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Chapitre 4.

L’astre de la nuit venait de céder place à celui du jour. Francis, comme d’habitude, attendait Régina dans la voiture avec son cure dent dans la bouche. Quelques minutes plus tôt, apparut la lycéenne.

– Euh...je suis désolée, je recherchais dans la chambre le stylo qui m’avait servie à faire mes exercices hier nuit.

Le chauffeur accueillit la nouvelle d’un petit sourire.

– Francis, tu peux maintenant démarrer, ordonna-t-elle.

Sur ce, le jeune conducteur mit le moteur en marche pendant qu’Adolph, le gardien de la maison ouvrait les deux battants, permettant le véhicule de s’engager sur le pavé puis après sur l’asphalte.

– Mais Francis, appela Régina d’un ton calme, quand me montreras-tu ta petite amie parce que je suis curieuse et tu le sais bien ?

– Ma petite amie ? Veux-tu vraiment la connaître ?

– Si ! Puisqu’avec ton charme, ta chérie serait identique à une fée !

– Dommage que je n’en ai pas encore, répondit l’autre tout sourire.

– Arrête de me mentir et sois sérieux avec moi.

– Mais, je suis sérieux ! Tu sais pourquoi je n’ai pas encore de petite chérie ?

– Non, dis-le-moi !

– C’est tout simplement parce que les femmes de nos jours ne sont plus sérieuses ! Elles aiment trop l’argent. Et quand elles finissent de te vider, elles continuent leur chemin avec d’autres hommes ! C’est cela que je crains, moi.

– Est-ce donc à cause de ça que tu ne voudrais pas en avoir une maintenant ?

– Si ! Je l’aurai mais pas maintenant ! Et dis, qui est ton prince, toi ?

– Moi ? Mon prince ? Avec toutes ces surveillances qui m’entourent ? Après l’école, me vois-tu aller quelque part ?

– Mais, tu peux être surveillée et pourtant en avoir un !

– C’est vrai, tu n’as pas tort ! Mais retiens que toi et moi sommes pour le moment du même navire. Mais la possession du mien est pour très bientôt.

– Ah bon ? Ton filet en a déjà capturé un ?

– Pas encore mais c’est pour bientôt !

Et le véhicule finit à s’immobiliser devant le lycée.

– Bon, disons à ce soir n’est-ce pas ! s’exclama Régina.

– Oui, à ce soir ! Bonne journée à toi.

– Merci et pareille !

Et comme pour se taquiner, Régina et son chauffeur s’échangèrent de petits clins d’œil.

***

Monique, depuis son arrivée chez sa mère, ne faisait que pleurer. Elle pleurait telle une petite fille qui venait de perdre son père et sa mère, les deux sur-le-champ. Elle pleurait sans s’en contenir.

– Attends Monique, sont-ce les pleurs qui résoudront ta situation ?

– Maman, je n’ai pas envie de quitter Armel, je l’aime, sans vous mentir.

– Je sais que tu l’aimes ! Mais voilà qu’il ne t’aime plus. Ou vas-tu le forcer à t’aimer alors qu’on ne force pas l’amour ?

– Non, il m’aime aussi ! Ce sont ses parents qui le poussent à me rejeter.

– Laisse tomber ma fille ! S’il t’aimait véritablement et que cet amour était réciproque, crois-moi ; il fera tout pour te défendre. Là, votre amour n’est pas réciproque. C’est toi qui l’aimes mais lui ne t’aime pas !

– Maman, tu as raison ! Mais je ne veux plus qu’aucun autre homme voie ma nudité.

– Tu as peut-être raison ! Mais ma fille, je crois que mieux serait que tu l’oublies et que tu changes la page. Parfois c’est le destin qui nous met à l’épreuve des faits. Peut-être que vos destins ne sont pas faits l’un pour l’autre. Il y en a plein de ces cas. Et c’est lorsqu’ils se détachent l’un de l’autre qu’ils finissent par connaître le vrai bonheur.

– Maman, je t’ai bien entendue ; tu voudrais donc que je change la page d’Armel ?

– Si ! Tu devras commencer avec un autre homme, c’est très important. Et tu sais, aucune bonne mère ne va vouloir le pire pour son enfant. Plusieurs fois déjà, je t’ai déjà fait cette proposition mais tu ne m’as jamais écoutée. Peut-être que cet imbécile d’Armel n’est pas ton genre.

– Maman, s’il te plaît, ne l’insulte pas je t’en prie, reprocha Monique.

– Non, il mérite bien des injures. S’il t’aimait vraiment comme toi tu en penses, jamais il ne te renverrait de chez lui. Il va plutôt chercher à te motiver, c’est ça on appelle mari responsable et bon couple.

– Maman, je sais que tu as raison mais s’il te plaît, s’il te plaît, sois gentille avec lui-même s’il estime que tout soit fini entre lui et moi.

– Ok, puisque tu ne voudrais pas que je sois contre lui, c’est entendu.

Tout à coup, le téléphone de Monique se mit à sonner. Elle s’en empara et le décrocha aussitôt.

– Allô Lanette, répondit-elle.

– Oui allô, je suis devant ta maison et je klaxonne mais tu ne viens pas m’ouvrir !

– Je suis actuellement chez mes parents.

– Tu leur as rendu visite, c’est ça ?

– Non, il m’a enfin renvoyée.

– Il t’a fait quoi ? Et pour quelle raison ?

– Pour la même cause, celle que tu n’ignores pas d’ailleurs !

– Je ne peux pas y croire ! Tu me laisses le contacter ? suggéra l’autre, vexée.

– Non s’il te pl…

Et plouf, l’appel fut interrompu.

Pendant que Monique tentait à rappeler son interlocutrice, celle-ci composait déjà un numéro de l’autre côté pour joindre un correspondant.

– Allô Armel !

Au bout du fil, l’appelé fut ébahi de ce qu’il venait d’entendre en premier de la bouche de sa correspondante qui avait déjà l’habitude de l’appeler tonton, une expression qui incarnait la politesse et un grand respect.

– Et que puis-je pour toi ? demanda-t-il, déjà presqu’atteint de rage.

– Je ne veux rien de toi, mon œil ! Je veux juste que tu me dises la raison pour laquelle tu as renvoyé ta femme de ton toit ?

– Puis-je connaître de la femme dont tu parles ?

– Tu en avais combien ?

– Ne me pose pas cette stupide question, d’accord ?

– Armel, j’ai fini par te détester ; mais sache une chose : plus jamais tu n’auras une femme de son genre.

– Et moi-même je ne le souhaitais pas ! Je veux plutôt avoir celle qui me fera d’enfants et non une femme qui…

– Tais-toi ! Espèce de bon à rien !

– Et toi, espèce de prostituée !

– Écoutez-moi ce qu’il raconte ! Il n’a même pas honte ; crétin.

Sur cette dernière phrase, Lanette raccrocha le combiné et l’empocha dans son sac, frustrée.

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