Chapitre 6
- Vous n'avez pas à vous inquiéter. J'ai de l'expérience. Je vais juste te dépuceler. C'est un processus naturel. Toutes les filles passent par là. C'est inévitable.
C'est plutôt rassurant. Merci.
Ça ne rend pas les choses plus faciles.
Vous aviez l'air d'être de l'acier, pas digne de confiance. Et c'était dit sur un ton rassis. Pas de chaleur.
Je veux qu'il me prenne dans ses bras. Je veux qu'il me serre contre sa puissante poitrine. Qu'il me caresse. J'aimerais qu'il prenne soin de moi. Je me sentirais mieux.
Pourquoi est-il comme ça ?
Un iceberg de glace.
- Nous devons le faire ce soir. Pour notre nuit de noces. Ton père m'a demandé de lui apporter un drap demain matin comme preuve de ton innocence.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
C'est une blague ?
- C'est une des traditions de ta famille. Une fille donnée en mariage doit être innocente. C'est pourquoi je t'ai prise comme épouse et j'ai payé trop cher pour ton innocence... On ne t'a pas parlé de cette tradition ?
- Non.
Je ne crois pas ce que j'entends.
- Si je ne t'ai pas aujourd'hui, tu auras un divorce demain.
Non. Pas un divorce !
Mes parents ne me le pardonneront jamais. Karim a raison. Ce qui est à venir est ce qui est à partir. Avec lui ou avec Mischa... Ça n'a pas d'importance. Il est temps d'être adulte et de faire honneur à la famille.
- J'ai besoin d'une femme pure et chaste pour gagner la confiance du public. Tu es parfaite pour ce rôle. Comme vous le savez, je suis un personnage public maintenant. Avec un peu de chance, je serai bientôt officiellement à la tête de la ville. Maire, en fait.
Maintenant, tout s'explique.
Asadov a décidé d'aller plus haut. L'argent ne l'intéresse pas. Il veut le pouvoir. Pour faciliter ses affaires louches.
Prenant une profonde inspiration, je m'approche du lit, qui est recouvert d'un drap de soie parfaitement blanc. C'est pour ça qu'il est blanc... Karim n'a pas menti sur son père. Ils ont fait exprès de mettre du linge blanc sur le lit.
- Je m'allonge.
Laissant tomber mes chaussures, je monte sur l'immense lit moelleux garni d'oreillers, puis je m'allonge sur le dos.
- Écarte bien les jambes. Plier les genoux.
Bruits de pas. Il s'approche trop près de moi. J'ai envie de me mettre en boule. L'énergie de cet homme est trop forte et trop perçante.
- Je me détends.
Le lit s'affaisse sous son poids immense. Je ferme les yeux. Je serre les mains en poings.
Karim m'aide à me mettre en position. Ses paumes massives et légèrement rugueuses se posent sur mes genoux. Il passe ses paumes le long de mes genoux, mais pas doucement, comme je le voudrais, mais comme s'il me réclamait. Il agit avec fermeté. Possessif. Comme un propriétaire.
Asadov écarte mes jambes, coince ses hanches élastiques entre elles.
- Bon étirement », murmure-t-il, ses doigts rugueux laissant des traces sur mes bas. Il me tripote partout. Il me tripote minutieusement, comme s'il évaluait un produit avant de l'acheter.
Je retiens mon souffle. Je suis toujours allongée, les yeux fermés. J'entends mon cœur battre contre ma cage thoracique.
Bam. Bam. Bam.
La paume de Kareem tombe sur mon entrejambe. Il me serre fort. Un léger gémissement s'échappe de mes lèvres, faisant se cambrer mon corps. Une expiration masculine rauque s'échappe quelque part dans l'obscurité.
Ses doigts s'enfoncent avec assurance dans les plis à travers le tissu de la culotte en dentelle - tripotant tout ce qui est maintenant à lui. Il accroche un doigt au bord de la culotte, la tire sur le côté. Une seconde plus tard, quelque chose de si chaud et de si palpitant se presse contre sa poitrine....
Une poussée !
Je ne parviens qu'à pousser un cri tandis qu'une vague de douleur m'envahit....
Ça y est, c'est fait.
Je ne suis plus une fille.
Mon innocence a été donnée au monstre.
