Chapitre 07
Je voulais l'ignorer pour rentrer dans la maison mais une force surhumaine me retenait. La jeune fille s'était écroulée sur le sol en pleurant. Je descendis du véhicule et vint auprès d'elle.
– Bonsoir demoiselle ! Comment allez-vous ? Excusez-moi pour le dérangement ! j'aimerais savoir ce qui vous arrive. Je pourrai peut-être vous aider.
La jeune fille ne voulait pas discuter avec moi et après avoir insisté, elle a fini par cracher le morceau.
– C'est .... C'est ma mère....
– Votre mère ? Qu'a-t-elle ?
– Monsieur, ma mère est vraiment souffrante et je ne sais comment faire pour l'amener à l'hôpital. J'ai tout fait : préparer des tisanes et autres mais sa santé s'aggrave de jour en jour. Mais je ne sais pas pourquoi je vous dis tout cela excusez-moi beaucoup.
Elle voulait me quitter après avoir fini de parler mais je l'avais arrêté.
– Pourquoi voulez-vous partir alors que la santé de votre mère est en danger ? On ne se connait pas mais toute chose à un début. Comment est-ce qu'on vous appelle ?
–Naomie, je m'appelle Naomie, excusez-moi de m'être comportée ainsi.
– Il n'y a rien à excuser. Pouvez-vous me conduire chez vous ?
– Oui monsieur c'est tout juste à côté.
– OK allons-y alors
– Comment monsieur ?
– Montez dans la voiture !
– Non monsieur je ne peux pas car je ne vous connais pas.
– Naomie vous avez parfaitement raison mais je ne suis pas quelqu'un qui pourrais vous faire du mal. Je suis venu habiter dans cette maison car c'est mon père le propriétaire donc je ne suis pas un étranger ici. Montez ! Votre mère nous attend.
Naomie est montée dans la voiture et nous sommes partis chez elle. J'étais vraiment étonné de voir la maison dans laquelle elle vivait avec sa mère ; vrai bidonville. J'étais descendue de la voiture pour me rendre dans la chambre où était sa mère et cette dernière était par terre en train de se lamenter. J'avais demandé à Naomie de m'aider et elle et moi avions fait entrer sa mère dans la voiture. Elle aussi était montée et avec rapidité nous nous étions rendus à l'hôpital le plus proche.
Une fois à l'hôpital, les médecins ont commencé leur travail. Naomie était toujours en larmes. Je voulais me rapprocher d'elle pour la calmer mais je me retiens. Je pensais toujours à Rose et à tout ce qu'elle m'avait fait. Je me demandais si Naomie aussi n'allait pas se retourner contre moi une fois que sa mère sera en bonne santé. Mais la manière dont elle pleurait me rappelle mes sœurs et j'étais obligé d'aller vers elle.
– Pourquoi pleures-tu depuis l'instant où je t'ai rencontré ? Pourrais- je avoir un sourire venant de toi ?
– Monsieur j'ai peur que ma mère me laisse seule. Je n'ai qu'elle dans cette vie. Mon père nous a laissé lorsque j'avais 15 ans. Depuis tout ce temps, c'est elle seule qui prend soin de moi. À vrai dire c'est à cause de moi que ma mère est souffrante car elle prenait tout l'argent qu'on gagne à chaque récolte si nous semons du maïs et autres pour que je puisse avoir mon BAC. Maintenant je suis admise et la voilà souffrante. Elle n'a plus d'argent pour se soigner à cause de moi, de mon BAC. Notre père est décédé à cause des problèmes d'héritage de famille et ses frères nous ont renvoyé de la maison de mon père. Monsieur c'est seulement ce terrain de mon père qu'ils nous ont laissé. J'ai peur, j'ai vraiment peur.
J'avais écouté l’histoire de Naomie et j'avais perdu ma langue. Je ne savais plus quoi dire et directement j'avais perdu la haine que je commençais à avoir à l'endroit des femmes. Une femme, une mère en souffrance parce qu'elle veut aider sa fille à construire son avenir. Naomie avait sa tête sur mon épaule, toujours en train de pleurer. Je l'avais redressé et elle me fit face.
– Aimez-vous vraiment votre mère ?
Elle acquiesça.
– Dans ce cas, il faut que vous arrêtiez de pleurer. Priez ! Tout se passe bien dans la joie. Moi je sais que votre mère ne mourra pas. Restez positive comme moi ! Dites-moi ! Avez-vous mangé quelque chose aujourd'hui ?
– Non monsieur mais je n’ai pas faim.
– Comment vous n'avez pas faim ? Vous allez acheter quelque chose pour manger. Il y a des bonnes dames qui vendent juste à la devanture de l'hôpital.
– Non monsieur je n'ai pas faim. Ce dont j'ai envie c'est de voir ma mère.
– Qu'aimeriez-vous manger ? J'irai vous l'acheter moi-même.
– Monsieur j'ai pas faim, ne vous dérangez pas !
J'étais en train de discuter avec Naomie concernant ce qu'elle allait manger lorsque le Docteur sortit de la chambre où était la mère de Naomie. Nous nous étions précipité pour aller le voir :
– Docteur, comment va ma mère ? Elle se porte bien ? Elle a quoi docteur ? Ma mère va mourir ?
– Non ma fille. Ta mère ne mourra pas et Elle se porte bien. Pour le moment, elle est en train de dormir.
Comme Naomie était pressé de voir sa mère je l'avais laissé discuter avec le docteur et après leur discussion le docteur était venu vers moi.
– Bonsoir c'est vous monsieur Richy ?
– Bonsoir Docteur c'est moi, comme elle va ?
– Elle se porte bien et elle n'a rien de grave. C'est le paludisme et aussi elle souffre du manque de vitamine et de calcium, rien de plus. On dirait aussi qu'elle ne dort pas sous une moustiquaire imprégnée.
– Merci Docteur ! Et à part cela ? Risque-t-elle de quelque chose ? Si oui, dites-le-moi pour qu'on en règle tout de suite !
– Monsieur Richy, elle se porte très bien maintenant. Elle pourra rentrer chez elle demain.
– Merci bien Docteur ! Veuillez bien examiner Naomie aussi !
– La fille ? De quoi souffre-t-elle ?
– Apparemment rien ! Mais elle vit avec sa mère. Examinez-la aussi !
– Alors, qu'elle me suive !
– Non non monsieur j'ai rien du tout. Ne vous gênez pas ! Vous avez trop fait pour nous. Dit Naomie.
– Que dites-vous Naomie ? Selon vous, l'argent est-il plus important que le bien-être de l'être humain ?
Docteur elle viendra vous voir sous peu parce qu'elle veut aller manger.
– Entendu monsieur Richy.
Le docteur était parti et Naomie voulait parler mais je ne lui avais pas laissé le choix. Je l'avais conduit dehors et nous avions pris de quoi nous régaler. Elle qui me disait qu'elle n'avait pas faim mangeait avec rapidité. Une fois fini, nous sommes entrés à nouveau dans l'hôpital et sa mère s'était déjà réveillée.
Les médecins nous avaient autorisé à la voir et nous étions entrés dans la salle où elle était. Naomie était vraiment contente de voir sa mère. Elle commença à lui demander comment elle avait fait et cette dernière me présenta à sa mère. J’avais un peu discuté avec sa mère et je lui avais dit d'aller payer à manger. Ce qu'elle avait fait. J'étais toujours avec elles lorsque mon téléphone sonna. J'avais décroché l’appel et c'était ma mère. Mes sœurs aussi m'avaient appelé ainsi que mon père.
Je ne sais ce qui m'arrivait car je me sentais vraiment en joie cette nuit-là. J'étais obligé de passer la nuit à l'hôpital avec Naomie et sa mère.
À suivre….
RICHY PLUME-RAM
GOD’S INSPIRATION
