Chapitre 5: Un pas vers le bonheur
Après le petit-déjeuner, la famille se rendit au parc pour profiter de cette agréable journée. Jane et William observaient leur fils qui, bien que toujours silencieux, ne baissait plus la tête. Cette fois, ses yeux brillaient, son regard autrefois vide et distant s’illuminait en présence de ses parents.
— William, regarde-le ! s’exclama Jane, émue en voyant la lueur dans les yeux de Jimie.
— Jimie ? l’appela doucement William.
Le petit garçon leva les yeux vers son père sans dire un mot. William s’accroupit alors à son niveau, face à lui.
— Qu’est-ce que tu voudrais faire ? Regarde autour de nous, il y a plein d’activités. Dis-moi ce qui te ferait plaisir, dit-il en lui adressant un sourire tendre.
Jimie resta silencieux et tourna son regard vers sa mère. Jane, à son tour, s’accroupit à sa hauteur.
— Mon amour… regarde autour de toi et dis-nous ce que tu aimerais faire. Par quoi veux-tu commencer ? lui demanda-t-elle avec douceur.
Jimie scruta intensément ses parents, puis il observa attentivement les alentours.
— Que veux-tu faire, mon grand ? insista Jane, son regard voilé de tristesse.
Après un long moment à contempler ce qui l’entourait, son regard s’arrêta net sur un endroit précis. Il fixa intensément une famille au loin, un couple et leur fille, tous souriants, dégustant une glace dans une atmosphère de bonheur évident. Jane et William suivirent son regard et échangèrent un regard empli de tristesse.
— Mon grand, viens, on y va, dit Jane en essuyant une larme qui roulait sur sa joue.
William la regarda, hésitant, puis la suivit. Jane prit la main de Jimie et s’approcha de la famille, dont la complicité semblait captiver leur fils. Leur présence prolongée alerta le couple, qui tourna son attention vers eux.
— Bonsoir, madame. Y a-t-il un problème ? demanda l’homme, intrigué.
William, confus, s’apprêtait à répondre, mais Jane le coupa.
— Non… non, excusez-moi, je ne voulais pas vous déranger. Je trouve juste que vous avez une très belle famille, dit-elle avec un sourire chaleureux, bien que teinté de tristesse.
— Merci. Vous aussi, vous avez une belle famille, répondit l’épouse en s’approchant doucement.
— Bonsoir, madame… excusez-moi ça peut vous sembler embarrassant mais, puis-je vous poser une question ? demanda Jane, pensive.
— Bien sûr, allez-y, répondit la femme avec bienveillance.
Jane observa encore la famille, presque admirative, sous le regard perplexe de William.
— Comment faites-vous pour être aussi heureux ? demanda-t-elle avec hâte.
William baissa brièvement la tête, dissimulant son trouble.
— Eh bien, tout repose sur l’harmonie et le bien-être de notre famille, répondit l’homme avec simplicité.
— Oui, nous faisons toujours de notre mieux pour que chacun se sente bien, quitte à faire des concessions, mais toujours dans l’intérêt de notre famille, ajouta son épouse.
Jane murmura, presque pour elle-même en poussant des rires confus.
— Et nous, on n’y arrive pas…
— Pardon ? Que dites-vous, madame ? demanda la femme, interloquée.
— Non, rien… tout va bien. Merci beaucoup, et surtout, restez toujours aussi unis. Vous avez une magnifique famille. Encore désolée pour le dérangement, répondit Jane avant de se retourner avec William et Jimie.
Le couple les observa s’éloigner, troublé eux aussi par les agissements de Jane.
— Quoi qu’il leur arrive, j’espère qu’ils surmonteront leurs épreuves, surtout pour leur petit garçon, dit la femme à son mari.
— Oui… cet enfant semblait tellement ailleurs. À son âge, il devrait être insouciant et heureux, répondit-il en reprenant sa place auprès de leur fille.
Pendant ce temps, Jane marchait en silence, tentant de retenir ses larmes. William, troublé par sa tristesse, lui prit la main et s’arrêta. Il se plaça en face d’elle, plongeant son regard dans le sien.
— Je sais ce que tu ressens, Jane, murmura-t-il en essuyant délicatement ses larmes.
— Cette famille… leur joie… nous en rêvons aussi. Mais ce ne sera plus un simple rêve. Je ferai des efforts pour que Jimie et toi retrouviez le bonheur. Notre famille retrouvera sa lumière, je te le promets, dit-il avec chaleur avant de déposer un baiser sur son front.
Puis, il s’abaissa à la hauteur de leur fils.
— Je te promets que papa sera là plus souvent pour toi et maman, déclara-t-il en caressant tendrement les cheveux de Jimie.
Jane, émue, observait cette scène avec espoir.
— Maintenant, allons prendre une glace et ensuite on ira jouer. C’est une bonne idée, non ? proposa William, visiblement ému.
Jimie l’observa, et lentement, une lueur nouvelle illumina son regard. Il leva une main vers le visage de son père et essuya ses larmes, puis il posa sa petite main sur sa tête et caressa ses cheveux.
Ce simple geste signifiait tant pour William qu’il ne pu contrôler de nouveau ces quelques larmes qui descendirent le long de ses joues, mais cette fois, ses larmes marquaient le début d’un changement positif.
— Allez, on y va ! s’exclama-t-il en soulevant Jimie dans ses bras et en prenant la main de Jane. Elle, émue et rassurée, se laissa porter par cet espoir naissant.
"Peut-être que, cette fois, tout allait enfin s’arranger", pensa-t-elle intérieurement.
L’après-midi fut merveilleux. Jimie, bien que toujours silencieux, laissait transparaître un certain bonheur sur son visage. Après la glace, ils se dirigèrent vers l’aire de jeux. Sous les regards attendris de Jane et William, Jimie s’approcha des autres enfants pour la première fois.
— William, regarde ! Regarde notre petit ! s’émerveilla Jane.
— Oui, mon amour, je le vois, répondit William, touché.
Ce moment était une victoire pour eux.
Alors qu’ils savouraient cet instant, William sentit son téléphone vibrer dans sa poche. Il l’ignora, ne voulant en aucun cas gâcher cet après-midi. Mais après plusieurs vibrations insistantes, son malaise grandit, ce que Jane ne manqua pas de remarquer.
— Quelque chose ne va pas ? lui demanda-t-elle, intriguée.
— Non, tout va bien, répondit-il, hésitant.
Mais une nouvelle vibration, plus persistante, le fit soupirer d’agacement. Instinctivement, il sortit son téléphone, alertant Jane. Comprenant qu’il s’agissait du travail, elle hocha doucement la tête, l’encourageant à répondre.
William s’éloigna de quelques mètres et, après plusieurs minutes au téléphone, revint, le visage crispé.
— Que se passe-t-il ? Y'a t-il un souci ? demanda Jane, inquiète.
— C’est mon patron… Il veut que je vienne gérer une situation urgente. Mais je lui ai dit que j’étais en famille, précisa-t-il.
Jane garda le silence un instant, puis, résignée en voyant l’hésitation et l’inquiétude de son mari, elle finit par dire :
— Vas-y, William.
— Quoi ? Mais que dis-tu ?Tu es sérieuse Jane ? demanda-t-il, surpris.
— Si c’est urgent, alors vas-y, répéta-t-elle.
Il s’approcha d’elle et lui prit les mains.
— Je te promets de finir rapidement et de vous rejoindre. Attendez-moi, d’accord ? Je serai vite de retour ma chérie, lui assura-t-il avant de lui baiser les mains.
Jane le regarda partir, impuissante. De loin, Jimie observait la scène, le regard triste. Son père, une fois de plus, venait de briser une promesse. Et s'en alla avec lui, ses espoirs de voir sa famille unie.
