02
Partie 2
Quel beau gosse. Putain sa race ! (Excusez-moi, mais c’était sur le coup de l’émotion lol). Le fameux Salem était littéralement un dieu de la beauté, un apollon. De teint clair, il avait des traits très fins, et des lèvres charnues et pulpeuses, à faire pâlir d’envie les vieilles filles de Hollywood accros aux botox. J’acceptai donc sa demande d’ajout sans rechigner et me mis à contempler ses photos encore et encore, agréablement surprise par ce qu’elles révélaient. Je n’étais pas très portée sur le physique des mecs pourtant, mais un ange avec une bouille pareille ne pouvait me laisser indifférente.
Perturbée, je ne sus quoi répondre à son message. Je répondis simplement : « Enchantée Salem. J’espère aussi qu’on aura l’occasion de se revoir. Je rentre dans une semaine in sha Allah. Bisous ».
La semaine qui précédait mon départ fila à vive allure sans que je m’en rende compte. Bientôt je sortis de ma tête le fameux Salem, occupée par mes préparatifs. Et puis, il n’avait même pas répondu à mon dernier message et pourtant il était actif sur Facebook, à poster des statuts « philosophiques ». Non mais il se prenait trop pour Socrate ou Platon ce mec là tchiiiip.
La veille de mon départ, je ne pus fermer l’œil de la nuit. En effet mon cerveau était en ébullition et mon excitation était à son paroxysme. J’avais tellement hâte de serrer dans mes bras mon petit frère Malick et de l’abreuver de bisous et de câlins. Il avait 10 ans, et j’en avais 23. Je vous laisse imaginer le nombre d’années que j’ai passées à prier le bon Dieu de me donner un petit frère. Après 13 ans de prière, IL a enfin daigné répondre à mon appel. Malick était un petit ange né en décembre, il ressemblait à maman et avait des traits de peulh, alors que moi, digne fille de mon père, j’étais son portrait craché. Je n’avais rien laissé de lui, allant même jusqu’à avoir les mêmes épaules voutées. Mais cela restait tout de même ma plus grande fierté. Mon portable me tira de mes pensées en vibrant. Qui diable pouvait appeler à cette heure pareille ?me demandais-je. Bien sûr, c’était Ismaël. Qui d’autre ? Pfff. Je décrochai, énervée, la bouche sèche.
_Moi : Que me veux-tu ?
_Ismaël : Salimata , je veux juste te parler. Pourquoi te sens tu obligée d’être aussi agressive ?
_Moi : Aux grands maux, les grands remèdes, mon cher. Tu es une plaie béante qui me ronge, donc je me vois dans l’obligation d’utiliser un alcool à fort degré.
_Ismaël : Ooh Pardon Molière, il est 02h du mat stp, utilise un français simple.
D’habitude quand il me taquinait au sujet de mon français soutenu (même à l’oral), cela me faisait rire aux éclats, mais là, je n’avais même pas l’intention de desserrer les dents. On dit bien que la parole est d’argent, le silence est d’or, n’est-ce pas ? Je me réfugiai donc dans un mutisme borné, mais Monsieur était toujours au bout du fil. Je pouvais entendre son souffle.
_Ismaël : Tu peux quand même me répondre hein ? Je n’arrive pas à dormir STP bé, il faut qu’on parle. Laisse-moi au moins t’expliquer le pourquoi de mes actes.
_Moi (criant à tue-tête) : IL N’YA RIEN A EXPLIQUER ISMAEL. TU M’AS TROMPEE. TU N’AS AUCUNE EXPLICATION VALABLE. T’ES JUSTE UN TROU DU C** . ESPECE DE SALAUD.
_Ismael : Putain tu me saoules Salimata. Vraiment tu es saoulante. Tu ne veux pas m’écouter, d’accord. Pas de souci. Je te fou la paix et sors de ta vie, puisque tel est ton souhait. Mais permets-moi de te dire que ton orgueil et ta fierté mal placée te mèneront à ta perte. Ce n’est pas parce que je t’ai trompée que cela veut dire que je ne t’aime plus, ou que mes sentiments se sont atténués. Je ne suis qu’un homme après tout et ….
Clic. Je lui raccroche au nez, ne lui laissant pas le temps de finir sa plaidoirie. Je m’exhortai au calme, mais le ressentiment, la haine, l’humiliation et la honte gagnaient du terrain. Je ne pouvais plus retenir mes larmes. Les images défilaient dans ma mémoire… Figurez-vous que cet idiot a osé me tromper moi Salimata, après deux ans de relation. Et il ne s’agissait pas d’une amourette, je voyais en lui mon futur mari, celui avec qui je partagerais le reste de ma vie.
D’ailleurs je ne me conduisais même pas en petite amie envers lui, je me comportais comme sa femme, parfois même comme sa mère. Je lui faisais son linge, lui préparait les bons petits plats qu’il aimait, le comprenait et le soutenait malgré son sale caractère. Et nous avions un plan : il avait 24 ans, j’en avais 23. Ismaël était élève ingénieur et avait terminé ses études l’année dernière. Suite à son stage de fin d’études, il a eu l’incroyable opportunité de se faire embaucher par la même boite, qui s’est occupée de son changement de statut et de toute la paperasse nécessaire pour son établissement en France en tant que travailleur légal. Quant à moi, j’étais à ma dernière année d’études, et je savais que mes parents ne me laisseraient pas me marier avant que j’obtienne un boulot stable. Du coup, dès l’obtention de mon diplôme en septembre, nous comptions nous fiancer. C’était le plan PARFAIT : nous nous serions mariés dès que j’aurai trouvé du boulot, et j’étais assez optimiste sur ce point-là. Mais Monsieur venait de tout foutre en l’air et de briser mes rêves.
Ainsi, par un bel après-midi où mon cours de Finance était annulé, je décidai de lui faire une surprise et de passer chez lui pour lui préparer du bon mafé et faire un peu de ménage chez lui, bordélique comme il était. Mais comment ferai-je pour pénétrer chez lui ? Vous devez surement vous poser la question ? lol Lorsqu'il emménagea dans son nouvel appart dans une résidence pour jeunes professionnels, pendant que nous étions en train de déballer les caisses, il me demanda d’aller lui dupliquer ses clés. Au lieu d’en faire qu’une copie, j’en fis deux, par simple mesure de précaution et sans aucune arrière-pensée. Je savais qu’il perdait toujours ses clés, et qu’il serait soulagé s’il perdait un jour ses doubles clés, et que je lui sauvais la mise en lui donnant celles que j’avais gardées. Mais j’aurai du me douter que Monsieur me cachait quelque chose, parce que normalement, on donne ses doubles clés à sa copine, et non à son concierge. Mais sur le coup, je n’ai pas tiqué.
Bref, Je fis un détour à la boutique africaine du coin, histoire d’acheter les condiments nécessaires à la préparation du mafé. Le sourire aux lèvres, nullement consciente jusque-là du fait que ma vie allait être chamboulée dans quelques instants, je montai les escaliers menant à son appartement en sifflotant. Arrivée à sa porte, j’entendis bizarrement de la musique et des bruits étranges. Oh la la et moi qui voulait lui faire la surprise, c’était raté alors. Il avait surement du finir tôt aujourd’hui. Je toquais discrètement. Aucune réponse. Il devait être à fond sur sa musique, me disais-je naïvement. J’insérais doucement la clé dans la serrure et à pas feutrés, je pénétrais dans la pièce. Et là….
Mamma Mia ! Quel spectacle. Monsieur n’était pas concentré sur sa musique, il était plutôt occupé à prendre son pied avec une blonde (je n’apercevais que la couleur de ses cheveux pour le moment). Là je ne reconnaissais plus mon Ismaël, il fermait les yeux, savourant le slow langoureux. La fille poussait des gémissements et des soupirs dignes d’une actrice porno. Pas besoin de vous le cacher, ce spectacle me fendit le cœur. J’ai cru défaillir à la vue de mon homme étalée sur une autre femme, et faisant sa sale besogne. Et il avait l’air de kiffer ça en plus. La fille me vit, et se mit brusquement à crier. Quand j’ai distingué clairement ses traits, j’ai failli m’évanouir carrément sur ce coup là. Mais je la connais cette garce!!!!! C’est…..
Aime pour connaitre la suite et n’hésitez pas à partager la chronique !!!!!!!
