Ma chérie muette

La nuit de noces.

Bertille Sadoul était assise sur le bord du lit, se sentant extrêmement triste.

Comme sa demi-sœur, Capucine Sadoul, ne voulait pas épouser le jeune maître défiguré de la famille Chéron, leur père l’avait forcée à le faire à sa place.

Après cela, elle avait été amenée chez les Chéron, sans mariage ni invités.

Elle était complètement déçue par la famille Sadoul.

Soudain, Bertille a été distraite par le bruit de la porte que l’on poussait, et elle a levé les yeux pour voir les yeux marron et perçants d’un homme.

C’était Mathurin Chéron.

Son mari.

De grande taille, il avait une silhouette longue et élancée, des traits réguliers, ainsi que des lèvres fines et pincées, l’air froid, solitaire et arrogant.

Son visage, qui était à l’origine très beau, était défiguré par une cicatrice qui allait de son front à son menton, le rendant quelque peu féroce.

Sous son regard pénétrant, Bertille a inconsciemment détourné les yeux.

Soudain, l’homme a dit d’une voix ferme :

— Tu n’es pas Capucine Sadoul.

La femme devant lui était clairement plus belle que Capucine.

Bertille a instinctivement tendu la main et lui a fait quelques gestes.

Mathurin a froncé les sourcils.

— Qu’est-ce que tu fais ?

Bertille a été stupéfaite pendant un moment, pour se rendre compte plus tard qu’il ne comprenait pas sa langue des signes, et avec un sourire gêné, elle a sorti le stylo et le papier qu’elle portaient et a écrit un paragraphe pour qu’il le lise.

La seconde suivante, le visage de l’homme est devenu complètement sombre.

— Qu’est-ce que Rodrigue Sadoul veut faire ? Sachant très bien que celle que je voulais est Capucine Sadoul, comment a-t-il osé m’envoyer délibérément une fille bâtarde muette ? a-t-il ricané.

Les mots « fille bâtarde muette » ont coupé la respiration de Bertille pendant une poignée de secondes et elle a lentement baissé les yeux.

Puis, son menton a été soulevé par l’homme, dont la voix était extrêmement froide.

— Ta famille pense-t-elle que je suis si facile à duper ?

La petite main dans la manche de Bertille s’est serrée un peu plus fort.

Cet homme était si en colère, alors allait-il la mettre dehors tout de suite ?

Mais il lui fallait de l’argent pour le traitement de sa grand-mère...

Bertille voulait expliquer, mais voyant le visage froid de l’homme, elle a seulement senti qu’elle avait du mal à respirer.

Alors que son regard s’assombrissait progressivement, l’homme a soudainement dit :

— Viens ici.

Alors...

Il a accepté de la laisser rester ?

Bertille était ravie au début, mais puis en pensant à ce qu’elle allait affronter, elle est lentement devenue nerveuse avec les mains toutes moites.

Voyant son hésitation, Mathurin a pensé qu’elle avait reculé et a dit :

— Bien que je sois très mécontent de ta famille, tu t’es déjà mariée avec moi et tu dois remplir tes obligations en tant qu’épouse.

Bertille s’est mordu la lèvre inférieure, s’est allongée sur le lit et a tourné son visage vers la gauche.

Puis un ricanement s’est fait entendre.

— Je te demande de me donner un bain.

À ces mots, le visage blanc de Bertille est instantanément devenu rouge.

Elle s’est redressée brusquement et a vu que l’homme jouissait de son embarras.

La colère s’est lue sur le visage de Bertille.

C’était amusant de la taquiner comme ça ?

Mathurin a légèrement plissé les yeux et a dit d’une voix grave :

— Dépêche-toi !

Bertille a essayé de réprimer sa colère et s’est dirigée lentement vers lui, mais puis elle lui a gratté accidentellement la peau avec ses doigts.

L’homme lui a soudainement attrapé le poignet et s’est rapproché d’elle.

— Tu l’as fait exprès ?

Bertille a été hébétée un instant et a secoué la tête.

Elle semblait bien perplexe, avec les yeux clairs.

Mathurin l’a regardée fixement, et une autre paire d’yeux clairs et brillants est inconsciemment apparue dans son esprit.

En pensant à la famille Sadoul qui avait détruit ces yeux-ci, il a ricané :

— Je n’avais pas l’intention de te toucher ce soir, mais puisque tu as envie de sexe, alors je dois satisfaire tes besoins sexuels.