Chapitre 8
Pour l’entrée, ils avaient choisi des brochettes de poulet marinées dans une sauce épicée à base de piment, gingembre, et ail, accompagnées d'une petite portion de riz jollof, un plat traditionnel aux couleurs vibrantes et aux saveurs profondes. Le riz, cuit dans une sauce tomate épicée avec des légumes et des épices africaines, dégageait un arôme irrésistible, attirant l’attention de Gloria dès qu’il fut posé sur la table.
Pour le plat principal, Gloria avait opté pour du poulet braisé, servi avec une généreuse portion de riz blanc parfumé au jasmin et des frites dorées à la perfection. Le poulet, cuit à point, était tendre à l’intérieur et croustillant à l’extérieur, avec une marinade riche en épices africaines qui enflammait les papilles. Jacob, de son côté, avait choisi du poisson grillé à la mode du littoral, accompagné de plantains frits et de légumes sautés. Le poisson, légèrement fumé, était assaisonné d'un mélange d'épices locales qui rehaussait sa saveur naturelle.
Le serveur revint ensuite avec une bouteille de vin rouge, qu'il déboucha avec expertise avant de verser délicatement dans leurs verres. Le vin, aux arômes profonds de fruits rouges et d’épices, s'accordait merveilleusement bien avec les plats.
Ils commençaient à se régaler et Gloria remarqua que Jacob était plus silencieux que d'habitude. Elle pencha légèrement la tête, le regardant avec une curiosité amicale.
— Jacob, tout va bien ? Tu sembles un peu préoccupé, dit-elle doucement.
Jacob esquissa un sourire, prenant une respiration avant de répondre.
— Oui, tout va bien. Je voulais juste m'assurer que tout soit parfait ce soir.
Gloria lui sourit, touchée par son souci de bien faire.
— Tout est déjà parfait, Jacob. Vraiment. Je suis ravie de passer cette soirée avec toi.
Encouragé par ses paroles, Jacob se détendit un peu. Leur conversation reprit son cours, plus fluide et naturelle. Le dîner se déroula dans une ambiance chaleureuse et complice, les plats exquis défilant sous leurs yeux, rehaussant encore l’éclat de leur soirée.
Alors que le dessert était servi, un magnifique fondant au chocolat accompagné de fruits rouges, Jacob sentit son cœur battre plus vite. C'était le moment qu'il redoutait autant qu'il l'attendait. Il prit une gorgée de vin pour se donner du courage, puis se tourna vers Gloria, son regard plongé dans le sien.
— Gloria, il y a quelque chose que j’aimerais te dire…
Elle leva les yeux vers lui, intriguée, mais ne dit rien, lui laissant le temps de formuler ses pensées.
— Gloria… depuis que je te connais, tu as toujours été une personne spéciale pour moi. Plus le temps passe, plus je me rends compte que ce que je ressens pour toi est bien plus qu’une simple amitié.
Gloria resta silencieuse, ses yeux scrutant Jacob, comme si elle cherchait à déchiffrer ses émotions.
— Je ne sais pas comment dire ça autrement, mais… je crois que je suis amoureux de toi, Gloria, avoua Jacob, sa voix à la fois ferme et hésitante.
Gloria sentit son cœur s'emballer, prise au dépourvu par cette déclaration inattendue. Elle avait toujours apprécié la compagnie de Jacob, mais n'avait jamais vraiment envisagé cette possibilité. Elle baissa les yeux un instant, cherchant les mots justes.
— Jacob… je… je suis touchée par ce que tu viens de dire. Je ne m’y attendais pas du tout, avoua-t-elle en relevant doucement le regard vers lui.
Jacob attendait sa réponse avec une impatience mêlée de crainte, observant chaque mouvement de son visage.
— J’ai toujours vu en toi un ami précieux, quelqu'un sur qui je peux compter, continua Gloria. Je ne sais pas si je peux te voir autrement…
Gloria n'avait pas encore terminé sa phrase lorsqu'une douce mélodie de violon se fit entendre. L'orchestre du restaurant s'approchait lentement de leur table, attirant l'attention des autres convives. Gloria tourna la tête, intriguée, et réalisa rapidement que tous les regards étaient braqués sur eux. Au même moment, Jacob se leva et, sous les yeux ébahis de tous, se mit à genoux devant elle. Il tenait dans sa main une petite boîte en velours, qu'il ouvrit doucement pour révéler une magnifique bague de fiançailles, ses diamants scintillant sous les lumières tamisées du restaurant.
Gloria sentit son cœur s'emballer, incapable de comprendre ce qui était en train de se passer. Le choc et l'incrédulité se lisaient sur son visage tandis qu'elle fixait Jacob, cherchant à démêler la situation. Jacob, quant à lui, semblait sur le point de parler, mais les mots restaient coincés dans sa gorge, étouffés par l'émotion.
— Gloria… commença-t-il, mais il n'eut pas le temps de continuer.
Gloria se leva brusquement, ses yeux brillants de confusion et de colère.
— Jacob, qu'est-ce que tout ceci signifie ? C'est quoi ton problème ? lança-t-elle, sa voix trahissant un mélange de peur et de frustration.
Jacob, toujours à genoux, fut pris de court. Le cœur battant la chamade, il essaya de reprendre la parole, mais Gloria l'interrompit à nouveau.
— Gloria, je… balbutia-t-il.
Elle ne lui laissa pas finir. Son sac en main, elle se détourna de lui et quitta précipitamment le restaurant, les regards choqués des autres clients la suivant jusqu'à la porte. Des murmures commencèrent à circuler parmi les convives, certains avaient même sorti leurs téléphones pour capturer ce moment qui avait tourné au désastre. L'atmosphère romantique qui régnait dans la salle s'était soudainement transformée en une scène de grande déception.
Jacob, ébranlé, se releva et se précipita à l'extérieur pour suivre Gloria. Elle était déjà sur le trottoir, tentant désespérément d'appeler un taxi. Il s'approcha rapidement, son cœur toujours en ébullition, et l'appela avec insistance.
— Gloria, Gloria, qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-il, l'angoisse transparaissant dans sa voix.
Lorsqu'il arriva à sa hauteur, il vit que ses yeux étaient remplis de colère, une colère qu'il n'avait jamais vue en elle auparavant.
— Es-tu sérieux avec cette question que tu me poses ? s’écria-t-elle. Si tu m'avais dit que tu m'amenais dans ce restaurant pour m'embarrasser de la sorte, je ne serais jamais venue ! Tu crois vraiment que je te vois autrement qu'en simple ami ? En quoi tu pensais que c'était une bonne idée de me demander en mariage sans même savoir ce que je ressens ?
Jacob, déconcerté, tenta de la calmer.
— Gloria, je suis amoureux de toi… Je t'aime, et je veux faire ma vie avec toi, balbutia-t-il, sa voix tremblante d'émotion.
— Jacob, je ne suis pas intéressée ! lança-t-elle, coupant court à ses supplications. Tu n'es pas mon genre de mec, et ce rêve que tu as, il ne se réalisera jamais. Alors, soit tu me ramènes chez moi, soit je prends un taxi, mais je ne veux plus rien entendre.
Le choc traversa le visage de Jacob comme une onde. Il ne comprenait pas comment tout avait pu si mal tourner, mais il savait qu'il ne pouvait pas la forcer à ressentir la même chose.
— Ok… d'accord, murmura-t-il, le cœur lourd.
Sans un mot de plus, il déverrouilla sa voiture pour qu'elle puisse monter. Une fois à l'intérieur, il lui demanda une minute, puis retourna brièvement au restaurant. Gloria, assise dans la voiture, bouillonnait de colère, son esprit tourbillonnant de pensées contradictoires. Lorsqu'il revint, il s'installa au volant, prit une profonde inspiration pour calmer ses nerfs, et démarra la voiture après s'être assuré qu'elle avait bien bouclé sa ceinture.
