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Chapitre 6 : Échappatoire à la Bibliothèque

La cloche annonça la pause déjeuner, et la salle de classe se vida en un éclair. Les rires et les cris des élèves résonnèrent dans le couloir, mais moi, je n’avais aucune envie de me mêler à cette agitation. J’avais besoin d’un moment de solitude, loin du tumulte et, surtout, loin de Cristal.

Cristal, avec son air toujours sûr d’elle et son assurance déconcertante, était la dernière personne que je voulais croiser en cette fin de matinée. Chaque fois qu’elle était là, c’était comme si elle pouvait lire mes pensées, comme si elle avait un radar pour déceler mes faiblesses. Alors, j'ai pris la direction de la bibliothèque, mon refuge secret.

L’école, pour moi, a toujours été un endroit trop bruyant, trop mouvementé. J’aime l’énergie qui s’en dégage, les discussions animées dans les couloirs, les éclats de rire dans la cour, mais il y a des jours où j’ai besoin d’un refuge, un lieu où tout s’arrête, où le monde devient plus doux. C’est pour ça que je vais souvent à la bibliothèque.

C’est là que j’ai rencontré Aliefixe.

Au début, il était juste ce garçon silencieux, un peu trop pâle, toujours plongé dans ses bouquins. Il semblait vouloir disparaître dans l’ombre des étagères, évitant les regards, esquivant les conversations. Mais moi, je l’avais remarqué. Pas seulement parce qu’il était le nouveau ou parce qu’il était incroyablement beau à sa manière froide et distante. Non, c’était autre chose. Un mystère, une aura différente qui m’attirait comme un aimant.

Et puis un jour, nos mondes se sont croisés pour de bon.

La bibliothèque était calme, presque silencieuse, et l’odeur des livres anciens me réconfortait. Je m’y installai à une table près de la fenêtre, sortant mon carnet de croquis et mes crayons. Dessiner était ma manière de m’échapper, de créer des mondes où je pouvais être qui je voulais, sans jugement.

Je commençai à esquisser des formes, laissant mes pensées vagabonder. Les traits prenaient vie sous ma main, et je me sentais enfin en paix. Mais cette tranquillité fut de courte durée.

La porte de la bibliothèque s'ouvrit lentement, et je levai les yeux, m’attendant à voir un bibliothécaire ou un élève distrait. À ma grande surprise, c’était Aliefixe qui venait d’entrer. Il jeta un coup d'œil autour de lui, et son regard se fixa sur moi. Mon cœur fit un bond. Pourquoi lui, ici ?

Il s’approcha de ma table, son expression neutre mais intriguant. Je ne savais pas quoi penser. Pourquoi venait-il vers moi ? Je me redressai, tentant de cacher ma surprise derrière un masque d’indifférence.

— "Salut," dit-il, sa voix basse résonnant dans le silence de la bibliothèque.

J’étais surprise en le voyant pencher au-dessus de ma tête on aurait cru qu'il était sur le point de m'embrasser son visage était si proche que j'ai cru m'étouffer en me noyant dans son regard mais à ma grande surprise il retira encore mon bonnet. Ça m'a fait vriller et je lui ai crié dessus.

-Pour qui tu te prends pour t'incruster dans le cercle des autres ; il ne taillait même pas d’importance à mes remarques

- Quel est ton p’tit nom ?

-Je lui demanda à mon tour ; est-ce qu’une rose sentirait moins bon si on l’appelait poubelle ? où est-ce qu’un feu peut brûler si on appelait fleurs ? est-ce que je serais moins agacé par toi si je ne m'appelais pas Mauhiene ? la réponse est non.

-Pourquoi tu parles comme ça ? Donc tu t’appelles Mauhiene ! Authentique.

-Qu’est-ce que ça peut te faire de toute façon, tu n’es qu’un spécimen qui se comporte étrangement de la pire des façons en plus. D’ailleurs pourquoi tu es là ? Tu me suis ? Tu m'espionnes est tu un pervers ?

-Tu n'as pas marre de faire toujours ses gestes bruyants avec ta bouche.

-Comment oses-tu ! tu ne m’as pas conçu je te rappelle, et pour ton info ça me permet de faire valoir ce qui est de droit, juste ramette les petits prétentieux comme toi sur les rails. A ma grande surprise, il posa un doigt sur ma bouche comme pour me dire tu parles trop. Ça m'a fait ressentir à nouveau cette sensation. Il cherchait désespérément à voir ce que je faisais et c'était comme s’il avait vu un fantôme, ces yeux se sont illuminés.

-Waouh ! C'est toi qui as fait ça ? Tu as du talent ma pauvre, tu peux me faire dans ma plus belle posture ?

-Dans tes rêves qui est ta pauvre ?

-Sois sympa je te taquinais juste belle étoile.

Mon cœur s'est fendu sur le choc comme un glaçon.

Je ne savais pas si je devais être flattée ou méfiante. "Merci," répondis-je, cherchant mes mots. "C’est juste un passe-temps."

Il s’asseyais en face de moi, sans cérémonie. "Je dessine aussi parfois," ajouta-t-il, un léger sourire aux lèvres. "Ça aide à se concentrer."

Je frémis légèrement à l’idée qu’il puisse partager cette passion. Aliefixe était le dernier garçon que je pensais voir ici, et il avait déjà un certain charisme qui me déstabilisait. Mais en même temps, sa présence était troublante. Pourquoi avait-il choisi de venir vers moi alors qu’il aurait pu rejoindre n’importe quel groupe d’élèves ?

— "Pourquoi évites-tu la cantine ?" demanda-t-il, observant mes esquisses. "Il me semble que les autres élèves s’y retrouvent souvent."

Je haussai les épaules, essayant de masquer mon irritation. "Disons que je préfère rester loin des drames," répondis-je, en pensée à Cristal qui, à coup sûr, aurait fait des commentaires sur mon dessin.

Il acquiesça, son regard sérieux. "Je comprends. Parfois, il vaut mieux s’éloigner des foules."

Un silence s’installa entre nous, mais c’était un silence confortable. Je me surpris à apprécier sa présence, même si je voulais me convaincre du contraire. Aliefixe avait une aura qui semblait m’attirer, et cela m’inquiétait.

— "Tu es vraiment douée," dit-il finalement en désignant un de mes croquis. "Tu sais, l’art peut être un bon moyen d’exprimer ce que l’on ressent."

Je ne savais pas quoi répondre. En un instant, il avait piqué ma curiosité tout en éveillant mes instincts de protection. "C’est juste un moyen de m’évader," dis-je, mes mots hésitants. "Rien de plus."

Il esquissa un sourire, et je fus frappée par la manière dont ses yeux brillaient d’intelligence. "Parfois, un simple dessin peut révéler des choses profondes sur nous-mêmes."

Je le regardai, surprise par sa profondeur. Peut-être que, derrière cette façade de confiance, il y avait une sensibilité que je ne m’étais pas attendue à trouver. Mais je ne pouvais pas me laisser emporter. Je devais garder mes distances.

— "Je vais juste… continuer à dessiner," dis-je, tentant de revenir à ma bulle.

Il acquiesça, mais je pouvais voir qu’il avait encore des questions, des choses à dire. Je ne savais pas si j’étais prête à les entendre. La bibliothèque était censée être mon sanctuaire, pas un endroit où je mettrais en jeu mes certitudes.

Alors que nous restions là, entourés de livres et de silence, je réalisai que ce premier jour d’Aliefixe était bien plus qu’une simple rencontre. C’était le début d’une dynamique que je ne comprenais pas encore, mais qui promettait de bouleverser mon monde.

-Si tu le désire toujours je peux faire ton portrais, disais-je timidement.

Il acquiesça. Quand j'ai fini, il était émerveillé par mon travail.

Son regard m’avait troublée. Peu de gens comprenaient vraiment mon art, et encore moins mon amour pour la danse. Mais lui, il semblait voir au-delà des simples traits.

C’était ce jour-là que notre lien avait commencé à se tisser.

-Je n’ai rien à dire c’est magnifique, tu es vraiment doué tu sais.

- Grazie !

-Attends tu parles italien ?

-Oui, mais par tellement.

-J’adore cette langue tu n’imagines pas, de toute façon j’adore apprendre de nouvelle langue, disait-il avec un grand sourie et des paillettes dans les yeux.

On discutait de tout et de rien jusqu'au moment où la bibliothèque devait fermer.

On avait plusieurs choses en commun et le peu de temps que j'ai eu à passer avec lui m’as permis de changer mon opinion à son égard.

Je me demandais est-ce qu'il me plaisait vraiment. Je voulais passer plus de temps en sa compagnie. Finir les cours et rentré avec lui telle un meilleur pote ou bras droit, « désolé Arèla… »

Plus le temps et les jours passaient, plus mon coup de cœur pour lui se transformer en une gisière de chocolat fondu sous une journée de pluie ensoleillée.

Avec le temps on se rapprochai et je pouvais lire dans ses yeux et le deviner dans son sourire qu'il m’aimait bien, mais que quelques choses l’empêchaient.

J'aimerais bien pouvoir lui demander, pourquoi son cœur me fuyais.

Et même si je ne voulais pas l’admettre, je savais que les jours à venir seraient chargés de promesses et de défis insoupçonnés.

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