#chapitre6️⃣

Nartéo se mit en route pour son rendez-vous accompagné de Dyvine. Sur le chemin, Dyvine ne semblait pas être dans son assiette malgré les petits jeux d'amoureux qu'ils faisaient dans la voiture, elle semblait stressée, elle remuait son pied et la cadence ne faisait que croître. Nartéo voyant cela, lui prit la main puis passa à la cuisse d'une manière douce afin de le rassurer.

- Ne stresse pas, c'est vrai qu'elle a une mauvaise réputation et qu'on dit qu'elle est capable de détailler la vie des gens juste en les voyant au premier regard mais je lui dirai de ne pas faire cela.

- Non ce n'est pas cela, c'est juste que ...

- Ne t'inquiète pas, ça va bien se passer.

Arrivé à destination, il y avait du monde, des tontons, des tantines, des grands oncles et autres partout ; l'impression que Mâ-Paulette s'était préparé à recevoir un président. Elle avait organisé un repas car c'était la première fois que Nartéo revenait au pays après avoir passé plus d'une vingtaine d'années à l'étranger alors il fallait tendre la main à tout le monde, des bisous, des câlins, des "Tu as vraiment grandi" ou encore des "c'est vraiment la photocopie de son feu grand père" et cela prit du temps sans compter les explications du genre "Connais tu ton oncle ?" "Celui-là, c'est son neveu mais aussi l'enfant du cousin du frère de ton grand-père, et bien d'autres". Même certains membres de la famille avaient fait le déplacement depuis le village spécialement pour l'occasion bien évidemment avec des présents. Dès que ce dernier arriva, il fut obligé de tendre la main à chaque membre et ils étaient tous heureux de voir le fameux parisien de la famille, mais curieusement, Dyvine ne semblait pas être étrangère à leurs yeux; certains enfants qui couraient dans la cour s' approchaient de Dyvine puis rigolaient ce qui étonna Nartéo qui l'observait de loin

- Dyvine j'ai l'impression qu'ils te connaissent tous, j'espère que tu n'es pas la femme d'Angélo !? Chuchota Nartéo à l'oreille de Dyvine.

- Non non bien sûr que non ! loin de là ! mais il y a quelque chose que je ne comprend pas dit Dyvine ... Je ne peux pas être sa femme puisque nous sommes - - Et sans finir sa phrase Angélo arriva.

- Cousine Dyvine ! S'écria Angélo de loin ... Ça fait plaisir de te voir ici, tu as déjà fait connaissance avec l'invité alors !?

- Cousine !? Mais !? reprit Nartéo en regardant Dyvine avec un air stupéfait.

- Cousin Nartéo ! Toujours frais comme dab !

Alors la pêche !? Demanda Angélo.

- Cousin !? Comment ça, cousin ? Il n'est pas censé juste être ton ami? Qu'est-ce que tu m'as fait faire Angélo !? Demanda Dyvine en douce à Angélo.

- Calme-toi il y a maman Paulette qui arrive ! répondit Angélo avec un sourire sarcastique.

- As-tu seulement idée de ce que tu viens de me faire faire, Angélo !?

Dyvine venait de se rendre compte qu'elle avait fait quelque chose d'ignoble dont Angélo en était la source; mais pourquoi l'avait-il menti délibérément ?

Angélo prit la main de Dyvine puis lui chuchota quelques mots et là, Nartéo sembla voir une ombre en forme d'un minuscule serpent quitter du sac à main de Dyvine puis rentrer dans la poche D'Angelo. Mais avec la foule, le brouhaha il fut distrait par autre chose et aussi, cela semblait inexplicable qu'un serpent soit présent donc il ignora cela une fois de plus, il laissa passer l'affaire.

Paulette, mâ-Paulette pour des proches, une femme grande de taille, un teint clair avec des yeux semblablent à ceux d'un chat, un charisme légendaire; Paulette est la dirigeante, pasteure d'une église de la ville de POINTE NOIRE, une femme vue par ses fidèles comme étant presque

"sainte".", elle avait comme ont le dit si bien, reçu

ses dons du saint esprit quelques mois apres le décès de sa soeur jumelle; une révélation du jour au lendemain, une illumination peut-être due à la douleur, la perte d'un être cher. Paulette était aux yeux de Nartéo comme un ange car en sa présence, Nartéo ne se sentait moins seul et comme il le disait si bien « elle est la représentation de ma mère sur terre ».

- Mon fils Nartéo ! lança Paulette au loin avec un large sourire au visage.

- Mère ! Se précipita Nartéo dans les bras de Paulette ; Mâ-Paulette ! Cela fait tellement longtemps, tu m'as manqué.

- Que le tout puissant soit loué ! Dit Paulette en s'adressant à la foule, les larmes aux yeux ...Bonjour à tous, je vous présente Nartéo, mon fils ! L'enfant de ma regretté sœur que j'aimais tant !

Il est le seul et unique enfant ... La seule représentation, le seul souvenir que ma sœur jumelle bien aimée Armelle nous a laissé avant de rendre l'âme ... Nous allons tous prier pour remercier le seigneur ; nous devons remercier le seigneur car sans lui, nous ne serions peut-être pas là.

Devant le charisme de Paulette, la foule ne pouvait que l'admirer en train de prononcer son discours tout en lançant des "Amen" . Et après

quelques chants de louange, il était temps de la prière puis tout le monde passa à table. Comme dans un repas traditionnel en Afrique, une table bien garnie avec des plats comme du poulet aux aubergines, du manioc, des safous, du poisson salé à la pâte d'arachide et bien d'autres encore.

Tout le monde faisait la causette, les enfants toujours en train de s'amuser, de courir de gauche à droite. Nartéo était assis dans un coin en train d'observer la foule; le petit vide dans le coeur de Nartéo était perturbé car l'atmosphère autour de Nartéo lui comblait petit à petit d'un bonheur et d'une magnifique paix; Nartéo se sentait chez lui surtout en présence de Paulette et là ...

- Alors mon fils, as-tu aimé la nourriture ? C'est vraiment différent de ce que tu manges lorsque tu es en France là bas hein !? Demanda Paulette en s'approchant de Nartéo.

- Bien sûr Mâ-Paulette, c'était un délice, ça faisait longtemps que je n'avais pas autant mangé, j'ai surtout aimé le saka-saka.

- Ah voilà !Mais c'est normal mon fils, ça ce de la vraie nourriture, ce n'est pas la nourriture des occidentaux là qui n'a même pas de vitamines là

- ! Reprit Paulette en souriant ...Viens on va marcher un peu je vais te faire visiter; j'ai pu constaté que tu avais déjà eu la chance de faire connaissance avec ta cousine Dyvine.

- Oui maman bien sûr ; répondit Nartéo en baissant les yeux.

- C'est bien, mais laisse moi te le dire une fois de plus, je suis vraiment heureuse que tu sois là; je sais que ta maman Armelle d'où elle est, est aussi très heureuse.

- Je le pense aussi, sache que tu m'as aussi beaucoup manqué Mâ-Paulette. Pendant ce temps, Nartéo envoya un message à Dyvine lui demandant de ne jamais révéler à qui que ce soit ce qui s'est passé entre les deux et bien entendu, Dyvine était d'accord sans hésitations.

Pendant qu'ils discutaient, une femme s'approcha de Paulette puis s'agenouilla en embrassant ses pieds, Nartéo curieux et stupéfait, se leva rapidement mais Paulette lui rassura puis le demanda de s'asseoir et ajouta que ce n'etait qu'une fidèle de l'église qui avait surement un souci donc la fidèle venait surement solliciter l'aide du seigneur à travers elle. Comme dans un spectacle, Paulette se leva, écarta les bras puis chuchota quelques mots.

Paulette demanda à la femme de s'avancer puis

Paulette lui toucha le ventre avec son pouce puis

Paulette se mit à former des cercles avec ses doigts puis la femme se mit à vomir un liquide jaunâtre pendant quelques minutes puis un gros morceau de chair sorti.

Nartéo stupéfait, lui demanda ce qui venait de se passer et Paulette lui répondit que cette avait mangé de la chair qui ne lui était pas destinée et que ce n'était pas une viande que n'importe qui ne pouvait manger comme cela sans subir de conséquences mais elle ne donna pas plus d'explication puis s'arrêta là puis demanda à Nartéo de rejoindre les autres à table pour le repas.

Après avoir fini de manger, il était temps pour ceux qui avaient apporté des présents de les donner à Nartéo comme le demandait la tradition. Après avoir passé plusieurs temps à discuter avec les anciens du village, un homme vint apparaître devant la porte d'entrée, un homme grand de taille, avec de gros yeux globuleux digne de l'ethnie Ba bembé ; le dos un peu courbé, une longue moustache et ce visage lui semblait familier.

- Mon fils, voici ton oncle ! Dit Paulette ... lui, il a beaucoup fréquenté ta maman et les deux étaient surtout très proches lorsqu'ils étaient enfants, il se nomme Mingui c'est une grâce de Dieu que tu le rencontre.

- Salut fiston, dit l'oncle Mingui avec quelques larmes aux yeux; je vois que tu as les yeux de ta mère et même le sourire, je suis heureux.

- Waouh salut oncle Mingui ! Dit Nartéo; Ça fait un certain temps que je désirais vous rencontrer ... j'ai tellement à vous demander.

- Bon je vous laisse discuter entre hommes, je vais dans la cuisine.

-Ok déplaçons-nous vers le jardin Nartéo. Je sais que tu as certainement une centaine de questions à me poser, jeune homme.

Nartéo et l'oncle Mingui se déplacèrent vers le jardin, la température changea d'un coup, Nartéo était peut-être en face de celui qui détenait toutes les réponses à ses questions, son cœur battait à cent à l'heure, en un instant, sa main gauche semblait trembler, surement une joie intérieur ou le stresse ou encore la tension, voir celui qui a passé beaucoup de temps en présence de sa mère tant aimée lui faisait une sensation bizarre.

- Vas-y je t'écoute fiston, poses toutes les questions, je vais répondre dans la mesure du possible bien sûr ... Dit L'Oncle Mingui.

- Comment était ma mère en vrai ?

- Ta mère était une femme gentille, très courageuse, une sorte de garçon manqué lorsque nous étions plus jeunes. Je me rappelle encore lorsque nous étions enfants, elle s'était bagarrée avec un jeune garçon qui voulait du mal à Paulette ... Il fallait que les parents interviennent pour que ce conflit s'arrête, elle était tellement déterminée à en découdre, on dirait une maman ourse qui protégeait ses petits dit Mingui en souriant.

- Ah bon, reprit Nartéo en souriant à son tour ...qu'est-il réellement arrivé à ma mère ? Même Mâ-Paulette, pourtant jumelle de ma mère reconnait que tu étais plus proche de ma mère qu'elle donc tu as forcément quelques explications à me donner.

- Euh comment te dire ... Ta maman avait des problèmes et pas qu'un peu. Elle avait beaucoup de problèmes spirituels mais malgré cela elle n'aimait pas la prière, elle ne croyait pas du tout en Dieu mais ce qui est sûr, elle est morte lors de l'accouchement d'après ce qu'on m'a dit car j'étais au village au moment des faits. Lorsque j'ai appris sa mort, je n'étais plus moi-même, j'ai beaucoup souffert ... Dit l'oncle Mingui en exprimant de la tristesse sur son visage en posant sa main sur Nartéo.

- Je comprends ... Te souviens-tu de ce qu'elle aimait faire, suivre ou manger ou quelque chose du genre !?

- Hum ... son fruit préféré était la banane; elle aimait bien jouer au "jeu de matadi" (jeu qui consiste à lancer de petits cailloux en l'air puis les rattraper avec d'autres petits cailloux en mains dont le nombre augmentent plus le jeu avance); elle était imbattable à ce jeu dit Mingui en souriant; Paulette perdait presque tout le temps. l'un de ses plats favoris était le poulet à la pâte d'arachide accompagné avec du manioc ... Mais une dernière chose, même lorsqu'elle taisait des tours au village, dans son sac il y avait toujours un cd de son film préféré avec un acteur dont le nom était comme le tien, Nartéo ! Oh lala, elle nous saoulait avec cet acteur, elle pouvait voir ce film tous les jours sans s'en lasser mais franchement, c'était la belle époque et elle me manque tellement.

- J'aurais tellement aimé être là pour la voir sourire, vous avez eu de la chance.

Au moment où Mingui posa sa main sur

Nartéo, Nartéo eut encore un flash, une vision comme la dernière fois dans le bar.

??? Je n'aurais jamais cru que tu ferais partie de cette mascarade, j'avais confiance en toi et toi depuis le début, tu étais de son côté ... j'avais confiance en toi ! dit une petite lumière dont on ne distinguait pas vraiment la forme.

??? Je... Je n'avais pas le choix excuse moi, il le fallait, je te demande pardon ! Reprit une ombre qui se trouvait derrière la petite lumière.

- Putain ! S'écria Nartéo en se levant d'un coup.

- Qu'est-ce qu'il y a fiston ? Y a-t-il un souci ?

- Non rien !? Répondit Nartéo avec les yeux grandement ouverts donnant l'impression d'avoir vu le diable en personne. Effectivement, quelque chose s'était passé pendant ce contact et Nartéo s'efforçait à ne pas montrer ses émotions ... Mais j'ai une autre question ; j'aimerais avoir l'identité de la personne qui faisait du mal aux membres de notre famille parce que si vous n'avez pas de réponses je compte bien aller chercher son identité même dans d'autres religions !

-Euh franchement, je ne vois pas de quoi tu parles donc je ne sais quoi te répondre ... dit Mingui avec le front plein de sueurs, tu sais tu ne devrais pas raisonner de la sorte et arrête de penser à ça; tourne la page mon fils, je crois que c'est ce que voudrait ta mère.

Quelques secondes qui suivirent, Paulette revint rapidement près des deux, Nartéo et Mingui, et elle avait l'air inquiète.

- Alors les garçons ça se passe bien !? Demanda Paulette en se mettant entre les deux avec un large sourire aux lèvres.

- Euh mais oui oui, , pourquoi ça ne se passerait pas bien !? Reprit Mingui en ayant l'air effrayé.

—D'accord, je suis juste venu voir comment ça se passait, je suis si heureuse; alors vous vous racontez quoi !?

-Mon fiston, Nartéo veut savoir ce qui était réellement arrivé à sa tendre mère mais surtout il veut connaître l'identité de la personne qui était en train de lui nuire. Lorsque je l'ai touché, il a eu les mêmes réactions qu' Armelle dans le temps lorsque ...

-Seigneur Jésus ! S'écria Paulette ... Nartéo mon fils, viens, suis-moi dans la maison, nous allons parler de ça !

Sans poser de résistance et curieux d'entendre ce que Paulette avait à lui dire, Nartéo suivit cette dernière. Arrivés dans un coin de la maison au loin de toute la foule, Paulette lui demanda de s'installer sur une chaise puis elle se mit à lui poser des questions

.

—Mon fils tu sais, c'est vrai que ta mère a souffert mais cette histoire doit rester enterrée depuis un bon bout de temps; ton oncle Mingui a beaucoup souffert après la disparition de ta mère et en lui posant ces questions, cela fait ressurgir en lui de mauvais souvenirs même s'il ne le montrera surement pas. Sois sage mon fils et surtout que cette histoire est une histoire de famille, ça peut aller loin comme de la blague.

Le diable ne peut rien te faire quand tu es enfant de Dieu et si cette mauvaise personne avait atteint ta maman c'est juste parce qu'elle ne

croyait pas en Dieu et qu'elle n'avait pas assez de foi. Mais cela ne rend pas Dieu injuste alors ne pèche pas en jetant la faute sur Dieu car n'oublies pas comme on dit dans Job 1:21