là il m’a pointé du doigt. Arthur est rentré dans une colère noire et a tiré sa petite ils sont sortis de la pièce. Elle l’a suivi fièrement un regard narquois vers moi. Ils me faisaient de la peine tous les deux. Arthur n’a même pas idée de l’embarras dans lequel il a mis ses proches car même ses amis quand nos chemins se rencontraient ils ne savaient où se mettre ni comment réagir. Moi je me contentais de rester polie et de leur adresser mes salutations. Mes belles sœurs aussi m’ont superbement ignorée. Mon beau père a marché avec nous et ses frères et cousins et a enterré son épouse stoïquement sans un regard pour ses enfants.

Triste moment pour tout le monde. Nous avons tous versé une larme car chacun de nous a vécu quelque chose avec elle, en bien ou en mauvais. Dommage vraiment que je n’ai pas pu apporter du soutien affectif à mon mari en ce moment là. Je me suis contentée de compatir pour toute la famille, en soutenant du mieux que je pouvais mon beau-père. Les enfants sont arrivés le matin de l’inhumation avec Marc. Dans leurs jolis uniformes du deuil. Ils sont venus se coller à moi. Je ne voulais pas qu’ils saluent beaucoup de monde. Alors je suis restée en retrait avec eux dans une des pièces de la maison en attendant le moment précis de l’inhumation. Leur présence a créé le seul moment de communication entre Arthur et moi ; un moment vraiment très gênant. Il est resté au salon quand il s’est mis à les appeler

- Maî ! Lloyd !

Les deux m’ont lancé un regard interrogateur

- Allez saluer votre père. Ai-je dit

- Non ! A fermement répondu Maî

Ça c’est bien du Maî tout craché

- Maî ! Lloyd !

Les pas se rapprochent. Puis il est debout devant nous

- Vous ne m’avez pas entendu vous appeler ?

Lloyd regarde son père comme s’il ne savait pas vraiment qui c’était ; Maî ne le regardait même pas

- Venez je vous présente quelqu’un

- Non ! Maman ne le laisse pas nous emmener ! Dit Maî

- Bonjour Arthur. Ai-je dit à celui-ci

- (Sans un regard pour moi) … Bonjour ! Maî ! Ne me perdez pas le temps hein ! Venez ici !

Lloyd s’avançait déjà résigné quand d’instinct je l’ai retenu vers moi

- Et si ce n’est pas trop te demander tu veux leur présenter qui ?

- Ça ne te regarde pas !

- Il me semble que si. Ce sont aussi mes enfants.

- Tout comme ils sont de moi aussi jusqu’à preuve du contraire.

- Tiens donc tu t’en souviens enfin ?!

- Tsiup ! Venez ici !

Il essaie de les tenir l’un comme l’autre de force s’ensuit un corps à corps corsé entre lui Maî et moi. Lloyd lui s’est mis à pleurer. Maî a mordu son père si fort que la marque de ses dents est restée sur la main de son père. Il a voulu la frapper par chance je me suis opposée à temps et son geste est allé dans le vent

- Espèce de…. ! Tu me mords ?! Tu es malade ?

Elle pleurait maintenant toujours en colère

- Laisse-nous ! Maman rentrons chez nous !

- Là…. Là…. C’est fini. Ne pleure plus. Arthur sors immédiatement de cette pièce ! Tu as oublié que nous existons continue dans ce sens !

- Espèce de ratée morveuse comme ça là ! Reste avec tes imbéciles d’enfants même

- Oui c’est ça j’accepte va à ta sidéenne de petite amie et ton enfant condamné dès la naissance !

PAM ! Il venait de me gifler mais c’était sans compter sur moi. Je lui suis tombée dessus de toutes mes forces entre coups cris larmes je frappais de toutes mes forces les restes de mon mari. Il me le rendait bien. Le vacarme a attiré des cousines à lui qui sont rentrées dans la danse pour nous séparer, son père et ma mère se sont retrouvés dans la même pièce

- C’est comment Magguie ?! C’est quoi ? Il t’a frappé ? Dis-moi

Mes enfants et moi pleurions sans avoir la force de répondre à mon beau père. Mais Lloyd s’est finalement exprimé

- Papa a tapé maman Papa a tapé Maî

- Quoi ?! Tu vas tous nous taper aujourd’hui Arthur ! A dit ma mère qui a enlevé le foulard qu’elle avait sur la tête se l’est attachée autour de sa taille et a cravaté Arthur en poursuivant

- Ta folie là je vais te montrer que ça ne dépasse pas ma part.

Elle l’a giflé de toutes ses forces tandis qu’il se protégeait juste. Par respect pour la matriarche je présume. Papa Jean n’était plus le seul homme de la pièce ses frères aussi étaient là et ils ont dégagé maman

- ZOGO Arthur Junior aussi vrai que je suis ton père je te demande de quitter ma maison et d’attendre ma mort pour y revenir. Sors d’ici !

- Oui ! Je pars ! Qu’elle reste même avec ces imbéciles d’enfants

- Toi-même imbécile ! Idiot comme ça là cadavre vivant

Il revient vers moi pour me frapper mais ses oncles sont plus forts que lui et l’en empêche en le chassant tel un malpropre de la maison.

- Magguie prends les enfants on rentre à la maison. Tu as épousé quoi comme ça là ?! Un idiot qui n’a aucun respect ni pour toi ni pour moi ni pour son propre père ?! Il t’abandonne avec les enfants et vient aujourd’hui vous frapper ?! Je te dis que ce mariage s’arrête ici !

- Calme-toi Cathérine. L’enfant là n’a plus toute sa tête…

- Non Jean ! La folie là on peut tous l’avoir. Je suis vraiment navrée que tu subisses ceci en ce triste jour mais la coupe avec ton fils là est pleine. On arrête tout ! Tes petits enfants seront toujours tes petits enfants. Jamais on ne te les refusera mais là où ma fille mes petits enfants ou moi-même nous serons que ton fils ne mette pas les pieds.

- Maman attendons l’inhumation fini on part

- C’est ce que j’essaie aussi de lui dire depuis Magguie. Parle à ta mère. Moi on m’attend dehors

Papa Jean est sorti et Maman les enfants et moi sommes restés en conclave dans la pièce, vite rejointes par mes tantes qui se sont insurgées sur le fait d’avoir raté une occasion de refaire le portrait à mon mari. L’une d’elle m’a même dit avoir sciemment donné à sa Maeva qui venait de lui demander de l’eau à boire sans savoir qui elle était un verre d’eau dans lequel elle avait mis du sel. La pauvre a craché la première gorgée qu’elle a essayé d’avaler.

Quelques heures plus tard inhumation passée, nous sommes allées dire aurevoir à mon beau-père et avons repris le chemin du retour. Arthur n’a pas assisté à l’inhumation de sa mère. Il a ramené sa dulcinée avec lui juste après l’incident. Maman quant-à elle ne décolérait pas. Elle m’a dit que procédure de divorce là si elle n’était pas encore enclenchée par Arthur j’allais réellement l’enclencher dès le lundi suivant.

Sauf qu’à 21h le même soir, bien installée au chaud dans mon lit avec mes enfants je reçois un coup de fil d’un numéro non répertorié.

- Allô ?

- Oui bonsoir Marguérite, c’est Lionnel

- Bonsoir Lionnel. Comment vas-tu ?

- Moi oui mais j’ai une triste nouvelle à t’annoncer je suis actuellement au CHU de Yaoundé avec ton mari. Il a eu un terrible accident en revenant des obsèques de sa mère. Il ne va pas bien Magguie, il faut venir….

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