Premiers pas dans l’inconnu
Le samedi arriva plus vite que Sarah ne l’avait imaginé. Après une semaine de travail interminable, elle se retrouva enfin prête pour son rendez-vous avec Alex. Le matin, elle avait pris son temps pour se préparer, mais une légère nervosité persistait. Elle savait que cette rencontre allait signifier plus qu’un simple café. Il y avait quelque chose de différent avec Alex, une alchimie qu’elle ne pouvait expliquer.
Elle choisit une robe simple mais élégante, une coupe qui flattait sa silhouette tout en restant décontractée. Elle opta pour un maquillage naturel, soulignant à peine ses yeux et ses lèvres, mais accentuant la fraîcheur de son visage. Sarah se regarda dans le miroir, hésitant un instant avant de rajuster une mèche de cheveux. Elle ne voulait pas paraître trop habillée ni trop négligée. Elle avait envie d’être elle-même, mais aussi de faire bonne impression.
Lorsqu’elle arriva devant le café où Alex l’attendait, un petit frisson parcourut son corps. Le lieu était charmant, un café à l’ancienne avec des meubles en bois sombre, des étagères remplies de livres et une lumière douce qui baignait l’espace. Un endroit intime, calme, parfait pour une conversation privée. En le voyant assis près de la fenêtre, Alex se leva rapidement, un large sourire éclairant son visage.
— Salut, Sarah, lui dit-il en s’approchant, visiblement heureux de la voir.
— Salut, Alex, répondit-elle en retour, un peu gênée mais agréablement surprise par son accueil chaleureux.
Ils se serrèrent la main, mais quelque chose dans le regard d’Alex suggérait qu’il y avait plus qu’un simple salut entre eux. Il l’invita à s’asseoir à la table qu’il avait réservée, près de la fenêtre, d’où la vue sur la rue animée de Brooklyn donnait une touche romantique à l’atmosphère.
— Tu connais cet endroit ? demanda Sarah en posant son sac sur la chaise.
— Pas vraiment, mais j’aime bien les endroits qui ont du caractère, répondit-il avec un sourire malicieux. C’est un peu comme ça que je choisis les endroits où je vais.
Sarah rit doucement, amusée par son assurance. Elle n’avait pas l’habitude d’être en face d’un homme qui avait l’air aussi à l’aise dans son environnement. Alex semblait être quelqu’un de spontané, d’imprévisible, et cela la fascinait.
Un serveur vint prendre leur commande. Alex opta pour un café noir, tandis que Sarah choisit un cappuccino. Ils continuèrent à discuter de leurs vies respectives. Sarah se sentit rapidement à l’aise en sa compagnie, et les premières minutes de gêne s’étaient dissipées. Ils parlaient de tout et de rien : de leurs passions, de leur enfance, de leurs attentes. Sarah était étonnée de la facilité avec laquelle elle s’ouvrait à lui. Alex, quant à lui, semblait lui poser les bonnes questions, des questions qui la poussaient à réfléchir sur des aspects de sa vie qu’elle n’avait pas envisagés depuis longtemps.
— Alors, pourquoi le droit ? demanda Alex, curieux.
Sarah prit une gorgée de son cappuccino, les yeux rivés sur sa tasse. Elle se remémora son parcours académique, ses ambitions initiales.
— Ça a toujours été un moyen pour moi de prouver que j’étais capable. Mes parents m’ont toujours dit que si je voulais réussir, je devais travailler dur, être la meilleure, être parfaite. Et le droit semblait être la voie royale pour atteindre ce but. Mais… je ne sais pas, plus je me plonge dedans, plus je me sens coincée. Comme si j’étais enfermée dans une cage dorée.
Alex la regarda intensément, comprenant peut-être plus qu’elle ne le pensait. Son propre parcours, bien que différent, n’était pas sans ses luttes internes.
— Je vois, répondit-il doucement. J’ai ressenti un peu la même chose avec le design au début. C’était excitant de créer, de donner forme à des idées, mais au fil du temps, je me suis rendu compte que ce n’était pas seulement l’art qui comptait. C’était la manière dont il me permettait de me comprendre moi-même, d’exprimer quelque chose qui m’était propre. Ça n’a rien de facile, mais c’est libérateur.
Le serveur arriva avec leurs boissons, et ils continuèrent à discuter, cette fois-ci plus librement. Les conversations s’approfondissaient, et Sarah se surprenait à rire aux éclats, à se détendre avec Alex, comme si elles se connaissaient depuis des années. Alex, de son côté, était fasciné par la force tranquille de Sarah, cette capacité qu’elle avait à naviguer entre sa carrière exigeante et ses aspirations personnelles. Il avait l’impression de découvrir une facette d’elle qu’elle n’avait jamais partagée avec personne d’autre.
— Alors, qu’est-ce que tu recherches vraiment ? demanda Alex soudainement, une question plus profonde, plus intime.
Sarah le regarda, prise au dépourvu par cette question qui venait de nulle part. Elle pensa un moment avant de répondre, cherchant les mots justes.
— Je ne sais pas, répondit-elle honnêtement. Je suppose que je cherche la paix, la tranquillité d’esprit. Quelque chose qui me permette de m’épanouir sans avoir l’impression d’être constamment en compétition avec moi-même.
Alex hocha la tête, comprenant parfaitement. Il avait connu cette sensation de lutte intérieure, cette pression incessante de toujours vouloir plus, mais à quel prix ?
Le reste de l’après-midi se déroula dans une conversation fluide, ponctuée de rires et de silences confortables. Lorsqu’il fut temps de partir, Sarah se sentit étonnamment bien, comme si cette rencontre avait été une bouffée d’air frais dans sa vie.
— Ce fut vraiment agréable, dit-elle, en se levant de sa chaise. Merci de m’avoir invitée, Alex.
— Ça a été un plaisir, répondit-il, un sourire sincère sur les lèvres. On se revoit bientôt, j’espère.
Ils échangèrent un regard complice avant de sortir du café, chacun de leur côté, mais avec une certitude croissante que cette rencontre était le début de quelque chose de plus grand. Une soirée inoubliable venait de devenir un après-midi décisif, et Sarah se rendait compte qu’elle venait de franchir un pas important vers quelque chose de nouveau, quelque chose d’inattendu.
