chapitre 2
Chapitre 2
Téa n’en revenait pas. En dépit de son apparente désinvolture et de son attitude bad-boy, Nicolas Piel n’était pas seulement un membre important de la meute : il était son futur dirigeant. Le fils de l’Alpha en personne. Elle avait entendu des rumeurs à son sujet, bien sûr, mais elle n’avait jamais pensé qu’elles puissent être fondées. Un fils d’Alpha devait être exemplaire, digne… alors pourquoi ce loup arrogait-il à lui seul toutes les règles de respect et de discipline qu’elle s’était imposées de suivre ?
Alors qu’elle effectuait sa première ronde en sa compagnie, elle repensait à la réunion de la veille, à sa façon de la regarder, comme s’il s’agissait d’un simple jeu pour lui. Elle tentait de se concentrer sur sa tâche, scrutant les sous-bois, la moindre ombre, mais Nicolas ne semblait pas intéressé par l’idée de rester silencieux.
Il marchait à ses côtés, un peu trop près, ses pas mesurés mais détendus, comme s’il s’agissait d’une simple promenade de santé. Finalement, il rompit le silence d’une voix basse et suave qui se faufila dans l’esprit de Téa comme une brume envoûtante.
« Alors, ça te plaît de marcher au côté d’un futur Alpha ? » lança-t-il d’un ton moqueur.
Téa soupira intérieurement. La tentation de répondre sèchement était forte, mais elle savait qu’elle devait garder le contrôle. Elle fixa droit devant elle, décidant d’ignorer ses provocations.
Mais Nicolas ne semblait pas vouloir lâcher prise. Il continua à avancer, sans se presser, comme s’il profitait de chaque instant pour l’observer en silence, jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus faire semblant de l’ignorer. Enfin, elle tourna la tête, le regard furieux.
« Si tu penses que je vais me mettre à tes pieds juste parce que tu es le fils de l’Alpha, tu peux tout de suite abandonner cette idée, » répondit-elle, d’une voix tranchante.
Un éclat de rire s’échappa des lèvres de Nicolas, surprenant Téa. Il semblait réellement amusé, comme si sa réponse l’avait comblé.
« Ah, voilà ce que j’attendais, » dit-il, un sourire provocateur aux lèvres. « Une femme qui ne tremble pas face à moi. Intéressant. »
Elle serra les dents, sentant la chaleur monter à ses joues. Cet homme la rendait folle. Comment pouvait-il se permettre une telle attitude, alors qu’ils étaient en mission ? C’était comme s’il se moquait de tout cela, comme s’il n’avait aucun respect pour les responsabilités qu’ils partageaient.
« Tu devrais peut-être commencer à prendre cette patrouille au sérieux, » dit-elle d’un ton sec. « Ce n’est pas un jeu. »
Il lui lança un regard de côté, le sourire toujours présent, mais son regard se fit légèrement plus sérieux, perçant.
« Et toi, tu devrais peut-être te détendre un peu, » répondit-il, une lueur de défi dans les yeux. « Tu verras, ça te ferait du bien. »
Elle se mordit la lèvre pour ne pas répondre, sentant l’agacement l’envahir. Il jouait avec elle, c’était évident. Chaque mot, chaque regard, tout était calculé pour la déstabiliser. Elle respira profondément, décidant de le prendre au mot. Elle n’allait plus réagir, elle n’allait pas lui offrir le plaisir de voir son trouble.
Mais cela s’avérait plus difficile que prévu. Au fil de leur marche, elle sentait son regard peser sur elle de temps à autre, comme s’il l’observait, la jaugeait, sans jamais se départir de cette attitude tranquille. Quand il posa la main sur son bras pour l’arrêter, elle faillit sursauter, surprise par ce contact soudain.
« Regarde, » dit-il, en pointant quelque chose du doigt dans les fourrés.
Elle fixa l’endroit indiqué, mais ne vit rien de particulier. Elle se retourna vers lui, méfiante, et se rendit compte qu’il la regardait toujours avec ce même sourire énigmatique.
« Tu ne vois vraiment rien ? » demanda-t-il, feignant l’innocence.
« Je vois que tu perds mon temps, » répliqua-t-elle, agacée. Mais intérieurement, elle sentait son cœur battre plus fort. Pourquoi ce sourire la troublait-il à ce point ?
Il haussa les épaules, comme si cela n’avait aucune importance, puis reprit sa marche en avant, sans un mot. Téa le suivit, ses pensées en désordre. Elle s’était juré de rester professionnelle, de ne pas céder à ses provocations. Mais pourquoi alors se sentait-elle ainsi perturbée chaque fois qu’il la frôlait, chaque fois qu’il croisait son regard ?
Elle tenta de se raisonner, de se rappeler que Nicolas était juste un loup parmi tant d’autres, qu’il n’avait rien de spécial. Mais, chaque fois qu’elle le regardait, elle se retrouvait à fixer ce sourire insolent, cette nonchalance qui la déconcertait.
Enfin, elle finit par parler, incapable de garder son calme.
« Pourquoi tu te comportes ainsi ? » demanda-t-elle, ses yeux lançant des éclairs. « Tu crois que tout tourne autour de toi ? »
Nicolas s’arrêta, la fixant avec un air légèrement surpris, puis, comme s’il avait attendu ce moment depuis le début, il se rapprocha, jusqu’à se tenir à quelques centimètres d’elle.
« Peut-être que oui, » dit-il doucement, son regard devenant intense. « Peut-être que j’aime voir ce que ça provoque chez toi. »
Elle resta figée, incapable de répondre. Son cœur battait à tout rompre, et elle ne savait plus si elle avait envie de le gifler ou de l’embrasser. Tout dans son attitude, dans son regard, semblait lui lancer un défi, et elle sentait qu’il s’attendait à ce qu’elle y réponde.
Mais elle refusa de céder. D’un geste brusque, elle se dégagea de lui et reprit sa marche, le cœur toujours battant.
« Ça ne marchera pas, Nicolas, » dit-elle d’une voix qu’elle voulait ferme, sans vraiment savoir si elle se parlait à elle-même ou à lui. « Je ne suis pas intéressée. »
Il resta silencieux, la regardant s’éloigner avec cet air indéchiffrable, puis, après un instant, un sourire réapparut au coin de ses lèvres.
« On verra bien, » murmura-t-il, comme une promesse lancée dans l’air.
Téa fit de son mieux pour ignorer ces paroles, mais elles résonnèrent en elle bien après qu’ils aient quitté la forêt. Elle s’était promis d’éviter ce loup insupportable, de ne pas laisser ses provocations et son charme la détourner de ses objectifs. Mais, malgré elle, elle se demandait combien de temps elle pourrait tenir.
