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Chapitre 5

Voilà maintenant près de deux semaines que j’ai baisé Jenny et depuis, c’est comme si rien ne s’était passé. Elle n’a pas changé de comportement envers moi, elle est toujours la même, aussi désagréable au quotidien que mignonne à admirer. Passé le moment euphorique où j’étais fier de moi pour avoir réussi à soutirer des faveurs sexuelles de manière aussi vile à ma patronne, je me suis mis à me poser beaucoup de questions : que va-t-elle faire ? Me virer ? Prévenir la police ? Faire de ma vie professionnelle un enfer jusqu’à que je me décide à démissionner ?

Sincèrement, elle peut faire n’importe laquelle de ces choses-là que je ne bougerais pas une oreille et que jamais je ne pourrais aller balancer tout ce que j’ai sur elle au tout-venant, et encore moins à ses parents. Jenny a beau ne pas être une nana facile à vivre et parfois exécrable, démolir une vie ou une carrière simplement pour une histoire de cul, non, je ne me vois pas faire ça, et même si ça a été un pied pas possible, je ne peux pas m’empêcher de m’en vouloir d’avoir agi de la sorte. Justement, à ce propos, une pensée me traverse l’esprit : depuis le temps que je bosse ici, tout le monde me connaît. J’ai toujours été quelqu’un de serviable, sympa, disponible et je ne suis pas considéré comme quelqu’un de méchant ou cruel, et ça, Jenny le sait, elle connaît parfaitement les gens avec qui elle bosse ; et si elle est un tant soit peu intelligente – ce dont je ne doute en aucune façon – elle sait pertinemment que je n’aurais rien fait pour lui nuire ; et malgré ça, elle a quand même marché dans mon chantage...

Mais voilà, le fait est que rien n’a changé, je n’ai pas eu à chercher un nouveau travail, ni à contacter un avocat, elle est la même, et ça a quelque chose de perturbant dans un sens, non pas que je m’attends à débriefer avec elle sur ce qu’il s’est passé ou bien encore à ce qu’elle m’invite tous les deux jours dans son bureau pour la sauter, mais au moins un petit quelque chose qui montre que ce qu’il s’est passé l’a touché. Mais non, Jenny est Jenny, fidèle à elle-même, impassible et droite dans ses bottes, ou plutôt ses talons.

Il faut que je passe à autre chose et que j’arrête de me prendre la tête, c’est sans doute mieux comme ça après tout. On a passé un bon moment et puis voilà, pas besoin d’en faire des caisses !

Nous sommes vendredi, la semaine a été très longue, beaucoup de dossiers à finir, des projets à préparer, bref, pas le temps de s’ennuyer ni de cogiter, ce qui tombe plutôt bien pour le coup. Dans le milieu de la matinée, une collègue qui sort du bureau de la patronne vient me voir et me dit :

— Jenny veut te voir dans son bureau.

Je relève la tête de mon écran, l’air un peu inquiet :

— Quoi ? Moi ? Pourquoi ?

— Je sais pas moi, me répond-elle en haussant les épaules avant de continuer son chemin.

Je tourne alors mon regard vers son bureau, où je peux l’entrevoir à travers les stores à lamelles de ses vitres. Elle est le regard plongé dans son écran et n’a pas l’air d’attendre mon arrivée avec impatience. Je me lève donc et me dirige vers son bureau.

Je toque.

J’entre, et une fois la porte refermée, elle me dit, sans lever les yeux de son écran:

— Tu as quelque chose de prévu ce soir ?

Mince, elle veut sûrement encore que je reste pour finir un dossier, elle nous a déjà fait le coup, et après la semaine qu’on a passée, franchement, je n’en ai pas envie !! Je n’ai rien de prévu mais décide de ne pas lui dire :

— Eh bien oui en fait, je dois passer la soirée avec des amis et je...

— Tu annules tout, tu viens chez moi ce soir, rendez-vous à 19h, et t’avise pas à être en retard.

Là, elle m’a scotché !!

— Je viens de t’envoyer un mail avec mon adresse, inutile de te dire qu’elle n’a pas intérêt à faire le tour de la boîte, c’est clair ?

— Euuuuh, oui oui, t’en fais pas ! Bredouillai-je, est-ce que je dois amener quelque chose ?

Elle lève la tête de son écran, me regarde et me lance avec un sourire :

— Oui, ta bite !

Puis elle replonge les yeux dans son travail.

Je reste interloqué, après tout ce temps sans rien me dire, elle me lance ça d’un coup, comme ça !!

Elle rajoute alors :

— Et quand tu auras fini de prendre racine devant ma porte, tu m’apporteras le dossier « Larnan»

Tiré de mes pensées par sa remarque, je réponds :

— Euh, oui, OK, tu le veux pour quand ?

— Pour avant-hier.

Sur cette réponse qui m’arrache un petit rictus amusé, je sors de son bureau.

— Qu’est-ce qu’elle voulait ? Me lance un collègue ;

— Euh, elle veut que je lui apporte un dossier client ;

— Tssss, elle peut pas aller se le chercher elle-même, je le crois pas !!

— Oui hein !! Dis-je, l’air faussement approbateur.

Je prends le dossier et le lui amène avant de retourner à mon bureau. J’ouvre ma boîte mail et y trouve, comme prévu, un mail de sa part contenant son adresse. Je me mets à repenser au moment que l’on avait passé ensemble quelques jours auparavant, et je ne peux m’empêcher d’être de nouveau excité par ce qui se préparait, même si je ne sais pas du tout à quoi m’attendre. Ma bite se met alors à gonfler dans mon pantalon, ce qui me tire bien vite de mes pensées. Il faut que je me calme, la journée est encore longue, je ne vais pas bander toute la journée comme ça, c’est pas super agréable, surtout quand on ne peut pas se soulager, et je ne me vois pas aller me branler aux toilettes, je veux me réserver pour ce soir !! Je secoue vite fait la tête et me replonge dans mon boulot pour me changer les idées.

Le soir venu, je m’habille de manière décontractée, pas de chichis, après tout, elle n’a pas précisé de tenue spécifique donc... Je grimpe dans ma voiture, rentre l’adresse de Jenny dans le GPS, et en avant ! Je me retrouve dans un quartier nouvellement créé où se trouvent quelques résidences plutôt cossues, et elle habite l’une d’elles. C’est bien, je n’ai trop tourné pour trouver. Je sonne à l’interphone à 19h pétante.

« C’est au dernier » me dit-elle tout en débloquant la porte d’entrée du bâtiment.

Je monte et frappe à la porte ; elle m’ouvre, habillée d’une magnifique robe rouge foncé très chic qui descend à mi-cuisse et qui moule parfaitement son corps. Elle me lance un petit sourire, tout en passant une mèche de ses longs cheveux derrière ses oreilles. Elle est d’apparence plus douce et moins stricte qu’au boulot, c’est bien plus agréable de la voir comme ça !!

— Tu as trouvé facilement ?

— Oui, sans problème, c’est bien indiqué.

Elle sourit de nouveau et se retourne.

— Viens, ferme la porte derrière toi.

Je m’exécute et la suis. Je ne peux faire autrement que de garder mon regard collé à son petit cul bien rebondi serré dans cette belle robe. Elle a les jambes nues et une paire de talons, bien sûr assortie à la robe. Après quelques pas dans un couloir, on arrive dans la pièce principale.

— Voilà, mets-toi à l’aise et serre toi un verre si tu veux, me dit-elle en m’indiquant un minibar ; je crois que vous vous connaissez, n’est-ce pas ?

Je tourne la tête vers le canapé, et qu’elle n’est pas ma surprise d’y voir assis Julien ! Me voyant, il se lève avec un grand sourire et vient vers moi, alors que Jenny reprend le chemin du couloir.

Il me serre la main, suivi d’une franche accolade :

— Alors Flo, comment ça va depuis la dernière fois ?

— Bah bien merci, et toi ?

— Super bien !! Tu veux boire un truc ?

— Oui merci, une bière ira très bien.

Il se dirige vers le minibar, attrape une bière, la décapsule et me la tend.

— Je suis un peu étonné de te voir ici après ton discours de l’autre jour, dis-je en attrapant la bouteille, je croyais que tu ne voulais plus entendre parler d’elle ;

Il lève les mains en l’air en s’exclamant :

— Oui, je sais, je suis coupable, je suis un homme faible, que veux-tu !!

Je souris.

— Elle t’a fait replonger alors ?

— Eh oui, et c’est un peu grâce à toi ! Apparemment, t’as assuré l’autre fois, elle a beaucoup aimé ta performance, me lance-t-il avec un petit clin d’œil ;

— Et bien je suis content que ça lui ait plu, mais ça a quoi à voir avec toi ?

— Ben suite à ça, elle m’a appelé et bon, tu connais Jenny, elle m’a bien gueulé dessus en me disant que j’étais con et inconscient de t’avoir filé toutes ces documents, puis ensuite, elle s’est calmée et m’a avoué qu’au final, elle a beaucoup aimé, ça ne lui était jamais arrivé d’être un peu prise au dépourvu comme ça ;

— Oui, j’ai bien senti qu’au début elle était un peu perturbée, mais elle s’est bien vite adaptée, dis-je en souriant et en m’asseyant sur le canapé. Julien m’imite en continuant :

— Du coup, quand elle m’a dit qu’elle voulait te faire venir ce soir, ça m’a décidé à accepter de revenir ;

— T’es sûr qu’il n’y a que ma venue qui t’a décidé à replonger ? Lui demandai-je l’air quelque peu soupçonneux ;

— Ah ah, non bien sûr, me dit-il en me lançant à nouveau un clin d’œil ;

— Bon, donc ce soir, quoi de prévu ?

— Tu verras, tu ne devrais pas être déçu, me dit-il avec un grand sourire.

Sur ces mots, le bruit des talons de Jenny se fait entendre et elle apparaît dans le salon, toujours vêtue de sa belle robe rouge.

— Alors, ça va les gars, vous êtes à l’aise ? Nous demande-t-elle en se dirigeant vers nous.

Nous acquiesçons tous deux, puis elle attrape la bière dans ma main et en boit une grande gorgée avant de la poser sur la table basse.

— Tant mieux !

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