03
Giselle
"Je suis une épave nerveuse et je ne comprends pas pourquoi je devrais être la première à me présenter au nouveau patron.
J'ouvre lentement la porte, en demandant une nouvelle fois la permission, qui m'est immédiatement accordée.
"Vous êtes ?" me demande-t-on, mais je n'ai pas le courage de lever la tête, le peu qu'Angelina a réussi à me dire sur la famille Catalano a suffi à me faire mourir de peur.
"Giselle Talarico" Je réponds à voix basse, en entendant le rire de quelqu'un.
"Le sol est-il plus intéressant que moi ?" Cette fois, je suis obligé de lever les yeux, je me heurte à une paire d'yeux marron foncé, nuancés de vert, les plus beaux, et en même temps, les plus effrayants que j'ai jamais vus de toute ma vie, rien que de les regarder me donne des frissons.
"Giselle ?" Il répète en relevant le coin de sa bouche, je hoche la tête en sourdine.
Le type bien placé ne répond pas, au contraire, il m'examine de haut en bas en signe de supériorité, ses yeux s'attardent sur mes lèvres que je suis en train de torturer nerveusement alors j'en profite pour prendre mon temps et mieux l'observer, son nez est parfaitement retroussé même s'il est légèrement en forme de pomme de terre, sa bouche est rose et très charnue tandis que ses cheveux châtain doré sont portés sur le côté par une légère couche de gel, de ses vêtements propres et élégants je peux entrevoir quelques tatouages et des muscles gonflés, mon souffle s'arrête littéralement dans ma gorge.
"Je suis Dennis Catalano, le nouveau patron de ce club, mais je pense que vous me connaissez déjà."
Dennis
Je remarque que les yeux de la fille couleur chocolat, assortis à ses cheveux raides, me fixent.
"C'est pas vrai ?" Je demande à nouveau et elle hoche la tête en signe d'embarras.
C'est une personne très timide, tout le contraire des filles que je rencontre habituellement, mais sa beauté est simple et désarmante. Elle a un nez retroussé, une bouche aux couleurs vives et deux joues rouges qui lui donnent un air enfantin, ses traits sont délicats et très enfantins, en effet sa peau est légèrement bronzée, lisse et sans imperfections. Elle n'utilise probablement pas de maquillage car son visage est complètement naturel. Elle porte une petite robe décorée de motifs floraux et des baskets confortables et usées depuis longtemps.
Son regard se tourne maintenant vers Domenico et Salvatore qui, comme moi, l'observent avec curiosité.
"Depuis combien de temps travaillez-vous ici ?" Mon cousin lui demande.
"Un an ou plus"
"Et en un an, personne ne vous a jamais dit que le personnel porte des uniformes quand il est au travail ?".
Ses flaques sombres se coincent dans les miennes une fois de plus et d'après son expression, je peux voir qu'il cherche de l'aide, il est en difficulté et je peux le voir à la façon dont il tripote nerveusement ses mains mais je décide de ne rien faire, je croise mes bras sur ma poitrine et j'attends aussi sa réponse.
"Alors ? Je vous ai posé une question, insista Domenico en la regardant avec dégoût.
Je remarque que les muscles de la fille se raidissent.
"Notre ancien patron ne nous laissait pas porter d'uniformes, il disait que nous avions chacun une personnalité différente et la liberté de nous habiller comme bon nous semble, mais pour nous différencier, nous portions un badge."
"C'est des conneries ! Pour moi, vous n'êtes pas différents, vous êtes tous les mêmes et vous êtes payés pour faire votre travail."
Le visage de Giselle devient rouge de colère, j'imagine que si une autre personne avait été à la place de Domenico, elle aurait dit son mot, mais dans ce cas, elle sait qui nous sommes et n'oserait pas dire un mot déplacé.
"Eh bien, tu peux y aller. Dimanche soir, tu recevras ton uniforme."
"Maintenant que je la regarde mieux, j'admets que ses formes contredisent son visage angélique, elle a des fesses parfaites et fermes, deux longues jambes et une stature courte mais pas trop.
Pour la première fois de ma vie, je suis excité par la vue d'une femme sans même la toucher. L'image d'elle, penchée sur ce bureau, me fait resserrer encore plus mon caleçon dans mon pantalon.
"Au revoir"
"Bonjour Giselle"
