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chapitre 04

*CAMP MILITAIRE*

*Rinnnn !!* L'alarme retentit avec une intensité déchirante, faisant sursauter tous les futurs militaires dans leur dortoir comme des âmes perdues dans un cauchemar.

Darwin, allongé sur son petit matelas, ouvrit brusquement les yeux, ressemblant à un

revenant échappé des limbes. Il se leva prudemment, le cœur encore lourd de souvenirs, puis tourna son attention vers le lit du dessus. Là, il aperçut King, endormi, un visage paisible comme celui d'un enfant qui rêve encore des doux jours

d'innocence.

— Hé ! King, n’as-tu pas entendu l’alarme ? demanda-t-il, mais son ami ne se réveilla pas et continua de dormir tranquillement, ignorant le chaos environnant. *Hum ! Avec tout ce bruit, il dort comme un bébé ? Eh, King, réveille-toi, bon sang !*

— Ah ! Maman, s'il te plaît, laisse-moi dormir, j’ai encore sommeil, répondit King, sa voix traînante et boudeuse, comme un enfant privé de son doudou.

— T'es sérieux là ? s’étonna Darwin, un mélange d'amusement et de frustration sur le visage. Qui est ta mère ? Réveille-toi, là-bas ! s'exclama-t-il avec l'irritation d'une mère africaine réveillant son enfant le matin, une voix pleine d'amour et

d'exaspération.

— Euh ! Vieux, c'est toi ? Hein ? répondit King, gêné, ses yeux à moitié ouverts, réalisant à peine où il se trouvait. Excuse-moi, j'ai cru être à la maison, murmura-t-il, l'air confus.

— Parce qu'à ton âge, tu es toujours chez tes parents ?

— Bah oui ! Bien sûr ! Nous, les Asiatiques, nous sommes très familiaux. En fait, nous ne quittons presque jamais le nid, avoua-t-il, un sourire timide aux lèvres, comme si cette dépendance était une fierté.

— Hum ! Étrange, dit Darwin, un rictus amusé se dessinant sur son visage. Bon, allons-y, j'ai faim, l’estomac criant dans un écho désespéré.

— À qui le dis-tu ? répondit King, l'enthousiasme de l'appétit l'emportant déjà sur le sommeil.

Arrivés à la cantine, ils virent tout le monde déjà assis, prenant une sorte de bouillie et grimaçant comme si chaque bouchée était une épreuve insurmontable.

— Hein ! C'est quoi cette nourriture qui fait tordre les visages ? demanda Darwin, un froncement de sourcils trahissant son dégoût croissant.

— Tu ne vois pas la texture ? Ça n’a vraiment pas l’air appétissant, répondit Darwin en grimçant à son tour, une grimace qui trahissait son désespoir face à ce festin de l'horreur.

— Eh, nous sommes tous obligés de manger ça ? demanda King, le visage déjà marqué par la déception, ses rêves d'un petit-déjeuner copieux s'effondrant comme un château de sable.

— Je crois bien que oui, répondit Darwin, se grattant la tête comme un singe perplexe, l'absurdité de la situation le faisant sourire malgré lui.

— Ah ! Maman ! s'écria King, commençant à pleurer comme un enfant dont le jouet préféré vient d'être brisé.

— Eh, gars, qu'est-ce que tu fais là ? T’es con ou quoi ? s'étonna Darwin, surpris par la soudaine vulnérabilité de son ami.

— Oui, je suis con, si tu veux, mais moi, j'ai faim ! Je veux manger un truc copieux, pas cette mixture bizarre, protesta King, les larmes aux yeux, la frustration se mêlant à la colère.

— King, grandis un peu, tu as 27 ans maintenant ! dit Darwin, l'incompréhension et l'amusement se mêlant dans sa voix.

— Darwin, quand il s'agit de nourriture, il n'y a pas de grand ou de petit. C'est l'estomac qui parle, et le mien crie famine, répondit King, la voix tremblante d'un désespoir comique.

— Hum, répondit Darwin simplement, avant d’avancer pour prendre son bol. Merci, madame, dit-il à la cuisinière, un sourire désespéré sur les lèvres.

— Je t’en prie, beau gosse, dit-elle en lui faisant un clin d'œil, une étincelle de vie dans ce lieu morose.

— Oh ! Je vois que quelqu’un ici a un crush, dit King de façon théâtrale, l'humour étant sa seule échappatoire à la tristesse.

— T’es fou, répondit Darwin, mais c’est quoi comme nourriture, madame ? interrogea-t-il la cuisinière, son ton se faisant plus sérieux.

— En vrai, je ne sais pas. C'est un mélange de tout, répondit-elle, un sourire désinvolte sur le visage.

— Eh ! C’est le ventre de qui que vous voulez jouer avec comme ça ? demanda King, déjà frustré, l'angoisse grandissant dans son estomac. Est-ce que vous savez qui je suis?

— Et t’es qui, exactement ? rétorqua la cuisinière, fronçant les sourcils de colère, défiant son arrogance.

— Ah oui, elle me pose la question ! Oh sérieusement ! Darwin, dis-lui qui je suis, dit-il en tapotant son ami pour qu'il parle à sa place.

— Et t’es qui ? demanda Darwin, un peu perdu, réalisant soudain le ridicule de la situation.

— Ah vieux, tu ne peux pas jouer le jeu. Je grimace, et tu as tout gâché, se plaignit King, se sentant gêné, la chaleur de l'embarras montant à ses joues.

— Rigolo, dit la cuisinière en le toisant, un sourire amusé aux lèvres.

— Empoisonneuse et sorcière en plus ! l'insulta-t-il, son ton à la fois dramatique et humoristique, comme pour alléger l'atmosphère.

— C’est moi que tu traites d’empoisonneuse ?

— Tu vois une autre ici ? rétorqua King, la bravade dans ses yeux.

— Non, mais... Oh là là ! C'est bon, merci pour le repas, dit Darwin, réalisant que cette joute verbale devenait trop intense. Sinon, ces deux-là allaient se battre.

Il était encore en train de sourire quand il se rendit compte d'une chose : cela faisait longtemps qu'il n'avait pas ri de cette manière, un éclat de joie qui semblait si lointain.

Disons, depuis la mort tragique de sa grande sœur, Lolita, un souvenir qui pesait encore lourd dans son cœur.

*À SUIVRE*

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