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Chapitre 7

7: l'application

Une fois rentrée à la maison, j’ai immédiatement filé dans ma chambre, verrouillant la porte derrière moi. Mon cœur battait trop fort. L’adrénaline et la peur se mélangeaient en moi dans un cocktail amer.

Une semaine.C’est tout ce que Vargas m’avait laissé pour récupérer son argent. Et moi… je n’avais rien. Je me suis laissée tomber sur mon lit, fixant le plafond. Chaque option que j’avais envisagée tombait à l’eau.

Emprunter de l’argent ? Impossible. Personne ne me prêterait une somme pareille. Demander de l’aide ? Je n’avais personne vers qui me tourner. Fuir ? Vargas me retrouverait, peu importe où j’irais.

C’est alors qu’une notification sur mon téléphone a attiré mon attention. Je l’ai déverrouillé d’un geste mécanique, et en naviguant sur les réseaux, je suis tombée sur cette application. Un site de rencontres… mais pas n’importe lequel.

Tout était dans le luxe, le raffinement. Des hommes influents, puissants, prêts à tout pour une nuit avec une femme.J’ai senti une boule se former dans ma gorge.

Non…

J’ai secoué la tête, comme si ce simple geste pouvait chasser cette idée absurde de mon esprit. Mais j’ai repensé à Vargas… À sa voix glaciale. À sa main sur mon cou ce matin.

À cette peur qui me paralysait depuis que tout avait basculé.

J’ai fermé les yeux, expiré profondément.

Tu n’as pas le choix, Maya.

Mes mains tremblaient légèrement lorsque j’ai téléchargé l’application et commencé à créer un compte. Un pseudo. Un faux nom. Quelque chose d’anonyme. Je me suis levée et j’ai ouvert mon placard.

J’ai fouillé, cherchant des tenues… celles que je n’avais jamais osé porter. Mini-robe moulante noire. Mini-jupe en cuir. Bikini rouge audacieux. J’ai déposé les vêtements sur mon lit, hésitant quelques secondes.

Puis, comme un automate, je me suis changée. J’ai enfilé la mini-robe, laissant mes courbes parler pour moi. Du rouge à lèvres. Un rouge vif, éclatant. J’ai laissé mes cheveux tomber en cascade sur mes épaules, décoiffés juste ce qu’il fallait.

Et puis…

J’ai attrapé mon téléphone.

"Clic."

Une photo devant le miroir.

"Clic."

Une autre sur le lit, ma main glissant négligemment sur ma cuisse.

"Clic."

Encore une, cette fois avec un regard plus intense, plus profond. Tout cela était faux.Je ne ressentais aucun plaisir, aucun frisson.

Rien.Juste une douleur sourde dans la poitrine, un vide glacial dans l’âme. Mais Vargas ne voulait pas de mes états d’âme. Il voulait son argent. Et moi… J’étais prête à tout pour survivre.

Je fixe l’écran de mon téléphone, le cœur battant à tout rompre. C’est fait. Mon profil est en ligne. Il est là, exposé parmi des dizaines d’autres, attendant d’être vu, analysé, désiré.

Je me sens… mal.

Un frisson me parcourt l’échine. Pas un de ceux qui électrisent, qui enivrent. Non. Celui d’un vertige, d’un malaise profond. Je suis sur le point de vendre une partie de moi-même, et même si mon esprit me hurle que c’est pour ma survie, mon corps refuse d’accepter cette réalité.

Je repose le téléphone sur mon lit, le regard vide. Je suis allée trop loin. Mais une voix intérieure, plus forte, plus cruelle, me rappelle immédiatement : Tu n’as pas le choix.

Je ferme les yeux un instant, prenant une grande inspiration.

Et puis…

BAM !

La porte s’ouvre brusquement. Je sursaute, mon téléphone m’échappe presque des mains. Lina. Mon sang ne fait qu’un tour. Elle ne frappe jamais ! D’un geste rapide, je cache mon téléphone sous l’oreiller, comme une gamine prise en flagrant délit. Mais Lina a déjà tout vu. Son regard curieux se pose d’abord sur moi, puis sur mon lit, puis… sur mon accoutrement.

Je la vois hausser un sourcil, intriguée.

— Qu’est-ce que tu fais ? demande-t-elle en avançant dans la pièce.

Ma mâchoire se serre.

— Tu ne peux pas frapper avant d’entrer ?! lâché-je, un peu trop sèchement.

Elle plisse les yeux, visiblement amusée par ma nervosité.

— C’est quoi cette tenue ? Elle s’accoude contre le mur, croisant les bras.

Je lève les yeux au ciel, espérant qu’elle abandonne le sujet.

— Ne fais pas attention à ça, Lina.

Elle me fixe un instant avant de sourire.

— Attends… tu as trouvé un homme pour remplacer cet imbécile d’Ethan ? Son ton est presque enthousiaste, comme si elle voulait que je réponde « oui ». Je secoue la tête immédiatement.

— Non, pas du tout.

Elle me scrute, suspicieuse.

— Alors pourquoi tu es habillée comme ça ?

Je soupire, détournant le regard.

— Laisse tomber, Lina. Ça ne te regarde pas.

Elle fronce les sourcils, mais elle ne pousse pas plus loin. Elle me connaît assez pour savoir quand je ne veux pas parler. Mais je sens son regard sur moi, lourd de questions non posées. Je croise les bras, mal à l’aise. J’ai peur qu’elle découvre la vérité. Parce que si elle savait…

Elle me supplierait d’arrêter. Et je ne suis pas certaine d’avoir la force de l’ignorer. Lina reste plantée là, les bras croisés, les sourcils légèrement froncés. Son regard passe sur moi, sur mon lit où sont étalées mes tenues osées, puis revient se poser sur mon visage. Je peux presque voir son esprit analyser la situation, assembler les pièces du puzzle.

Et ça m’énerve.

Je me lève brusquement, attrape une veste et la jette sur moi, comme si ça pouvait effacer ce qu’elle venait de voir.

— Tu devrais vraiment apprendre à frapper avant d’entrer !

Lina ne bouge pas. Elle ne répond pas non plus. Je sais qu’elle sent que quelque chose cloche.

— C’est quoi ce cirque, Maya ?

Je soupire, croise les bras et détourne le regard.

— Je t’ai dit de ne pas faire attention.

Elle plisse les yeux et s’avance légèrement, son regard passant de mon visage à l’oreiller sous lequel j’ai caché mon téléphone.

— Tu caches quoi, là ?

— Rien.

Elle lève un sourcil.

— Rien du tout ?

— Rien du tout.

Elle pince les lèvres et je vois son regard s’adoucir.

— Tu ne vas pas me dire ce qui se passe ?

Mon cœur se serre.

Je sens son inquiétude, et une part de moi aimerait tout lui dire. Lui avouer ce que je m’apprête à faire. Mais je ne peux pas. Parce qu’elle voudrait m’arrêter. Parce qu’elle essaierait de trouver une solution. Parce que… il n’y a pas d’autre solution. Alors je me force à sourire, un sourire faux, un sourire creux.

— Il n’y a rien, Lina. J’avais juste envie de me faire belle, c’est tout.

Elle me scrute encore quelques secondes, puis secoue la tête avec un petit rire.

— Mouais… Tu veux juste te faire belle, hein ?*

Elle pointe mon lit du menton.

— C’est pour ça que tu as sorti toutes tes tenues les plus sexy ?

— Exactement.

Elle laisse échapper un petit rire et me regarde d’un air moqueur.

— Alors c’est pour un rencard. Tu as trouvé un mec.

Je roule des yeux.

— Non.

— Allez, Maya, tu peux me le dire.

— Lina… Je prends un ton plus sérieux. Il n’y a personne.

Elle me fixe encore un instant, cherchant la moindre faille dans mon mensonge.

Puis elle hausse les épaules.

— Si tu le dis.

Elle se retourne, se dirige vers la porte, puis s’arrête juste avant de sortir.

— Mais si jamais ce mec existe, j’espère au moins qu’il est plus intelligent qu’Ethan.

Je ne réponds pas.

Elle me lance un dernier regard et quitte la chambre.

La porte se referme derrière elle, et mon sourire s’efface instantanément. Elle a failli tout découvrir. Je laisse échapper un long soupir et me laisse tomber sur mon lit. Mon téléphone vibre sous l’oreiller. Je le sors lentement, et mon regard tombe sur l’écran.

Des notifications. Des dizaines de notifications. Mon cœur manque un battement. Les hommes sur l’application ont commencé à répondre.

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