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chapitre 01

— Darwin, écoute-moi quand je te parle, déclara Tasha, sa mère, la voix tremblante d'un désespoir palpable.

— S'il te plaît, maman, ne recommence pas encore. Il est trop tôt pour ton sermon,dit-il, joignant ses mains en signe de prière. Sincèrement, fous-moi la paix.

— C'est à ta mère que tu parles de la sorte ! hurla Hugor, son père, la colère s'intensifiant dans sa voix.

— Je veux savoir un truc ! Que faites-vous chez moi d'aussi bon matin ? s'exclama-t-il, l'air perplexe, mais au fond, il ressentait un mélange d'angoisse et de colère.

— Mon bébé, nous nous inquiétons pour toi, murmura Tasha, les larmes aux yeux.

— Il faut bien parler, tu t'inquiètes pour lui. Pour moi, il est mort et enterré, comme...

— Hugor ! hurla sa femme, la douleur dans sa voix résonnant comme un cri de désespoir.

— Ne t'inquiète pas, mère, je suis habitué à son mépris à mon égard. Ça ne me fait plus rien, dit-il en souriant, mais cette façade de froideur masquait sa souffrance intérieure.

— Mon bébé, ne prête pas attention à ce que dit ton père, je t’en prie. Tu entends tout ce qui se dit sur toi ? Mon garçon, reviens vivre à la maison avec nous, s'il te plaît.

— Et alors, que j'en fasse quoi, maman ? Apprends à vivre sans te soucier des avis des autres. Et pour ta proposition, c'est non ! Je ne mettrai plus jamais mes pieds chez ton époux.

— Qui est ton père, mon cœur ? Fais-le pour moi, s'il te plaît.

— Maman, s'il te plaît, arrête ça, dis-je simplement, le cœur lourd.

— Tu sais que nous ne sommes pas des personnes normales dans cette société, et ce que tu dis là, sincèrement, je crois que tu n'as pas réfléchi, s'incrusta Gaspard dans leur conversation, sa voix empreinte d'une arrogance blessante.

— Toi, tu la fermes ! grogna Darwin, tel un lion défendant son territoire. Gaspard,mêle-toi de tes oignons.

— Quand il s'agit de l'honneur et du respect de la famille, je me mêlerai même de tes affaires, comme si tu ne voulais pas grandir.

— Imbécile ! grogna Darwin de rage, prêt à le frapper, mais au fond, il savait que la vraie colère était dirigée vers lui-même.

— Mon fils, s'il te plaît, calme-toi, intervint sa mère, la voix pleine d'inquiétude. Ton frère a raison, Darwin. Tu es le seul de tous tes frères qui n'est pas marié, qui ne veut pas travailler dans la société familiale et, pour couronner le tout, qui ne nous a jamais présenté de femme. Es-tu gay, mon fils ? Dis-le-moi, mon garçon.

— Sincèrement, vous m'exaspérez. Dehors ! Sortez de chez moi, hurla-t-il, la voix brisée par l'angoisse.

— Tu nous mets à la porte, mon garçon ? s'exclama sa mère, la douleur dans sa voix le transperçant comme une flèche.

— Tu m'as bien entendu, non ? Sortez de chez moi tout de suite, dit-il, le cœur lourd de regrets.

— Darwin, ne parle pas aux parents de la sorte, hurla son frère aîné, mais ses mots résonnaient comme du vide.

— Je dis dehors ! Vous voulez que je le dise en quelle langue ?

— Tu me déçois tellement, dit son père, sa voix empreinte de désespoir avant de prendre la porte, laissant derrière lui un silence chargé d'amertume.

— Ouais, c'est ça, je suis habitué, rétorqua Darwin, sa voix tremblante. Et vous deux là, qu'attendez-vous ? Dehors ! Oups !

— Tu es vraiment le raté de la famille, Darwani , cracha son frère aîné avant de claquer la porte, emportant avec lui une part de l'âme de Darwin.

— Dis ce que tu veux, répondit-il à son grand frère, le cœur lourd d'un chagrin inexprimable.

Sa mère le regarda tristement, une larme roulant sur sa joue. Elle lui fit un bisou sur la joue droite avant de sortir, car elle était attendue dans la voiture par son époux et son fils aîné, qui s'étaient déjà mis à klaxonner.

Darwin, en refermant sa porte, s'assit sur son divan, la tête entre ses mains, épuisé par la lutte intérieure. C'est toujours ainsi, se dit-il, une douleur sourde résonnant dans son cœur. J'en ai marre d'eux.

Il était en train de parler à lui-même quand une information passa sur la chaîne nationale qu'il suivait et attira son attention.

**Flash info : « L'armée américaine recrute. Que tous les jeunes hommes intéressés puissent se présenter à l'adresse qui s'affichera en dessous de cette publication. »**

Quand il prit connaissance de tout cela, une lueur d'espoir traversa son esprit. Voilà mon ticket de sortie. Comme ça, je pourrai mourir à la guerre, et ainsi je pourrai trouver la paix, échapper à ce poids insupportable et rendre fière ma nation.

C'est dans cette quête désespérée de libération qu'il décida de poser sa candidature comme l'un des intéressés. Il remplit sa candidature en ligne, son cœur battant à tout rompre, et attendit leur réponse.

**UNE SEMAINE PLUS TARD**

Darwin était assis dans son salon, perdu dans un film sur Netflix, une tentative vaine de distraction après avoir raccroché un appel de sa mère. Elle était la seule qui se souciait encore de lui après tout ce qui s'était passé.

Il était concentré sur son film quand une vibration sur son téléphone le fit sursauter.

« Monsieur Darwin Darwani, vous êtes attendu à tel endroit le 17 juillet suite à votre candidature pour l'armée américaine. »

Quand il prit connaissance de tout ce qui était écrit, un frisson d'excitation et de peur parcourut son corps. Il se leva de son siège, le cœur battant, et alla préparer sa valise, conscient que cette décision marquerait un tournant dans sa vie.

Quand tout fut bouclé, il se mit à écrire une lettre à sa mère, les mots coulant de son cœur comme un cri de désespoir et d'espoir mêlés. Quand il eut fini, il prit sa valise et sortit de sa maison en la fermant doucement, avec une tristesse infinie.

Il remit la clé au bailleur, vu qu'il vivait dans un petit appartement de 12 mètres carrés sur 12, une prison qu'il avait choisie pour fuir les bruits incessants et les blessures infligées par son père.

— Tenez, Pablo, il lui donna les clés de l'appartement, un geste chargé d'adieu.

— Merci, jeune homme. Que dois-je dire à votre mère ?

— Que je suis allé voir des amis et que je ne sais pas si je reviendrai. Je laisserai une enveloppe pour elle, tu la lui donneras quand elle viendra ici, dit-il, le cœur lourd.

— Pas de problème, jeune homme. Prends soin de toi.

— Merci bien, Pablo, répondit-il en souriant, mais son sourire était une façade fragile. Tout juste après, il arrêta un taxi : l'aéroport.

— Très bien, monsieur, répondit le taximan, sans se douter du tumulte intérieur de son passager.

**MANOIR DARWANI, RÉSIDENCE PRIVÉE**

— Hugor ! Ça fait près de deux semaines que nous ne sommes pas allés rendre visite à notre fils, déclara Tasha, la voix tremblante d'inquiétude.

— Il n'est pas mon fils, répondit-il en sirotant son whisky, un regard dur dans ses yeux.

— Que racontes-tu, voyons ? Et quand vas-tu pardonner à ton fils ? hurla-t-elle de tristesse, le cœur lourd de chagrin. Ce n'était pas sa faute, ce qui était arrivé, et d'ailleurs, ils n'étaient encore que des enfants.

— S'il avait pu se comporter en homme aujourd'hui... Il ne finit pas sa phrase et sortit

du salon, laissant derrière lui un silence pesant.

En arrivant près de la porte, il se retourna vers sa femme, le visage marqué par la colère et le regret, et lui dit : sache, Tasha, que je n'ai qu'un seul enfant, et c'est Gaspard. En ce qui concerne l'autre là, il peut bien mourir ou aller au diable, je m'en

contre-fiche, rajouta-t-il, le ton amer.

Son épouse Tasha se mit à pleurer, les larmes coulant sur ses joues, après les mots de son mari. Elle leva ses yeux vers un portrait accroché au mur central de la maison, chuchotant avec un air pensif : « Si tu étais encore là... »

Elle croyait que personne ne l'avait entendue quand une voix, douce mais ferme, lui répondit : « Ça pouvait être possible si ton enfant chéri s'était comporté en homme, maman. »

**À SUIVRE**

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